Category
🗞
NewsTranscription
00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:02Et bien voilà, après avoir créé deux heureux places à vos signatures,
00:06Europe 1, on aura le zapping politique avec Dimitri Vernet.
00:09On rejoindra tout à l'heure Eugénie Bastier et Olivier Delaguerde pour sa revue de presse
00:13qui nous livrera le sommaire dans un instant.
00:15Mais d'abord, Catherine Neth avec nous comme tous les vendredis sur Europe 1.
00:18Bonjour Catherine.
00:19Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:20François Bayrou était sur France 2 hier pour tirer les conclusions du conclave
00:24qu'il avait réuni à Matignon dans la journée avec trois promesses.
00:27Reprendre la réforme des retraites, mais sans la broger,
00:30un gouvernement avant Noël et un budget mi-février.
00:34Il n'y a plus qu'à maintenant.
00:35Oui, alors on l'attendait parce que François Bayrou a raté son entrée en scène.
00:39Vous savez, il n'aurait pas dû se rendre à peau polémique.
00:42Et il s'est défendu à si ça avait été le septième arrondissement de Paris ou Neuillet.
00:46Ça n'aurait pas fait d'histoire.
00:48Et moi, j'ai trouvé ça très intéressant parce que ce qui lui est sorti des tripes,
00:52c'est toujours ce complexe pas digéré d'enfant bêgue, le fils d'agriculteurs pauvres
00:57qui s'est toujours senti humilié par les gens d'en haut, auxquels on pardonne tout.
01:01D'où son désir de revanche sociale.
01:03Il s'est d'ailleurs toujours cru prédestiné pour arriver au pouvoir.
01:06Trois fois, il a été candidat à la présidentielle.
01:09Je suis un responsable du grand courant centre, a-t-il dit hier soir,
01:14mais d'un centre le plus à gauche.
01:16Car il fut toujours pour la droite, Giscardienne et RPR, un allié très rugueux.
01:21En 88, il aurait aimé entrer dans le gouvernement Roca.
01:25En 2007, il a joué avec l'idée d'être le premier ministre de Ségolène-Royal pendant quelques jours.
01:30Et en 2012, il a soutenu François Hollande qui a d'ailleurs oublié de lui renvoyer l'ascenseur.
01:34Mais aujourd'hui, son rêve, il l'a dit, c'est un gouvernement avec un tiers de socialistes,
01:38un tiers de centre et un tiers de droite. Est-ce que c'est réalisable ?
01:41Non, parce qu'il résonne avec des schémas d'hier quand il y avait alternance entre gauche et droite majoritaire.
01:46Par exemple, en 88, le gouvernement Rocard comptait 17 ministres qui étaient du centre.
01:52Mais ils étaient venus sans imposer leurs conditions.
01:55C'étaient des voyageurs sans bagages.
01:57Idem en 2007, où Nicolas Sarkozy, au nom de l'ouverture, avait fait entrer Bernard Kouchner,
02:02Jean-Pierre Jouillet, Martin Hirsch, des profils costauds mais qui ne lui ont pas apporté grand-chose.
02:07Mais aujourd'hui, les résultats de la dissolution inopportune,
02:11succédant à la majorité relative, a fait l'exposer l'hémicycle façon puzzle.
02:15Un gouvernement tripartite exigerait pour fonctionner un long travail de compromis,
02:21comme cela se passe en Allemagne, où ça peut durer des mois.
02:23Ce n'est pas dans la culture française et aujourd'hui, on n'a pas le temps.
02:27À leur sortie de Matignon, les socialistes et les Verts ont dit non, pas de participation au gouvernement Bayrou.
02:33Oui, mais enfin aujourd'hui, il y a huit jours, les mêmes étaient venus à l'Élysée
02:38avec Emmanuel Macron qui voulait obtenir d'eux un engagement de non-censure en échange d'un non-usage du 49-3.
02:45On en était là, mais entre-temps, les socialistes ont été rattrapés par la patrouille LFI qui les menace.
02:50Alors, rétro-pédalage, le trio Fort-Vallot-Canaire, là, multiplie les lignes rouges,
02:57et Marine Tondelier, qui dit toujours niette, comme la poupée de la chanson qui dit non,
03:01est reçue sur les plateaux comme si le sort de la France était entre ses mains.
03:04Ce qui veut dire qu'à peine arrivé, François Bayrou est dans une situation de grande fragilité.
03:08Oui, il y a huit jours, il se disait au pied de l'Himalaya.
03:11Hier soir, il a dit qu'on était au bord de la falaise, tout ça est très vertigineux.
03:15Le pays a besoin de stabilité, le dévissage a commencé, la censure.
03:20C'est pas grave, disait Marine Le Pen. Ah bon ? Eh bien, il faudrait qu'elle regarde ça de près.
03:24Mais on dirait qu'il y a comme une entente entre les deux extrêmes.
03:27Mélenchon, qui a soixante-treize ans, comme François Bayrou, est pressé.
03:31Et Marine Le Pen, pour d'autres raisons.
03:33Parce que si la justice la déclare inéligible, mais sans exécution provisoire,
03:38elle aura droit de faire des recours, et son intérêt, vous l'avez compris, est d'accélérer les choses.
03:44D'autant plus qu'elle croit que les candidats du Bloc central vont se bagarrer et ne seront pas prêts.
03:49Bon, François Bayrou, Premier ministre, est-ce qu'il s'est imposé par la force à Emmanuel Macron, Catherine ?
03:54Oui, on lui a posé la question. Alors, pour répondre, curieusement, il a convoqué les Gilets jaunes.
03:59Il s'est lancé dans un petit développement assez incompréhensible,
04:03pour finir par dire que le Président a hésité, c'est normal.
04:08Eh bien, comprenez que sa rugueuse détermination a vaincu l'hésitation présidentielle.
04:13Signature Europe, Catherine Ney. Merci beaucoup, Catherine.