Le cyclone passé, Mayotte craint de nouveaux défis sanitaires. Alors qu'au moins 14 personnes ont été tuées dans les intempéries, les dégâts causés par le passage du cyclone Chido samedi 14 décembre inquiètent les autorités qui redoutent des épidémies, alors que le système de soins est en plus dégradé par le passage des intempéries.
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00:00En 24 heures, il y a plus de 350 professionnels de santé qui se sont proposés d'intervenir.
00:05Et au final, en fonction des capacités aussi d'hébergement sur place,
00:08ce sera une centaine qui vont décoller dans les prochaines heures direction Mayotte.
00:13Ensuite, renfort en matériel avec ce que l'on appelle des postes sanitaires mobiles.
00:17En réalité, il s'agit de mâles, de grosses mâles avec tout ce qu'il faut pour soigner,
00:21des dispositifs médicaux et des médicaments.
00:24Et la ministre expliquait ce matin que ça permettait de soigner, de prendre en charge 1000 personnes.
00:29Il faudra aussi recenser sur place les besoins, notamment en poche de sang, en oxygène,
00:33pour savoir s'il y a des besoins supplémentaires.
00:35Et puis, dans un troisième temps, expliquer à la ministre la mise en place d'un hôpital de campagne.
00:40Alors, quelles sont les priorités en matière sanitaire sur place ?
00:43Bien sûr, il y a la prise en charge des blessés directs dans des conditions extrêmement dégradées.
00:48L'hôpital a beaucoup souffert.
00:49Elle le disait, la ministre, notamment les services de réanimation,
00:53d'obstétrie qui sont dans l'eau littéralement.
00:57Ensuite, il y aura la prise en charge aussi des malades chroniques qui peuvent décompenser leur pathologie.
01:03On pense à tous ceux qui ont besoin d'une dialyse.
01:05Par exemple, il y a quatre centres de dialyse sur l'île.
01:07Actuellement, il y en a un seul qui marche encore et de façon dégradée.
01:12On sait qu'il y a une quinzaine de patients seulement qui ont pu être pris en charge sur plus de 80 programmés.
01:17Donc, il va falloir trouver des solutions.
01:19Et faute d'ouverture ou de réouverture des centres sur place, il faudra procéder à des évacuations sanitaires.
01:25Peut-être dans un premier temps vers la Réunion.
01:28Et puis enfin, le risque d'épidémie.
01:30À Mayotte, le risque d'épidémie, on pense bien sûr aux choléras
01:33puisque l'île a été touchée au printemps, entre mars et juillet, par une assiduante épidémie.
01:38Écoutez Geneviève Dariussec.
01:41Il faudra une veille sanitaire forte avec la détection, bien entendu,
01:46de possibles maladies contagieuses émergentes venant effectivement de la consommation d'eau polluée
01:57ou d'aliments aussi avariés.
02:00Nous déploierons des moyens, bien sûr, pour venir en soutien d'une éventuelle épidémie
02:08qui aujourd'hui n'est pas à l'ordre du jour.
02:10L'incubation du choléra notamment, ça peut aller de quelques heures à quelques jours.
02:14Et la vigilance est vraiment de mise car entre le mois de mars et le mois de juillet,
02:19l'île de Mayotte a connu une épidémie avec plus de 220 cas,
02:24cinq décès notamment recensés dus directement au choléra.
02:28On sait qu'il faut aller très vite dans les formes les plus sévères
02:31parce que ça peut conduire à une déshydratation.
02:33Et les antibiotiques peuvent permettre justement d'améliorer les symptômes
02:38et de réduire la durée de l'infection.
02:40Sauf que la dernière souche qui a circulé était assez résistante aux antibiotiques
02:43d'où cette vigilance accrue des autorités sanitaires.