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##FAUT_QUE_CA_CHANGE-2024-12-21##
Transcription
00:00C'est la dernière émission avant les fêtes de fin d'année, les fêtes de Noël si vous les faites en famille.
00:11Caroline Fauchaud, je vous vois rire. Bonjour à vous d'ailleurs, chroniqueuse dans l'émission.
00:16Bonjour à tous.
00:17Bonjour aussi à notre invité, Philippe Croizon, aventurier, entrepreneur, sportif, athlète, écrivain, conférencier.
00:23Qu'est-ce que vous faites d'autre ?
00:24Merci. Si vous nous écoutez sur Sud Radio, je dis bonjour ici à notre invité, expert police, porte-parole du syndicat Unité Île-de-France.
00:37Bonjour Réda Bellage.
00:38Bonjour.
00:39Vous êtes avec nous par Zoom à distance. Merci en tout cas de nous apporter votre regard de policier, ce qui va être très important pour cette émission.
00:47On va parler incibilité et place de parking pour les personnes en situation de handicap.
00:52Tiens donc, nous allons aussi dire bonjour à l'équipe, à Dési Briteau, à la réalisation. Bonjour Dési.
00:59Bonjour à tous.
01:00Merci aux fidèles au poste pour nous permettre de vous parler sur Sud Radio. Je dis aussi bonjour à Mathéo Lambleau. Bonjour.
01:08Bonjour Papa Noël.
01:10C'est vrai.
01:12Fallait pas commencer avec le ronron.
01:15C'est sorti tout seul. On m'a dit on reprend l'antenne.
01:20Justement, peut-être êtes-vous en train de préparer les fêtes de Noël.
01:25Peut-être êtes-vous en train de terminer vos achats pour ces fêtes de fin d'année.
01:33Et puis là, vous voulez vous garer quand vous êtes en situation de handicap.
01:37Il n'y a plus de place disponible et pas même celle des personnes en situation de handicap.
01:43Vous avez ces fameuses places handicapées.
01:46Et puis là, vous avez la personne qui vous dit mais j'en ai pour cinq minutes.
01:50Eh bien, on va parler de ces incivilités dans cette émission spéciale sur Sud Radio.
01:55Sud Radio, il faut que ça change.
01:57Sud Radio, il faut que ça change.
02:01Alors Philippe Croison, on va commencer avec vous parce qu'en début 2024, vous avez créé une application qui s'appelle VIP pour Very Important Parking.
02:12Au-delà de l'anglicisme, ça veut dire quoi concrètement ?
02:15Parce que vous dites Very Important Parking pour Very Important Person.
02:19Exactement.
02:20Parking très important pour des personnes très importantes.
02:24Exactement.
02:25L'idée venait de mon bureau.
02:27Moi, je fais beaucoup de conférences, entre 100 et 120 notes à l'année.
02:30Et je me balade partout à travers toute la France et un petit peu au-delà.
02:33Et c'est vrai que je galérais tout le temps pour trouver la place de parking.
02:35C'est-à-dire que soit elle était prise, soit il y en a très peu.
02:37Vous savez qu'il y a seulement 3% de parking PMR dans les villes.
02:41Ce qui est insuffisant puisque maintenant que les enfants vont à l'école depuis 2005, ils accèdent maintenant à l'emploi et ainsi de suite.
02:48Donc ils ont des voitures et tout.
02:49C'est-à-dire qu'il y a trop d'handicapés maintenant qui vivent dans la société.
02:51C'est pénible.
02:52Et on s'est dit, si on créait une application.
02:55Et on est parti de cette idée-là complètement folle avec Thierry Garraud, mon ami associé.
03:00Et on s'est dit, à une fois qu'on a créé les places de parking, on s'est dit, d'accord, mais les gens sont garés.
03:03C'est-à-dire qu'ils veulent aller quelque part.
03:04Et c'est pour ça qu'avec Very Important Parking, on a déclaré les places de parking privées et publiques.
03:09Les plages PMR, les toilettes PMR, tout ce qui concerne l'accessibilité universelle à travers toute la France et maintenant en Suisse.
03:16On a développé l'application pour qu'on puisse trouver sans chercher.
03:19C'est-à-dire que la personne handicapée, la personne capable autrement comme j'aimais le dire, ne se pose plus la question, est-ce que je peux ?
03:24Grâce à l'application, elle fait.
03:26Et ça, c'est vraiment génial.
03:27Combien d'utilisateurs aujourd'hui vous avez sur l'appli ?
03:3050 000 personnes ont téléchargé l'application.
03:32Ils l'utilisent environ 2 à 3 fois par semaine.
03:34Et ça, c'est vraiment génial.
03:35C'est-à-dire qu'on ne s'attendait pas à un tel raz-de-marée.
03:38Et on n'imaginait pas que les gens étaient en attente d'une telle application.
03:41On était vraiment partis là-dessus comme une sorte d'aventure humaine.
03:44Je rebondis par rapport à ce que vous dites tout à l'heure.
03:46Parce que les places de parking, c'est un truc qui m'a vraiment tenu à cœur pendant des années et encore aujourd'hui.
03:51Et vous l'avez très bien dit, aujourd'hui, c'est les fêtes de Noël.
03:54Et les gens ne respectent plus rien, bizarrement.
03:56Quand c'est les fêtes de Noël, les gens vont en magasin.
03:58Oui, j'en ai pour 5 minutes.
03:59Oui, c'est ça.
04:00Ou alors, le pire, c'est quand il pleut.
04:02Quand il pleut, c'est à croire que tous les handicapés sortent en même temps, comme des escargots.
04:07Mais non, c'est que les gens se gardent le plus proche possible de la porte, parce qu'il pleut.
04:10C'est juste monumental, c'est juste infernal.
04:12Donc voilà, il y a des petites sensibilités comme ça qui sont vraiment très agaçantes au quotidien.
04:16Caroline Fruchot, vous, ça aussi, c'est quelque chose que vous vivez, du fait que vous soyez vous-même appareillés en fauteuil.
04:21Tout à fait.
04:22Et justement, j'allais rebondir sur le fait que les places de parking PMR, en fait, elles sont plus larges.
04:28C'est pas juste un luxe.
04:29En fait, c'est parce qu'on en a besoin pour sortir notre fauteuil de notre voiture.
04:33Parce que oui, on est des personnes qui conduisent aussi.
04:35C'est très intéressant ce que vous dites là.
04:37Parce que c'est vrai qu'on se dit que ces places, elles sont réservées aux personnes en situation de handicap.
04:41Mais pourquoi ?
04:42Bien sûr.
04:43Donc, elles sont plus larges, elles sont plus longues.
04:45Parfois, la personne monte à l'arrière de la voiture.
04:49Donc, il y a besoin d'une rampe pour monter.
04:51Donc, en fait, ne vous amusez pas à coller la voiture d'une personne qui est garée pour une personne en situation de handicap.
04:57Parce que si vous la collez, au final, qu'est-ce qui va se passer ?
04:59En fait, la personne ne pourra plus sortir la rampe, ne pourra plus rentrer dans son véhicule.
05:03Elle sera complètement bloquée et sera obligée d'attendre que vous reveniez de vos courses.
05:06Super.
05:07Donc, faire vraiment très attention quand on se gare à côté d'une place pour une personne en situation de handicap.
05:12Réda Bellage, je le disais, vous êtes porte-parole du syndicat de police Unité Île-de-France.
05:17Vous, qu'est-ce que vous observez dans la police en matière d'incivilité ?
05:21Parce que, est-ce que déjà, c'est une infraction de se garer sur une place de parking pour personnes en situation de handicap ?
05:26Et aussi, je rajoute une question, combien c'est sanctionné ?
05:30Oui, alors, c'est une amende contra-ventionnelle de 135 euros.
05:34Donc, c'est une des plus importantes.
05:37C'est un stationnement très gênant.
05:39Et après, vous avez aussi les gens qui utilisent des cartes authentiques à tort.
05:47Et là, à ce nombre-là, c'est une amende qui est beaucoup plus élevée, qui est à 1500 euros, qui va jusqu'à 1500 euros.
05:53Et qui va jusqu'à 3000 euros en cas de récidive.
05:56Et après, vous avez le délit de droit commun qui est puni, lui, quand vous utilisez une fausse carte,
06:02qui est puni, lui, jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
06:08Parce que, finalement, c'est quoi ? C'est de l'usage de faux ? C'est de la production de faux ?
06:13Oui, voilà. Et puis, on voit, déjà, vous avez un phénomène sociétal, comme le disait le monsieur tout à l'heure,
06:19où les gens respectent de moins en moins de choses.
06:23On voit au niveau de la délinquance, en manière générale, alors je ne vous explique pas, en termes routiers,
06:28les préventions routières, c'est encore plus compliqué pour nous.
06:31Les gens, comme vous l'avez dit tout à l'heure, ils disent « Oui, j'en ai pour deux minutes ».
06:34Et nous, on nous répond « Vous n'avez que ça à foutre ».
06:37Mais bon, vous savez, moi, personnellement, dès qu'on sort de l'école de police,
06:42quand on est policier, on n'est pas très fan de verbaliser le stationnement.
06:46On cherche plus du délit de droit commun, le cambrioleur et tout.
06:49Mais c'est vrai que ça, ça a toujours été un sujet où, dès l'école de police, on vous sensibilise.
06:54Et c'est vrai que même moi, qui étais plus attiré par l'anticrime,
06:57quand je voyais un stationnement, quelqu'un qui était non autorisé à stationner sur un stationnement handicapé,
07:03là, par contre, c'était verbalisation automatique.
07:06Pourquoi ? Parce qu'on constate que, dans la société, les gens en mobilité réduite,
07:12parfois, ils ont du mal à trouver leur place, comme vous l'avez dit tout à l'heure.
07:15Et puis, c'est un sujet qui nous tient, nous, policiers, vraiment à cœur.
07:18– Est-ce que vous pouvez déconstruire une croyance urbaine
07:20où les policiers seraient objectivés au nombre d'amendes qu'ils mettent ?
07:24– Non, c'est vraiment une croyance urbaine.
07:28Il n'y a pas de prime parce que vous mettez des PV,
07:31il n'y a pas de prime parce que vous avez fait...
07:33– Même sur une police municipale ?
07:36– Alors ça, je ne sais pas.
07:38Les polices municipales, ce n'est pas mon domaine, je ne vais pas vous le cacher.
07:41– Oui, c'est plutôt du ressort de la mairie, ça.
07:43– Voilà, exactement, c'est plus les collectivités territorielles qui gèrent ça.
07:46Nous, au niveau police nationale, on n'est pas plus payé
07:49parce qu'on met plus d'amendes ou on interpelle ou on fait plus de garde à vue.
07:53Voilà, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
07:56Et contrairement à la légende urbaine.
07:58– Philippe Troison ?
07:59– Juste une question.
08:00Comment vous êtes formé à reconnaître une carte invalidité
08:03qui est sur le pare-brise entre la fausse et la vraie ?
08:06Parce que franchement, les fausses, aujourd'hui,
08:08elles sont vraiment très très bien faites.
08:10Et est-ce que vous avez un appareil pour reconnaître,
08:12flasher le QR code, par exemple, pour dire,
08:14oui, effectivement, c'est la bonne plaque d'immatriculation,
08:16c'est la bonne personne ?
08:17– Uniquement sur la fausse.
08:18– Oui.
08:19– Uniquement sur la fausse.
08:20– Alors, vous avez, soit, quand on a un doute,
08:23quand on n'est pas formé et qu'on a un doute,
08:25on fait appel à un service qui est plus compétent que nous,
08:27ou alors, carrément, des fois, ça nous arrive
08:29de ramener la personne au commissariat pour procéder à des vérifications.
08:33Là, c'est un peu plus compliqué pour nous.
08:35Mais on ne lui laisse pas le choix.
08:37Maintenant, après, vous avez des unités qui sont spécialisées,
08:40il y a des formations qui sont mises en place.
08:42Vous savez qu'au niveau…
08:44la conjoncture fait qu'on a beaucoup de missions,
08:47que c'est très difficile,
08:48et il y a de moins en moins de formations auxquelles on peut se déplacer.
08:52Donc ça, c'est une vraie complication de notre côté.
08:54Mais c'est vrai qu'on est formé pour vérifier
08:57des points spécifiques sur chaque carte,
09:00avec une loupe ou une lampe ultraviolet mobile.
09:04– Oui, mais parce qu'il y a quand même beaucoup de voitures
09:06qui passent, les voitures, comment on appelle ça,
09:08qui donnent les contraventions.
09:09Maintenant, c'est beaucoup moins la présence humaine.
09:11– Donc comment est-ce que la voiture arrive à déceler,
09:13si c'est une vraie ou une fausse carte ?
09:14– Alors, je ne vais pas vous cacher,
09:16je ne saurais pas vous répondre à cette question-là,
09:18puisqu'eux, à mon avis, ne peuvent pas le faire.
09:20Maintenant, nous, c'est surtout les policiers municipaux,
09:24les ASVP et les policiers nationaux et gendarmes.
09:27– ASVP ?
09:28– Qui, eux, vont directement…
09:30– L'acronyme d'ASVP, s'il vous plaît.
09:32– C'est les agents de voie publique de la mairie, en fait,
09:34qui sont spécialisés dans la mission de verbaliser les stationnements.
09:40Et du coup, oui, on essaie des fois, malheureusement, de s'auto-former.
09:49Voilà, on s'auto-forme, tout simplement,
09:51et puis on essaie de comprendre et d'expliquer aux gens
09:55qu'il ne faut surtout pas faire ça, et c'est ça qui est…
09:57– Excusez-moi, je suis sûr que vous êtes de bonne foi,
10:00ça, je vous écoute, mais j'ai le sentiment,
10:03et les personnes à l'opinion réduite ont le sentiment,
10:05qu'une fois par an, on a le préfet de Paris
10:07qui descend dans la rue avec deux, trois policiers,
10:09qui font avec les caméras, et ainsi de suite,
10:11on fait un gros coup de com' sur les places de parking handicapées,
10:14on fait un gros coup de com' sur les cartes PMR, les fausses cartes,
10:17on évalue entre 20 000 et 30 000 fausses cartes, rien qu'à Paris,
10:20et après le reste en France, bien sûr,
10:22et j'ai l'impression qu'après, est-ce que vous avez le chiffre,
10:25par exemple, de combien de verbalisations à l'année vous faites
10:28sur les places de parking pour tous ces gens,
10:30tous ces gens qui sont, je veux dire, des voyous, des salopards,
10:33qui se gardent sur les places PMR ?
10:35Et j'irais peut-être même encore plus loin,
10:37est-ce que vous pensez que les 135 euros d'amende sont réellement dissuasifs ?
10:40C'est pas assez ?
10:42Alors, je vais répondre à chaque question.
10:45Pardon, la première.
10:47Ça a l'air avec.
10:49Pour la première ou la deuxième, je ne sais plus,
10:52je ne vais pas vous mentir, en fait, aujourd'hui,
10:55vu les missions, puisqu'on est devenu un peu la police,
10:57ça l'a changé en une trentaine d'années,
10:59on est devenu une police de l'actualité.
11:01Vu les missions qu'on a, on n'arrive plus à faire face
11:04à organiser ce type d'opérations.
11:06Je ne vais pas vous le cacher.
11:07C'est vrai que c'est très, très rare.
11:09Moi, personnellement, j'ai fait 25 ans de Val-de-Marne
11:12en tant que policier.
11:14Je n'en ai jamais fait en banlieue.
11:16Parce qu'aujourd'hui, avant, vous aviez des communes,
11:19vous aviez trois véhicules par commune.
11:21Aujourd'hui, si vous avez un véhicule, vous êtes chanceux.
11:24Voilà, donc en fait, en termes d'effectifs
11:26et en termes opérationnels, on n'est plus en mesure
11:29de pouvoir le faire.
11:30À Paris, on arrive à organiser des opérations spécifiques
11:33parce que vous avez des unités qui sont spécialisées
11:37dans ce type de répression, de prévention, de dissuasion
11:42en termes de verbalisation.
11:45On reviendra juste là-dessus après la pub sur Sud Radio.
11:51Vous répondrez à la question de Caroline Fruchot
11:53sur le montant de l'amende.
11:55Est-elle dissuasive ?
11:56Allez, ne bougez pas sur Sud Radio.
11:58Sud Radio, il faut que ça change.
12:00Anthony Martin-Smith.
12:02Non, Philippe Croizon, je ne ferai pas.
12:04Je vous vois venir.
12:05Vous êtes de retour sur Sud Radio.
12:07Il faut que ça change, l'émission qui parle de handicap
12:09chaque semaine.
12:10Et puis, c'est la dernière avant les fêtes de fin d'année.
12:12On en parlait en début d'émission.
12:14Justement, pensez aux places de parking des personnes
12:16en situation de handicap.
12:18C'est un sujet que nous abordons aujourd'hui
12:20avec nos invités, Philippe Croizon, aventurier,
12:22entrepreneur, sportif, conférencier.
12:25Je ne sais même pas combien de cartes de visite vous avez.
12:28À mon avis, vous pouvez faire un jeu, lui ou nous,
12:31avec vos cartes.
12:32Caroline Fruchot, en plateau, chroniqueuse de l'émission.
12:35Mathéo Lambleau.
12:36Et puis, notre invitée, porte-parole du syndicat
12:39Police Unité Île-de-France, Reda Bellage.
12:42Merci d'être encore là.
12:44Et on va accueillir aussi notre témoin du jour.
12:47Vous allez voir, elle a une solution assez intéressante
12:50pour marquer ses places de parking.
12:52Allez, Sud Radio, il faut que ça change.
12:54Sud Radio, il faut que ça change.
12:58Bonjour Virginie.
12:59Bonjour.
13:00Merci d'être là.
13:01Dites-nous rapidement qui vous êtes, ce que vous faites
13:05et ce que vous proposez.
13:06Ensuite, on redonnera la parole à Reda Bellage
13:08sur la question que Caroline Fruchot lui avait posée
13:10juste avant la pub sur 135 euros.
13:13Est-ce suffisamment dissuasif en termes d'amende
13:15pour les gens qui se mettraient en infraction
13:18sur les places de parking handicapés ?
13:20Bonjour, je m'appelle Virginie Spiro.
13:23Je suis la créatrice d'un pictogramme
13:25qui représente l'handicap invisible.
13:28Malheureusement, dans notre société,
13:31le handicap invisible est maltraité.
13:35Qu'est-ce qu'on appelle handicap invisible, Virginie ?
13:38Le handicap invisible, c'est tout ce qui se dissoussit
13:42du fauteuil roulant, qui n'est pas appareillé.
13:45On peut être malade chronique,
13:47on peut avoir de la fatigue chronique,
13:49des douleurs chroniques, mais ça ne se voit pas.
13:51Un cancer, une maladie longue, une infection longue durée,
13:54une cécité pas forcément visible ?
13:57Des migraines ?
13:58Oui, voilà, on peut avoir des algies vasculaires de la face,
14:02on peut avoir surtout les douleurs chroniques,
14:05notamment dans la fibromyalgie.
14:07Moi, j'ai un lupus, personnellement,
14:09donc c'est des douleurs 24 heures sur 24,
14:12c'est une fatigue chronique également,
14:14donc ça ne se voit pas.
14:16C'est pour ça que nous subissons les préjugés
14:19et souvent les agressions.
14:21Nous, quand on présente notre carte priorité
14:23aux caisses PMR et notamment aux stationnements handicapés.
14:28Oui, on vous voit sortir de votre voiture
14:30et on vous dit que vous n'en avez pas besoin, c'est ça ?
14:32Oui, on dit que vous avez volé la carte à votre grand-mère,
14:35vous l'avez dans un paquet de surprises.
14:39Voilà, on n'est pas légitime,
14:41parce que dans la tête des gens,
14:43un handicapé, c'est quelqu'un qui est en fauteuil roulant.
14:46Donc forcément, si on sort de notre voiture
14:49et qu'on n'est pas appareillé,
14:51les gens vont nous insulter,
14:53on va se faire agresser, c'est très violent.
14:55Pour un peu qu'on soit jeune, bien habillé,
14:58on n'a pas le profil, quoi ?
15:00Voilà, surtout les jeunes en souffrent encore plus.
15:03C'est vrai qu'on n'est pas légitime à avoir cette carte
15:07et pourtant, quand bien même,
15:09le temps qu'on peut passer à faire les dossiers
15:11pour justement justifier notre handicap,
15:14c'est un parcours du combattant.
15:16C'est vrai qu'une fois qu'on l'a
15:18et qu'on se fait insulter aux caisses ou aux stationnements,
15:20c'est vrai que la vie devient vraiment invisible.
15:2280% des personnes en situation de handicap
15:26sont porteuses d'un handicap invisible.
15:29Ça, c'est quand même un chiffre qui est, je trouve, détonnant.
15:32Réda Bellage, pour revenir à ce que Caroline Fruchot
15:35vous disait juste avant la pub,
15:37135 euros, est-ce que vous trouvez que c'est dissuasif
15:42ou si on rajoutait un zéro, ça irait mieux,
15:44pour que vous puissiez faire appliquer correctement la loi ?
15:47Non, je pense que c'est dissuasif
15:49et puis dans beaucoup de communes, en tout cas, moi...
15:51Caroline n'a pas l'air d'être la meilleure, on va revenir dessus.
15:53Mais Caroline, vous ne pouvez pas poser la question
15:55et faire la réponse.
15:57C'est-à-dire, à un moment, sinon on va vous inviter toute seule.
16:00Je termine mon propos.
16:02C'est une des rares contraventions
16:05où sur le panneau stationnement,
16:07vous mettez le montant de l'amende,
16:09ce qui est quand même dissuasif
16:11et ce n'est pas le cas pour les autres contraventions.
16:14C'est-à-dire ?
16:17Sur les panneaux, vous avez marqué 135 euros.
16:19Déjà, en gros, comme ça, les gens,
16:21quand ils arrivent, ils comprennent que tout de suite...
16:23D'accord.
16:24Voilà. On est obligés de faire ça, malheureusement,
16:26parce que, comme l'a dit tout à l'heure monsieur,
16:28à chaque fois, c'est pour 2, 3, 4 minutes.
16:30La personne qui vient de se casser la jambe
16:32et qui est plâtrée et qui veut aller au laboratoire,
16:34elle estime qu'elle souffre d'un handicap,
16:37ce qui n'est pas le cas, malheureusement.
16:39Et du coup, ça dissuade.
16:41Maintenant, la vraie problématique
16:43qu'on a aujourd'hui dans notre société,
16:46c'est la réponse pénale. Pourquoi ?
16:48Quand vous démantelez un réseau,
16:50parce que vous avez énormément de ventes
16:52de fausses cartes sur les réseaux sociaux
16:55qui se développent,
16:57ça coûte aux alentours de 100 euros.
16:59C'est très facile à obtenir.
17:01Il y a une répression là-dessus ?
17:03Oui, c'est prévu.
17:05Normalement, c'est puni d'une peine d'emprisonnement
17:07de 5 ans, mais le problème, c'est qu'il faut
17:09qu'on arrive à remonter tout le réseau.
17:11Il faut que les gens qu'on interpelle,
17:13il faut que les dossiers soient traités.
17:15Là aussi, on n'a pas beaucoup d'effectifs
17:17au niveau d'investigation, mais en tout cas,
17:19on fait le job. Mais ce qu'il faut,
17:21c'est la réponse pénale.
17:23Si vous prenez vraiment une peine d'emprisonnement,
17:25là, ça dissuade. Et ça dissuadera surtout aussi
17:27les gens d'acheter cette carte-là
17:29et de respecter les personnes à mobilité réduite.
17:31Il faut comprendre, Anthony, pour les auditeurs
17:33qui nous écoutent, c'est-à-dire que
17:35quand ces gens-là achètent une fausse carte
17:37de stationnement à 100 euros,
17:39entre 100 et 200 euros, c'est la moyenne du tarif,
17:41c'est-à-dire que pour les PMR, le stationnement
17:43en France, il est gratuit. C'est-à-dire que les personnes
17:45qui achètent ça, ils se disent, je vais me garer, non seulement
17:47j'ai trouvé une place PMR, je vais me garer, mais le parking est gratos.
17:49Donc, même s'il se prend 135 euros,
17:51même si le mec, il se prend 135 euros,
17:53il se dit, ouais, ok, c'est un mois de stationnement
17:55dans Paris, j'en ai rien à foutre.
17:57Qu'est-ce que tu veux que ça me dérange ? Je vais continuer, je vais me garer quand même.
17:59Donc, c'est là où ça manque un petit peu de dissuasion,
18:01ou peut-être, justement, avoir plus de force,
18:03peut-être aller encore plus loin, la saisie
18:05de la bagnole. Je peux poser une question pour vous.
18:07Pourquoi aux Etats-Unis ? Pourquoi ce serait
18:09gratuit, du coup ? Pourquoi
18:11ça est gratuit ? La place de stationnement
18:13PMR ? Ah bah ça, c'est une loi qui a été votée
18:15parce que, bah, imagine-moi, déjà, quand je me gare, j'ai pas
18:17de main, je peux conduire, mais je peux pas mettre
18:19deux pièces dans le bordel. Oui, mais aujourd'hui, les parkments
18:21sont connectés. Oui, c'est vrai. Bon, bah
18:23allez, on va passer à autre chose. Non, mais,
18:25honnêtement, il y a tellement peu de places,
18:27quand on est valide, on s'en rend pas
18:29compte, on s'en rend merguez, là, dans les
18:31supermarchés, il y a des places
18:33tout le temps. C'est un cas unique.
18:35C'est-à-dire que, moi, je ne me gare
18:37plus, même, je ne viens plus à Paris
18:39avec ma voiture. Mais j'ai le goût d'être
18:41venu en trottinette. Tout à fait.
18:43Mais maintenant, avec l'application VIP,
18:45c'est quand même beaucoup plus simple. Mais,
18:47en tout cas, me garer... L'application Cofi-Croissant
18:49a monté. Tout à fait. Mais maintenant,
18:51me garer à Paris, c'est devenu l'enfer.
18:53Entre les personnes qui prennent les
18:55places, qui n'ont pas le
18:57droit de se garer dessus, c'est les places
18:59qui sont occupées et le peu de places qu'il y a,
19:01non, je ne prends plus. Je rappelle, entre
19:0320 et 30 000 fausses cartes à Paris. C'est énorme.
19:05C'est pas rien. Et donc,
19:07la menthe n'est pas dissuasive.
19:09Et alors, vous, Virginie Spion,
19:11votre picto,
19:13qu'est-ce qu'il peut permettre dans ce
19:15genre d'incivilité ?
19:17Alors, dans ce genre de
19:19situation, moi, j'ai eu l'idée
19:21de créer ce picto pour les
19:23signalitiques dans les
19:25SPMR, mais également de faire
19:27un sticker de
19:29sensibilisation, en fait, qu'on
19:31impose sur le
19:33pare-brise et c'est marqué que 80%
19:35des handicapés ne sont
19:37pas en fauteuil. Donc,
19:39ça évite,
19:41quand on vient vérifier sur le pare-brise
19:43si on est vraiment légitime
19:45avec notre carte CMI, de
19:47sensibiliser le grand public
19:49sur la réalité des personnes atteintes
19:51d'un handicap invisible.
19:53Ça évite, en général, de se faire agresser.
19:55Donc ça, ça a été la bonne solution.
19:57Avez-vous, vous-même,
19:59été témoin de beaucoup de tensions
20:01aux victimes, d'ailleurs,
20:03sur ces places de parking,
20:05lorsqu'elles sont occupées par des gens qui se mettent
20:07en infraction ?
20:09Oui, enfin, qui se mettent en infraction,
20:11c'est-à-dire ceux qui mettent des fausses
20:13cartes.
20:15Ou ceux qui stationnent alors qu'ils ne devraient pas stationner.
20:17Alors, oui, ceux qui
20:19stationnent,
20:21on voit tout le temps. Nous, quand on se gare
20:23sur une place de stationnement, notamment pour aller
20:25faire nos courses, quand on regarde,
20:27on jette un petit coup d'œil sur les voitures, souvent,
20:29les gens, déjà, ils sont garés, il n'y a pas la carte.
20:31Après, si c'est des fausses cartes,
20:33moi, en tant qu'handicapé, je ne suis pas
20:35la police, donc je ne peux pas
20:37reconnaître ce qui est faux
20:39ou ce qui est vrai. Maintenant,
20:41moi, comme beaucoup
20:43d'handicapés, donc je parle
20:45qui ne sont pas en fauteuil,
20:47nous, on se fait agresser
20:49parce que les gens pensent que ce sont des fausses cartes,
20:51alors que pas du tout.
20:53Allez, merci beaucoup, Virginie Spiro.
20:55Il me reste, en tout cas, pour ceux qui
20:57nous écoutent, à vous souhaiter d'excellentes fêtes.
20:59On sera là la semaine prochaine, parce qu'on
21:01ne s'arrête jamais sur Sud Radio.
21:03Nos émissions continuent
21:05tout au long de la semaine, même de
21:07ce week-end et aussi de la soirée.
21:09N'oubliez pas qu'on vous offre aussi
21:11plein de cadeaux sur Sud Radio, avec le grand
21:13sapin de Noël. Je remercie
21:15Reda Bellage d'avoir
21:17été là. Merci, je le rappelle, vous êtes
21:19syndicaliste pour
21:21la police, Unité,
21:23Île-de-France, le premier syndicat
21:25de policiers en France. Merci d'avoir
21:27été avec nous, d'avoir apporté autant
21:29de réponses et d'éclaircissements sur ces questions qui
21:31sont compliquées.
21:33Vous restez là,
21:35Philippe Croison, Caroline Fruchot,
21:37Juste un petit message, si je peux me permettre, avant que ça coupe, vite,
21:39très rapidement, ne commandez pas de fausses cartes
21:41pour le Père Noël. A Noël, ça ne sert à rien.
21:435 ans d'emprisonnement,
21:45voilà.
21:47Merci Sud Radio, il faut que ça change,
21:49très belle fête à Pouf.

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