• il y a 21 heures
L’annonce d’Ursula von der Leyen sur la fin des négociations de l’accord Mercosur, vendredi, est intervenue alors que la France est toujours farouchement opposée à sa mise en œuvre. La ministre démissionnaire déléguée au commerce extérieur, Sophie Primas, enjoint désormais « à ne pas lâcher une seconde » pour trouver une minorité de blocage avec d’autres pays européens pour empêcher la ratification du texte.


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Transcription
00:00– Sujet d'inquiétude pour nos agriculteurs, c'est le mercosur,
00:02Ursula von der Leyen qui est allée en fin de semaine dernière en Amérique latine
00:05pour finaliser les négociations malgré l'opposition claire et nette de la France.
00:10Est-ce que c'est une claque politique pour Emmanuel Macron ?
00:13– Je ne sais pas si c'est une claque politique pour Emmanuel Macron
00:15mais c'est une grosse déception pour les agriculteurs,
00:17moi je vais le regarder plutôt comme ça.
00:19Je pense qu'on attendait, si vous voulez, au mois de cet automne
00:23ou début d'hiver de fin d'année, on avait deux éléments
00:28qui étaient des éléments un peu dangereux.
00:30Il y avait le G20 au Brésil qui était un élément
00:34où elle aurait pu annoncer effectivement la fin des négociations
00:36et puis il y avait le sommet du mercosur qui se tenait à Montevideo.
00:40Donc elle a profité, j'allais dire, de cet espace médiatique
00:44pour aller annoncer la fin des négociations.
00:47J'insiste bien, c'est la fin des négociations.
00:49– C'est pas la ratification du défi.
00:50– C'est pas la ratification, on n'est qu'au début.
00:52C'est pour ça que c'est évidemment là aussi un mauvais moment pour nous
00:59parce qu'encore une fois, nous étions au travail avec Annie Gennevard,
01:02avec Jean-Noël Barraud, avec Benjamin Haddad, avec le Premier ministre
01:05et même le Président de la République pour effectivement contrer ce mercosur.
01:10– Mais ça veut dire qu'elle a profité de la crise politique en France ?
01:13– Elle a profité du sommet du mercosur, c'était pour elle un objectif important.
01:17Maintenant je pense que…
01:18– Et ça n'a rien à voir avec notre situation à nous ?
01:20C'est pas une mauvaise manière qu'elle fait à la France, quelque part ?
01:23– Je pense qu'elle avait cet espace-là et je pense qu'elle a un espace de temps,
01:27je ne cherche pas à la dédouaner de toute responsabilité
01:30mais j'explique qu'elle avait cet espace-temps qui était le sommet du mercosur
01:33et de l'autre côté, il y a le 20 janvier, l'investiture officielle de Donald Trump
01:39avec derrière des pays comme l'Argentine qui sont quand même dans la lignée de Donald Trump
01:44et l'inquiétude très très forte d'une sortie des accords de Paris.
01:47Et je pense qu'à ce moment-là, c'était fini, à partir de la fin du mois de janvier,
01:53probablement c'était fini, elle aurait pu être en capacité de signer ces accords
01:58ou en tout cas d'annoncer la fin des négociations parce qu'il est probable
02:01que l'Argentine, en tout cas l'Argentine s'interroge sur la sortie des accords de Paris.
02:07– Mais ça veut dire juste qu'elle a joué un peu perso,
02:09qu'elle a privilégié les intérêts de l'Allemagne à la position commune de l'Union européenne ?
02:12– Elle a profité du fait qu'effectivement, la France n'était pas en grande forme politique
02:18alors que vraiment le travail de construction qu'on avait fait
02:21depuis notre arrivée au gouvernement, je le répète avec Annie, avec Jean-Noël,
02:24enfin avec tout le monde, un travail de persuasion auprès de nos collègues européens
02:28était en train de payer et d'ailleurs vous voyez qu'il y a des réticences
02:32et vous voyez aujourd'hui qu'il y a des états qui nous permettront peut-être
02:35d'avoir la minorité de blocage lors du passage.
02:38– Vous pensez encore l'avoir ?
02:39Vous pensez encore pouvoir bloquer cet accord avec le Mercosur ?
02:41– Mais il ne faut pas lâcher une seconde, je pense que quand moi je suis arrivée au gouvernement,
02:47on était loin d'avoir cet accord, cette minorité de blocage.
02:51Mais petit à petit on a tous travaillé, on a tous persuadé,
02:54on a travaillé avec le monde agricole, on a travaillé avec nos collègues européens
02:57et honnêtement il y a aujourd'hui des pays qui se posent des questions qui ne s'en posaient pas.
03:01Moi au dernier G20 commerce où je suis allée à Bruxelles il y a une quinzaine de jours,
03:05il y a des pays qui n'ont pas dit non mais qui ont dit
03:08attendez on va voir ce qu'il y a dans l'accord final parce qu'en fait on connaît l'accord de base
03:12qu'on avait refusé en 2019, on ne connaît pas l'accord intermédiaire qui a été négocié depuis,
03:17on ne sait pas ce qu'il y a dedans.
03:18– Vous ne l'avez toujours pas eu, parce que là vous ne savez pas ce qui a été négocié ?
03:23– Alors elle nous dit, elle nous annonce mais non on a mis les accords de Paris
03:27comme une clause essentielle etc.
03:29– En gros elle dit qu'elle a répondu aux exigences de la France sur l'accord de Paris,
03:35c'est-à-dire que là le gouvernement français n'a toujours pas la copie de l'accord
03:39qu'Oursolame Dernayen a négocié.
03:40– Ce qui fait qu'aujourd'hui il y a des États qui disent,
03:42nous on ne dit pas non, on ne dit pas oui, on attend de voir ce qu'il y a à l'intérieur de l'accord.
03:46– Et qu'est-ce que vous pouvez faire pour exiger qu'elle vous montre l'accord ?
03:49– Elle va être obligée de le présenter à la commission.
03:51– Et quand ?
03:52– Quand elle décidera de passer l'accord, il va falloir que l'accord soit d'abord juridiquement écrit
03:58parce qu'aujourd'hui il y a des intentions qui sont dans l'accord
04:00mais juridiquement tout n'est pas écrit,
04:03surtout s'il y a un instrument additionnel, il va falloir juridiquement l'écrire,
04:06le traduire dans les 27 langues et puis l'envoyer pour étude.
04:12– Parmi les États que vous évoquiez qui ont des doutes,
04:14il y en a aussi qui peuvent très bien se dire,
04:15ah finalement j'ai obtenu gain de cause
04:17ou les clauses renégociées l'ont été telles que nous le demandions
04:22et donc puisque tout le monde disait, on ne peut pas signer un accord en l'État,
04:24il a changé, est-ce qu'il n'y a pas aussi des États qui peuvent changer d'avis ?
04:27– Mais voyons ce qu'il y a à l'intérieur, voyons ce qu'il y a à l'intérieur.
04:31– Comment on fait pour négocier avec ce partenaire européen ?
04:34– Juste avec quel État vous pensez obtenir cette minorité de blocage aujourd'hui ?
04:39– Aujourd'hui la Pologne s'est clairement positionnée,
04:43l'Italie a dit, plus que ses doutes,
04:45et je peux vous dire que le monde agricole italien est très remonté,
04:49vous avez des pays comme la Belgique, vous avez des pays comme l'Autriche,
04:52donc avec la France on a largement la minorité de blocage, largement.
04:56La Lituanie par exemple sont des pays qui veulent…
04:58– Donc cet accord ne s'appliquera pas ?
04:59Est-ce que vous pouvez garantir à nos agriculteurs que cet accord ne s'appliquera pas ?
05:03– Pour réunir la minorité de blocage, il faut aller négocier avec nos voisins,
05:06comment on fait quand on n'a plus de Premier ministre,
05:08quand on a un gouvernement démissionnaire, est-ce que c'est possible ?
05:10Est-ce qu'on est crédibles ?
05:11– C'est une question qu'il faudrait poser à M. Hollande, voilà.
05:14– Pourquoi ? Vous, il est responsable de la censure pour vous ?
05:17– Oui bien sûr, quand on a le Président, le Parti Socialiste quand même,
05:21dans ses rangs à l'Assemblée Nationale,
05:23compte un député qui a été Président de la République pendant 5 ans,
05:29et qui sait les conséquences d'une motion de censure à un mois de la fin de l'année,
05:34alors que le budget n'est pas voté,
05:36alors qu'il y a des éléments comme le Mercosur qui sont en grande discussion.
05:40Il sait, il ne peut pas dire qu'il peut se dédouaner de toute responsabilité.
05:43Donc voilà, allez demander à M. Hollande.
05:44– S'il n'y a pas de minorité de blocage réunie au niveau du Conseil européen,
05:47il y a aussi le vote de ratification du Parlement européen.
05:50Est-ce que vous travaillez avec les groupes politiques ?
05:51– Bien sûr, évidemment.
05:53– Et là, vous en êtes où ?
05:54– Évidemment, écoutez…
05:55– C'est secret ?
05:56– Secret, non, mais je ne veux mettre personne en porte-à-faux,
05:59parce qu'on a des discussions qui transcendent, évidemment, les parties du Sud.
06:02– Mais vous pourriez réunir une majorité contre la ratification du Mercosur ?
06:05– Écoutez, on fait ça un par un.
06:08Vous savez, on a pris un mapping de l'hémicycle européen.
06:13– Par parti, par pays.
06:14– Et on y va par parti, par pays, et on cherche des alliés.
06:18Et les signaux ne sont pas mauvais,
06:21mais moi je pense qu'une bataille n'est jamais gagnée,
06:23mais surtout, elle n'est jamais perdue.
06:24Quand j'entends des gens qui nous disent que c'est la faute de ceci,
06:27il faut se battre, vous n'y arriverez pas, défaitistes, etc.
06:30Moi, je pense qu'il faut se battre pied à pied,
06:32pays par pays pour avoir la minorité de blocage,
06:35et parlementaires par parlementaires pour avoir le Parlement avec nous.
06:38– Ce que vous dites à nos agriculteurs ce matin,
06:40c'est que cet accord, il est loin d'être appliqué encore.
06:42– Il est loin d'être appliqué, il est loin d'être appliqué,
06:45et moi, en tout cas, à la place où je serai dans quelques jours,
06:49je continuerai à me battre.
06:51Je voudrais juste rajouter, si vous me le permettez,
06:53quelque chose sur le Mercosur, pour dire que je redis
06:56que nous ne sommes pas contre les accords de libre-échange,
06:58et nous ne sommes surtout pas opposés aux pays d'Amérique du Sud,
07:02parce que je ne voudrais pas laisser croire
07:03que je déteste les pays d'Amérique du Sud.
07:05Enfin, les pays d'Amérique du Sud sont des pays
07:07avec lesquels, évidemment, on converse.
07:09Il y a beaucoup d'entreprises européennes,
07:11et en particulier françaises, qui sont implantées en Amérique du Sud,
07:14qui font des infrastructures, de l'énergie.
07:17On a beaucoup de business, j'allais dire, avec l'Amérique du Sud,
07:20et ce n'est pas une coupure avec l'Amérique du Sud,
07:23c'est juste les termes de ce traité-là que nous ne voulons pas.
07:26– Petite question un petit peu annexe pour terminer là-dessus,
07:28puisque ça a provoqué des tensions entre Emmanuel Macron
07:30et Ursula von der Leyen, le fait qu'elle ait finalisé
07:32les négociations de cet accord.
07:33Est-ce que, du coup, il a annulé son invitation
07:36à l'inauguration de Notre-Dame, Emmanuel Macron ?
07:38– Alors, on ne sait pas qui de la poule ou de l'œuf était en premier.
07:41C'est sûr qu'elle devait venir à l'inauguration de Notre-Dame.
07:44On s'est tous dit où elle prend des risques,
07:46parce qu'il y a des périmètres de sécurité,
07:48mais après les périmètres de sécurité, il va falloir quand même qu'elle traverse.
07:51Je pense que les agriculteurs l'auraient reçue.

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