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Xavier Jan, le président de la Ligue Nationale de Cyclisme au micro de Cyclism'Actu

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Sport
Transcription
00:00Président, Xavier Jean, c'est, comme on dit, c'est reparti pour un tour pour 4 ans.
00:07C'est reparti pour un tour, effectivement, le conseil d'administration m'a fait confiance
00:12et m'a renouvelé dans mon poste de président, donc je remercie l'ensemble des administrateurs
00:16qui, et par leur engagement, qui vont m'accompagner durant ce mandat pour essayer d'ambitionner
00:21et de porter encore plus haut les cohorts du cyclisme professionnel français, mais du cyclisme en général.
00:26Écoutez, votre conclusion ? Il y a du taf.
00:29Il y a du taf, je pense qu'on fait des constats, mais maintenant le cyclisme professionnel français
00:35doit être aussi en capacité d'être force de proposition à son niveau,
00:40mais aussi porter des propositions au niveau international,
00:44et il faut qu'on soit en capacité de les élaborer, de les structurer et d'apporter des réponses.
00:49On a déjà travaillé sur un certain nombre de sujets au cours du mandat qui vient de s'écouler.
00:55J'espère que la période 2025-2028 verra l'aboutissement de tout ce qui a été mis en place.
01:01On a un travail de structuration de l'institution, de méthode de travail, de mise en place,
01:06et comme je l'ai dit, pas à prépas, dans la concertation, dans la co-construction,
01:12on avance avec, j'espère, des échéances à moyen terme.
01:16On a bien écouté vos conclusions.
01:18Si je résume, si on résume, le cyclisme français est vraiment en danger finalement ?
01:22Le cyclisme français aujourd'hui a une place prépondérante sur la scène internationale.
01:27C'est un sixième des jours de course.
01:29C'est 17 ou 18% des équipes de 1ère et 2ème division.
01:33C'est dans les mêmes proportions pour les coureurs professionnels de 1ère et 2ème division.
01:37Pour autant, on sait aussi que l'équité sportive au niveau financier
01:43devient de plus en plus compliquée pour nos équipes de premier plan.
01:46Le classement ici WorldTour en est le reflet avec le classement de nos équipes françaises
01:54qui pourraient potentiellement perdre leur licence WorldTour.
01:57Et on sait que le maintien des contrats de sponsoring sont liés,
02:01notamment pour l'une d'entre elles, au-delà de 2025, à ce maintien dans l'étage WorldTour.
02:08On sait que la situation pour nos épreuves, on va vers des périodes compliquées.
02:15On connaît la conjoncture économique et politique.
02:18On connaît les efforts qui vont être demandés aux collectivités.
02:21On connaît l'état de finance des collectivités.
02:23Pour autant, nos épreuves, organisées par des bénévoles dans la plupart du temps,
02:29fonctionnent grâce à l'appui des collectivités.
02:32Donc on espère juste que ce matin, cet apport des collectivités
02:38ne soit pas juste le reflet d'un tableur Excel où on viendrait supprimer des lignes
02:42parce qu'au-delà de l'organisation de course cycliste,
02:45on participe à l'animation des territoires.
02:47On participe à venir amener les plus grands champions
02:50au pied de la porte de tout ce public dans les plus petits villages, dans les plus grandes villes.
02:56Et on offre une bouche faite d'oxygène comme on a pu le vivre cet été
03:00au travers des Olympiques ou des autres compétitions.
03:03Ces moments aujourd'hui, je crois, sont indispensables dans notre société.
03:07Ce n'est pas facile tous les jours pour tout un chacun.
03:10Le sport a valeur d'inclusion.
03:12C'est un partage de richesses entre toute la population, quel que soit le statut social.
03:18Le sport cycliste est un sport gratuit.
03:22Donc n'oublions pas cette valeur pour permettre encore à des gens de rêver,
03:27de s'offrir des parenthèses dans un quotidien qui n'est pas toujours simple.
03:31En gros, si je résume, la mondialisation serait bien pour beaucoup de sports
03:37mais pas pour le cyclisme en France ?
03:39Il faut voir la mondialisation sur un plan d'équité.
03:44Aujourd'hui, la problématique, je pense que le modèle économique doit être revu.
03:49Tous les sports majeurs qui ont été confrontés à cette problématique
03:53de domination de leur sport par quelques équipes seulement,
03:57une perte d'attractivité des fans, des sponsors, des investisseurs,
04:02qu'ils soient publics ou privés, les ont amenés à se réformer,
04:07à réglementer leur sport pour apporter sous forme de salarié cap,
04:12de budget cap ou autre, avec des systèmes divers et variés,
04:16mais à réanimer ce sport, réorganiser ce sport pour amener de l'attractivité,
04:22maintenir l'attractivité avec ce côté aléatoire du résultat
04:28qui devient de moins en moins aléatoire.
04:30On sait aujourd'hui aussi que les investissements à ce niveau mondial
04:34sont de plus en plus conséquents.
04:36Avec un retour sur image de plus en plus incertain.
04:39Aujourd'hui, on souffre de notre modèle économique sur ces investissements.
04:44C'est-à-dire que si vous n'avez pas de visibilité, vous n'avez pas de retour sur investissement.
04:48Vous ne faites pas aujourd'hui du business à côté des courses.
04:51Il faut réinventer tout ce modèle-là.
04:53Il faut créer des actifs pour les investisseurs.
04:56Aujourd'hui, vous allez investir dans certains sports.
04:58Au retour, si vous arrêtez, vous avez un actif à vendre.
05:00Ce n'est pas le cas du vélo.
05:02On doit être force de proposition.
05:04On doit s'engager dans cette voie.
05:06On doit réfléchir collectivement.
05:08On doit imaginer le vélo non pas comme on l'a vécu jusqu'à maintenant,
05:11comme il est consommé aujourd'hui aussi par les fans.
05:13Cette évolution doit être en marche résolument, avec détermination,
05:18pas à pas, construite et structurée avec l'ensemble des familles.
05:22Cela ne peut pas être au détriment des uns ou des autres.
05:25Concrètement, Salary Cap, c'est une solution pour vous ?
05:29Quelles sont les autres solutions ?
05:31Le Salary Cap, pour avoir étudié le système, n'est pas l'unique solution.
05:40On parle de Salary Cap pour un niveau World Tour.
05:43Je pense que ce dossier doit être posé sur la table,
05:46avec pas simplement une question d'argent.
05:49Il y a toutes les formes de régulation,
05:51le système de draft, luxury tax,
05:53beaucoup de choses qui doivent être prises en considération,
05:55qui doivent être adaptées à notre sport.
05:57Chaque sport qui a apporté cette régulation,
05:59les pays ultra libéraux, pour autant aux Etats-Unis,
06:01qui ont été les premiers, ont mis en place des régulations
06:04qui étaient propres à leur sport.
06:06Donc on doit prendre en considération notre sport, ses particularités.
06:09Pour autant, il faut s'enlever de la tête,
06:11cette régulation n'est pas un facteur de croissance.
06:14Au niveau de la NBA, qui ont été les premiers à mettre ça en place en 1984,
06:18le Salary Cap a évolué de 3000% entre 1984 et 2023.
06:22Donc c'est un essor économique gagnant-gagnant pour toutes les parties.
06:26Et donc à ce niveau-là, c'est une réflexion qui doit être engagée.
06:29Pour autant, ça ne nous dédouane pas, nous, au niveau national,
06:33aux étages inférieurs, pro-série, classe 1,
06:35ou équipes pro-team et continentale,
06:37de réfléchir à un modèle économique,
06:39de penser autrement notre vélo,
06:41de restructurer ce vélo
06:43pour apporter une valeur ajoutée
06:47et trouver une adhésion du public encore plus forte,
06:53une adhésion des investisseurs,
06:55leur donner envie de venir supporter notre sport,
06:58faire rêver le public,
06:59et puis ce rôle sociétal d'animation du territoire
07:02dans la pratique du vélo,
07:03tous les sujets évoqués ce matin.
07:05– Dans votre discours, vous avez commis du mot assez fort,
07:08il y avait un côté un peu le vieux continent,
07:10vous en avez d'ailleurs appelé à s'unir
07:12entre ligues belges, espagnoles, italiennes,
07:16pays traditionnels du vélo.
07:18– La ligue, les fédérations, c'est un mot commun.
07:21– Face aux pétrodollars, aux courses dans des pays lointains,
07:25vous avez dit sans relief et sans public, ce qui est vrai,
07:30est-ce qu'il y a une concurrence déloyale
07:32et est-ce qu'en contrepartie aussi,
07:34il n'y a quand même pas un risque de s'enfermer un peu
07:36sur le vieux continent, un sport qui à la base est très européen ?
07:40– Non mais je pense qu'il ne s'agit pas de fermer complètement les portes,
07:45il y a une mondialisation, elle doit être respectée,
07:48pour autant cette mondialisation ne doit pas être au détriment
07:51d'une profonde transformation du cyclisme,
07:55d'un déplacement du centre de gravité hors d'Europe,
07:59dans des pays où le constat est là,
08:02il n'y a pas de public, il n'y a pas de pratiquants,
08:05c'est des investisseurs qui sont respectables,
08:08qui ont envie de supporter le sport pour des raisons,
08:11en UAE on sait que c'est un problème de santé publique,
08:13donc cette initiative etc.
08:15Pour autant si on déséquilibre un modèle,
08:19on peut aussi s'inquiéter que ces pays-là changent d'avis à un moment donné
08:24et que restera-t-il à ce moment-là ?
08:26Donc il faut trouver le juste chemin,
08:28mais aujourd'hui il est urgent comme je l'ai dit d'agir
08:32pour préserver un socle, une base,
08:35on l'a vu la période Covid, où est-ce qu'il y avait du vélo ?
08:38En Europe.
08:39Où est le public ? En Europe.
08:41Où sont les pratiquants ? En Europe.
08:43On sait qu'aujourd'hui il y a des continents où le vélo peut émerger,
08:45en Afrique, en Amérique du Sud,
08:47pour autant ils ont donné une contrainte,
08:49le vélo reste un sport cher, ça a été dit,
08:51qui limite ce développement à ce moment-là,
08:54mais ne voyons pas le cyclisme demain que sur un aspect financier,
08:59il y a tout le reste,
09:00et il ne faut pas casser le reste au motif qu'il y a beaucoup d'argent de l'autre côté,
09:06il faut trouver un équilibre.
09:07Le paradoxe quand même c'est qu'on a l'événement le plus important au monde,
09:11le Tour de France,
09:12et à côté le cyclisme français, il y a le Tour et le reste.
09:17Il faudra aussi trouver les conditions d'un dialogue avec l'ISO
09:21pour s'assurer de la pérennité du reste, comme vous dites,
09:25je crois qu'à moyen terme c'est leur intérêt que le calendrier français existe,
09:30parce que demain je ne crois pas que s'il n'y a plus que demain
09:33des coureurs de pays lointains ou d'autres continents
09:36qui viennent faire le Tour de France,
09:37que ça intéresse autant le public, les investisseurs ou les médias,
09:40donc je crois qu'il y a un terrain d'entente à trouver,
09:44une réflexion commune engagée dans l'intérêt de tous,
09:47parce que je crois aussi que c'est l'intérêt de l'ISO à moyen ou plus long terme.
09:51Également aussi avec l'AFFC, parce qu'on va dire que c'est un peu tendax ces derniers temps.
09:55Oui mais je l'ai rappelé ce matin, on a des prorogatifs qu'on entend faire respecter,
09:59pour autant j'ai aussi adressé un message je crois fort et positif à la Fédération
10:04dans cette volonté de concertation, de construction d'un projet commun
10:09autour des sujets qui nous animent, qui sont communs pour certains d'entre eux,
10:13qu'on a répété ce matin, la sécurité, le fait qu'il y ait des gamins qui viennent
10:17prendre des licences, quelles que soient les disciplines.
10:19On sait que nos champions de la route demain seront en partie du BMX, du VTT ou autre,
10:25donc une fédération qui se porte bien c'est l'intérêt de la ligue,
10:29une ligue qui se porte bien c'est l'intérêt de la fédération.
10:31Donc ayons l'intelligence de travailler pour le bien commun,
10:36je ne doute pas que nous y parviendrons dans les prochains mois et les prochaines années.
10:39Vous avez eu 4 ans pour sauver le cyclisme en France.
10:43Pour sauver, pour assurer sa transformation, pour lui permettre de maintenir son rang au niveau mondial,
10:51première nation au monde du cyclisme, donc c'est l'objectif.
10:54On n'est pas dans l'opération sauver le soldat Ryan non plus, on ne va pas exagérer.
10:59Après je pense qu'il faut être conscient que la position qu'on équipe,
11:03elle est fragile et qu'il faut la consolider, qu'il faut inventer, réinventer le cyclisme.
11:09Encore une fois, pas que comme nous l'avons vécu, on ne va pas perdre notre âme non plus,
11:15mais il faut être force de proposition et il faut imaginer le vélo de demain.

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