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L'ex-président de la République et actuel député socialiste de Corrèze, François Hollande, était l'invité de Benjamin Duhaml dans "C'est pas tous les jours dimanche".

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00:00Bonsoir François, merci infiniment d'être avec nous, d'être avec nous ce soir, ancien président de la République.
00:05Bien sûr, dans un instant, on parlera de la situation politique, des tractations qui ont lieu, qui vont continuer demain,
00:12le nouveau Premier ministre François Bayrou qui va recevoir un certain nombre de forces politiques.
00:17Mais d'abord, sur ce drame, je rappelle pour ceux qui nous rejoignent, ces propos du préfet de Mayotte,
00:23certainement plusieurs centaines de morts, peut-être, rapprocherons-nous, le millier, voire quelques milliers de morts.
00:31Vous vous êtes rendu plusieurs fois à Mayotte comme président de la République, c'est un drame national que l'on est en train de vivre.
00:36C'est une tragédie nationale, c'est une catastrophe nationale et donc nous avons les yeux tournés vers un département
00:44qui est sûrement l'un des plus lointains mais aussi l'un des plus pauvres de notre pays et nous devons lui apporter,
00:53au-delà de ce que nous pouvons faire par les paroles, des moyens pour permettre de sauver des vies, de pouvoir rétablir le minimum,
01:02c'est-à-dire de l'eau pour la population, des vivres, car il y a des risques aussi de famine qui peuvent se développer ou de maladie.
01:12Donc voilà pourquoi moi je tenais à exprimer ce soir, bien sûr en tant qu'ancien président de la République mais aussi en tant que français convaincu
01:21que Mayotte est partie intégrante de notre territoire et donc que chacun et chacune comprenne bien que c'est la France qui est ici touchée
01:29et s'il y a, je ne sais pas si les évaluations du préfet se confirmeront hélas, mais s'il y a autant de disparus,
01:36vous imaginez ce que ça peut représenter pour un département, imaginez-le aussi pour un département métropolitain ?
01:43Oui, je rappelle ce chiffre, 300 000 habitants à Mayotte, il faut bien sûr rester prudent sur les propos du préfet puisqu'il ne s'agit pas d'un bilan consolidé
01:50mais bien d'une crainte compte tenu de la situation de ces bidonvilles qui ont été totalement dévastées par le cyclone François Hollande.
01:57On a souvent parlé concernant Mayotte, 101e département français, d'une forme de sous-investissement chronique, d'un département délaissé
02:07sur les questions sécuritaires, sur les questions économiques, sur les situations, sur les questions sanitaires. L'État a délaissé Mayotte ?
02:14Non, ce n'est pas vrai, il faut se garder de jugement aussi péremptoire. C'est un département qui est pauvre, qui souffre d'une immigration massive
02:26venant des autres îles proches de Mayotte, c'est-à-dire l'écomore, et une population qui vit dans un habitat précaire.
02:36Et donc il y a eu des efforts insuffisants, mais il faut voir le rythme de progression de la population.
02:42C'est aussi un département où il y a une violence qui s'est accrue ces dernières années, et donc il y a nécessairement un rattrapage à faire.
02:51Mais là, il va falloir aller beaucoup plus loin qu'un rattrapage, puisque c'est une reconstruction de Mayotte dont il s'agit aujourd'hui,
02:58compte tenu des images que vous avez. La moitié de la population vit sous la pauvreté, des habitats précaires se sont considérablement développés,
03:08c'est ce qui rend d'ailleurs sans doute le drame encore plus intense, puisqu'il n'y avait pas de protection.
03:14Par ailleurs, les infrastructures sont limitées, et c'est la raison pour laquelle il faut faire venir de la Réunion, bien sûr de la métropole,
03:22des moyens militaires, des moyens subsistants. Je pense que le gouvernement va détacher des bateaux, des avions pour que nous puissions alimenter Mayotte,
03:34et faire en sorte que le nombre de victimes soit le plus réduit possible, si c'est encore possible.
03:38Oui, alors que je rappelle que le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau sera sur place demain, malgré tout sur les efforts qui ont été consentis
03:47ces dernières années ou n'ont pas été suffisamment consentis. Est-ce que désormais, il faut dire, bien sûr, effort de reconstruction,
03:52attendre de voir quel est le bilan consolidé, un plan Marshall pour ce département, puisque quand on évoque sur place la situation, par exemple,
04:02de l'hôpital de Mamoudzou, il y a moins de moyens que dans d'autres départements. Si on décrivait ce qui est en train d'arriver à Mayotte concernant
04:09un département de métropole, tout le monde ne pourrait que constater le sous-investissement chronique de la part de l'État.
04:17Oui, on peut faire ce jugement. J'ai fait ce que j'avais à faire quand j'étais président de la République. Il y a peut-être eu des insuffisances depuis,
04:24mais ce serait trop simple, une fois encore, de se tourner vers des responsabilités qui ne sont pas forcément les bonnes. C'est un cyclone, c'est terrible.
04:32Il y a une population qui a considérablement augmenté. Il y a une migration qui fait qu'il y a des jeunes et des moins jeunes qui se trouvent dans des situations
04:42de très grande précarité. Il y a eu des efforts de rattrapage sur le plan de l'investissement. Vous savez qu'on ouvre une école par mois, voire même par semaine,
04:51à Mayotte, tellement il y a eu une croissance démographique. Par ailleurs, on le sait, il faut développer Mayotte, mais dès lors qu'il y a un écart de développement
05:03entre Mayotte et les îles d'Écomore, ça crée un appel à la migration. Essayons de regarder l'avenir sans essayer de regarder le passé comme s'il devait nous témoigner
05:16de nos insuffisances. Là, en l'occurrence, ce qu'on demande, ce n'est pas un procès pour l'État d'aujourd'hui ou l'État d'hier. C'est ce qu'on demande.
05:23C'est immédiatement des soutiens, de la solidarité, des moyens et des apaisements qui peuvent être pour la population le principe essentiel.
05:33Un mot avant de parler de la situation politique, François Hollande, sur certaines réactions de l'opposition. Jean-Luc Mélenchon qui a réagi à ce drame à Mayotte.
05:43C'était avant les propos du préfet, en expliquant que le pouvoir méprisant et incapable occupé par son nombril n'a rien prévu ni organisé.
05:53Fin de citation. Il y a une responsabilité, comme le dit Jean-Luc Mélenchon, de la part des autorités qui, si on l'écoute, auraient été quelque peu désorganisées ?
06:02C'est tellement caricatural de s'en prendre comme ça à l'État dans la période actuelle. Je ne pense pas du tout qu'il y ait eu un défaut de prévention.
06:12Il y a un cyclone, il est terrible, il est maintenant sur le Mozambique. Ne faisons pas de la surenchère politique qui devient même odieuse,
06:21compte tenu du nombre de victimes. Donc je ne partage ni les propos ni le moment dans lequel cette personnalité s'exprime.
06:30Je pense que là, il y a un besoin de soutien, d'unité, de solidarité, pas de rapports conflictuels qui ne font qu'ajouter du mal au mal.
06:42Emmanuel Macron a donc nommé dans la douleur un nouveau Premier ministre, François Bayrou. Il sera un Premier ministre, je cite, de plein exercice.
06:49Voilà ce qu'il a dit dans les colonnes de la Tribune dimanche. François Bayrou qui, on le rappelle à ceux qui nous regardent, avait appelé à voter pour vous
06:57lors de la présidentielle de 2012 face à Nicolas Sarkozy. Vous devriez donc avoir un a priori positif à son égard, non ?
07:06C'est loin, 2012.
07:08C'est vrai, c'était il y a 12 ans, mais ça lui est suffisamment reproché par certains pour qu'on puisse le rappeler, notamment Nicolas Sarkozy.
07:15Oui, je rappelle qu'il l'avait fait et que ça avait compté dans l'élection de 2012. Je n'oublie rien. Mais là, je pense que les conditions dans lesquelles
07:24il a été nommé, vous avez rappelé, lui donnent une forme d'indépendance dont il doit faire bon usage, notamment avec le Parlement.
07:34Puisque le président a été sans doute forcé de le nommer, eh bien écoutez que François Bayrou donne sa pleine mesure, vous dites, pleine responsabilité
07:45au gouvernement, non pas pour faire une politique qui soit en rupture, je n'ai pas du tout cette idée qu'il a forcément à l'esprit,
07:57je ne crois pas du tout qu'il s'inscrive dans cette démarche, mais au moins une politique qui permette un changement.
08:02C'est ça qui doit être sa méthode et le contenu de ses propositions.
08:08Et on va rentrer dans le détail de ce que pourrait être la politique de François Bayrou, les éventuelles ruptures, avec notamment celles menées par Michel Barnier.
08:16Justement, vous avez dit à des médias locaux, je connais ses qualités comme ses limites. François Bayrou, qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
08:22Les qualités de François Bayrou, il est dans la vie politique, il a exercé des mandats locaux, il en exerce encore d'ailleurs, comme maire de Pau.
08:29Il a une longue expérience, ce n'est pas négligeable. Il sait faire de la politique et c'est utile. Il sait ce que c'est qu'un parlement, il connaît les partenaires sociaux.
08:40C'est un Européen, pour les qualités, les limites, elles sont celles de sa propre domination, de sa majorité qui est étroite, voire même insuffisante.
08:52Et aussi des contradictions qui vont sans doute apparaître assez vite quand il va constituer son gouvernement.
08:58Mais ce qui moi m'importe, c'est le pays. Qu'est-ce que nous cherchons aujourd'hui ? Ce que les Français attendent, c'est de la stabilité,
09:07parce qu'ils ont besoin aussi bien les citoyens de visibilité, où va-t-on, que les acteurs économiques de crédibilité.
09:16Donc il faut de la stabilité, mais il faut aussi du changement. Et c'est le changement qui permettra la stabilité. Pour que ça dure, il faut qu'il y ait des évolutions.
09:25Alors c'est toute la méthode de M. Bayrou qui va être maintenant en cause. Je crois qu'il a commencé de le faire, qu'il consulte.
09:34Et pour obtenir un soutien de certains, sûrement pas de la gauche, mais au moins une non-censure de la part des socialistes ou des écologistes ou des communistes,
09:44il va falloir qu'il fasse un effort pour donner des garanties et pour aussi faire des avancées.
09:50Avant de parler de ce qui pourrait vous permettre, vous autoriser, si j'ose dire, à ne pas le censurer, juste un mot sur les conditions de sa nomination,
09:57puisque vous avez la particularité, vous savez ce que c'est que de nommer un Premier ministre. Et selon toute vraisemblance, ce n'était pas le premier choix d'Emmanuel Macron.
10:05Et on a le sentiment, en lisant les récits, que François Bayrou, c'est comme imposé à Emmanuel Macron. Qu'est-ce que cela dit, ça, de la faiblesse du président de la République ?
10:14Normalement, sous la Ve République, un Premier ministre, sauf à de très rares exceptions près, ne s'impose pas au chef de l'État.
10:21Oui, on est dans l'inédit. Une dissolution qui n'aurait jamais dû se faire. Des mois pour nommer un Premier ministre, un Premier ministre, en l'occurrence Michel Barnier,
10:31qui dure quelques semaines et qui discute avec le Rassemblement national parce que c'était les conditions de sa propre nomination.
10:39Et là, on s'attendait très rapidement à un Premier ministre. Il a fallu être patient. Quelques jours. Une nouvelle fois, il y a eu une collection de noms
10:48qui a été présentée aux Français par voix de presse. Chacun pensait que c'était François Bayrou qui s'approchait. Et ce n'était pas François Bayrou au début de la matinée.
11:02Vous parliez de mon expérience. Ça m'est arrivé de changer de Premier ministre. Ce n'est pas un moment facile. Là, c'était un moment obligé.
11:10Mais il ne peut pas y avoir d'hésitation. Il peut y avoir de la réflexion, puis un moment de la décision. Et là, ce qui est très frappant, c'est qu'il a changé de décision
11:22au cours de la matinée. Mais ce qui peut donner, paradoxalement, à François Bayrou une liberté qui n'aurait pas été la sienne...
11:30Ce serait une sorte de cohabitation, quasiment ?
11:32Non, puisque c'est la même sensibilité politique. Mais ce que je crois, c'est qu'il ne dépend plus du président. Le président ne peut pas arrêter François Bayrou, maintenant.
11:45Donc, il ne dépend que du Parlement, en l'occurrence de l'Assemblée nationale. C'est ça, le jeu institutionnel qui, maintenant, s'est ouvert.
11:53Puisque le Premier ministre ne dépend plus du président qui a eu quelques peines à le nommer, le Premier ministre doit faire vivre l'Assemblée nationale comme dans une démocratie parlementaire.
12:04Rentrons dans le vif du sujet, François Hollande. Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, dit ne pas vouloir de censure automatique du gouvernement de François Bayrou.
12:10Vous êtes sur la même ligne. Il n'y aura pas de censure automatique, comme il y en avait une concernant Michel Barnier, où là, pour le coup, juste après sa déclaration de politique générale,
12:21tout le nouveau Front populaire de concert avait décidé de voter cette motion de censure. Là, pour François Bayrou, vous dites pas de censure automatique.
12:29Qu'est-ce qui a changé par rapport à la situation d'il y a trois mois ? Et Michel Barnier en a, hélas, fait les frais.
12:37C'est-à-dire que Michel Barnier avait été nommé avec l'assentiment du Rassemblement national. C'était ce qu'Emmanuel Macron avait utilisé comme argument.
12:46Là, c'est tout le contraire, puisque François Bayrou a été nommé après une consultation des partis qu'on appelle du Front républicain. Et donc, ça, c'est une première différence.
12:57Même si le Rassemblement national semble avoir quelques égards vis-à-vis de François Bayrou, Jordan Bardella dit de la même manière pas de censure automatique. Il a toujours été respectueux.
13:06Et ça, c'est l'affaire du Rassemblement national. Il est représenté au Parlement. Il est entendu. Il n'est pas inconcevable qu'il puisse y avoir des discussions.
13:16Mais ce qui est clair, c'est que François Bayrou a été nommé dans le cadre de ce qu'on a appelé le Front républicain, donc sans accord, disons, privilégié avec le Rassemblement national.
13:28Ça, c'est une première différence. Et elle est majeure. Ensuite, est-ce que François Bayrou est capable de produire des avancées qui n'avaient pas été consenties par Michel Barnier dans le cadre du prochain budget
13:42ou dans le cadre d'une loi de financement de la Sécurité sociale ? C'est ce qui va se décider. Et donc, c'est pour ça que la non-censure est un élément qui n'est pas pour collaborer ou pour cohabiter avec le pouvoir.
13:54C'est de dire, voilà ce que nous acceptons, voilà ce que nous n'acceptons pas.
13:58– Oui, mais François Hollande, vous dites que ce n'est pas une collaboration. C'est ce que dit la France insoumise.
14:04La France insoumise dit, le simple fait d'envisager de ne pas censurer, c'est déjà, au fond, comme si vous étiez en train de travailler avec François Bayrou et son gouvernement.
14:13– Mais c'est la vie parlementaire, c'est la vie politique. Qu'est-ce que c'est que cette position, celle en l'occurrence de la France insoumise, qui dit, voilà, nous nous censurons tous les gouvernements,
14:22nous discutons avec personne, nous ne participons même pas à des réunions autour du président de la République quand il en est proposé une, précisément dans le cadre d'un front républicain.
14:33Bon, donc c'est un isolement. En l'occurrence, ce n'est pas pour peser sur la réalité, c'est pour provoquer par un blocage une élection présidentielle
14:42à laquelle d'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon peut prétendre, mais qu'il ne peut pas gagner. Donc c'est une posture.
14:48En l'occurrence, c'est une façon de vouloir bloquer le jeu, alors que le rôle…
14:54– Jean-Luc Mélenchon dit « revenez à la raison et à la maison ».
14:57– Mais là, enfin, c'est pas la maison, c'est laquelle ?
14:59– Celle du nouveau front populaire.
15:00– Non mais, c'est pas lui qui fait la maison. Il est dans un petit appartement, il a son logement, éventuellement dans cette maison.
15:09Peut-être d'ailleurs, c'est il échappé de la maison, c'est possible. Mais ce qui compte là, c'est l'intérêt des Français.
15:16Qu'est-ce qui est souhaitable ? C'est qu'il y ait un gouvernement qui puisse durer, qui puisse travailler,
15:22qui puisse offrir aux citoyens des garanties sur le bon fonctionnement des pouvoirs publics.
15:29Ça, c'est la condition, c'est la stabilité.
15:31Mais ce qui est aussi important dans la vie politique, c'est d'obtenir des avancées,
15:35c'est de faire en sorte qu'il puisse y avoir des concessions qui soient faites.
15:39C'est ça le rôle d'une assemblée, sinon c'est pas la peine d'aller siéger.
15:42Alors concrètement, François Hollande, sur ces concessions et ces points bloquants, qui vous permettraient donc de ne pas censurer ?
15:49On va essayer de les prendre point par point pour comprendre, parce que parfois, quand on écoute les responsables socialistes,
15:54Olivier Faure, Boris Vallaud, parfois ils ne disent pas la même chose, et parfois ce n'est pas d'une clarté biblique, si j'ose dire,
15:59alors que l'on voit les images du pape qui est en train de quitter l'accord, sera accompagné par le président de la République.
16:04D'abord, la réforme des retraites. Qu'est-ce que vous demandez sur la réforme des retraites pour, effectivement, aboutir à cet accord de non-censure ?
16:11Est-ce que vous demandez un gel ? Est-ce que vous restez arc-bouté sur l'abrogation de la réforme d'Elisabeth Borne ?
16:19Est-ce que vous demandez une conférence de financement ? Là encore, on a le sentiment que ce n'est pas toujours très clair.
16:27Le gouvernement va faire ses consultations avec les partis politiques. La question des retraites sera nécessairement posée.
16:34C'est au gouvernement de faire une proposition qui permette de revenir sur des éléments de la réforme des retraites,
16:41et de convoquer, c'est ma proposition, une conférence sociale, c'est-à-dire avec les partenaires sociaux,
16:46pour rediscuter d'un certain nombre de paramètres de cette réforme des retraites.
16:51Une conférence sociale, ça veut dire abroger les 64 ans ?
16:54Ça veut dire aller dans une conférence avec les partenaires sociaux pour discuter de ce qui peut être modifié, corrigé de cette réforme.
17:03Ensuite, ça sera en 2027 que la question des retraites sera de nouveau posée.
17:08Donc voilà la seule méthode que je connaisse.
17:11À ce stade, ce n'est pas d'exiger une abrogation.
17:14On sait très bien que le gouvernement, plus celui-là que le précédent, ne voudra s'engager sur l'abrogation.
17:21En revanche, c'est ça l'avancée.
17:23Il faut qu'il y ait, une suspension peut-être, mais une conférence sociale qui permette d'améliorer le sort des Français
17:30qui vont se préparer dans quelques mois à partir de la retraite.
17:33Donc vous ne fixez plus l'abrogation de la réforme des retraites comme une ligne rouge
17:38qui vous empêcherait de ne pas censurer le gouvernement Barnier.
17:42Parce que je vous entends vous dire « suspendre peut-être ».
17:45C'est quoi la différence entre une suspension et l'abrogation de la réforme des retraites ?
17:49Suspendre le temps que la conférence sociale puisse donner ses résultats.
17:53Moi, je crois au dialogue social.
17:55Je crois aux partenaires syndicaux et patronaux pour déterminer la bonne manière de faire.
18:01Et donc c'est ça qu'il faut aller rechercher.
18:04Si on pose l'abrogation comme une condition de la censure,
18:09effectivement la censure est mécanique puisque le gouvernement ne veut pas s'engager dans cette voie.
18:14Donc ce n'est pas la bonne approche et il peut y en avoir d'autres.
18:17Sur le sujet, par exemple...
18:19Parce que Boris Vallaud dit « conférence de financement » et à l'issue, on abroge.
18:23À l'issue, c'est quoi ?
18:25C'est en 2027 l'issue.
18:27Il n'y a pas une majorité pour abroger la réforme des retraites.
18:29Ah si, il y a une majorité pour abroger la réforme des retraites avec le Rassemblement national.
18:32Voilà, donc je ne pense pas que...
18:34Et encore, ce n'est pas sur la bonne méthode puisque c'est pour abroger aussi la réforme Touraine
18:39qui a été engagée par le gouvernement.
18:42Donc je ne pense pas que ce soit la bonne façon d'aboutir.
18:45Donc le deuxième exemple, la question des remboursements médicaux.
18:51C'est une question qui a fait problème.
18:53Et donc là aussi, ça fait partie des avancées que les socialistes, la gauche,
18:58doivent chercher à obtenir dans le cadre du financement de la sécurité sociale.
19:02L'éducation, il y avait 4 000 postes qui étaient prévus pour être supprimés.
19:05Voilà, peut-être que ces 4 000 postes peuvent être rétablis.
19:08C'est ça la discussion parlementaire.
19:11Après, est-ce que les conditions sont réunies ?
19:14Souhaitons-le, pour qu'il n'y ait pas de censure.
19:16Mais François Bayrou et son gouvernement doivent faire les gestes nécessaires.
19:21Il n'y a pas que sur les avancées, il y a aussi les garanties.
19:24Pour qu'il y ait une non-censure, il faut garantir que l'État de droit sera respecté.
19:28C'était une formule qui a été utilisée.
19:30Que l'État de droit soit respecté.
19:32Il faut aussi qu'il y ait une garantie sur peut-être l'évolution des modes de scrutin.
19:36Donc tout ça fait partie de la discussion.
19:39Vous évoquiez point par point et on parlera dans un instant,
19:41puisque sur la question de l'État de droit se posent,
19:45on se souvient des propos de Bruno Rotailleau, ministre de l'Intérieur et des missionnaires,
19:48sur la question du budget, puisque ce sera le travail le plus urgent du gouvernement
19:53quand il sera nommé dans les jours qui viennent.
19:56Là encore, pour arriver à cet accord de non-censure,
19:59quels sont les gestes que vous attendez du gouvernement qui sera nommé ?
20:03Le tabou fiscal, qui était en quelque sorte érigé comme un dogme par Emmanuel Macron depuis 2017,
20:08il a été levé, puisqu'il y a des augmentations d'impôts qui étaient prévues dans ces textes budgétaires.
20:14Là encore, qu'est-ce que vous demandez de plus pour pouvoir arriver à une forme de,
20:19sinon d'accord, du moins de capacité à ne pas censurer le gouvernement
20:23et donc que ces budgets soient votés ?
20:24D'abord, il y avait de la part du gouvernement Barnier, effectivement,
20:28des propositions qui pouvaient aller dans le sens d'une certaine justice fiscale,
20:32mais enfin, c'était assez court, puisque c'était uniquement sur 20 000 contribuables.
20:39C'était quand même assez peu que l'effort se portait.
20:43Et puis, il y avait des taxes qui étaient demandées à tous les Français.
20:48Bon ben voilà, il y a là aussi des évolutions à faire.
20:51Demandez un peu plus à ceux qui ont davantage et un peu moins à ceux qui ont le moins.
20:56Donc, toutes ces formes, ça s'appelle la négociation parlementaire.
21:01Est-ce que le gouvernement veut faire des gestes supplémentaires
21:05par rapport à ce qui n'avait pas été fait par Michel Barnier ou pas ?
21:09Donc, c'est lui qui, maintenant, a la réponse.
21:11Je crois que ce qui doit être clair, et vous avez raison de poser ces questions,
21:14c'est qu'est-ce que nous faisons sur la justice fiscale,
21:16qu'est-ce que nous faisons sur la santé,
21:17qu'est-ce que nous faisons sur la retraite et l'éducation ?
21:21Je pense que c'est les quatre points sur lesquels, bien sûr que la gauche,
21:26enfin les socialistes, n'obtiendront pas tout ce qu'ils proposent,
21:30mais s'ils obtenaient tout, ça voudrait qu'ils soient dans le gouvernement.
21:33– Mais vous dites clairement, il faudra, sur la question de la justice fiscale,
21:37aller plus loin. – Oui, bien sûr.
21:38– C'est-à-dire, augmenter encore davantage les impôts
21:41que ce qui était prévu dans le texte initial.
21:43– Augmenter pour qui ? Vous avez l'air de dire,
21:46augmenter pour les Français, sûrement pas,
21:47parce qu'il y avait de multiples taxes qui tombaient sur les Français.
21:52Je pense qu'il faudra que, dans le projet de loi de finances,
21:55un certain nombre d'amendements qui avaient été proposés,
21:56d'ailleurs, par les socialistes, soient repris.
21:59– François Hollande, vous évoquiez, il y a quelques instants,
22:01la question de l'État de droit.
22:02Et en cela, j'aimerais qu'on parle du sort du ministre de l'Intérieur
22:05et des missionnaires, Bruno Retailleau,
22:07et de ce qui était son projet en début d'année prochaine,
22:10à savoir une nouvelle loi immigration.
22:12Là encore, pour essayer de comprendre les contours
22:14de cet éventuel accord de non-censure.
22:16Est-ce que vous dites, pour qu'il y ait accord de non-censure,
22:19pour que nous ne fassions pas tomber le gouvernement Bayrou,
22:22il faut renoncer à une nouvelle loi immigration ?
22:24C'est, là encore, pardon de vous renvoyer
22:26aux propos du premier secrétaire du Parti socialiste,
22:28c'est ce que dit Olivier Faure dans les colonnes du Parisien,
22:29il dit, il faut oublier cette loi immigration.
22:33Non, et s'il s'agit de reprendre la loi
22:37qui a été censurée par le Conseil constitutionnel
22:40il y a quelques mois.
22:42Vous imaginez bien que pour,
22:44pas simplement les socialistes,
22:46pour une très grande partie des députés à l'Assemblée nationale,
22:49c'est inacceptable, puisque ça voudrait dire
22:53aller contre une décision de principe
22:56sur des aspects fondamentaux de nos libertés,
23:02de faire une loi qui serait exposée en plus
23:05à la censure du Conseil constitutionnel.
23:07Pardon François Hollande,
23:08ce n'est pas ce que dit Olivier Faure.
23:09Olivier Faure ne pose pas la question du…
23:11il évoque bien évidemment ce qui avait été censuré
23:13par le Conseil constitutionnel,
23:14mais on est sur une position de principe.
23:16Et c'est vrai que là il y a quelque chose de singulier,
23:17quand on regarde les sondages,
23:1871% des Français qui jugent qu'une loi immigration est nécessaire.
23:21Est-ce qu'il n'y a pas là,
23:22une forme de déconnexion du côté des socialistes de dire,
23:25alors même que c'est un sujet de préoccupation des Français,
23:27de dire non, nous on ne veut pas de loi immigration ?
23:29Il y a eu une loi immigration il y a à peine un an.
23:32Deuxièmement, il y a eu un accord européen,
23:35c'est le point le plus important.
23:36Il y a un accord européen qui a été adopté
23:39par le Parlement européen comme par le Conseil européen
23:42pour prendre des dispositions de protection
23:46de nos frontières extérieures
23:48et de règlement des demandeurs d'asile.
23:51Ce texte-là doit être transposé en droit interne.
23:55Vous me demandez mon point de vue ?
23:56Il est tout à fait légitime qu'il y ait cette transposition.
23:59Donc que nous améliorions les conditions
24:03d'abord des étrangers soit,
24:07que nous puissions limiter l'immigration clandestine nécessairement,
24:10que nous puissions régulariser un certain nombre de situations
24:13tout à fait ouvertes,
24:15mais il y a nécessité d'adopter un texte
24:19qui a été voulu par les Européens
24:22et qui nous protégera tout en donnant des droits
24:25aux demandeurs d'asile.
24:26C'est ça qu'il faut faire.
24:28Donc ce n'est pas immigration, pas immigration.
24:30On sait très bien qu'il faut contrôler l'immigration.
24:32Et bien ça se fait à un niveau européen.
24:34Si c'est pour prendre des dispositions
24:35qui sont anti-constitutionnelles et qui en plus...
24:38Il n'y a pas que ça François Hollande.
24:39Par exemple Bruno Retailleau évoquait la possibilité
24:41d'allonger les délais de rétention
24:42dans les centres de rétention administratifs.
24:44Ça, ce ne serait vraisemblablement pas censuré
24:46par le Conseil constitutionnel.
24:48Ça, ça fait partie du droit européen.
24:51Il y a des dispositions qui peuvent permettre
24:52dans le droit européen d'allonger des durées
24:55de rétention dans certaines limites.
24:57Dans certaines limites, oui.
24:59Mais il n'y a rien de fermé.
25:00Si c'est pour reprendre ce qui était annulé
25:03parce que contraire, et qui touchait d'ailleurs
25:05non pas des clandestins,
25:08mais touchait des étrangers en situation régulière,
25:10c'est non.
25:11De même que l'aide médicale d'État,
25:12on a eu des débats sans fin là-dessus.
25:15Tous les rapports ont été donnés.
25:17On sait très bien qu'il faut maintenir
25:19l'aide médicale d'État.
25:20Si c'est pour revenir sur l'aide médicale d'État
25:22en sachant que ça te fera peu d'économies
25:23et ça fera peut-être des risques
25:25pour la santé publique, c'est non.
25:26Est-ce que la personne de Bruno Retailleau
25:28est une ligne rouge ?
25:28Puisque là encore, on entend le fait qu'avec
25:33les propos qu'il a tenus sur la question de l'État de droit
25:35qui, je rappelle, n'était ni intangible ni sacré,
25:38ce serait un problème dans la perspective
25:40de cet accord de non-censure.
25:41Est-ce que Bruno Retailleau au gouvernement
25:42comme ministre de l'Intérieur, c'est un problème ?
25:45Ce n'est pas à l'opposition de composer le gouvernement.
25:49C'est au Premier ministre qu'il s'accompagne
25:54d'une équipe qu'il a toute liberté pour choisir.
25:57Donc ce n'est pas à l'opposition, et en tout cas pas à moi,
26:00de dire celui-ci ou celui-là ou pas celui-ci ou pas celui-là.
26:04Je suis dans l'opposition, je respecte le gouvernement
26:07tel qu'il va être composé.
26:09Après, je jugerai non pas les personnes,
26:12les personnes, on les connaît, mais les actes.
26:15C'est les actes qui doivent déterminer un choix politique
26:18et pas des idées exclusives.
26:20Il y a les sujets de fonds qu'on vient d'aborder,
26:22c'est intéressant, la question des retraites,
26:23la question des textes budgétaires, l'immigration,
26:25et puis il y a la méthode, puisque ce que vous demandez,
26:28c'est l'engagement de François Bayrou de ne pas utiliser le 49-3.
26:34Et là, on peut s'étonner, vous avez été président de la République.
26:36Vous avez entendu dire ça ?
26:38C'est la position des socialistes, ce n'est pas la vôtre.
26:40Je vais préciser.
26:42Le 49-3 aujourd'hui, il ne s'applique qu'aux textes budgétaires.
26:48Donc, c'est à ce moment-là qu'il peut y avoir le recours
26:52à cette disposition pour faire adopter un budget.
26:54C'est ce qu'a tenté pour la Sécurité sociale M. Barnier.
26:58Mieux vaut éviter le 49-3 que la discussion aille jusqu'au bout.
27:03Mais il faut manier cet argument avec précaution,
27:07parce que ça voudrait dire, si on dit qu'on n'utilise pas le 49-3,
27:11qu'il faudrait que les socialistes adoptent le budget
27:14ou s'abstiennent sur le budget.
27:16Et s'ils ne sont pas d'accord, comment ils font ?
27:18Donc, je crois qu'on va attendre d'avoir cette épreuve devant nous.
27:23Je pense que la bonne manière de faire,
27:26c'est que le gouvernement cherche à satisfaire le plus possible,
27:31autant qu'il le pourra et autant qu'il sera nécessaire de le faire
27:35du côté de l'opposition, les amendements, dans tout cas des socialistes.
27:40S'il ne le fait pas, il s'expose, c'est vrai.
27:44S'il le fait, peut-être qu'il n'y aura pas besoin de recourir au 49-3.
27:47Donc, si je comprends bien, puisque là encore les lignes divergent,
27:52vous dites…
27:52Non, mais là, je n'interviens pas.
27:54Non, mais c'est important, ce n'est pas la condition
27:58de ne pas utiliser le 49-3, même pour les textes budgétaires,
28:00n'est pas pour vous une bonne position,
28:03ne fait pas partie de vos revendications.
28:05Ça ne doit pas être posé comme un principe absolu.
28:09Ce qui doit être dit, vaut mieux ne pas utiliser le 49-3
28:12et chercher par la discussion à obtenir au moins une abstention si elle est possible.
28:18Mais si ce n'est pas possible, il faut bien qu'un budget soit voté.
28:21Et ça serait quand même un compte de ramener le Rassemblement national
28:25dans le jeu, en le faisant arbitre peut-être, de la fin du processus.
28:30Donc voilà, écoutez, pour l'instant, je pense que le principe,
28:34c'est mieux vaut ne pas utiliser le 49-3,
28:36mais je suis un ancien président de la République,
28:38je connais la Constitution et je sais qu'il y a des armes
28:41qui, à un moment, sont nécessaires.
28:43Un mot encore sur la situation budgétaire, François Hollande,
28:45puisque une agence de notation Moody's a décidé de dégrader la note de la France,
28:49qui est passée de AA2 à AA3, mettant notamment en avant la difficulté
28:52de réduire les déficits dans les mois qui viennent,
28:53compte tenu de la situation politique particulièrement fragmentée.
28:58Vous avez voté la censure qui a fait tomber le gouvernement Parnet.
29:01C'est aussi à cause de vous si cette note est dégradée,
29:04puisque l'agence de notation met en avant l'instabilité politique.
29:08Vous faites ça comme un bon journaliste, mais non, si la note est dégradée,
29:13c'est parce qu'il y a un déficit qui dépasse 6% de la richesse nationale.
29:17Si la note est dégradée, c'est parce que depuis maintenant presque cinq mois,
29:23il y a eu une dissolution et un vide politique.
29:25Si la note est dégradée, c'est qu'il n'y a toujours pas de gouvernement,
29:29il va l'être dans peu de temps.
29:30Donc, ce n'est pas non plus...
29:32Si le budget avait été voté, sans doute...
29:33Non, mais la note aurait été dégradée de la même manière.
29:36Parce que quand on est à un niveau de déficit,
29:39à un niveau de dette aussi important,
29:41et avec une forme d'insouciance même par rapport à l'enjeu,
29:48parce que c'est un enjeu d'avoir une dette aussi importante
29:52et d'avoir des comptes aussi déséquilibrés.
29:54C'est un enjeu.
29:56Et donc, à partir de là, qu'est-ce qu'il faut pour éviter qu'il y ait d'autres dégradations ?
29:59Parce qu'il y a d'autres agences qui vont se prononcer.
30:01Il faut de la stabilité.
30:03Ce qu'attendent les marchés financiers,
30:06ce n'est pas forcément mes amis,
30:07ce qu'attendent les marchés financiers, c'est de la stabilité.
30:11C'est la stabilité politique.
30:12Oui, mais François Hollande, pardon,
30:13et là, je pense à ceux qui nous regardent et qui vous voient invoquer la stabilité.
30:17Vous êtes ancien président de la République,
30:18et c'est ce qu'a dit d'ailleurs Emmanuel Macron,
30:20qui visiblement s'en est pris à vous en des termes elliptiques,
30:24mais tout le monde a compris autour de la table,
30:25c'est ce qui a été raconté, que vous étiez cité en disant,
30:28un ancien président de la République qui a voté la censure
30:30avec le Rassemblement national,
30:32et qui, donc, aboutit à cette instabilité,
30:35qui a donc des conséquences financières.
30:37L'instabilité, elle a été créée par la dissolution.
30:40L'instabilité, elle a été créée par trois mois
30:43que le président de la République a pris pour nommer un Premier ministre,
30:47en l'occurrence Michel Barnier,
30:48avec l'assentiment du Rassemblement national et contre le Front républicain.
30:52L'instabilité, elle a été créée par une méthode
30:56qui a constitué à discuter avec le Rassemblement national
30:59pour se faire punir par lui à la fin,
31:01et avec un texte qui ne pouvait pas être approuvé
31:03par une large partie de l'Assemblée nationale.
31:06Voilà l'instabilité.
31:07Donc maintenant, on en est là.
31:08On en est là, et donc, je suis, parce que je suis responsable,
31:12conscient qu'il faut assurer de la stabilité,
31:14mais la stabilité, maintenant, c'est au gouvernement de la permettre.
31:18Et je l'ai dit, pour avoir de la stabilité, il faut du changement.
31:21Il faut que ça avance.
31:22Il faut qu'il y ait du progrès.
31:24Et s'il y a du progrès, il y aura nécessairement des choix
31:28qui éviteront qu'il y ait une censure.
31:30– Un mot encore sur la nouvelle méthode, François Bayrou.
31:34Les tractations continuent.
31:35Demain matin, les premiers à être reçus, à 9 heures,
31:38seront Marine Le Pen et Jordan Bardella.
31:40La méthode mise en avant par Matignon,
31:42c'est par ordre de grandeur des groupes parlementaires.
31:46Est-ce que c'est un problème qu'ils soient reçus ?
31:48– Non. – Non, c'est normal ?
31:49– Mais il faut se remettre, peut-être qu'on a du mal,
31:52parce qu'on n'est pas habitué, à ce qu'est la vie parlementaire.
31:55La vie parlementaire, vous l'avez dit,
31:57c'est qu'un parlement peut décider de censurer,
32:00un gouvernement peut tomber,
32:01c'est ce qui existait autrefois dans des républiques précédentes,
32:05de la cinquième.
32:06Là, il se trouve, ça ne me fait pas plaisir,
32:08mais il se trouve que le Rassemblement national
32:11est le premier groupe à l'Assemblée nationale.
32:12Il est donc reçu le premier.
32:13Alors, ça ne veut pas dire qu'il faut reprendre
32:16ce qu'était l'erreur du gouvernement précédent,
32:19une discussion presque exclusive avec le Rassemblement national.
32:21– Et donc, il faut assumer de discuter avec Marine Le Pen,
32:25d'entendre aussi les revendications qui peuvent être les leurs ?
32:27– Elle est à l'Assemblée nationale,
32:28on ne va pas dire, sortez de l'Assemblée nationale,
32:30vous n'êtes pas légitimes.
32:31Elle est à l'Assemblée nationale, son groupe est le premier,
32:34c'est tout à fait nécessaire que le Premier ministre l'entende.
32:38Mais est-ce qu'il va avoir une négociation
32:42avec le Rassemblement national ou avec les groupes du Front républicain ?
32:45C'est ça qui va permettre de différencier la méthode,
32:50disons, du Premier ministre d'aujourd'hui
32:52avec celle du Premier ministre d'hier.
32:53– Mais les socialistes pourraient se rendre autour d'une table
32:56où seraient représentés tous les groupes parlementaires,
32:58dont le Rassemblement national, tous en même temps,
33:00pour précisément essayer de trouver les voies et moyens d'une non-censure.
33:04– Mais ce n'est pas ce qui a été défini dans la réunion
33:06qui s'est produite autour du Président de la République.
33:09– Mais François Bayron n'était pas encore nommé.
33:10– Non mais, il était là ! – Il était là.
33:12– Bon, donc il a admis qu'il y avait une priorité
33:17qui était de discuter avec les groupes qui font partie
33:20de ce qu'on appelle le Front républicain,
33:21tout en ayant une opposition et une majorité.
33:24Un mot sur la question de la participation au gouvernement.
33:28Vous avez fixé un certain nombre de conditions,
33:30dites-vous changement et progrès.
33:33Pourquoi écarter d'un revers de main tout de suite
33:36toute participation des socialistes au gouvernement
33:38si François Bayron fait un certain nombre de gestes à votre égard ?
33:42Pourquoi les socialistes ne décideraient-ils pas
33:45de participer à cet exécutif gouvernemental ?
33:47– Dans la vie politique, il est très important
33:50qu'il y ait une majorité et une opposition.
33:53Et dans cette clarté-là, il peut y avoir du soutien,
33:59sur certaines mesures, de la responsabilité en ne censurant pas,
34:03mais la participation suppose un accord de coalition
34:07et il n'y a pas de possibilité de coalition.
34:09Ça supposerait un programme commun,
34:10ça n'a pas été voulu par les Français.
34:13Il n'y a pas eu un programme commun qui a été présenté devant les électeurs.
34:16Il y a eu un programme, celui du Nouveau Front Populaire pour les uns,
34:18et un programme, je ne sais lequel d'ailleurs, pour la majorité…
34:22– J'ai entendu François Hollande, Bernard Cazeneuve par exemple,
34:23que vous connaissez bien, que vous le souteniez d'ailleurs,
34:26pour qu'il puisse être nommé à Matignon, dire François Bayron,
34:29c'est quelqu'un de très respectable, ce serait un bon Premier ministre.
34:32Si Bernard Cazeneuve décidait de participer
34:34à un gouvernement de François Bayron ?
34:36– Il s'exprimera, il peut toujours y avoir des personnalités,
34:39je ne pense pas que ce soit forcément son intention,
34:41mais c'est à lui de la préciser.
34:44Des personnalités peuvent toujours participer à des gouvernements,
34:47mais le parti socialiste en tant que tel,
34:49qui doit préparer les échéances de 2027,
34:51parce que ce qui compte, et je vais peut-être insister là-dessus,
34:54ce qui compte c'est la stabilité et aussi la durée.
34:58Moi je ne suis pas favorable à des élections avant l'heure,
35:03pas de dissolution, pas de démission du président de la République
35:06ou de destitution.
35:08Donc ce qui est en cause, c'est de pouvoir travailler
35:10au sein de l'Assemblée Nationale dans l'intérêt des Français,
35:13avec un gouvernement, avec une opposition,
35:14avec des principes qui peuvent être posés
35:17pour faire vivre en commun ce Parlement,
35:21mais il faut préparer les échéances.
35:24Préparer les échéances de 2027.
35:26Et donc c'est à la gauche et à la droite de le faire.
35:29J'ai compris que Jean-Luc Mélenchon, lui,
35:31voulait tout de suite des élections,
35:32Madame Le Pen n'est pas loin de penser la même chose, pas moi.
35:35Moi je m'inscris dans la perspective de 2027
35:38et je ne souhaite pas qu'il y ait une dissolution de l'Assemblée Nationale.
35:41On parlera dans un instant de 2027,
35:43mais juste avant, puisque j'entends depuis le début de cet entretien
35:46les propos que vous tenez à l'égard de Jean-Luc Mélenchon,
35:49de la France Insoumise,
35:50faut-il acter ce soir qu'il n'y a plus de Nouveau Front Populaire ?
35:53Pourquoi ne pas dire les choses clairement
35:56tant les fractures apparaissent aujourd'hui béantes
35:58sur la stratégie vis-à-vis du gouvernement de François Bayrou,
36:02vis-à-vis effectivement de la question de l'élection présidentielle ?
36:05Est-ce qu'il faut acter ce soir que le Nouveau Front Populaire est caduqué ?
36:07Il faut acter que la France Insoumise s'est isolée
36:12et que les socialistes ont toute liberté pour déterminer leur choix.
36:16Voilà ce qu'il faut acter.
36:17Les socialistes, je ne parle pas en leur nom,
36:19ils ont des dirigeants pour ça,
36:21mais en tant que socialiste et en tant qu'homme de gauche
36:26qui a construit depuis des années une cohérence politique,
36:31je pense que nous devons être libres.
36:33Mais il y a encore un Nouveau Front Populaire ?
36:34Nous sommes engagés devant les électeurs,
36:36nous avons fait un programme,
36:38mais nous sommes libres de nos choix.
36:41Et je suis libre de mes choix.
36:43Et je me déterminerai, avec les socialistes,
36:45parce qu'ils sont également sur cette disposition d'esprit,
36:48déterminer souverainement, librement,
36:51et je n'ai comme boussole, si je puis dire,
36:54que les électeurs et les Français.
36:56Donc au fond, François Hollande, si j'étais ironique,
36:59je dirais que vous êtes parfaitement aligné
37:01avec le premier secrétaire du Parti Socialiste,
37:02celui dont vous disiez pique-pendre il y a quelques années,
37:07ce qu'il disait sur votre bilan,
37:09sa stratégie vis-à-vis de la France Insoumise.
37:11Aujourd'hui, au fond, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette
37:13entre Olivier Fauret et vous, non ?
37:14Et tant mieux, on ne va pas se plaindre
37:17que les socialistes ont mis du temps,
37:19Olivier Fauret en particulier.
37:21Mais là, les circonstances ont produit une situation,
37:25et bien les socialistes ont toute liberté pour faire leur choix.
37:30Et ils ne sont responsables que devant les électeurs
37:33qui leur ont permis d'être là où ils sont.
37:35C'est lui qui s'est hollandisé ou c'est vous qui vous êtes faurisé ?
37:38Je ne suis pas sûr que ce soit des bonnes expressions.
37:41Ce qui compte, c'est que nous puissions être une force politique pour demain.
37:46Est-ce que vous demandez encore un changement à la tête du Parti Socialiste ?
37:49Mais il y aura un congrès, il faut qu'il y ait un congrès.
37:51Compte tenu de ces échéances, compte tenu de cette responsabilité,
37:55il faut que les adhérents, et plus que les adhérents,
37:58il faut que tous ceux qui veulent une gauche de responsabilité,
38:01une gauche réformiste, puissent se mobiliser derrière un grand parti
38:05et puissent aller préparer la suite.
38:07Et je rappelle vos propos, François Hollande,
38:09puisque sur la chaîne parlementaire, vous disiez
38:10qu'il faut un changement à la tête du Parti Socialiste.
38:11Oui, mais il faudra un changement si les adhérents le souhaitent.
38:14Je pense qu'il est important qu'à un moment,
38:17enfin on n'en est pas là, pour l'instant, il faut quand même
38:19terminer une période et ouvrir une autre,
38:22puisqu'une autre va s'ouvrir avec ce gouvernement-là.
38:26Il faudra un moment qu'il y ait un grand débat au sein du Parti Socialiste.
38:28Mais pas un débat pour se diviser, vous l'avez très bien dit,
38:31pas un débat pour se diviser, un débat pour se rassembler et pour s'élargir.
38:35Vous avez parlé de Bernard Cazeneuve, je parle de Raphaël Luxman
38:38et de beaucoup d'autres qui doivent se retrouver dans la même formation politique.
38:42François Hollande, vous évoquiez il y a un instant
38:44la question d'une élection présidentielle anticipée.
38:46C'est vrai qu'on a pu lire que Jean-Luc Mélenchon se préparait.
38:49Révision du programme, l'avenir en commun, collecte de signatures.
38:52Si cela devait arriver, est-ce que la gauche social-démocrate-réformiste est prête ?
38:56Mais je pense qu'elle aura son candidat de toute façon,
39:00à quelques périodes que ce soit.
39:02Ça ne peut pas être imaginable que cette gauche qui a gouverné le pays,
39:07cette gauche qui a eu deux présidents de la République sous la cinquième,
39:10cette gauche qui a eu avec Lionel Jospin un Premier ministre
39:14qui a pu lui aussi transformer le pays,
39:17ça ne serait pas possible que ce parti,
39:19cette grande force qui peut s'élargir, n'ait pas son candidat.
39:22Elle l'aura.
39:23Donc il n'y aura jamais de candidature commune à gauche ?
39:26Mais non, je n'ai jamais été favorable à une candidature commune.
39:29Pour une candidature commune, ça veut dire qu'il faudrait avoir un programme identique.
39:34Visiblement, ça ne sera pas le cas avec la France insoumise.
39:37Et deuxièmement, ça voudrait dire qu'on ait les mêmes façons de faire,
39:40les mêmes méthodes, le même discours,
39:42les mêmes rapports avec les grands sujets internationaux ?
39:45Non.
39:46Donc, que Jean-Luc Mélenchon soit pressé,
39:49je ne sais pas pourquoi il est à ce point pressé.
39:51Peut-être parce qu'il pense que c'est son heure.
39:53Mais son heure de quoi ?
39:55Aujourd'hui, soyons réalistes,
39:57Jean-Luc Mélenchon n'a aucune chance d'être président de la République.
39:59Je ne dis pas que d'autres en ont.
40:01Donc ce n'est pas le moment de faire une élection.
40:03Pourquoi il a aucune chance d'être président de la République ?
40:04Vous avez vu les sondages ?
40:06Vous avez vu aujourd'hui ce qui se passe dans le pays ?
40:10Ce qui s'est passé aux dernières élections ?
40:12On pense que la gauche, c'est quoi aujourd'hui ?
40:14C'est 30 à 35 % des électeurs ?
40:16On pense que sur cette base-là, on peut aujourd'hui gagner l'élection présidentielle ?
40:21Je ne le crois pas.
40:21Mais enfin, si elle est arrivée, il faudrait se mettre en mouvement.
40:24Il faut construire, il faut travailler, il faut préparer,
40:27il faut ouvrir une espérance.
40:29C'est tout ça qui est nécessaire pendant les deux ans qui viennent.
40:32Est-ce que vous vous préparez ?
40:33Vous disiez, moi, mon échéance, c'est 2027.
40:35Mais ce n'est pas mon échéance, c'est l'échéance du pays.
40:38Oui, ça peut être la vôtre aussi.
40:40Oui, mais chacun des grandes familles politiques doit se préparer.
40:44Vous avez vu les sujets qui sont devant nous ?
40:46Donald Trump qui arrive dans quelques jours à la Maison-Blanche.
40:52Vous avez vu ce qui se passe en Ukraine, en Syrie ?
40:54Vous voyez l'état de l'Europe ?
40:55Vous voyez la division ?
40:56Vous voyez le risque de croissance faible ?
41:00Vous voyez le protectionnisme arriver ?
41:02Vous voyez la fragmentation dans le pays ?
41:04Vous voyez le rapport que nous avons par rapport à des questions
41:07sur la drogue ou sur la sécurité qui finissent par être obsédantes ?
41:12Donc, à partir de là, il faut travailler pour offrir une perspective.
41:16Oui, voilà, c'est la condition pour être crédible.
41:19Vous évacuez la question personnelle.
41:21La question personnelle, je la conteste pour telle ou telle,
41:25je ne vais pas moi-même me rajouter.
41:26Non, mais regardez, François Hollande,
41:27vous avez été testé dans un sondage IFOP pour le Figaro magazine.
41:31Vous êtes à 7% au premier tour, là où Jean-Luc Mélenchon serait à 12%.
41:34Olivier Faure, testé à votre place, serait à 4%.
41:37En 2011, au moment de la primaire socialiste, vous étiez à 3%.
41:42Vous voyez, donc, j'ai même doublé ce résultat, plus que doublé.
41:47Mais tout ça, les sondages n'indiquent pas le résultat de l'élection à deux ans et demi.
41:52Mais ils nous obligent à nous rassembler.
41:55Ils nous obligent à nous mettre devant la situation
42:00d'un monde beaucoup plus instable et beaucoup plus dur.
42:03Et c'est ça dont je veux convaincre les socialistes.
42:06C'est une échéance, pas pour eux, mais pour la France, qui est majeure.
42:12Mais vous n'êtes pas indifférent à la question 2027.
42:14Heureusement que je ne suis pas indifférent à la situation de mon pays.
42:17Heureusement que je ne suis pas indifférent à ce que la gauche peut présenter en 2027.
42:20Mais d'ici là, on n'est pas en 2027.
42:22On a deux ans.
42:24Est-ce que ce gouvernement va durer ?
42:26Est-ce que cette Assemblée nationale va pouvoir travailler dans le meilleur des esprits ?
42:30Est-ce qu'il n'y aura pas, à un moment ou à un autre,
42:34des crises qui pourront frapper notre pays ?
42:36Nous en avons déjà eu une d'une autre nature.
42:38Mais la crise est partout.
42:40Donc voilà, essayons de nous donner de la durée.
42:43François Hollande, je voudrais qu'on dise un mot de la situation internationale en Syrie,
42:46alors que le monde s'interroge encore sur les volontés
42:48et le profil des rebelles islamistes qui ont pris le pouvoir,
42:51dont le leader al-Jolani.
42:53Je rappelle que pendant votre quinquennat, en 2013,
42:56au moment où Bachar el-Assad avait décidé d'utiliser le gaz sarin
42:59contre ces populations, notamment dans la banlieue de Damas à la Gouta,
43:02vous vouliez intervenir,
43:04empêché par le veto du président américain à l'époque, Barack Obama.
43:08Comment est-ce que vous jugez les premiers pas de ce pouvoir à Damas ?
43:13D'abord, un mot sur le passé.
43:15En 2013, août,
43:17il eût été possible, si Barack Obama m'avait suivi,
43:22d'abattre le régime de Bachar el-Assad beaucoup plus tôt.
43:25Quand on voit ce qui se passe dans les prisons aujourd'hui syriennes,
43:30ce qui est révélé par les journalistes qui sont sur place
43:33ou par, hélas, les prisonniers qui sont sortis,
43:35c'est une horreur, une barbarie absolue,
43:38comme d'avoir déversé du gaz chimique sur la population.
43:43Donc voilà, il faut à un moment savoir prendre ses responsabilités.
43:46Elles n'ont pas été prises il y a dix ans, ça nous coûte.
43:48Alors, qui sont les nouveaux dirigeants de ce pays ?
43:54Il y a des anciens islamistes, ils sont peut-être toujours,
43:58qui cherchent à rassurer,
44:00mais il faudra prendre un certain nombre de précautions.
44:05Mais je pense qu'il faut travailler avec eux,
44:07ils sont dans cette disposition d'esprit.
44:09Et c'est l'attitude des pays arabes,
44:12et c'est déjà l'attitude des États-Unis.
44:14Mais je ne suis pas hostile à ce rapport-là,
44:16tout en étant d'une extrême vigilance.
44:18Il y a aussi des vrais terroristes qui sont dans ces groupes-là,
44:22et dont certains sont européens ou même français.
44:26Et puis il y a une deuxième vigilance,
44:29c'est par rapport à la Turquie.
44:31La Turquie a soutenu ces groupes,
44:34a permis de les armer,
44:36et a fait en sorte de pouvoir les installer.
44:41Mais la Turquie agit maintenant contre les Kurdes de Syrie,
44:43or les Kurdes de Syrie nous ont aidés dans la guerre contre Daesh,
44:48et surtout aujourd'hui les Kurdes de Syrie
44:51détiennent et sont les gardiens de prison,
44:54pour notre compte, des terroristes de Daesh.
44:57Si la Turquie va au-delà de ce qui est admissible,
45:01les Kurdes de Syrie lâcheront les terroristes de Daesh.
45:06Donc il faut dire à la Turquie, ça suffit,
45:08arrêtez-vous là.
45:09Et là, il faut une pression très forte de la France.
45:13Et on suivra alors que le ministre des Affaires étrangères démissionnaire
45:16a annoncé l'envoi d'une mission diplomatique,
45:17c'était à la mi-journée en Syrie.
45:19Un dernier mot avec vous François Hollande,
45:21puisque l'hebdomadaire Le Point a révélé
45:23qu'à l'issue de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame,
45:25vous étiez à les dîners avec votre épouse,
45:27avec Nicolas Sarkozy et sa femme, tous les quatre.
45:30Quand on sait la rudesse, parfois la violence
45:32des propos échangés entre vous,
45:33c'est quoi, c'est les forces de l'esprit
45:35qui vous ont réunis après la cérémonie à Notre-Dame ?
45:38Non mais c'était pas simplement parce que nous étions à Notre-Dame,
45:42mais dans les circonstances que connaissait le pays,
45:45de montrer que deux anciens présidents
45:47qui s'étaient quand même rudoyés.
45:49Plus que ça même.
45:50Oui, et qui s'étaient affrontés,
45:52et avec parfois rigueur ou dire certains cruautés,
45:59étaient capables de se parler.
46:01Nous sommes dans un moment où il faut se parler,
46:04entre républicains.
46:06Il faut être capable de se parler,
46:07non pas pour se confondre,
46:09mais de se parler de ce qui, dans le monde,
46:12et ici en particulier, nous menace.
46:15Donc c'est pour ça que ce dîner,
46:17qui était juste après la cérémonie,
46:20qui n'a pas duré plus longtemps que nécessaire,
46:23il était aussi un symbole de dire,
46:25voilà, on est capable de se parler.
46:26On n'est pas prêt à se confondre.
46:29Nous restons dans une confrontation
46:31et dans un clivage parfaitement clair,
46:34mais nous sommes aujourd'hui des républicains.
46:37Merci beaucoup, François Hollande,
46:38d'avoir été l'invité de C'est pas tous les jours dimanche.
46:40Et je signale cette image,
46:41puisqu'au moment où nous conduisions cet entretien,
46:44le pape François a quitté la Corse,
46:47accompagné par le président de la République.
46:50C'était la fin de cette visite papale sur l'île.
46:56Vous aviez vous-même rencontré le pape François ?
46:59Le pape avait été très proche de nous
47:02au moment des attentats.
47:03Et notamment, vous vous rappelez de ce prêtre
47:07qui avait été assassiné dans son église,
47:08à Saint-Etienne-du-Rouvray.
47:10Le père Hamel, oui.
47:11Le père Hamel.
47:12Le pape m'avait appelé.
47:13J'avais même été à Rome.
47:15Le pape a un rapport avec la France,
47:18vous avez vu, un peu compliqué.
47:20Contrasté, disons.
47:21Mais chaque fois qu'il se produit
47:23des événements importants en France,
47:26en ce moment sur le cyclone
47:28et ses conséquences sur Mayotte,
47:30mais comme hier sur le terrorisme,
47:32il était là.
47:33Et ses propos, notamment sur la fraternité
47:38et sur la capacité de se parler,
47:41paraissent opportuns.
47:43Merci infiniment François Hollande
47:44d'être venu dans BFM TV
47:47et d'avoir donc, en quelque sorte,
47:49fixé les conditions autour de cet accord de non-censure
47:52quant au gouvernement Bayrou.
47:53Merci beaucoup.

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