• l’année dernière
Marcheur de la première heure, ancien ministre de l'Industrie, il était pressenti la semaine dernière pour être nommé Premier ministre. Emmanuel Macron lui a préféré François Bayrou. Il est de ceux qui plaident pour un dépassement du clivage droite-gauche et appel à une "coalition des raisonnables" pour ne plus avoir "besoin de Marine Le Pen". Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée national, député Renaissance des Français d'Amérique du Nord, est l'invité de RTL Matin
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 16 décembre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00RTL Matin
00:04L'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui le député Roland Lescure, vice-président macroniste de l'Assemblée Nationale.
00:11En attendant, peut-être mieux.
00:13Bonjour et bienvenue sur RTL, Roland Lescure.
00:15Bonjour, merci.
00:16On l'évoquait avec François à l'instant, un de nos départements, le 101ème, Mayotte, est touché par une catastrophe sans nul autre.
00:21Pareil après le passage du cyclone Chido.
00:23Vous êtes député, vous êtes représentant du peuple français, qu'est-ce que vous vous dites ce matin ?
00:28D'abord, évidemment, je pense à nos concitoyens sur place qui se réveillent après un week-end littéralement cataclysmique.
00:35Sans doute des dizaines, des centaines, peut-être plus de victimes.
00:38Une île très largement détruite.
00:41Des infrastructures, vous l'avez dit, qui étaient déjà très précaires, qui sont à terre.
00:45Des torrents de boue.
00:47Évidemment, on pense aussi à celles et ceux qui les aident.
00:50Aux opérations de secourisme en cours qui vont être très longues, qui vont être très difficiles.
00:55En fait, François Lenglet l'a bien dit, on n'avait pas besoin de ça.
00:58Mais ce drame est-il aussi dans ses conséquences celui de l'impuissance politique, Roland Escure ?
01:02Non, il est d'abord et avant tout, sans doute, le reflet des turbulences climatiques qui s'accélèrent.
01:10On n'a jamais eu autant de catastrophes dans le monde que ces dernières années.
01:13Ça c'est vrai, mais quand on vit entassé dans des bidonvilles, on est forcément plus exposé au cyclone.
01:17Bien sûr, bien sûr.
01:18Et je pense qu'on a, vous l'avez dit, une situation d'immigration extrêmement difficile.
01:23On a des réfugiés littéralement partout sur l'île, sur les îles.
01:28On a des habitants historiques qui vivent aussi une situation difficile.
01:31Mais je dirais aujourd'hui quand même peut-être l'essentiel.
01:34L'urgence, c'est de s'occuper de la catastrophe humanitaire en cours.
01:39Il faut évidemment continuer à travailler à des solutions pour Mayotte.
01:42Elles ne sont pas faciles, mais aujourd'hui peut-être juste une petite pause.
01:45On pense aux victimes, on pense à celles et ceux qui les aident.
01:48Et voilà, on verra pour la suite après.
01:50On va parler politique roulant l'escurc.
01:52Comment faut-il vous appeler ? Monsieur le prochain ministre de l'économie, c'est ça ?
01:55Non, je suis vice-président de l'Assemblée nationale et très heureux de l'être.
01:59Il parait que votre nom circule, j'imagine que ça ne vous a pas échappé.
02:02Alors, mon nom a beaucoup circulé ces derniers jours.
02:04Bon, très bien, il a circulé.
02:06Il a circulé pour Matignon.
02:08J'ai vu aussi le torrent d'insultes.
02:10Je crois que vous ne m'avez pas entendu. Il a circulé pour Matignon.
02:12J'ai vu qu'il avait circulé pour Matignon.
02:14Vous étiez au courant ou pas ?
02:15J'ai vu le tir de barrage en tout cas des députés de Mme Le Pen qui ont suivi.
02:20Ils ont pris ça comme un badge d'honneur.
02:22Franchement, je pense qu'on a aujourd'hui, non pas des électeurs d'ailleurs que je respecte et auxquels il faut parler,
02:28parce qu'ils ont des vrais problèmes,
02:30mais une partie de l'Assemblée nationale qui propose de mauvaises solutions.
02:33Le fait d'avoir été littéralement descendu en flèche par les députés de Marine Le Pen,
02:37pour moi, c'était un légion d'honneur à moi.
02:39Mais vous étiez au courant ou pas où c'était un leurre la possibilité roulant l'escurc à Matignon ?
02:43Vous en avez parlé ou pas ?
02:45D'abord, j'ai des échanges réguliers avec le président de la République dont je ne parle pas.
02:50Je n'évoque pas ce qui s'y est dit.
02:52Et deux, évidemment, Matignon, ce n'est pas un poste qui se refuse,
02:55puisque c'est un poste qui ne se propose pas.
02:57Et donc, voilà, mon nom a été évoqué.
02:59C'est François Bayrou qui a été nommé et je pense qu'il est la bonne personne au bon moment.
03:05François Bayrou, ça fait des années qu'il prêche pour exactement ce que moi je pousse depuis maintenant quelques mois.
03:11Il faut élargir l'Alliance des Républicains des Deux Bords, on va le dire comme ça,
03:16l'Alliance des Hommes et des Femmes de Bonne Volonté, pour se sortir des griffes du Rassemblement National.
03:22Il reçoit Marine Le Pen ce matin pour commencer, il a raison ou pas, François Bayrou ?
03:25Il a décidé, et je le comprends, de recevoir les groupes politiques par ordre, je dirais, décroissant d'apparition à l'écran.
03:32C'est le premier groupe de l'Assemblée Nationale qui le reçoit, c'est normal.
03:35Là, vous êtes un petit peu dur à suivre, pardon, je vous interromps,
03:38mais c'est qu'il y a moins d'une semaine, Emmanuel Macron disait
03:41« Moi, je vais parler à tout le monde, sauf les filles et le RN ».
03:43Et une semaine plus tard, le lundi matin à 9h, François Bayrou, nouveau Premier ministre d'Emmanuel Macron,
03:48commence par recevoir l'ERN. Vous arrivez à suivre ou pas ? Vous comprenez la logique ?
03:52Oui, moi je pense qu'il se donne, je dirais, un menu institutionnel, mais la réalité, c'est le menu politique.
03:56C'est que soit, et ça a été malheureusement le cas du gouvernement Michel Barnier,
04:01Michel Barnier a tout essayé et ce n'était pas facile, il a été courageux,
04:04mais moi je l'avais dit dès le départ, l'équation politique du gouvernement Barnier,
04:07c'était qu'il dépendait, comme un empereur romain, de la capacité...
04:12Pouce levé ou pouce baissé, vous faites ?
04:13Pouce levé, pouce baissé. Madame Le Pen avait droit de vie ou de mort sur ce gouvernement
04:17et malheureusement, ce qui devait arriver, arriva. L'équation politique aujourd'hui, elle est claire.
04:22Il faut élargir, moi j'ai vu avec intérêt les énormes bougées du parti socialiste
04:27et du parti de la gauche ces dernières semaines.
04:29Il faut que les socialistes entrent au gouvernement Bayrou ?
04:31En tout cas, moi j'aimerais que ce soit le cas, c'est pas facile.
04:34Pour l'instant, ils ont annoncé qu'ils ne souhaitaient pas le faire, mais vous savez,
04:38ils ont proposé un espèce de deal, si vous ne faites pas de 49.3, on ne vous censurera pas.
04:44Ceci ne peut fonctionner que s'ils décident d'entrer au gouvernement, sinon c'est trop facile.
04:49Donc soit vous avez effectivement, ce que j'appelle de mes voeux depuis plusieurs mois,
04:53un vrai gouvernement d'urgence nationale qui rassemble des gens de bonne volonté de gauche et de droite,
04:58qui ne vont pas régler tous les problèmes des Français.
05:01L'année 2027 arrive, il y a des gens très bien qui s'y préparent.
05:04Il faudra remettre sur la table les gros débats.
05:06L'année 2027 arrive dans l'esprit des Français, elle est loin.
05:09Exactement !
05:11Donc vous avez des gens qui vont devoir réfléchir à l'avenir de la France au-delà de 2027,
05:15et j'allais dire, c'est leur droit.
05:17Mais en attendant, l'urgence, c'est, vous savez, ce gouvernement, il sera stable à une condition.
05:21C'est qu'il réponde aux préoccupations concrètes des Françaises et des Français.
05:25L'équation politique est importante, mais la réalité de ce qui sera fait, l'est encore plus.
05:29Si François Bayrou vous appelle au gouvernement, vous irez ou pas ?
05:33Moi je pense aujourd'hui qu'il fait les choses dans le bon sens.
05:35Il s'occupe du quoi avant du qui.
05:38Il paraît qu'Alexis Kohler, qui est quand même le très influent secrétaire général de l'Elysée,
05:42vous a promis le poste à Bercy, c'est vrai ou c'est pas vrai ?
05:45Alors, un, c'est faux, et deux, on est vraiment dans la saison des il paraît que.
05:50Moi je ne commente pas les il paraît que.
05:52Vous avez commenté le il paraît que vous deviez aller à Matignon quand même.
05:55Vous avez expliqué pourquoi ça ne s'était pas fait.
05:57Ah non, je n'ai pas dit ça, j'ai dit juste que j'avais noté avec intérêt
06:00le tir de barrage des députés de Madame Le Pen.
06:02Et je le répète, je le prends comme un badge d'honneur
06:05parce que je considère qu'eux ne doivent vraiment pas faire de l'équation politique.
06:09Il faut aussi éviter, en passant, de passer des griffes de Madame Le Pen à celles de Monsieur Mélenchon.
06:14C'est pour ça que le Bloc Central, le vrai...
06:16Pardon, je vous ai donné l'occasion de faire diversion.
06:18Revenons à ma question, Bercy, vous y allez ou pas, au sens de l'intérêt général ?
06:21Vous dites qu'il faut tout le monde dans le centre commun, des socialistes, aux macronistes, etc.
06:24Vous y allez ou pas, si on vous le propose ?
06:26Aujourd'hui, mais vraiment, je ne vais pas faire de langue de bois, le sujet n'est pas là.
06:30Non, non, non, le sujet n'est pas là.
06:32Il faut d'abord se dire, qu'est-ce qu'on fait ?
06:35Avec qui on le fait, y compris à gauche et à droite ?
06:37Et ensuite, je dirais, le casting descendra de lui-même.
06:41Ce n'est pas le casting, c'est la ligne politique.
06:43Exactement.
06:44Ça n'a pas un sens.
06:45Mais vous avez raison.
06:46La personne qui est à tel ou tel endroit, ça a un sens.
06:48Oui, donc arrêtons la ligne politique, et ça c'est le rôle du Premier ministre,
06:52après des consultations de l'ensemble des partis.
06:54Et ensuite, je dirais, le casting dérivera de la ligne politique.
06:57Moi, je suis vice-président de l'Assemblée Nationale.
06:59J'adore ce job, parce que j'adore cette institution.
07:01Mais surtout, ça me permet de parler à tout le monde.
07:03Moi, depuis trois mois, j'ai parlé de Bruno Retailleau à Fabien Roussel,
07:07en passant par Olivier Faure et d'autres.
07:09J'ai parlé à tout le monde.
07:10Et je pense que c'est important, aujourd'hui, qu'on ait des gens qui fassent ces liens.
07:14Parce qu'au fond, les Françaises et les Françaises, ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on bosse ensemble.
07:17Il faut que ça aille vite ou pas ? Est-ce qu'il faut un gouvernement avant Noël ?
07:19Moi, je préfère, ce n'est pas moi qui le ferai, qu'on prenne le temps de faire les choses bien,
07:24plutôt que de faire les choses vite, et pas forcément très bien.
07:27Donc, il n'y a pas d'urgence ?
07:29Moi, je pense qu'il y a une urgence à rassurer sur le fait qu'on va livrer.
07:33Michel Barnier avait voulu aller vite.
07:35Malheureusement, du coup, le Quoi avait été insuffisamment travaillé.
07:39Qu'est-ce qu'on va faire ? Comment on va le faire ?
07:4249.3, pas 49.3.
07:43Et ensuite, avec qui on va le faire ?
07:45Ça peut prendre du temps.
07:46L'essentiel, c'est qu'on vote la loi spéciale.
07:47Vous savez qu'il y a une petite urgence, quand même.
07:49Ça va être voté aujourd'hui, normalement.
07:50Ça va être voté aujourd'hui.
07:51Ensuite, François Bayrou prendra le temps qu'il faudra, je pense.
07:54J'ai quand même une question qui me travaille un peu.
07:57François Bayrou, Premier ministre.
07:58François Bayrou, principal allié d'Emmanuel Macron en 2017.
08:01Est-ce que c'est le signe que, décidément,
08:03le chef de l'État n'a toujours pas pris connaissance des résultats des législatives ?
08:07Non.
08:08Je pense que le résultat des législatives ne sera parfaitement reflété dans un gouvernement.
08:13Que si on arrive effectivement, au fond, à refléter ce que les Françaises et les Français nous ont dit,
08:18c'est qu'on ne veut pas des extrêmes.
08:20Vous comprenez que ça puisse surprendre ou pas ?
08:21Oui, je le comprends.
08:22Mais il faut être deux pour danser le tango.
08:24C'est-à-dire que si la gauche ne veut pas jouer, vous ne pouvez pas les nommer à Matignon,
08:28alors qu'ils vont, eux, à leur tour, gouverner avec Jean-Luc Mélenchon.
08:33Le risque, aujourd'hui, hier plutôt, parce que je pense que cette option a vécu,
08:37si vous nommiez un Premier ministre de gauche et uniquement de gauche,
08:41sur la base, on l'a même dit à un moment, du programme du NFP et rien que du NFP,
08:45c'est que vous remplaciez Marine Le Pen par Jean-Luc Mélenchon,
08:48pour celui qui tenait le pouce.
08:50Donc, évidemment, il faut qu'on élargisse.
08:52Mais juste, parce que vous dites, pour que tous ceux qui veulent s'engager dans ce gouvernement comprennent bien,
08:56Bayrou-Macron-Macron-Bayrou, c'est la même chose ?
08:59Politiquement, c'est la même chose ?
09:00Je pense que François Bayrou, ça fait 30 ans,
09:03donc bien avant même qu'Emmanuel Macron soit anthropolitique,
09:06je dirais même qu'il a peut-être commencé avant même qu'Emmanuel Macron soit né.
09:09Il prêche ce dépassement.
09:11Mais admettons que ce soit le père d'Emmanuel Macron.
09:13Bayrou-Macron-Macron-Bayrou, c'est la même chose ou pas ?
09:15Non, ce n'est pas la même chose, vous le savez bien.
09:17François Bayrou, il a soutenu Emmanuel Macron en 2017.
09:19Il est un allié historique et il continue, je pense, à l'être.
09:23Mais je dirais, on voit bien ces derniers jours quand même,
09:25que lui, c'est lui, et moi, c'est moi, comme disait l'autre.
09:28Comme disait l'autre, comme disait Laurent Fabius, à propos de François Mitterrand, je crois, si ma mémoire est bonne.
09:32Merci beaucoup à vous, Roland Lescieux, vous restez avec nous.
09:35Dans un instant, c'est Philippe Cavrivier.

Recommandations