• la semaine dernière
Le gouvernement Barnier a de grandes chances de tomber ce mercredi à la suite d'une motion de censure déposée à l'issue d'un recours au 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale. Ce probable rejet de cette loi n'est pas sans conséquences sur les finances publiques. Les explications avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Les impacts économiques de cette censure, on en parle avec vous tout de suite, Pierre Kupferman.
00:05En faisant tomber le gouvernement, les députés des oppositions plongent le pays dans une période d'instabilité, dans le chaos, dans l'abîme.
00:11Ce sont les mots utilisés notamment par le ministre de l'Intérieur sur le plan politique, mais aussi économique, notamment pour un marché en souffrance,
00:18le marché de l'immobilier. Mais on va parler du budget. L'absence du budget, c'est ça qui va évidemment poser des problèmes.
00:24Oui, avec une première conséquence, c'est cette relativement bonne nouvelle pour les retraités, puisque c'est vrai que la règle habituelle,
00:32c'est d'aligner l'augmentation des pensions au 1er janvier sur l'inflation de l'année précédente. Et que pour ne pas appliquer cette règle,
00:40il faut une loi de finances qui prévoit y faire exception. Ça va entraîner aussi les dépenses en plus, parce que ça fait des heureux,
00:49mais ça coûte plus cher. On peut considérer que par rapport à ce qui avait été acté in fine par le gouvernement, on sera à près de 3,5 milliards d'euros de plus.
01:01Alors il y a aussi des conséquences, ça va intéresser beaucoup de monde, ça pour ceux qui payent l'impôt sur le revenu.
01:05Oui, et d'ailleurs même potentiellement pour une petite partie de ceux qui n'en payaient pas jusqu'à maintenant. Pourquoi ? Parce que si vous n'avez pas de vote du budget,
01:12c'est le barème de l'année dernière qui s'applique. Donc si vos revenus ont juste augmenté du niveau de l'inflation, a priori vous n'avez pas d'augmentation de votre pouvoir d'achat,
01:21mais vous pouvez retrouver avec une tranche d'impôt plus élevée et même devenir imposable alors que vous n'étiez pas cette année. On estime qu'au total,
01:29près de 17,5 millions de foyers fiscaux pourraient subir les effets de ce barème qui ne prendrait pas en compte l'inflation, avec au passage une conséquence financière
01:40relativement heureuse pour les comptes publics, puisqu'on aurait des recettes qui pourraient être augmentées jusqu'à 4 milliards d'euros.
01:55Alors il y a des recettes en moins d'un côté, en plus de l'autre, mais appliquer le même budget que cette année, ça veut dire moins d'argent pour les ministères ?
02:03Ah oui, parce qu'en fait, dans le budget qui est prévu, on imposait évidemment aux ministères la plupart de faire des économies, mais il était quand même prévu de prendre en compte,
02:12au moins en partie, l'inflation. Et donc là, forcément, ce n'est pas le cas. Donc on a le même budget que l'année dernière, à l'euro près si je puis dire,
02:20et donc il va falloir faire des coupes budgétaires nettement plus importantes que ce qui était prévu. Et ça, c'est difficile à évaluer précisément,
02:27mais on peut dire que ça peut représenter entre 15 et 18 milliards d'euros d'économies en plus.
02:35Donc finalement, le déficit, il va se réduire ?
02:38Oui, il va se réduire, mais il va se réduire de façon automatique si vous voulez. Il n'y a pas eu de choix politique de feu, il n'y a pas de priorité donnée.
02:45Et si on fait une estimation, vous avez des économistes qui disent qu'on pourrait ramener le déficit en 2025 à 5,3% du PIB.
02:55C'est plus que 5%, ce qui était tout initialement prévu. Mais globalement, avec toutes les concessions qui avaient été accordées par Michel Barnier,
03:02on est à peu près au même niveau que ce qu'il y aurait été si le budget avait été voté avec l'appui, le soutien indirect du Rassemblement national.
03:14Merci beaucoup Pierre.

Recommandations