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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi, il revient sur le Parlement sud-coréen qui a contraint le président Yoon Suk Yeol à lever la loi martiale.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
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NewsTranscription
00:00D'abord, l'édito international d'Europe 1, bonjour Vincent Hervouët.
00:03Oui, bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04Vous revenez Vincent sur cette crise politique éclair en Corée du Sud,
00:08hier, où le président a décrété la loi martiale.
00:11Oui, imaginez qu'il n'y a pas que le 49-3 dans la vie,
00:13pas que le 49-3 pour sortir de l'impasse budgétaire,
00:16il y a aussi la loi martiale.
00:18C'est aussi hasardeux, mais plus spectaculaire,
00:21avec les blindés au carrefour,
00:22l'activité des partis politiques suspendues,
00:25et la censure des médias.
00:26À Séoul, hier, le coup de force a été un coup de théâtre,
00:30ça fait 40 ans qu'on n'avait pas vu ça.
00:32L'opposition est majoritaire au Parlement et a refusé de voter le budget.
00:36Le président Youn Sou-Kyol a piqué un coup de sang,
00:39dénonçant les forces hostiles à l'État et la menace nord-coréenne.
00:44Il a décrété la loi martiale, les députés l'ont aussitôt annulée,
00:48comme ils ont dans le droit.
00:49Ils s'étaient retranchés dans le Parlement,
00:51ils avaient appelé des manifestants à se masser alentour,
00:55alors que les hélicoptères militaires se posaient sur le toit,
00:58l'État-major n'obéissant qu'au président.
01:01Le monde alentour a été au balcon,
01:03les Américains ont froncé assez les sourcils
01:07pour que Youn Sou-Kyol fasse marche arrière,
01:10et les militaires ont regagné leur caserne.
01:12Le coup de force du président aura été un coup d'épée dans l'eau.
01:15Ce matin, les partis, les syndicats appellent nombreux à sa démission.
01:20Oui, c'est l'autre façon de sortir de l'impasse politique
01:23dans laquelle se trouve la Corée du Sud.
01:25Le président est un conservateur élu, Rick Krak, il y a deux ans.
01:29Il s'était fait connaître d'ailleurs comme procureur,
01:32avec à son tableau de chasse, deux présidents tombés pour corruption.
01:36Et le comble, c'est qu'il est lui-même désormais soupçonné de corruption.
01:39Il s'est rendu si impopulaire qu'il a pris une véritable raclée
01:44aux législatives de juin dernier, d'impasse budgétaire.
01:48Ça ne veut pas dire que les députés aient les moyens de le détruire.
01:51Ils sont d'accord jusqu'en 2017.
01:54Ce calendrier, cette impasse politique, cette tension,
01:58ça nous rappelle évidemment quelque chose.
01:59La différence, c'est que depuis cet été,
02:03les Sud-Coréens sont de retour dans la guerre froide.
02:06Alors, qu'est-ce qui a changé cet été, Vincent ?
02:09Eh bien, Vladimir Poutine est allé à Pyongyang.
02:12Il a signé un accord de défense mutuel avec Kim Jong-un.
02:15Ce n'est pas seulement un accord de troc.
02:18Vends-moi des obus et de la chair à canon,
02:20je te livrerai mes recettes balistiques et nucléaires.
02:22C'est un tournant stratégique.
02:24Il change le rapport de force dans la péninsule.
02:27Et il y a un vrai risque de guerre entre les deux Corées,
02:31bien plus qu'entre les deux Chines à Taïwan.
02:34La faute de Yun Su-Kyéol, c'est sa naïveté.
02:36Il est le seul en Asie à avoir dénoncé l'invasion de l'Ukraine
02:40et à avoir pris des sanctions contre les Russes.
02:42Il les a poussées dans les bras de Kim.
02:44Il a oublié que la Corée du Sud n'a qu'un ennemi,
02:47les Nord-Coréens qui campent à la porte,
02:50prêts à bondir avec leurs missiles.
02:52Ce genre de cousins lointains qui ne le sont jamais assez,
02:55qu'il faut tenir en respect avec une armée puissante,
02:59pas une armée de coups d'État.
03:01Ainsi va le monde.
03:02Signature Europe 1, Vincent Hervouet.
03:03Merci beaucoup Vincent.
03:058h moins le cadre.