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L'ex-président de la République et actuel député socialiste de Corrèze, François Hollande, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "C'est pas tous les jours dimanche".

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Transcription
00:00François Hollande, vous évoquiez il y a un instant la question d'une élection présidentielle anticipée.
00:04C'est vrai qu'on a pu lire que Jean-Luc Mélenchon se préparait.
00:07Révision du programme, l'avenir en commun, collecte de signatures.
00:10Si cela devait arriver, est-ce que la gauche social-démocrate réformiste est prête ?
00:14Mais je pense qu'elle aura son candidat de toute façon, à quelques périodes que ce soit.
00:19Ça ne peut pas être imaginable que cette gauche qui a gouverné le pays,
00:25cette gauche qui a eu deux présidents de la République sous la cinquième,
00:28cette gauche qui a eu avec Lionel Jospin un Premier ministre qui a pu aussi transformer le pays,
00:35ça ne serait pas possible que ce parti, cette grande force qui peut s'élargir, n'ait pas son candidat.
00:41Elle l'aura.
00:41Donc il n'y aura jamais de candidature commune à gauche ?
00:44Mais non, je n'ai jamais été favorable à une candidature commune.
00:47Pour une candidature commune, ça veut dire qu'il faudrait avoir un programme identique.
00:52Visiblement, ça ne sera pas le cas avec la France insoumise.
00:56Et deuxièmement, ça voudrait dire qu'on ait les mêmes façons de faire, les mêmes méthodes,
01:00les mêmes discours, les mêmes rapports avec les grands sujets internationaux ?
01:03Non.
01:04Donc que Jean-Luc Mélenchon soit pressé, je ne sais pas pourquoi il est à ce point pressé.
01:09Peut-être parce qu'il pense que c'est son heure, mais son heure de quoi ?
01:13Aujourd'hui, soyons réalistes, Jean-Luc Mélenchon n'a aucune chance d'être président de la République.
01:17Je ne dis pas que d'autres en ont.
01:19Donc ce n'est pas le moment de faire une élection présidentielle.
01:21Pourquoi il a aucune chance d'être président de la République ?
01:22Vous avez vu les sondages ? Vous avez vu aujourd'hui ce qui se passe dans le pays ?
01:28Ce qui s'est passé aux dernières élections ?
01:30On pense que la gauche, c'est quoi aujourd'hui ? C'est 30 à 35 % des électeurs ?
01:34On pense que sur cette base-là, on peut aujourd'hui gagner l'élection présidentielle ?
01:39Je ne le crois pas.
01:40Mais enfin, si elle arrivait, il faudrait se mettre en mouvement.
01:43Il faut construire, il faut travailler, il faut préparer, il faut ouvrir une espérance.
01:47C'est tout ça qui est nécessaire pendant les deux ans qui viennent.
01:51Est-ce que vous vous préparez ?
01:52Vous disiez, moi, mon échéance, c'est 2027.
01:54Mais ce n'est pas mon échéance, c'est l'échéance du pays.
01:56Oui, ça peut être la vôtre aussi.
01:59Oui, mais chacun des grandes familles politiques doit se préparer.
02:02Vous avez vu les sujets qui sont devant nous ?
02:05Donald Trump qui arrive dans quelques jours à la Maison-Blanche.
02:10Vous avez vu ce qui se passe en Ukraine, en Syrie ?
02:12Vous voyez l'état de l'Europe ? Vous voyez la division ?
02:15Vous voyez le risque de croissance faible ?
02:18Vous voyez le protectionnisme arriver ?
02:20Vous voyez la fragmentation dans le pays ?
02:22Vous voyez le rapport que nous avons par rapport à des questions sur la drogue
02:27ou sur la sécurité qui finissent par être obsédantes ?
02:30Donc, à partir de là, il faut travailler pour offrir une perspective.
02:34Voilà, c'est la condition pour être crédible.
02:38Vous évacuez la question personnelle.
02:40La question personnelle, je la conteste pour tel ou tel.
02:43Je ne vais pas moi-même me rajouter.
02:45Non, mais regardez, François Hollande, vous avez été testé
02:47dans un sondage IFOP pour le Figaro magazine.
02:49Vous êtes à 7% au premier tour, là où Jean-Luc Mélenchon serait à 12%.
02:53Olivier Faure, testé à votre place, serait à 4%.
02:56En 2011, au moment de la primaire socialiste, vous étiez à 3%.
03:01Vous voyez, j'ai même doublé ce résultat, plus que doublé.
03:05Mais tout ça, les sondages n'indiquent pas le résultat de l'élection à deux ans et demi.
03:11Mais ils nous obligent à nous rassembler.
03:13Ils nous obligent à nous mettre devant la situation
03:18d'un monde beaucoup plus instable et beaucoup plus dur.
03:21Et c'est ça dont je veux convaincre les socialistes.
03:24C'est une échéance, pas pour eux, mais pour la France, qui est majeure.
03:30Mais vous n'êtes pas indifférent à la question 2027.
03:33Heureusement que je ne suis pas indifférent à la situation de mon pays.
03:35Heureusement que je ne suis pas indifférent à ce que la gauche peut présenter en 2027.
03:39Mais d'ici là, on n'est pas en 2027.
03:41On a deux ans.
03:43Est-ce que ce gouvernement va durer ?
03:44Est-ce que cette Assemblée nationale va pouvoir travailler dans le meilleur des esprits ?
03:48Est-ce qu'il n'y aura pas, à un moment ou un autre,
03:52des crises qui pourront frapper notre pays ?
03:54Nous en avons déjà eu une d'une autre nature.
03:57Mais la crise est partout.
03:58Donc voilà, essayons de nous donner de la durée.

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