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Oscar Jegou et Hugo Auradou croyaient entrevoir la fin du tunnel judiciaire avec la décision mardi de la justice argentine d'abandonner les poursuites pour viol aggravé dont ils sont accusés par une plaignante rencontrée en boîte de nuit, mais son avocate a annoncé son intention de faire appel. L'avocat des deux rugbymen, Me Antoine Vey, était l'invité de Première édition pour réagir ce mercredi matin.

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Transcription
00:00Il est huit heures moins le quart, l'invité de première édition, bonjour Antoine Vey, et merci d'être avec nous ce matin au lendemain du non-lieu rendu par la justice argentine
00:08dans l'affaire Horadou-Gégou, Hugo Horadou, Oscar Gégou, vous êtes l'avocat des deux rugbymen de l'équipe de France qui a été mis en examen pour viol aggravé en réunion depuis le 12 juillet
00:18après, on le rappelle, la plainte d'une femme pour des faits présumés qui se seraient déroulés à Mendoza en Argentine lors de la tournée du 15 de France cet été.
00:25Maître Vey, on apprend ce matin que la plaignante a fait appel de ce non-lieu cette nuit, votre réaction à cet appel ?
00:32Ce qui est important, ce n'est pas qu'elle a fait appel, ce qui est important, c'est la décision qui a été rendue et qui est une décision qui met fin aux poursuites
00:38et ce qui est encore plus important que le sens de la décision qui a été rendue, c'est sa motivation.
00:42Ce qu'il faut qu'on comprenne, c'est qu'a priori, la justice ne va pas mettre fin à des poursuites s'il n'y a pas des éléments qui le justifient.
00:48Les éléments qui le justifient, c'est toute l'enquête qui a conduit à la saisie de matériel qui a été exploité, donc des vidéosurveillances, des audios,
00:58à des dizaines de témoignages dont aucun n'était la version de la plaignante, à des expertises médico-légales qui concluent qu'il n'y a pas eu de violence
01:06et à une expertise psychiatrique et psychologique de la plaignante qui dit qu'elle a, je cite, une tendance maladive à la victimisation.
01:15Donc c'est sur ce genre d'élément que les juges ont statué et si vous voulez, ça ne m'étonne pas, vu la façon dont cette enquête a démarré
01:23et vu le comportement qui a été celui de son avocate pendant toute cette affaire, qu'elle fasse appel puisque, en réalité, les médias lui donnent la possibilité,
01:31tant qu'elle active cette procédure, de s'exprimer. Mais le problème, c'est que ça a des conséquences graves sur la réputation des joueurs, sur leur famille, sur leur club
01:38et nous, aujourd'hui, on estime que c'est une page qui doit se tourner.
01:41Vous parlez de l'avocate de la plaignante très présente dans les médias argentins. Justement, cette nuit, elle a expliqué pourquoi elle avait fait appel à la télévision argentine. Écoutez.
01:49Il nous a raconté que c'était son premier dossier d'agression sexuelle. Pourquoi on lui a confié cette affaire ? Pourquoi il l'a accepté ? C'est bizarre.
01:55On aurait dû avoir affaire à un spécialiste, pas à lui, qui n'a aucune expérience.
02:01Le ministre public avait suffisamment de preuves pour continuer l'enquête. Il a refusé l'inspection à l'hôtel ou encore le témoignage de l'hématologue. Il n'a simplement pas voulu enquêter.
02:11L'avocate de la plaignante parle du fait que l'avocat argentin de vos deux clients est le frère du ministre de la Justice et elle estime qu'en cela, l'affaire est biaisée.
02:22En faisant appel, il y a un nouveau juge qui va être nommé. Il va y avoir un autre procès quand même ?
02:28Non, pas du tout. Ce n'est pas un appel qui vise à savoir ce qui va se passer. Deuxièmement, c'est un appel qui vise simplement à vérifier la régularité de la procédure.
02:36Et deuxièmement, les éléments qui sont dans le dossier ne sont pas susceptibles de changer. Ils ne sont pas susceptibles d'être interprétés différemment.
02:42L'acte enquêté ne constitue pas un délit, a dit hier le co-judiciaire de Mendoza.
02:46Ce qui est important, c'est de voir comment le traitement médiatique d'une affaire judiciaire peut complètement faire basculer la façon dont on en parle.
02:52Cette avocate, c'est elle qui est responsable de l'affaire. Elle a conditionné une personne qui était une victime fragile, on va dire,
02:58qui avait, quand elle est sortie de la chambre et on a l'audio, pas du tout l'impression de s'être fait violer, mais qui a été conditionnée notamment par cette avocate,
03:07pour devenir une victime. Sauf qu'en réalité, le récit qu'elle donne est évolutif, changeant l'expertise psychiatrique.
03:14Elle n'est pas allée jusqu'au bout parce qu'il a déjà pointé qu'elle s'adaptait en réalité à chaque élément qui était donné.
03:20Donc ce n'est pas un récit qui est un récit réel. Et je pense que la position de l'avocate est analogue à celle qu'elle a donnée à sa plaignante,
03:27c'est-à-dire qu'elle est dans un déni de réalité. Il suffit de lire les motivations du jugement pour comprendre pourquoi il ne faut pas en en faire appel.
03:34Mais finalement, ça lui permet d'exister, ça lui permet d'intervenir et ça lui permet maintenant qu'elle a perdu le dossier, de déplacer le débat sur autre chose.
03:42Alors c'est le dysfonctionnement de la justice, que le frère 2, et ça, ce n'est pas le fond du dossier et ce n'est pas ce qui nous intéresse.
03:47Nous, ce qui nous intéresse, c'est que la justice argentine a démontré que c'est deux innocents et elle écrit qu'ils n'ont commis aucun crime et elle écrit qu'ils ont été victimes d'une accusation mensongère.
03:56Alors justement, les deux joueurs, à présent, ils sont rentrés en France au début du mois d'octobre. Comment vont-ils ? Que font-ils ?
04:02Ils vont comme toute personne qui, du jour au lendemain, voit leur nom associé à une accusation avec le mot viol aggravé, alors qu'ils n'ont absolument rien commis de tel.
04:11C'est des gens assez combattifs, des sportifs de haut niveau, donc ils ont une mentalité un peu particulière et ils savaient dès le début qu'il fallait se battre.
04:19Ils se sentent salis ?
04:20Bien sûr. Imaginez la famille, les clubs qui, du jour au lendemain, vous avez deux joueurs d'équipe de France sans passé, sans aucune tâche, qui ne sont pas des gens violents.
04:29Et du jour au lendemain, on les dépeint comme des agresseurs, des violeurs, etc.
04:33Donc même quand vous êtes innocents, il y a toujours la pression, le doute. Mais aujourd'hui, ils ont pu rentrer, ils ont pu reprendre la compétition sportive.
04:42Ils sont très soutenus par leur club. La fédération a dit hier que cette réhabilitation judiciaire les rendait sélectionnables, ce qui est un message important.
04:50Moi, je considère qu'ils seront totalement réhabilités quand ils auront retrouvé le maillot de l'équipe de France, puisque je rappelle qu'ils étaient là-bas parce qu'ils étaient entournés de l'équipe de France.
04:59– Mais d'un mot, quand on est sali, on a besoin d'être lavé, est-ce que vous envisagez des poursuites judiciaires pour...
05:06– Le problème, c'est qu'ils ne seront pas lavés par la justice, puisque la justice n'a pas cette mission.
05:12Aujourd'hui, c'est la fin d'une enquête, ça veut dire que ce que disait la plaignante n'est pas étayé.
05:17Maintenant, c'est plutôt les médias qui rétablissent les faits ou qui expliquent ce qui s'est passé.
05:23– C'est la justice qui les établit ?
05:24– Non, dans le monde dans lequel on vit, quand il y a eu une accusation qui est médiatisée, il y a eu tellement de dérives et tellement de choses qui ont été racontées qui sont fausses.
05:32Tout simplement, par exemple sur les violences, quand on entendait des violences, il n'y a pas eu de violences, il suffit de lire le dossier.
05:37Que il y a un rôle médiatique important dans la réhabilitation des gens qui sont accusés à tort comme eux.
05:41– Merci beaucoup, merci Antoine Dédé d'être venu ce matin sur le plateau de première édition.

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