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Le président de la Région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, était l’invité du Face-à-face d’Apolline de Malherbe ce jeudi 5 décembre. Il a notamment réagi à la motion de censure votée par l’Assemblée nationale, mercredi. 

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Xavier Bertrand, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin.
00:07Vous êtes le président LR de la région Hauts-de-France. Votre parole est désormais rare. Vous aviez été pressenti pour être vous-même Premier ministre
00:14mais Marine Le Pen avait fait savoir qu'il n'en était pas question, que vous aviez été son adversaire dans la région Hauts-de-France, adversaire du RN.
00:22Elle ne voulait pas avoir à traiter avec vous. Quel regard vous portez sur le séisme d'hier et sur les jours à venir ?
00:31À la fois un sentiment de honte par le spectacle qui a été donné hier à l'Assemblée nationale par les extrêmes et un sentiment de colère également.
00:41Sentiment de colère parce qu'on est en train de rendre les Français responsables de cette situation. Alors que les Français choisis ont voté et ont imposé
00:53à la classe politique de trouver des solutions pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes. Et au final aujourd'hui, c'est comme si les deux extrêmes,
01:00LFI et le RN, étaient devenus le centre de la vie politique. Mais il faut bien comprendre une chose, c'est qu'ils n'ont en tête que leurs intérêts à eux.
01:11Il n'y a que M. Mélenchon qui compte pour M. Mélenchon. L'intérêt du pays, ça ne compte pas. Il n'y a que l'intérêt de Mme Le Pen qui compte pour le RN.
01:20Les intérêts du pays, ça ne compte absolument pas. Et on est tombé d'une certaine façon dans ce piège, dans les mensonges notamment de Mme Le Pen.
01:28Les mensonges ? Quels mensonges ?
01:30Mais depuis le début. Elle a dit « Bertrand, on n'en veut pas » parce qu'il était évident qu'elle me connaît. Elle sait quel est mon combat contre eux dans les Hauts-de-France.
01:38Vous savez, si entre deux élections régionales, j'ai réussi à les faire reculer de 17% les combattants, c'est parce que je connais les raisons du vote pour le Front National.
01:47Je sais quelle est la colère, les difficultés des concitoyens et je me bats pour eux et ils voient la différence.
01:53Mais pour autant, au-delà de cette façade, de ce discours où elle a dit « j'en veux pas », Michel Barnier, soi-disant, elle en voulait bien, c'est elle qui l'a fait tomber.
02:01Parce que c'est une menteuse. Parce que la seule chose qui compte pour elle, c'est pas l'intérêt du pays, c'est pas l'intérêt de ces 11 millions d'électeurs qui, du coup, vont certainement payer plus d'impôts à cause d'elle.
02:12C'est pas les intérêts des agriculteurs où la main sur le cœur, elle dit qu'elle les défend. Elle les plonge dans des difficultés plus importantes encore.
02:18La seule chose qui compte pour elle, c'est de sauver sa peau. C'est de sauver sa tête.
02:24Vous avez vu comme son ton a changé depuis les réquisitions du procès. Elle sait qu'elle est sous le coup d'une interdiction de se présenter aux élections.
02:34– Je vais redonner le contexte dont vous parlez. Effectivement, il y a quelques semaines, le réquisitoire du procès sur la question du travail des assistants parlementaires,
02:43des députés européens du RN, ce réquisitoire qui pourrait être suivi par le jugement qui tombera lieu au printemps, qui demande l'inéligibilité immédiate, à application immédiate de Marine Le Pen.
02:57– C'est exactement cela. Et depuis, il faut bien regarder les choses. La cible, c'était pas Michel Barnier. Michel Barnier qui a été courageux,
03:03qui s'est engagé pendant ces 3 mois totalement pour essayer de trouver des solutions, qui a dû bâtir un budget dans des conditions invraisemblables, les plus difficiles qu'ils soient.
03:12Il a fait le maximum de ce qu'il pouvait faire. Mais il est tombé dans le piège des mensonges de Mme Le Pen. Et ce qui va se passer aujourd'hui, c'est très simple.
03:20Regardez, le problème n'est pas Michel Barnier pour les extrêmes. Le problème n'est pas le budget. Le sujet aujourd'hui pour eux, ils veulent accélérer le calendrier politique.
03:30La cible, c'est Emmanuel Macron. La cible, c'est le chef de l'État. Mme Le Pen, aujourd'hui, elle voudrait que tout s'accélère pour qu'il y ait des élections le plus vite possible
03:40et avant la fin du mois de mars, avant la décision sur son jugement. Il n'y a que ça qui compte pour elle. Il n'y a que ça qui compte pour ces gens-là.
03:48Leurs têtes, leurs intérêts. Et aujourd'hui, clairement, l'intérêt général, l'intérêt du pays, c'est pas le problème des extrêmes. Ils ont intérêt au chaos.
03:56Et c'est ça qui est en train de se tramer. Et plutôt que de se dire aujourd'hui, il y a une censure, comment on va faire ?
04:02La Ve République, elle a été conçue, elle a été pensée dans des situations qui pouvaient être des situations de guerre civile.
04:09Le général de Gaulle, à l'époque, a voulu une constitution qui soit vraiment très forte. Mais attention, cette constitution, ces institutions, elles tiennent aussi parce qu'il y a un chef de l'État.
04:19Et que l'on aime ou pas, que l'on apprécie ou pas, que l'on soutienne ou pas Emmanuel Macron, c'est le chef de l'État. Et on a besoin de cette solidité,
04:27parce que si demain, vous aviez une crise institutionnelle, et bien dans ces cas-là, le chaos serait bien pire encore.
04:34J'ai bien compris que vous, personnellement, n'appeliez pas du tout à la démission d'Emmanuel Macron. Vous estimez même qu'il faut absolument qu'il reste.
04:43Il y a quand même deux choses dans ce que vous avez dit. L'un, vous dites, Marine Le Pen ne pense qu'à son destin, personne.
04:48Vous écoutez les électeurs du RN. Alors certains, j'en ai même eu sur l'antenne des RMC, où j'avais des électeurs de tous bords qui, pour certains, disaient
04:57« Oui, mais moi, j'attendais une forme de stabilité ». Je lui en veux donc de déstabiliser le pays. Mais les sondages disent que la majorité des électeurs RN souhaitaient la destitution du Premier ministre.
05:10Et puis, il y a aussi quand même une question, c'est que cette demande de démission d'Emmanuel Macron, elle ne vient pas que des rangs des extrêmes, comme vous dites.
05:16Elles viennent aussi de certaines voix de chez vous. Je vais venir dans un instant, mais sur cette question des électeurs du RN qui veulent la chute du Premier ministre
05:24et qui veulent même peut-être la chute d'Emmanuel Macron.
05:26Mais il y a des Français qui en ont marre de tout, qui pensent que si on renversait la table, que si tout tombait par terre, ça irait mieux.
05:33Mais la vérité, regardez, qui est-ce qui, à chaque fois quand il y a une crise, qui est-ce qui, quand il y a un chaos, qui passe à la caisse en premier ?
05:39Les plus modestes, les catégories populaires, les classes moyennes, notamment les 18 millions qui, s'il n'y a pas de budget, vont payer mécaniquement plus d'impôts.
05:48Les 1,5 million de Français qui ne payaient pas d'impôts parce qu'ils ne gagnaient pas assez, qui, du fait de la non-indexation du barème de l'impôt sur le revenu, vont rentrer dans l'impôt.
05:57C'est eux. Mais c'est vrai que ça, Mme Le Pen se garde bien la menteuse qu'elle est de leur dire la vérité. Et elle joue sur cette colère. Et elle exploite la colère.
06:05C'est la différence entre les extrêmes. Il y a la collusion des extrêmes, mais il y a une véritable différence entre eux et ceux qui veulent gouverner.
06:12Eux, ils ont besoin des problèmes pour être forts. Nous, nous cherchons, ce que je fais dans ma région, à régler les problèmes.
06:18C'est beaucoup plus facile d'exploiter les colères et les peurs. Mais cette collusion des extrêmes, dites-vous bien une chose, ils sont avec la même logique, le chaos.
06:27La même logique. Ce n'est pas juste qu'ils ont signé la même motion de censure. C'est que pour vous, il y a une véritable alliance qui va beaucoup plus loin que le simple fait de voter un même texte.
06:35Bien sûr. Et les filles et l'ERN ? La différence, il y en a qui ne portent pas de cravate, il y en a qui ont le costard-cravate, le Rassemblement national.
06:41C'est la même logique. Tout mettre par terre. Créer une crise. Que les Français aillent moins bien, ce n'est pas leur problème, ça les arrange.
06:47Que la France aille moins bien, ce n'est pas leur problème, ça les arrange. C'est de ce chaos dont ils ont besoin.
06:53Et tous les républicains, tous les démocrates doivent comprendre ce qui se joue et bien estimer qu'un parti politique est important. Il y a plus important qu'un parti.
07:02Il y a le pays. Et c'est à ce moment où les Français nous regardent qu'on doit se hisser à ce niveau de responsabilité.
07:08Comprenez bien, l'accélération du calendrier judiciaire de Mme Le Pen a tout changé.
07:14Quand vous voyez que M. Mélenchon hier à l'Assemblée nationale, il écoute le discours de Mme Le Pen et il n'écoute pas le discours de M. Vallaud du PS.
07:23En dit-on, M. Mélenchon, il a compris une chose. Le nouveau front populaire se craquelle de partout.
07:28Et on se dit, heureusement, que ça ne va pas durer encore longtemps et que le PS peut redevenir le PS qu'on a connu, c'est-à-dire profondément républicain,
07:37profondément laïque et qu'il ne soit pas tenté par une surenchère fiscale. Dans ces conditions-là, ce parti socialiste n'a rien à voir avec LFI.
07:45Il le sait, M. Mélenchon. Et Mme Le Pen, elle sait pertinemment qu'elle a intérêt à accélérer le calendrier politique parce qu'il y a son calendrier judiciaire qui l'apprête.
07:52– Mais est-ce que ça veut dire que quand elle dit hier, Marine Le Pen, qu'elle ne censurera pas un gouvernement à venir,
08:01si un, il la traite avec respect, le mot a été prononcé et par Marine Le Pen et par Jordan Bardella,
08:08et deux, s'il s'engage à ne pas désindexer les pensions de retraite sur l'inflation ?
08:14Elle dit, dans ce cas-là, on ne censurera pas. Vous ne la croyez pas ?
08:17– Mais elle n'a pas de parole. Mais c'est le propre, d'ailleurs, aujourd'hui des extrêmes. Ils n'ont pas de parole.
08:22Elle avait dit quoi pour Michel Barnier ? Et elle a fait le contraire. Vous savez, les menteurs à répétition ne changent jamais.
08:28– Est-ce que ça veut dire que Sébastien Lecornu est peut-être en train de tomber dans le piège ?
08:31Je m'explique. À l'instant, Sébastien Lecornu fait savoir qu'il faudrait discuter avec tout le monde, y compris le RN.
08:40– Que vous respectiez les formations politiques parce qu'ils représentent les Français, c'est une chose.
08:46Moi-même, dans mon hémicycle, à l'Assemblée régionale, je parle avec les différents responsables politiques,
08:53mais je les combats parce que je sais qu'ils ne sont porteurs que de malheurs et que de problèmes.
08:57Il ne faut pas tomber dans leur piège. Vous ne pouvez pas vous mettre dans la main des extrêmes.
09:01Il y a suffisamment de démocrates et de républicains pour qu'on puisse se parler.
09:05– Mais alors, il n'y a qu'une seule solution. – Du président de la République qui nous dise clairement
09:09quelle est la voie qu'il veut proposer pour le pays.
09:12– On va y venir, mais si, on vous suit, on comprend bien qu'il ne faut pas tomber dans le piège
09:17tendu par le RN et se mettre dans sa main.
09:20– Elle avance masquée à chaque fois. Elle avance masquée.
09:22– Mais ça veut donc dire qu'il faut absolument et impérativement
09:26trouver une alliance avec le Parti socialiste.
09:28Sinon, il n'y a pas suffisamment de députés pour soutenir un hypothétique et fragile Premier ministre.
09:34– Aujourd'hui, vous avez raison.
09:36D'ensemble, c'est-à-dire l'ancienne majorité d'Emmanuel Macron,
09:40c'est-à-dire Renaissance, M. Attal préside le groupe,
09:43que ce soit le modem de François Bayrou, que ce soit Horizon d'Edouard Philippe,
09:47que ce soit Les Républicains avec Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale,
09:51Éliott également qui joue un rôle clé.
09:54Comme au Sénat, c'est cet ensemble qui est le plus près de la majorité absolue
09:59pour faire passer des textes.
10:01Mais aujourd'hui, il faut aussi bien comprendre qu'il y a quand même
10:04un certain nombre de points sur lesquels on peut quand même se mettre d'accord.
10:07Clairement, les Français veulent quoi ? Ils veulent vivre en sécurité.
10:10Ça veut dire que sur la sécurité, la justice, l'immigration,
10:13ils veulent beaucoup plus de fermeté.
10:15– Vous pensez que vous pouvez convaincre des membres du Nouveau Front populaire
10:18avec cette question-là ?
10:19– À des membres du Nouveau Front populaire, je pense sincèrement
10:21qu'il y a aujourd'hui des sociodémocrates, une gauche républicaine
10:23qui est d'accord là-dessus.
10:24Les Français veulent vivre de leur travail.
10:26Les Français veulent aussi qu'il y ait des services publics forts,
10:29que ce soit la santé, que ce soit l'école, qu'il y ait une politique pour le logement.
10:33– Donc un consensus sur quelques fonds fondamentaux.
10:35– Il y a des urgences sur lesquelles nous sommes capables d'avancer, clairement.
10:38Et maintenant, chacun doit prendre ses responsabilités.
10:40Mais je le redis encore une fois, toutes celles et ceux,
10:43vous l'avez dit tout à l'heure, je voudrais y revenir,
10:45toutes celles et ceux qui veulent le départ du chef de l'État
10:49se rendent coupables d'un coup d'État rampant.
10:52Voilà ce qu'ils veulent.
10:53Madame Le Pen, elle pleurnichait, voilà, dix jours,
10:55pour dire on veut mettre un terme à mon mandat.
10:58Et elle, elle voudrait mettre un terme au mandat du chef de l'État ?
11:01Quand on aspire aux fonctions les plus importantes dans un pays,
11:04on se garde bien de dire ou de faire n'importe quoi.
11:07On fait preuve de responsabilité.
11:09Elle est irresponsable comme M. Mélenchon.
11:11– Un coup d'État rampant, est-ce que David Lysnard,
11:14est-ce que Jean-François Copé sont complices de ce coup d'État ?
11:18En demandant eux aussi, en disant eux aussi
11:20que la seule solution c'est le départ d'Emmanuel Macron ?
11:22– Qu'ils ne tombent pas dans le panneau.
11:24Le départ du président de la République,
11:25ça vous donne un nouveau budget tout de suite ?
11:27Bien sûr que non.
11:28Le départ du président de la République,
11:29ça vous donne une nouvelle majorité à l'Assemblée nationale ?
11:31Bien sûr que non.
11:32Le départ du président de la République avant son terme,
11:35est-ce que ça plonge le pays dans une vraie crise politique ?
11:37Évidemment.
11:38Et ça voudrait dire aussi une chose à Pauline de Malherbe,
11:40il n'y a plus aucun responsable quel qu'il soit.
11:43Un maire, un député, un sénateur
11:45qui pourrait être sûr de pouvoir aller au terme de son mandat,
11:47c'est ce dont rêvent les extrêmes,
11:49c'est ce dont rêvent M. Mélenchon.
11:51– Ça créera un précédent en quelque sorte.
11:52– Évidemment.
11:53Et plus aucun candidat à la présidence de la République
11:56ne serait assuré s'il est élu de pouvoir aller jusqu'au bout.
11:58Notre pays a besoin de stabilité.
12:00– Donc pour vous, il y a 2027, point barre.
12:02– Bien évidemment.
12:03Et en attendant, le président de la République doit nous dire
12:05comment il voit les choses,
12:06quel est le chemin qu'il propose pour notre pays.
12:08– Mais est-ce que ça veut dire que tous ceux qui demandent à la démission
12:10et on va venir aussi à ce que vous attendez de la déclaration
12:13et de l'allocution d'Emmanuel Macron ce soir,
12:15est-ce que ça veut dire que tous ceux qui laissent entendre
12:17qu'il faudrait accélérer le calendrier,
12:19je parlais à l'instant de Jean-François Copé, de David Lyssena,
12:22Édouard Philippe ne le dit pas officiellement,
12:24mais c'est intéressant de voir par exemple la série dont il est le scénariste,
12:27dans cette série-là, dans cette série-là,
12:29les élections présidentielles, comme par hasard, sont en 2025.
12:32Est-ce que ça veut dire que ces personnages-là…
12:35– Non, Apolline de Menoppe, s'il vous plaît.
12:36– Est-ce que ça veut dire que ces personnages-là…
12:37– On ne va pas faire rentrer la fiction dans la vie politique pour une simple et bonne raison.
12:40– Disons que certains, en tout cas, l'écrivent.
12:42– Oui, mais attendez, déjà, il y a trop de monde à l'Assemblée nationale
12:45et surtout les extrêmes, leur référence politique, c'est Baron Noir,
12:48ce n'est pas les mémoires du général de Gaulle.
12:50Alors on n'est pas obligé non plus de continuer à rentrer dans le délire
12:53faisant la part des choses.
12:54– C'était la page série télé de Xavier Bertrand.
12:57Xavier Bertrand, ce soir, 20h, allocution du Président de la République,
13:00c'est la première fois qu'il s'adresse directement aux Français
13:03depuis la dissolution.
13:05– C'est important qu'il le fasse.
13:06– Qu'est-ce que vous en attendez ?
13:07– Qu'il nous dise clairement quelle voie il propose pour le pays,
13:11quelle solution politique il souhaite pour le pays.
13:14Et encore une fois, on va regarder Emmanuel Macron,
13:17c'est le chef de l'État qui s'exprime.
13:19Le chef de l'État, il est aujourd'hui le symbole de la stabilité
13:22dont on a besoin compte tenu de la crise politique que l'on traverse.
13:25Vous savez, nous sommes un pays qui a des ressources, qui a un potentiel.
13:29La seule chose, c'est que les Français, eux, ont cette résilience,
13:32cette solidité, cette envie de s'en sortir.
13:35La classe politique doit être au même niveau de responsabilité que les Français.
13:39– Quand vous entendez les chefs d'entreprise,
13:41ce matin je recevais notamment le patron de l'UDEP,
13:44l'union qui représente tous les artisans, les commerçants, les indépendants.
13:48Il était extrêmement inquiet, il lançait même un appel aux Français
13:51en disant ne nous laissez pas tomber.
13:53Il imaginait que dans cette période d'incertitude,
13:55la consommation allait sans doute baisser.
13:57Pour autant, il faut être quand même honnête, Xavier Bertrand,
13:59les marchés ce matin ne s'écroulent pas, la France est quand même assez solide.
14:04Est-ce qu'il n'y a pas eu une forme de catastrophisme excessif ?
14:06– Moi je suis contre le catastrophisme,
14:08parce que la réalité c'est que nous avons le potentiel pour nous en sortir.
14:11La responsabilité aujourd'hui porte sur la classe politique
14:15qui doit encore une fois placer l'intérêt général au-dessus des intérêts personnels.
14:20Et quelles que soient les ambitions de chacun,
14:22on doit comprendre que les Français attendent qu'on se batte pour eux
14:25et qu'on se mette au service des Français.
14:27Ce n'est pas si compliqué que ça,
14:28ils seront très sévères avec ceux qui vont se planquer,
14:30ils seront très sévères avec ceux qui penseront uniquement à leurs ambitions.
14:34Et sur ces choses-là, vous savez, ils nous observent,
14:36ils nous regardent, surtout quand il y a une crise.
14:38Et là vous avez raison, c'est qu'il y a en plus des fondamentaux économiques.
14:42On voit bien que la Banque Centrale Européenne devrait baisser ses taux,
14:45on voit aujourd'hui qu'on a la possibilité,
14:47avec notre potentiel économique, de nous en sortir.
14:50Il ne faut pas qu'on soit plombés par les décisions politiques,
14:53il ne faut pas qu'on soit plombés par l'irresponsabilité et le cynisme de certains.
14:58Vous êtes d'ailleurs dans une région où la question industrielle,
15:02de la relance industrielle a été particulièrement importante.
15:05On sait qu'aujourd'hui, il y a environ 260 000 emplois
15:07qui seraient menacés de plans sociaux dans tout le pays.
15:11Un mot d'ailleurs sur une famille du Nord,
15:14la famille Muliez, à la tête d'Auchan et de Décathlon,
15:17qui, alors même qu'on est dans cette période de suppression d'emplois,
15:21annonce qu'elle va se verser 1 milliard d'euros de dividendes.
15:26Est-ce acceptable ?
15:27Ce que j'attends d'eux surtout,
15:28ils viennent d'annoncer un plan social important.
15:31J'ai rencontré les responsables d'Auchan.
15:33Ils ont toujours eu la tradition de respecter leurs salariés.
15:36Mais respecter leurs salariés,
15:37ce n'est pas leur faire un chèque de départ qui soit important.
15:40C'est de leur permettre de bosser à nouveau.
15:42Ceux qui perdent leur emploi aujourd'hui chez Auchan,
15:44ce sont des gens qui ne sont pas proches de la retraite
15:46et avec des profils qui peuvent retravailler dans d'autres enseignes de la galaxie Auchan.
15:51Alors Décathlon a fait ce choix.
15:53Moi j'attends que Décathlon prenne des salariés de chez Auchan
15:56qui vont se retrouver sur le carreau.
15:57Voilà ce que j'attends.
15:58J'attends qu'il y ait effectivement de la justice fiscale.
16:01Ce n'est pas la même chose que la surenchère fiscale
16:03que portent certains.
16:04Mais ce que j'attends surtout,
16:06c'est qu'on respecte les salariés.
16:07J'ai Nestlé tiens.
16:08Nestlé.
16:09Premier semestre de l'an dernier,
16:11un peu plus de 5 milliards d'euros de bénéfices au premier semestre.
16:14Et là ils nous disent,
16:15alors qu'ils ont largement les moyens,
16:17une entreprise à Itoncourt, à côté de Saint-Quentin,
16:20dans 4 mois si on n'a pas trouvé de repreneur,
16:22dans ces cas-là on la fermera.
16:23Mais 4 mois, pourquoi pas 4 jours ?
16:25Ce que j'attends de ceux qui ont les moyens,
16:27c'est qu'ils respectent les salariés.
16:29Oui mais enfin Xavier Bertrand,
16:30je vous repose la question,
16:311 milliard d'euros de dividendes,
16:32dans ce contexte-là,
16:33vous ne leur demandez pas d'y renoncer ?
16:34Je vous le dis,
16:35très clairement,
16:36que les moyens qui existent aujourd'hui…
16:37Parce que vous appelez à la responsabilité des politiques,
16:40est-ce qu'il ne faut pas aussi appeler à la responsabilité…
16:42Ça s'appelle l'exemplarité.
16:43Ça s'appelle aussi,
16:44à une époque,
16:45si on ne veut pas que les Français
16:46qui sont aujourd'hui vraiment en colère,
16:48soient en colère contre tout le monde,
16:49si on ne veut pas justement
16:50qu'il y ait un vent de révolte qui souffre.
16:52Tout le monde doit entendre ce message.
16:54Mais Apolline de Malard,
16:55le problème n'est pas seulement de regarder
16:57est-ce que va toucher un tel ou un tel,
16:58c'est qu'on trouve des solutions
17:00et qu'on respecte les gens.
17:01Ça, c'est la clé.
17:02Et la question,
17:03c'est aussi celle de l'incertitude.
17:05Combien de temps
17:06est-ce que ça peut durer,
17:07cette incertitude ?
17:08Est-ce que vous espérez
17:09que dans la journée,
17:10on aura le nom d'un nouveau Premier ministre ?
17:11Le plus vite possible.
17:12On ne va pas reconnaître
17:13ce que l'on a connu,
17:14effectivement,
17:15pendant cet été.
17:16Les situations politiques
17:17sont effectivement,
17:18aujourd'hui,
17:19telles qu'elles appellent
17:20des solutions rapides.
17:21C'est ce que certainement
17:22va nous dire
17:23le président de la République
17:24ce soir.
17:25Et il était très important
17:26qu'il s'exprime.
17:27Qu'il s'exprime ce soir.
17:28Vous dites donc
17:29qu'il ne faut pas
17:30qu'il démissionne.
17:31Je voudrais quand même
17:32juste qu'on anticipe
17:33encore de quelques mois
17:34puisque les prochaines élections
17:35législatives
17:36ne pourraient avoir lieu
17:37au plus tôt
17:38qu'en juillet prochain,
17:39un an après la précédente dissolution.
17:40Pour le coup,
17:41s'il n'y a pas
17:42de majorité à ce moment-là,
17:43est-ce que alors
17:44vous considérez
17:45qu'Emmanuel Macron
17:46doit partir ?
17:48Je ne vois pas
17:49sa responsabilité.
17:50Et dans moins d'un an,
17:51dans neuf mois,
17:52il y aura à nouveau
17:53la possibilité
17:54d'une nouvelle élection législative.
17:55Mais ça veut dire quoi ?
17:56Ça veut dire que la classe politique
17:57n'aurait pas été capable
17:58de s'entendre ?
17:59Je ne fais pas ce pari du pire.
18:00La politique du pire,
18:01ce sont les extrêmes.
18:02Moi, je fais le pari
18:03qu'à un moment donné,
18:04chacun peut comprendre
18:05et doit comprendre
18:06que c'est l'intérêt général
18:07qui prime.
18:08C'est ce que nous demandent
18:09les Français.
18:10Faisons très attention
18:11à la situation aujourd'hui.
18:12Vous savez,
18:13encore une fois,
18:14les partis,
18:15ça compte.
18:16Le pays,
18:17ça compte.
18:18Je vais finir, Xavier Bertrand,
18:19avec quand même
18:20cette liste de noms
18:21qui a commencé
18:22à être évoquée.
18:23Je parlais à l'instant
18:24de Sébastien Lecornu
18:25qui dit qu'il est prêt
18:26à discuter,
18:27enfin qu'il faut discuter
18:28avec tout le monde,
18:29y compris le RN.
18:30Est-ce que vous vous dites
18:31s'il peut effectivement
18:32reprendre le flambeau ?
18:33Posez la question à Emmanuel Macron.
18:34C'est lui qui a la réponse
18:35et lui seul.
18:36François Bayrou ?
18:37Posez la question
18:38à Emmanuel Macron.
18:39Est-ce que des gens
18:40comme François Barouin,
18:41dont vous êtes proche,
18:42dont vous avez longtemps
18:43été proche ?
18:44Écoutez,
18:45il y a vraiment
18:46un certain nombre de noms.
18:47Et au final…
18:48Dont le vôtre.
18:49Exactement.
18:50Mais une chose est certaine,
18:51il n'y a qu'une personne
18:52qui a clairement en tête
18:53celui qui dirigera
18:54le gouvernement,
18:55c'est le président de la République.
18:56C'est à lui d'y répondre.
18:57Et pour vous, c'est mort ?
18:58Écoutez, vous connaissez
18:59les raisons pour lesquelles
19:00il n'a pas pu me choisir cet été.
19:01Ces raisons sont toujours
19:02sur la table.
19:03Mon combat contre
19:04le Rassemblement national…
19:05Vous n'avez pas de regret ?
19:06Non, le moment n'est pas
19:07de regret.
19:08J'ai envie de m'impliquer,
19:09de m'engager pour mon pays,
19:10ce que je fais ici
19:11de la même façon,
19:12ce que je fais aussi
19:13dans ma région.
19:14Mais une chose est certaine,
19:15mon combat contre les extrêmes
19:16restera aussi ma cohérence.
19:19Merci Xavier Bertrand
19:20d'avoir répondu
19:21à mes questions ce matin
19:22et réagi donc
19:23à ce séisme politique.
19:24Xavier Bertrand,
19:25président LR
19:26de la région Haute-France.
19:27Vous appelez donc
19:28à ce qu'Emmanuel Macron
19:29reste président
19:30et vous refusez
19:31ce coup d'État rampant
19:32de ceux qui demandent
19:33sa démission.
19:34Il est 8h52
19:35sur AMC BFM TV.

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