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Transcription
00:00Il va donc falloir un budget tout de même, même si cette loi spéciale a été adoptée, c'est ainsi qu'on peut résumer l'intervention du ministre de l'économie Antoine Armand.
00:10Jean-François Huisson, bonjour. Bonjour.
00:12Vous êtes rapporteur général du budget. L'adoption de cette loi spéciale a été une formalité. On s'y attendait. Elle témoigne néanmoins d'une situation, d'une gravité inédite.
00:23Oui, une gravité exceptionnelle. Je pense qu'elle est en tous les cas le témoignage d'une prise de conscience et d'être au rendez-vous de la responsabilité collective qui doit habiter, et c'est le cas, la représentation nationale.
00:39Ce n'est pas tous les jours, donc il faut saluer cette très belle unanimité.
00:44Et cela, une loi spéciale qui intervient notamment dans un contexte, vous l'avez souligné lors de votre intervention, une situation très dégradée des finances publiques.
00:54On a vu également la semaine passée l'agence Moody's qui a dégradé la note de la France. Vous le dites, il y a aujourd'hui aussi urgence.
01:02Oui.
01:03Avoir un budget, rassurer les marchés.
01:05Rassurer les marchés, donner des signaux positifs et surtout redonner fierté et confiance aux Français pour qu'ils se fassent confiance mutuellement et qu'ils retrouvent confiance en la France avec un chemin d'avenir.
01:19Nous avons aujourd'hui besoin de retrouver un chemin d'unité visant à redresser les comptes parce que redresser les comptes, ce n'est pas uniquement un souci de comptable.
01:30C'est simplement parce que, comme dans toute organisation, il est besoin d'avoir des finances, des comptes bien tenus.
01:38Des comptes bien tenus, c'est d'abord de lutter contre cette espèce de cancer qui est aujourd'hui pour la France la dette, la dette publique, mais c'est aussi redonner confiance en décapacité.
01:50Ça veut dire qu'il va falloir pouvoir trouver des voies de passage pour favoriser une croissance porteuse et créatrice de richesses et donc de recettes.
02:00Je pense que c'est dans l'absolu, c'est la meilleure des solutions.
02:04Mais dans la situation de grande instabilité que nous connaissons, nous devons donc veiller à ne pas en rajouter et à trouver, je le redis, le cap, la boussole, la voie qui nous redonne confiance ensemble.
02:16François Bayrou est-il l'homme de la situation ?
02:18On sait qu'avec Michel Barnier, vous vouliez donner toutes ses chances à l'ancien Premier ministre.
02:23Aujourd'hui, il a changé. Est-il, selon vous, à même de construire les conditions de ce consensus ?
02:29J'ai envie que la France réussisse. Je l'ai toujours dit. Je l'ai dit en 2017.
02:33Lorsque le président de la République, Emmanuel Macron, a été la première fois, j'ai toujours envie que la France réussisse.
02:40Et il appartient donc au nouveau Premier ministre de trouver les voies et les moyens de bâtir une équipe resserrée, qui est une équipe de combattants pour la France,
02:50dans laquelle il faudra à la fois se dépouiller d'un syndrome d'artifice et donner le meilleur de soi-même.
02:56Et ça passe par des changements d'attitude de tous et de chacun.
03:02L'objectif, c'est de jouer collectif et de faire gagner la France pour servir la réussite pour tous les Français.
03:09Alors lorsque vous voyez la gauche, qui refuse déjà en tout cas les partis socialistes,
03:15et il n'y a même pas de débat pour les autres forces de gauche qui disent qu'ils ne participeront pas à ce gouvernement,
03:19lorsque vous voyez même Bruno Retailleau, ce matin, qui a dit que les conditions ne sont pas réunies pour la participation de LR à ce gouvernement...
03:26Je sais que vous avez quitté LR. Mais néanmoins, est-ce qu'on n'a pas l'impression que le socle s'est encore un peu plus rétréci,
03:32que le prochain budget va être encore plus compliqué ?
03:34C'est la responsabilité conjointe du président de la République qui a quand même changé pour la quatrième fois de Premier ministre dans l'année.
03:40Ça aussi, c'est inédit, sans dit sur le temps de l'instabilité. Et c'est la responsabilité du Premier ministre qu'il vient de nommer, qu'il a choisi.
03:49Il est un homme d'expérience. Il est un homme de compromis à lui de trouver, je dirais, les voies de passage,
03:59les points de concorde et les points sur lesquels il peut y avoir une convergence.
04:06Mais il reste un facteur incontournable, c'est la fragmentation et l'émiettement des forces politiques à l'Assemblée nationale,
04:13contrairement d'ailleurs au Sénat.
04:15Mais la situation, donc, n'est pas résolue pour un prochain budget, loin de là.
04:19La situation...
04:20La situation risque d'être de plus en plus amère quand on voit le glissement encore...
04:23La situation reste éminemment difficile, raison pour laquelle on doit aussi être habité d'un certain sentiment de dépassement
04:32pour nous mettre ensemble, si possible, au service, je le redis, des Français et de la réussite du pays.
04:40Nous avons un impérieux besoin de redresser les comptes parce qu'il n'a pas disparu non plus du paysage,
04:47à la fois la dette financière et budgétaire abyssale, mais la dette climatique et environnementale qui est devant nous.
04:53Il suffit juste de regarder le drame que vit aujourd'hui Mayotte, où on a bien des explications,
05:00qui sont des explications scientifiques liées à un phénomène de réchauffement,
05:04notamment du climat et avec l'espace maritime autour de cette île.
05:09Donc on a vraiment une responsabilité collective éminente, elle aussi inédite, à nous de relever le défi.
05:16Moi j'ai envie que la France réussisse, donc nous devons donner le meilleur pour notre pays.
05:20C'est une ardente obligation.
05:22Un dernier mot, on a vu Cécile Kuckerman nous dire à l'instant qu'elle appelait à un projet de loi d'urgence,
05:29avec un certain nombre de mesures consensuelles qui pourraient figurer dans ce texte
05:33et qui ne peuvent pas attendre que des débats s'éternisent sur le budget.
05:38On a entendu tout à l'heure Claude Reynald dire qu'avec vous, une proposition de loi avec un certain nombre de mesures était déjà prête.
05:45Dans quelles conditions souhaitez-vous dégainer ce texte ?
05:51D'abord, je pense qu'il y a une priorité, c'est de reprendre le plus tôt possible le projet de loi de finances
05:57sur lequel nous avons beaucoup avancé au Sénat et sur lequel beaucoup de points avaient fait accord.
06:03J'ai entendu la seconde lecture qui pose problème à une partie de l'Assemblée.
06:08Mais si on pouvait faire rapidement terminer l'examen au Sénat,
06:13pour se donner... C'est une course contre la montre et qui vise aussi à rassurer, à donner confiance
06:19et à essayer, dans ce temps qui nous reste, de nous mettre d'accord sur des points prioritaires.
06:24La situation est inédite. Elle appelle l'urgence, elle appelle la responsabilité à nous de nous mettre au travail,
06:30de retrousser nos manches et de donner le meilleur pour la France et pour les Français.
06:34Avec pour horizon fin février 2025, ça pourrait être cela ?
06:37Oui, mais le plus tôt sera le mieux. Il ne faut pas travailler trop vite parce qu'il faut aussi faire les choses dans le bon ordre.

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