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Transcription
00:00Emmanuel Macron, le Président de la République, qui avait été un peu surpris, vous le disiez d'ailleurs, Mayalen, de voir le Pape François décliner l'invitation à la réouverture de Notre-Dame de Paris, il y a une semaine.
00:10Ils vont tout de même échanger donc ensemble avant le départ du Saint-Père.
00:14Alors cette visite du souverain pontife en Corse, elle fascine, elle rassemble les foules. Voilà pourquoi on va continuer à en parler avec vous, Frédéric Mounier, bonjour.
00:24Bonjour, merci d'être avec nous dans Europe 1 Midi Week-end, vous êtes ancien correspondant pour le journal La Croix, auteur aussi d'une biographie, le Pape François une vie, vous connaissez donc bien le sujet.
00:35Une réaction pour commencer sur la ferveur en Corse, on a vu le Pape assez proche des habitants, des fidèles, on l'a vu bénir un enfant qu'on lui a présenté, c'est dans l'ADN de ce Pape argentin d'être proche des gens ?
00:46D'être proche du peuple oui, c'est ce qu'il appelle la théologie du peuple et le Pape ne conçoit l'exercice de son ministère que par, pour et avec le peuple, c'est extrêmement important pour lui.
00:57Puis il y a cette proximité entre la Corse et l'Italie qui fait que le Pape est quasiment chez lui, la ferveur populaire, la piété populaire, on la retrouve en Corse, on la retrouve en Italie, le Pape était très à l'aise ce matin.
01:09On en a parlé avec nos envoyés, avec l'envoyé spécial d'Europe 1, notamment Mayelene Tremolet, pourquoi le Pape a choisi la Corse plutôt que Notre-Dame de Paris, la réouverture il y a une semaine ?
01:21Il n'a pas choisi la Corse plutôt que Notre-Dame de Paris, c'est-à-dire que de toute façon son agenda était occupé à 100% le week-end dernier, pourquoi ?
01:29Parce qu'il a créé 21 cardinaux samedi après-midi, dont plusieurs Français, la Basilique Saint-Pierre a été pleine de milliers de personnes et que le lendemain, le dimanche, c'est à Rome la fête de l'Immaculée Conception et le Pape est l'évêque de Rome.
01:42Donc il y a des dizaines de milliers de Romains qui sont dans les rues ce jour-là, le Pape se rend à la place d'Espagne pour bénir la Vierge Marie, c'était impensable d'être ailleurs qu'à Rome pendant ce week-end-là.
01:53Il a parlé aussi, le Pape, de la laïcité, peut-être un mot là-dessus ?
01:58Oui, alors là c'est très important parce que le Pape a évoqué, je cite, une laïcité évolutive, dynamique, qui s'adapte à la particularité des situations.
02:08Il a souhaité une coopération constante entre les autorités civiles et religieuses, il s'est appuyé sur Benoît XVI qui déjà souhaitait une saine laïcité.
02:19Donc il y a quelque chose de détendu chez ce Pape qui dit aux Français, en quelque sorte, ne vous inquiétez pas, n'ayez pas peur, le pouvoir religieux, si tant est qu'il existe encore en France, ne va jamais empiéter sur le pouvoir politique, qui lui-même est en très mauvais état.
02:35Mais au contraire, dans cette situation-là, il faut coopérer, il faut travailler ensemble pour le bien commun, vers plus de justice, de solidarité et de paix civile.
02:45La solidarité, justement. Une réaction aussi sur le Pape François qui a souvent comparé la mer Méditerranée à un cimetière géant, le plus grand cimetière d'Europe.
02:56C'est extrêmement important pour lui, il faut se souvenir que peu après le début de son pontificat, en juillet 2013, il s'est rendu sur l'île de Lampedusa, et puis ensuite, il n'a cessé de sillonner la Méditerranée.
03:09Il s'est rendu à Malte, en Albanie, en Bosnie, en Grèce, en Turquie, à Lampedusa.
03:15Les cardinaux qu'il nomme sont souvent issus de pays qui sont autour de la Méditerranée.
03:22Donc pour lui, la Méditerranée, c'est Mare Nostrum, et justement, il est extraordinairement sensible, vous l'avez dit, à l'enjeu des migrations.
03:30Il redoute que la Méditerranée ne devienne un grand cimetière.
03:34C'est la raison pour laquelle il a appelé à une grande solidarité, à une grande coopération entre les pays autour de la Méditerranée.
03:41Alors même que vous savez que la paix est en très très mauvais état autour de la Méditerranée, donc c'est très très important pour ce pape.
03:48Alors ce pape François, il est présenté comme un pape de gauche progressiste, en comparaison, vous en avez parlé à son prédécesseur, Benoît XVI, mais est-ce bien conforme tout cela à la réalité ?
03:59Non, ce n'est pas du tout conforme à la réalité. Benoît XVI n'était pas un pape de droite, et le pape François n'est pas un pape de gauche.
04:05Moi j'ai suivi les deux. J'attire votre attention sur un moment tout à l'heure à la cathédrale de l'Assomption à Ajaccio.
04:12Il est sorti de son texte, comme ça lui est arrivé souvent aujourd'hui, ce qui prouve qu'il est plutôt en forme.
04:17Et il a raconté qu'il y a deux jours, il a célébré ses 53 ans de sacerdoce, et il a fait une confidence.
04:24Il a dit, je n'ai jamais refusé l'absolution dans un confessionnal.
04:28Et il a redit au prêtre qui était là, pardonnez tout à tout le monde tout le temps, pardonnez à tous.
04:34Il a insisté là-dessus. Alors, c'est peut-être une vision de gauche de la confession, c'est peut-être une vision de droite de la confession, je ne sais pas.
04:40Mais en tout cas, c'est la vision du pape François.
04:42Eh bien, merci beaucoup Frédéric Mounier d'avoir été avec nous dans Europe 1 Midi Weekend.

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