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Après la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, écoutez la réaction de Pierre Jouvet, secrétaire général du PS et eurodéputé, et Richard Ramos, député du Loiret et secrétaire général adjoint du Modem.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 13 décembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Soir, édition spéciale, Agnès Bonfillon et Yves Calvi.
00:05Il est 18h17, bienvenue à vous tous qui nous rejoignez, dans quelques instants nous serons avec Pierre Jouvet qui est Secrétaire Général du Parti Socialiste et Eurodéputé,
00:11mais tout d'abord nous allons donner la parole à Richard Ramos, bonsoir, député du Loiret et Secrétaire Général Adjoint du MoDem, merci de nous rejoindre M. Ramos.
00:19Je rappelle qu'il s'agit du parti de François Bayrou, comprenez-vous que votre camarade François Bayrou ne suscite pas un formidable enthousiasme ?
00:27Je vous donne la température au stand-up d'RTL, c'est encore Bayrou, en quoi selon vous est-il l'homme de la situation ?
00:34On a eu un certain nombre d'appels qui n'étaient pas très positifs, qu'en pensez-vous ?
00:38Je pense que les Français, vous savez je suis un député rural, les Français n'aiment pas les hommes politiques ou les femmes politiques,
00:44c'est-à-dire qu'il y a un dégoût de la politique et un peu aussi du Parlement dans ce qu'il y a eu de violent au Parlement,
00:50donc je pense que c'est la pauvre des sondages, le dernier sondage des LAB disait qu'on attendait quelqu'un de la société civile,
00:56simplement moi je crois que François Bayrou est l'homme de la situation,
00:59c'est-à-dire celui qui va être à l'équidistance pour rassembler les Français, c'est-à-dire des hommes de gauche et de droite et de bonne volonté.
01:07Mais il suffit d'être au centre pour réunir tout le monde, ça me paraît bizarre comme analyse ?
01:11Je ne sais pas si mon analyse vous paraît bizarre, mais en tout cas je pense que ce n'est pas une question d'être au centre, c'est une question de personnalité.
01:20Je pense que d'ailleurs dans son discours François Bayrou a parlé d'Henri IV, c'est son anniversaire, qui avait dépassé les haines françaises Henri IV,
01:27et donc je pense que François Bayrou va essayer d'éloigner les partis politiques,
01:32pour mettre des hommes et des femmes de droite et de gauche à essayer d'avoir d'abord un budget,
01:36parce que s'il n'y a pas de budget ça sera compliqué pour la France.
01:39On va laisser un peu de temps à François Bayrou, je pense que dans le moment qui était celui qui est le nôtre,
01:46évidemment comme c'est un homme politique qui est là depuis très longtemps, ça peut ne pas apparaître aux français comme une évidence,
01:52mais je pense que dans les jours, les semaines qui viennent, on comprendra mieux cette évidence de faire travailler des hommes et des femmes de droite et de gauche dans l'intérêt du pays.
02:00Alors je comprends votre analyse, mais il reste une question majeure, c'est comment François Bayrou peut-il éviter la censure ?
02:08En essayant de dire aux gens, on a besoin d'un budget en février,
02:13parce que sinon c'est le chaos, contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire,
02:17et donc venez travailler dans l'intérêt du pays.
02:20Je pense que François Bayrou a cette capacité-là, il est capable de parler à la gauche française,
02:26il a même appelé à voter pour François Hollande, ça lui vaut quelques détestations à droite,
02:31mais il a aussi une culture d'un mouvement qui a longtemps travaillé avec la droite,
02:35et vous l'avez vu sur le perron de Matignon, le respect qu'il y avait entre M. Barnier, républicain, et M. Bayrou.
02:42Je pense que c'est ça qui va nous démontrer François Bayrou.
02:45Bon, beaucoup pensent qu'il est là juste pour faire voter le budget,
02:48est-ce que vous pensez que ça va dépasser cette simple limite ?
02:52Vous savez, il y avait beaucoup de gens qui disaient depuis très longtemps qu'il était mort, politiquement,
02:56je l'entends, il ne vous a pas échappé qu'il reste un homme politique qui est là depuis,
03:02et c'est vrai très longtemps, mais qui a toujours joué un rôle important,
03:05et donc tous ceux qui l'ont enterré, vous savez il y en a beaucoup qui l'ont enterré,
03:08et qui sont enterrés avant lui, politiquement bien sûr.
03:11Donc pour vous, clairement il peut aller au-delà du budget, et il est là pour ça ?
03:15Oui, parce que je pense qu'il va essayer de ressusciter la promesse de 2017,
03:21c'est-à-dire qu'il va essayer de faire en sorte que des gens qui ne pensent pas la même chose puissent travailler ensemble.
03:28Vous vous rappelez qu'un des faits politiques de François Bayrou, c'est quand il va devant la droite,
03:33il se fait huer, et quand il dit quand on pense tous la même chose, c'est qu'on commence par penser plus rien.
03:39Et donc je pense qu'au-delà du budget, il aura cette capacité à réunir les Français,
03:44et des Français d'horizons différents, et il mettra les gens devant leurs responsabilités.
03:48Richard Rameau c'est extraordinaire, parce que vous êtes en train de nous dire qu'il est là pour tenir la promesse du Président Macron.
03:57Oui.
03:58Mais ça veut dire en ce cas-là que le Président Macron n'a pas tenu sa promesse.
04:01Il ne vous a pas échappé que j'étais un homme libre, et que ça fait quelques mois, quelques années presque que je le dis,
04:08et je le dis publiquement. J'ai dit souvent on a été élu pour faire de la politique autrement,
04:12on n'a pas fait de la politique autrement, et donc on n'a pas été réélu, on a perdu les législatives.
04:19Je pense que François Bayrou va réincarner ça, et je le pense en toute sincérité.
04:23Et je le dis comme un homme libre que j'essaie d'être régulièrement.
04:28Dans quelques instants, nous entendrons Monsieur Jouvet du Parti Socialiste.
04:31Est-ce que vous pensez qu'il fera voter le budget, et il pourra mener d'une façon plus générale sa politique,
04:37en évitant le 49-3 ?
04:40On verra, mais de toute façon, les socialistes, je pense, ont des lignes rouges à eux sur ce qu'ils ont à nous dire.
04:47Et donc aussi, François Bayrou devra écouter, évidemment, le Parti Socialiste,
04:51dans ce qu'ils ont à nous dire, dans des lignes rouges, qu'on appelle des lignes rouges, sur lesquelles ils ont envie d'échanger.
04:57Et je pense qu'il faudra aussi que la ligne qui a été celle du Président de l'ABRIC, elle bouge,
05:01pour pouvoir trouver un accord, notamment avec les socialistes.
05:05Donc je ne pense pas que les socialistes, en tout cas ceux que j'ai vus aujourd'hui à l'Assemblée Nationale,
05:09ils ne sont pas dans dire qu'on va le censurer immédiatement.
05:12On a quelques revendications, et on voudra que François Bayrou en tienne compte.
05:16S'il n'en tient pas compte, peut-être qu'on le censurera.
05:19Et bien, on va en débattre tout de suite avec Pierre Jouvet, qui est secrétaire général du Parti Socialiste.
05:23Merci d'avoir été avec nous, Richard Ramos, député du Loiret, et secrétaire général adjoint du MoDem.
05:28Merci de nous rejoindre, Monsieur Jouvet, vous êtes aussi eurodéputé, je le rappelle.
05:32Notre nouveau Premier ministre, François Bayrou, s'engage à œuvrer, je cite, à la réconciliation.
05:36Est-ce que vous vous sentez concerné, accessoirement, est-ce que vous étiez fâché ?
05:40Moi, j'espère la réconciliation du pays, et je veux la réconciliation des Françaises et des Français,
05:45parce que la situation, elle est grave.
05:47C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, ces 15 derniers jours,
05:50le Parti Socialiste a fait des propositions, de nombreuses ouvertures,
05:53que ce matin, le Président de la République a décidé d'envoyer valser.
05:58Puisque Monsieur Ramos, sur votre antenne, et c'est très intéressant,
06:01vient de le dire à l'instant, nous avons perdu les élections législatives.
06:05Donc en fait, des gens qui ont perdu, se retrouvent encore à la tête de l'État.
06:09Tout ça ne va pas, tout ça ne fonctionne pas, et tout ça marche sur la tête.
06:12Donc aujourd'hui, nous, nous demandons un rendez-vous à Monsieur Bayrou,
06:15mais vous allez m'en parler, je suppose, dans quelques instants, pour échanger avec lui sur le fond.
06:19Pardonnez-moi, il est exclu au moment où nous parlons que vous participez à un gouvernement Bayrou,
06:23les choses sont claires ?
06:24Oui, oui, tout à fait, les choses sont claires.
06:26Il est évidemment exclu que nous participions à un gouvernement Bayrou,
06:29il est exclu que nous participions à une coalition,
06:32et vous savez, moi j'aime la politique par clarté,
06:35et dans la politique de clarté, il y a une opposition et une majorité,
06:39et ce soir, je peux vous dire très clairement, Monsieur Calvi,
06:41que le Parti Socialiste est dans l'opposition,
06:44et restera dans l'opposition au service des Français.
06:47La politique du pire, peuvent penser certains, parce qu'on a peut-être besoin en ce moment justement,
06:52d'un peu d'union autour d'un Président fragilisé, d'un Premier Ministre
06:56qui arrive dans des circonstances extrêmement difficiles.
06:58Bien sûr, mais vous avez vu quel est le premier acte politique de Monsieur Bayrou ce soir ?
07:03C'est de recevoir Bruno Retailleau.
07:05Moi je vous le dis, je ne participerai pas d'une aventure quelconque,
07:10où Monsieur Retailleau, par exemple, est encore ministre de l'Intérieur.
07:14Parce que moi je ne vais pas faire croire aux Françaises et aux Français,
07:17alors que nous sommes un parti de gauche, un parti de gouvernement,
07:20que nous avons quelconque point commun avec Monsieur Retailleau.
07:23Donc nous, on a exprimé des choses très claires,
07:25que nous allons dire à Monsieur Bayrou,
07:27parce que nous le respectons dans la fonction qui est la sienne,
07:29et nous respectons la personne François Bayrou, évidemment.
07:32Nous allons lui dire une chose simple.
07:34Pendant 15 jours, nous nous sommes engagés,
07:36à demander au Président de la République la nomination d'un Premier Ministre de gauche.
07:39En échange de quoi ?
07:40Nous n'aurions pas utilisé le 49-3,
07:42c'est-à-dire l'arme qui empêche le débat et le vote parlementaire,
07:46contre une non-censure.
07:47Eh bien nous disons ce soir à Monsieur Bayrou,
07:49Monsieur le Premier Ministre, êtes-vous capable de prendre le même engagement ?
07:52De respecter le débat parlementaire ?
07:54De ne pas utiliser le 49-3,
07:56pour faire passer des textes aux forceps,
07:59comme ça a été le cas ces dernières années ?
08:01On ne peut pas demander ça à un Premier Ministre, vous le savez très bien.
08:03Donc c'est une question que vous allez poser, dont vous connaissez déjà la réponse, non ?
08:07Eh bien malheureusement.
08:08Donc ça veut dire que les mêmes causes produiront les mêmes effets, Monsieur Kelvin.
08:12On a aujourd'hui un Premier Ministre,
08:14qui est issu du 7ème groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale.
08:18Du 7ème groupe.
08:20Et qui est dans une coalition,
08:22qui a déjà été essayée pendant trois mois avec Monsieur Barnier,
08:25et qui n'a pas fonctionné.
08:27Le problème c'est que l'entêtement du Président Macron,
08:30à défendre quoi qu'il en coûte son bilan politique,
08:33est en train d'enfermer le pays dans une situation d'instabilité majeure.
08:38Et leur responsabilité est immense.
08:41Donc nous, nous disons à Monsieur Bayrou,
08:43nous sommes les socialistes et nous sommes la gauche du gouvernement.
08:45Nous ne sommes pas là pour attiser le chaos,
08:47ou souffler sur les braises.
08:49Et donc nous posons des propositions simples,
08:52que les Françaises et les Français ont validées au moment des élections législatives.
08:56La brogation de la réforme des retraites, par exemple,
08:58est un sujet fondamental pour nous.
09:01La question du pouvoir d'achat sera majeure,
09:03à l'inverse de ce qui a été fait dans le budget proposé par Monsieur Barnier.
09:06Et si le nouveau Premier Ministre vous propose, par exemple,
09:08le gel de la réforme des retraites ?
09:10Est-ce que vous êtes capable de le soutenir d'une façon quelconque ?
09:13Si Monsieur le Premier Ministre commence à évoquer la possibilité
09:16d'un gel de la réforme des retraites de Madame Borne,
09:19oui, nous considérons que c'est un premier pas
09:22et une première avancée qui est intéressante, évidemment.
09:24Et c'est la raison pour laquelle nous,
09:26nous allons aller à Matignon avec nos propositions.
09:28Je vous le disais, les retraites, le pouvoir d'achat,
09:30la question des services publics,
09:32qui sont pour nous, si vous voulez, les avancées majeures qu'on doit aux Français.
09:35Qu'est-ce qu'on veut, nous, en tant que socialistes, dans cette période ?
09:38On veut qu'on puisse obtenir, pour les Françaises et les Français,
09:41le plus de victoires et le plus de gains politiques possibles
09:45à travers les chantiers que nous avons portés avec le Nouveau Front Populaire
09:48au moment des élections législatives.
09:50Et donc, tout ce qui seront des acquis politiques pour les gens,
09:53pour les Françaises et les Français qui nous écoutent ce soir,
09:56bien sûr que nous les prendrons.
09:58Parce que nous ne devons pas simplement faire ou mettre des lignes rouges
10:01et dire que les choses ne peuvent pas avancer.
10:04Merci beaucoup, Pierre Jouvet, député européen et secrétaire général du Parti Socialiste.
10:08Dans un instant, toute l'actualité dans le journal de 18h30, bien entendu.
10:12Puis nous partons en Corse, J-2.
10:14Avant l'arrivée du pape François, l'affaire monte.
10:16Déjà sur l'île de beauté, 100 000 personnes sont attendues à Ajaccio
10:20pour cette visite qui est historique.

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