PREMIER MINISTRE - Karl Olive, député Renaissance des Yvelines, est l'invité de RTL Soir

  • le mois dernier
Après la gauche et la droite vendredi, Emmanuel Macron a clos le bal des rencontres aujourd'hui. Il a rencontré les chefs de file de l'extrême droite et les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. Beaucoup d'entretiens, mais toujours pas de Premier ministre. Prendra-t-il la parole ce soir ou demain pour annoncer sa décision ? On en parle avec Karl Olive, député Renaissance des Yvelines.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 26 août 2024.

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Transcript
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Il est 18h17, merci à vous tous qui nous écoutez.
00:07Bonsoir Carl Olive.
00:08Bonsoir Yves Calvi.
00:09Merci d'être avec nous dans RTL Soir.
00:10Vous êtes député macroniste des Yvelines.
00:12Emmanuel Macron enchaîne les consultations politiques depuis la semaine dernière.
00:15Il recevait ce soir le président du Sénat Gérard Larcher.
00:18Pourquoi faire ? C'est la question.
00:20Est-ce que vous pouvez nous éclairer pourquoi faire ?
00:21Pourquoi faire ?
00:22Bah oui.
00:23Il était, je crois, surtout très urgent de ne pas se précipiter, Yves Calvi,
00:27après la dissolution et les résultats.
00:29Pourquoi ?
00:30Parce qu'aujourd'hui on est dans un choc culturel que nous ne connaissons pas dans notre pays.
00:34Que les Allemands connaissent.
00:35Que la Scandinavie connaisse.
00:36Que la Belgique connaît.
00:38C'est-à-dire qu'il nous faut, sinon une coalition, des accords de texte.
00:41Que nous n'avons été incapables de faire depuis 2022.
00:45J'en sais quelque chose, je suis un jeune député réélu en 2024, mais élu pour la première fois en 2022.
00:49Donc que fait le président ?
00:51Il cherche le plus petit commun multiple.
00:53Le plus petit commun multiple.
00:55Qu'est-ce qu'on veut ? On veut quoi ?
00:57On veut Yves Calvi, Premier ministre, et puis M. Baudin, dans l'heure qui va suivre, va faire une motion de censure.
01:02Et on va faire tomber le gouvernement.
01:03C'est ça que nous souhaitons.
01:04C'est pas ça ce que souhaitent les Français.
01:06On se demande quand même à quoi joue le président de la République dans cette période si compliquée.
01:10Mais le président de la République, pardonnez-moi, mais il est dans son rôle.
01:13Il est dans son rôle de, encore une fois, sinon prendre son temps, en tout cas,
01:17s'assurer que le projet de loi de finances, qui est celui condition sine qua non Yves Calvi,
01:23pour que le pays fonctionne, que nos fonctionnaires, par exemple, soient payés,
01:26et que les investissements puissent être assouvis.
01:29Non mais c'est important !
01:31Je vais y venir. Vous avez tout parfaitement raison.
01:33C'est essentiel pour la vie du pays et ça concerne absolument tous les Français.
01:35Mais, quand même, a-t-il selon vous un vrai projet, notre président ?
01:39Est-ce qu'il est conscient de la gravité de la situation ?
01:41Mais non seulement il est conscient...
01:43On est dans un pays à la dérive.
01:45Bah oui, sauf que, typiquement, les nouvelles sont pas non plus à acheter avec l'eau du bain.
01:50On peut reprendre l'histoire du taux de chômage, les prix qui actuellement baissent.
01:55On peut aller dans les stations essence, personne n'en parle, mais c'est bien aussi de le constater.
01:59Tout n'est pas acheté avec l'eau du bain, pardonnez-moi.
02:01On n'est jamais aussi français quand on est à l'étranger.
02:03Moi, je reviens d'Espagne, des amis reviennent de Grèce.
02:06On nous dit qu'on est content, et notamment par rapport aux soins hospitaliers.
02:10Encore une fois, tout n'est pas parfait, mais vraiment.
02:13Mais ne dites pas ça. La France n'est pas à la dérive.
02:15La France ne va pas bien, mais ça pourrait être pire.
02:18Si vous dites comme ça, je ne sais pas si je suis rassuré.
02:22Vous venez de l'évoquer il y a quelques instants, on va discuter le budget.
02:25C'est sans doute la seule chose qui impacte profondément la vie des Français et celle du pays.
02:29Vous venez de nous la faire remarquer.
02:31Est-ce que notre président sait où il va, ou est-ce qu'il est obligé, je ne sais pas, d'improviser ?
02:35Ce n'est pas de l'improvisation que de tenir compte de ce qui s'est passé, Yves Calvi, au sortir des urnes au mois de juillet dernier.
02:43La France, les Français se sont massivement déplacés aux urnes.
02:47Ils ne veulent plus entendre que ce pays ne puisse plus avancer comme ça s'est passé depuis des années.
02:53Chacun dans son couloir.
02:55Et nous avons notre part de responsabilité.
02:57Et je le dis, nous avons, nous autres, notre part de responsabilité.
03:00Tant qu'on n'aura pas compris que la France, le pays, est plus important que le parti,
03:05que chacun joue dans son couloir, et on va peut-être y revenir sur ce qui se passe actuellement,
03:08on ne s'en sortira pas.
03:10Une assemblée sans majorité claire.
03:12Des partis politiques qui ne veulent aucun compromis, en tout cas pour l'instant.
03:14Comment on va résoudre ce casse-tête ?
03:16On va trouver le plus petit commun multiple.
03:18Vous savez, comme dans le Cluedo. Là, on ne va pas chercher l'assassin, on va chercher le sauveur.
03:21Et c'est ce qu'il faut que nous fassions.
03:23Et moi, je veux rendre hommage et rendre à César ce qui appartient aux Républicains.
03:27Là où on disait que M. Wauquiez...
03:29Vous tendez une perche.
03:31On pensait que M. Wauquiez était comme une huître.
03:33Finalement, c'est lui le premier qui a ouvert, je dirais, l'instant de partage
03:39au lendemain des résultats de la législative, en proposant un pacte législatif.
03:44Voilà qui va dans le bon sens.
03:46L'ancienne majorité présidentielle fait la même chose.
03:51Il manque quelque chose ?
03:52Il nous faut un catalyseur qui puisse effectivement, finalement,
03:56mettre en sorte que tout cela puisse être en partition.
03:58Et moi, j'ai une suggestion à faire.
04:00Confions à la présidente de l'Assemblée nationale,
04:02confions au président du Sénat,
04:04le fait de mettre tout le monde autour de la table,
04:06de responsabiliser les partis,
04:08pour dire qu'est-ce qu'on fait ?
04:09On se regarde encore en chien de faïence ?
04:11On fait Philippe Noiray dans le vieux fusil ?
04:12Ou alors on essaye de travailler ensemble ?
04:14C'est ça que nous souhaitons, et c'est ça que souhaitent les Français.
04:16Donc la France, au moment où nous parlons, elle est ingouvernable ?
04:18Non, elle n'est pas ingouvernable.
04:19Mais comment ça se passe en Allemagne, Yves Calvi ?
04:22Comment ça se passe en Belgique ?
04:23Non mais nous, le sujet...
04:25Attendez, beaucoup de nos voisins savent travailler dans des coalitions
04:30où il y a des gens qui n'avaient rien à se dire 15 jours avant.
04:34Ça n'existe pas sous la Vème République inventée par le général de Gaulle.
04:38Pour l'instant, Yves Calvi.
04:40Nous, on doit être des darwinistes.
04:42C'est à nous de nous adapter à la nouvelle situation.
04:44Ce n'est pas encore en se croyant, et je le dis aussi pour mes collègues,
04:47en se croyant encore en majorité absolue.
04:49Ce n'est pas le cas.
04:50Il n'y a pas eu de gagnants, il n'y a que des perdants.
04:52Qu'est-ce qu'on fait ?
04:53Il faut qu'on fasse avancer le pays.
04:54C'est ce qu'attendent les Français pour qu'ils soient rassemblés.
04:56Le président doit nous parler ?
04:58En tout cas, le président doit décider.
05:00Et j'entends qu'il puisse décider très rapidement
05:02pour qu'effectivement, dans le rétro-planning, dans la chronologie,
05:06on puisse présenter aux Français, in fine, un budget qui tienne la route.
05:11À votre connaissance, est-ce qu'il a l'intention de le faire ?
05:13C'est-à-dire, à un moment ou à un autre, de s'adresser à nous ?
05:15Je pense qu'à l'heure qu'il est, ce n'est pas encore édicté.
05:19En revanche, ce que je pressens,
05:21c'est que le nom du premier ou de la première ministre
05:23arrivera incessamment sous peu.
05:25Et il le faut.
05:26Le programme du nouveau Front Populaire,
05:27on a bien compris que vous, les macronistes, vous n'en voulez pas.
05:30Les Français, globalement.
05:32Ils ont quand même voté en partie pour eux.
05:34Je termine ma phrase, si vous le voulez bien.
05:36Que ce soit avec ou sans ministre de la France Insoumise, d'ailleurs.
05:39Mais c'est la coalition de la gauche qui est arrivée en tête le 7 juillet dernier, non ?
05:427 millions de voix au deuxième tour des législatives.
05:44Oui. Enfin, moi, je ne suis pas convaincu que si demain, on vienne abroger...
05:49D'ailleurs, c'est un mot volontairement provocateur...
05:51J'ai compris.
05:52...que je dis sur le retraite, puisqu'il faudra une nouvelle loi pour le faire.
05:55Si on veut, en acclaquement de doigts, demander à M. Martin, le président de Medef,
05:58d'augmenter à 1 600 euros de la part des chefs d'entreprise de France, le SMIC.
06:03Si on veut, augmenter très rapidement.
06:05Mais ça, c'est important.
06:06Très rapidement, le dégel des fonctionnaires.
06:08Qui va devoir s'en infuser ?
06:10Les maires de France, à Poissy, 40 000 habitants.
06:12C'est 2 millions d'euros supplémentaires à la fin de l'année.
06:15Vous allez chercher où ?
06:16Chez Garcimore, il n'est plus là, il est mort.
06:18Vous allez respecter le vote des Français ?
06:20Ils ont placé en tête le nouveau Front Populaire, qu'on le veuille ou non.
06:24Mais, bien sûr qu'on va respecter le vote des Français.
06:27Mais, encore une fois, tout le monde doit être concerné.
06:29Tout le monde doit être concerné.
06:30Il y a une véritable responsabilité des partis politiques.
06:33Cette question-là, il faudrait presque la poser à M. Mélenchon.
06:36Ce n'est pas mal son numéro de claquette qu'il a fait ce week-end.
06:38Mais je pense qu'il a aussi flingué les filles en faisant ça.
06:40En proposant…
06:41Pourquoi ?
06:42Je ne sais pas.
06:43Vous êtes dans une élection…
06:45Vous nous dites d'appliquer le programme et puis on ne vous mettra pas de ministre à les filles.
06:48Ce qui est en effet une entourloupe.
06:49Ah, c'est une belle entourloupe.
06:50Pour être une entourloupe, c'est quand même un numéro de claquette à 2 balles.
06:53Il n'y a que lui qui doit pouvoir penser cela.
06:56Et remarquez, la gauche n'a pas besoin des autres partis politiques pour se flinguer toute seule.
07:00Lucie Castex nommé Premier ministre.
07:02Premier ministre, pardonnez-moi, c'est impensable.
07:04Depuis la première minute et la première seconde, vous y pensez ?
07:07Il ne me semble pas que dans les rues de France, dans les quartiers de notre beau pays,
07:13j'ai peu de gens qui m'ont dit « magnifique, Lucie, c'est moi, allons-y ».
07:18Non, non.
07:19Lucie Castex veut faire les poches des Français.
07:21Elle l'a encore dit ce week-end aux universités d'été.
07:23Les Français n'ont pas besoin qu'on leur fasse leurs poches, c'est déjà suffisamment compliqué.
07:26Prenons les choses autrement, si vous le voulez bien.
07:28Quel doit être le profil du Premier ministre selon vous, Karl-Olive ?
07:31Quelqu'un qui réponde...
07:33D'abord, quelqu'un qui veuille avancer...
07:35Excusez-moi, c'est con ce que je vais vous dire, mais quelqu'un qui veuille faire avancer le pays.
07:38J'enfonce...
07:39Et le courage d'y aller d'une certaine façon.
07:40Et le courage d'y aller.
07:41Et ça ne se greffe pas, comme disait le président Chirac.
07:43Quelqu'un qui puisse protéger les Français, qui fasse que le frigo se remplisse,
07:48qui fasse que nous puissions avoir des services publics dignes de ce nom
07:52et qui tiennent compte, évidemment, de ce budget français où on est à 3000 milliards de dettes.
07:57Que vous preniez Pierre-Paul-Jacques, demain, on est à 492 milliards.
08:01Et il faut que nous restions dans cet enveloppe-là.
08:04Avant, ça s'appelait Edouard Philippe, ce que vous venez de me décrire, un petit peu, non ?
08:07Si c'est du pragmatisme, ça me va bien.
08:12Vous disiez que c'est du Edouard Philippe.
08:14Moi, vous savez, j'étais chef d'entreprise, quand vous avez un euro dans les poches,
08:16vous n'en dépensez pas deux.
08:18C'est comme ça que vous êtes peut-être élu au premier tour avec 75%.
08:20Alors, vous nous avez emmené sur un chemin assez intéressant à un moment,
08:24mais qui n'est pas dans la culture politique française,
08:26et même dans le fonctionnement de nos institutions.
08:28Puisqu'en fait, vous nous avez dit que d'une certaine façon,
08:30comme dans beaucoup de pays européens, et vous avez raison,
08:32on est capable de se remettre autour de la table,
08:35de trouver un minimum syndical requis pour que tout le monde soit d'accord pour porter un projet,
08:39et même parfois de l'extrême droite à l'extrême gauche.
08:41Dans certains pays, on est bien d'accord.
08:43Pourquoi c'est impossible ?
08:45Pourquoi est-ce impossible en France ?
08:47Yves Calvi, c'est votre rentrée, mais vous n'avez pas la mémoire qui flanche.
08:49Vous connaissez les institutions.
08:51Que font les maires de France ?
08:53Ils savent rassembler, au-delà des étiquettes politiques dans leur assemblée locale.
08:57Pourquoi on ne serait pas capable de faire la même chose à l'échelle nationale ?
08:59C'est ça, en fait, ce logiciel qu'il nous faut.
09:02Ça suffit, ça suffit, ces divisions.
09:05C'est pas raciste.
09:07À moins que pour vous, la grande coalition, ça soit finalement,
09:09que ça consiste à couper les deux bouts de la baguette.
09:11Vous voyez ce que je veux dire ?
09:12Et là, bon, ça s'appelle, en effet, le grand centre.
09:14Et si c'est le grand centre, tant mieux.
09:17Le général de Gaulle, en 1958, qu'est-ce qu'il dit ?
09:20La France n'est pas la gauche, la France n'est pas la droite.
09:22La France est de courant.
09:23Un courant du devoir, du respect de la tradition.
09:25Et un courant du mouvement et de l'action sociale.
09:27C'est ça, la France.
09:28Et puis, ça me fait plaisir de pouvoir saluer le 80e anniversaire de la Libération.
09:33Vous savez ce que disait le général de Gaulle ?
09:35L'action, ce sont les hommes dans les circonstances.
09:38C'est maintenant que ça se passe.
09:40On est dans un tournant historique de notre beau pays.
09:43Je dis beau pays.
09:44Commençons par aimer la France.
09:45Si on aime la France, les Français, vous verrez,
09:47déserteront un petit peu moins les urnes.
09:49Il y aura moins de défis par rapport aux élus.
09:51Tous les élus ne sont pas des pourris, comme on veut bien le dire,
09:53ou comme des salopards.
09:54Dans ce cas-là, il faut que le Président de la République nous amène,
09:56d'une façon ou d'une autre, une forme de surprise.
09:58Ou de choc.
09:59Je ne sais pas de quel type, mais...
10:01Pour qu'on soit capable de...
10:03À la surprise, déjà, on l'a eu, finalement, sortir des urnes.
10:07Donc ça, c'est déjà un premier logiciel nouveau,
10:09qu'on n'avait jamais connu, avec, effectivement,
10:11un taux de participation extraordinaire.
10:14Il faut continuer dans ce sens-là.
10:15Je crois, je suis raisonnablement optimiste,
10:17je crois que nous devons travailler,
10:20non pas chacun dans son couloir, mais pour le pays.
10:23Et que le pays soit plus important que le parti.
10:26Merci, Karl-Olivre.
10:27Je rappelle que vous êtes député macroniste des Yvelines.
10:29Bonne soirée.
10:30Merci d'avoir pris la parole ce soir sur RTL.
10:32Bonne saison, Yves Calvi.
10:33Merci à vous.
10:34Avec ma camarade Agnès Bonfillon,
10:36qu'on va retrouver dans un instant,
10:37pour l'essentiel de l'actualité.
10:39Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
10:41RTL Soir

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