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00:00Il est 19h19 sur Europe 1, merci d'être avec nous, c'est une émission spéciale ce soir évidemment, vu le contexte.
00:09On attendait la nomination du nouveau gouvernement de François Bayrou.
00:13Et bien non, il va falloir attendre encore davantage puisque visiblement ça coince.
00:18Il y a plusieurs points qui coincent en ce moment.
00:20On a appris à 18h30 qu'il faudrait attendre demain matin.
00:23Mais tout peut encore changer sachant qu'Emmanuel Macron va recevoir François Bayrou à l'Elysée dans la soirée.
00:29Les deux hommes se sont parlé plusieurs fois au téléphone.
00:32Aujourd'hui, parmi les non cités pour entrer au gouvernement, je le rappelle une arrivée de Xavier Bertrand.
00:37Et c'est cette arrivée qui pose problème.
00:39Le Président a l'air des Hauts-de-France, c'est en cours d'arbitrage.
00:42François Bayrou redoute la réaction du Rassemblement National s'il arrive dans le gouvernement.
00:48Autre non cité, Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, François Rebsamen, Bruno Retailleau
00:52qui conserverait l'intérieur et qui a posé ses conditions.
00:56Et qui le disait dans le JDD ce matin, des conditions qu'il a obtenues.
01:02Un nouveau gouvernement à venir dans un contexte compliqué pour le chef du gouvernement.
01:06Le BRN est habillé un record d'impopularité dès son arrivée à Matignon.
01:1066% de mécontents d'après un sondage Ifop pour le JDD.
01:15Les sondés lui reprochent d'être un homme politique à l'ancienne, motivé par ses ambitions personnelles.
01:20L'épisode de l'aller-retour à 12 000 euros en pleine crise de Mayotte a été catastrophique.
01:24Autre point faible pour François Bayrou.
01:27Sa proximité avec Emmanuel Macron, ce n'est pas moi qui le dise, c'est effectivement le sondage.
01:31Frédéric Dhabi va venir dans ce studio, directeur général opinion de l'Ifop.
01:36Il nous en dira un peu plus.
01:38Le quai d'Orsay, Bercy, pose problème.
01:41Je suis toujours dans ce studio avec Jules Thorez, journaliste politique au JDD.
01:44Philippe Guibert, chroniqueur politique.
01:46Et Arthur Delaborde, journaliste politique à Europe 1.
01:50Ça traîne, ça traîne et ça traîne encore.
01:53Jules Thorez, avez-vous des informations ?
01:55François Bayrou est-il arrivé à l'Elysée ? Va-t-il arriver à l'Elysée ?
02:00Les dernières tractations sont toujours en cours au moment où nous parlons.
02:03Ce sera ce soir, évidemment. Il va voir le président de la République.
02:07Ce qui est bizarre dans cette séquence, c'est qu'on nous avait annoncé ce rendez-vous entre le Premier ministre et le président de la République.
02:14Et avant même que François Bayrou ait quitté Matignon, on nous dit que ce sera le gouvernement demain ou mardi.
02:21Donc on voit bien qu'au niveau du timing, c'est quand même un petit peu bizarre.
02:24Et on a véritablement une lutte au sein de l'exécutif tout au sommet de l'État.
02:30Le président de la République a été un petit peu échaudé par son entretien avec François Bayrou
02:36quand il lui a dit qu'il n'irait pas à Matignon.
02:38Finalement, il lui a complètement tordu le bras et François Bayrou s'est quasiment autonommé Premier ministre.
02:44Mais si, Philippe Guybert ! Je vois Philippe Guybert qui fait l'hommeux. Non, mais pas du tout !
02:48Je vous dis que les Français ont bien compris ce qui s'était passé.
02:52Et donc ensuite, on a le président de la République qui est affaibli par cette séquence-là.
02:59Heureusement, contrairement à ce que pourrait penser Philippe Guybert, il y a eu quand même une semaine catastrophique.
03:04La première semaine de François Bayrou, catastrophique.
03:06Quoi qu'on en dise, quand on a quelqu'un qui nous dit qu'il connaît par cœur l'état du pays
03:14et que la première des choses qu'il propose, c'est possiblement de revenir sur la loi sur le cumul des mandats,
03:18eh bien, pardonnez-moi, ça traduit une déconnexion ahurissante.
03:21C'est ce que les Français disent dans le sondage, Philippe Guybert.
03:24Ça franchement, sur le cumul des mandats, c'est un vrai débat.
03:27Je suis pour le cumul des mandats, mais ce n'est pas le sujet.
03:29Ça ne doit pas être la première des choses, surtout quand on a la crise à Mayotte.
03:33Je suis d'accord que ce n'est pas la première des choses.
03:35Mais sur le cumul des mandats, je suis désolé, il y a un vrai débat.
03:38Les émissions ont parlé du niveau de la vie politique française,
03:42le niveau de la classe parlementaire, de la classe politique française.
03:46L'ancrage territorial et l'apprentissage territorial font partie de la formation des politiques.
03:51Je suis d'accord, mais quand le Premier ministre est nommé vendredi,
03:55qu'il est très mauvais, il cherche ses mots en sortie de réunion interministérielle de crise le samedi,
04:02que le dimanche, on apprend qu'il n'ira pas à Mayotte, mais qu'il ira finalement à Pau.
04:06Et que le lundi, la première chose qu'il nous dit à Pau, c'est qu'il veut revenir sur la loi sur le cumul des mandats.
04:11Pardonnez-moi Philippe, on n'est pas tout à fait à la hauteur des enjeux du pays.
04:16Je vous accorde que le déplacement à Pau n'était pas la meilleure idée.
04:21Je crois qu'il tenait énormément à la mairie de Pau et qu'il y avait un conseil municipal.
04:26Philippe Guybert, même l'opposition lui a dit, mais que faites-vous ici ?
04:30Et donc il aurait pu déplacer son conseil municipal.
04:33Mais ceci dit, ça me paraît par ailleurs assez anecdotique par rapport aux enjeux que François Bayrou a affronté.
04:42Et moi, ça ne m'a pas choqué qu'il n'aille pas à Mayotte.
04:45Je trouve que son rôle était de rester à Paris pour former son gouvernement.
04:49Écoutez peut-être, on va écouter ce que dit Sébastien Chenu ce soir.
04:54Sébastien Chenu met déjà la pression très fort du RN.
04:57Je considère que si Emmanuel Macron a un moment à suffisamment de hauteur de vue pour comprendre qu'il est celui qui peut débloquer la situation,
05:05celui qui pose le problème de ce blocage, il en tirera lui-même les conséquences et qu'il partira.
05:10Si on ne réussit pas à voter un budget, si ça ne peut pas avancer avec François Bayrou dans les mois qui viennent, la situation va devenir insupportable.
05:18Voilà, donc Sébastien Chenu qui dit qu'il espère qu'il tirera les conséquences et qu'il partira.
05:24Sébastien Chenu qui souhaite la démission d'Emmanuel Macron si la situation se bloque.
05:28On voit bien comment le RN essaye de jouer le passager clandestin du LFI qui veut pousser absolument Macron à la destitution et à la démission.
05:39On voit bien que le discours du RN est uniquement orienté vers la présidentielle.
05:43C'est Bruno Rutailleau qui le disait dans le JVD ce matin dans son interview et je trouve qu'il a parfaitement raison.
05:48Jean-Luc Mélenchon dit la même chose.
05:51On voit bien que Le Pen et Mélenchon ont un intérêt commun en se disant qu'on est les plus préparés à faire une présidentielle.
05:58Nous sommes dans les starting blocks depuis longtemps et donc on a intérêt à cette présidentielle,
06:04d'autant plus que le camp du bloc central est pour l'instant moins organisé et moins préparé à la présidentielle.
06:11Donc tout ça est quand même très politicien aussi de la part du RN.
06:15Je trouve que le RN pourrait quand même se poser la question de savoir comment on fait un budget, comment on passe l'année.
06:21En n'oubliant pas aussi que si l'aventure Marine Le Pen, si on fait de la politique fiction, qu'Emmanuel Macron démissionne,
06:27ce qui est déjà beaucoup de la fiction, et si Marine Le Pen était élue à la présidence de la République,
06:33avec cette assemblée elle n'a pas de majorité.
06:35Donc le blocage n'est absolument pas levé.
06:38Donc arrêtons de faire de la politique politicienne et essayons de servir le pays.
06:42C'est très juste ce que vient de dire Philippe.
06:45Pour une fois, une fois n'est pas coutume si je puis dire.
06:49Si on avait une présidentielle anticipée, il faudra organiser le premier tour entre 20 et 35 jours après la démission du Président de la République.
06:57Quoi qu'il arrive, si Emmanuel Macron démissionnait avec Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen était élue,
07:02on aurait la même assemblée jusqu'à juillet ou août prochain et donc le même blocage.
07:07Donc ça prouve bien que le sujet actuellement, ce n'est pas forcément la personne du Président de la République,
07:11c'est la majorité introuvable à l'Assemblée Nationale.
07:14Alors écoutez, je vous signale à l'instant un tweet de Marine Le Pen qui n'a, pardon, mais rien à voir avec la choucroute.
07:21Elle parle de Mayotte, mais c'est peut-être un signal, parce que demain, effectivement, c'est une journée qui est consacrée à Mayotte.
07:27Voilà, hommage à Mayotte, dans les moments de désolation que vivent nos compatriotes maorais,
07:31liés à ces lueurs d'espoir et ces instants de joie qu'accompagnent toujours l'arrivée d'une vie,
07:35nos forces de l'ordre mobilisées depuis des jours pour aider et protéger la population, force l'admiration de tous.
07:41Ce policier qui a porté secours à une mère en détresse est un héros.
07:45Elle réagissait effectivement à...
07:47Une femme qui était en train de coucher.
07:49Exactement, et qui n'arrivait pas à joindre les secours, voilà, et qui a été sauvée.
07:54Pardon, mais ça veut bien dire quelque chose, je ne sais pas, mais Marine Le Pen qui tweet sur Mayotte,
08:00alors qu'on est en plein, en plein, effectivement, cafarnaum sur cette nomination du gouvernement,
08:06ça veut peut-être dire quelque chose.
08:08Oui, on voit bien qu'elle veut être au-dessus de la mêlée, loin de ce débat politique, de politique aérie.
08:15C'est toute sa stratégie qui a été un petit peu échaudée ces dernières semaines,
08:19notamment avec le vote de la mention de censure, qui n'a pas été compris par une certaine partie,
08:22notamment de la droite modérée.
08:24Voilà, Marine Le Pen, elle veut être hors de tout chaos, hors de toute déstabilisation politique.
08:29En plus, Mayotte est un sujet qui lui tient à cœur, elle y était en avril dernier,
08:33et à la présidentielle de 2022, je parle évidemment sous le contrôle de Frédéric Dhabi,
08:38elle a réalisé 60% au son bouton de la présidentielle.
08:44Et je l'attends, je peux vous dire qu'il a un sondage exceptionnel.
08:47Donc en effet, c'est plutôt intéressant, ce tweet a une portée assez symbolique
08:52au moment où on parle de ce gouvernement qui n'arrivera donc pas ce soir.
08:55Elle laisse les lieutenants faire le sale boulot.
08:57Exactement, elle prend de la hauteur Marine Le Pen.
08:59Allez-y, 19h28, je vais vous lisez, Frédéric Dhabi est arrivé dans ce studio,
09:03directeur général opinion de l'IFOP.
09:05Bonsoir.
09:06Ah, votre sondage est édifiant, on va en parler dans un tout petit instant.
09:08Avec plaisir.
09:09Voilà, un tout petit instant, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à dire.
09:12François Bayrou, pardonnez-moi l'expression, on prend cher.
09:16Allez-y, 19h28 sur Europe 1.

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