Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…
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00:00Jean-Charles de Castelbajac est avec nous sur CNews, on va parler des habits sacerdotaux pour Notre-Dame, il a été choisi, il va donc fournir des vêtements pour les prélats de Notre-Dame, les évêques, les archevêques et les prêtres.
00:13Alors merci d'être avec nous Jean-Charles de Castelbajac, mais la question qu'on se pose c'est comment est-on choisi ?
00:18Écoutez on est choisi j'imagine sur l'expérience et moi c'est ma troisième aventure avec l'église, je dis aventure troisième acte, puisque j'avais travaillé en 87 avec le comité d'arts sacrés, ensuite les JMJ et là j'ai été missionné pour créer la parame antique, c'est-à-dire tous les vêtements liturgiques qui composent la célébration de la messe.
00:42Alors il y a quel est l'écharge très précis ?
00:44Il s'agit de véhiculer un symbole fort et en l'occurrence ça c'est celui de la croix rayonnante.
00:50Et c'est fait pour rester, c'est pas juste l'inauguration.
00:53C'est fait pour rester, autant les JMJ correspondaient à un instant, là c'est la parame antique qui va accompagner Notre-Dame dans les fêtes.
01:01Et vous réussissez à rendre moderne des habits religieux donc ça doit pas être simple quand même.
01:07C'est ma passion, c'est ma passion aussi bien dans ma vie de designer quand je fais jean par exemple, c'est ma passion d'électriser l'histoire.
01:15Là en l'occurrence je pense que les vêtements liturgiques ont un fort pouvoir de message et il doit véhiculer dans le monde quelque chose de joyeux, quelque chose de l'ordre de l'espérance et de la spiritualité.
01:29Et là c'est le choix français aussi, c'est du made in France, vous ne travaillez qu'en France.
01:33Ça n'a jamais été aussi made in France puisque j'ai travaillé sur les ateliers merveilleux du 19M avec Gossens, Le Sage, Paloma, Maison Michel et Montex.
01:45Ça c'est la créativité française mais est-ce que ça ne vous afflige pas quand vous voyez le spectacle aujourd'hui politique avec une crise économique qui arrive,
01:52des entreprises françaises qui souffrent, qui menacent de faire des plans sociaux, que va-t-il en rester si on continue comme ça ?
01:58Écoutez, je pense qu'il faut rester optimiste et il faut continuer à se battre pour la création.
02:05Je pense que le moteur même de notre époque c'est l'art et c'est de quelle manière on peut insuffler l'art dans toutes les économies.
02:16Oui mais ça ce n'est pas évident parce qu'il faut quand même avoir les moyens.
02:19Là c'est payé par l'épiscopat, c'est une commande de l'épiscopat.
02:24En fait mes deux précédents projets étaient bénévoles et je suis raisonnablement rémunéré puisque j'ai toute mon équipe pendant un an et demi sur cette mission.
02:33Et quand on a travaillé pour Benetton comme vous l'avez fait, c'est compatible aussi de travailler pour une œuvre sacrée comme Notre-Dame ?
02:41Vous savez ce qui est sacré c'est aussi notre devoir vis-à-vis de la jeunesse, vis-à-vis des générations futures.
02:49Donc chez moi tout est lié par ce fait. J'ai travaillé pour Benetton pour l'industrie donc j'ai connu ce mouvement social.
03:00Aujourd'hui il y a une expérience formidable pour moi qui est de travailler sur l'invisible, de travailler sur la spiritualité, sur quelque chose qui n'est pas matériel.
03:10Je dis parfois que ce n'est pas du luxe mais que c'est fiat luxe, c'est-à-dire la lumière.
03:15Vous continuez aussi de créer pour d'autres enjeux.
03:19Bien sûr, je crois que je n'ai jamais autant été sollicité en création.
03:23Là ça va vous mettre le projecteur sur votre société. C'est une belle opération quand même pour vous.
03:30Oui c'est merveilleux, c'est une aventure merveilleuse.
03:34On voit d'ailleurs la réaction médiatique. La presse universelle mondiale est interpellée par l'audace de l'église de France.
03:44Et que l'église de France soit une des rares églises à travailler avec les artistes depuis Le Corbusier, Matisse et tant d'autres.
03:53Et vous avez un avis sur cette laïcité qu'on veut mettre absolument à toutes les sauces, y compris pour les crèches, y compris pour le calendrier de l'Avent ?
04:01Je crois que mon sentiment est que rien ne peut atteindre la force spirituelle.
04:10En France, on parle peu d'art. On n'en parle même plus aujourd'hui. Les artistes sont peu mis en avant.
04:15Comment l'expliquer ? Est-ce que c'est à cause de la crise économique aujourd'hui ?
04:19Je crois que la notion d'art en France, en l'occurrence vis-à-vis des industriels, a plus d'appétence en Italie par exemple.
04:32Moi j'ai passé ma vie à travailler en Italie avec des grands industriels.
04:36Je crois que nous rentrons dans une époque où l'art sera un rendez-vous pour aller vers la spiritualité.
04:46Et donc en même temps défendre les artistes et les mettre plus en valeur. On n'est plus à l'époque de Malraux malheureusement.
04:51Oui, mais on voit quand même des initiatives personnelles. Par exemple, je regardais la rosace de Autoniel à Saint-Cernin à Toulouse.
04:59Il y a une émulsion. On regarde l'église Sainte-Eustache avec la présence de Kissarine, d'autres artistes, de Charlotte de Maupou.
05:08Il y a une émulsion et il y a une envie de faire rencontrer l'art et le sacré.
05:13Mais l'art est aussi un moyen de réveiller le savoir-faire français, de réveiller.
05:20Moi je vois mon aventure avec Gien, c'est absolument formidable.
05:24Et en l'occurrence, ce que je vis comme un honneur immense d'avoir été sollicité sur le travail de Notre-Dame,
05:34c'est aussi une manière d'accompagner dans la modernité et de parler du passé et de l'histoire.
05:42Merci Jean-Charles de Kessel-Bajac.
05:44Tous les yeux seront tournés vers Notre-Dame désormais avec ces habits sacerdotaux que vous avez dessinés, créés.
05:51Merci d'être venu sur CNews. Restez avec nous.