• l’année dernière
L'écrivain Nathan Devers : «Une justice rationnalisée juge sur des actes, pas sur des intentions»

Category

🗞
News
Transcription
00:00Moi, je trouve qu'il y a trois scandales dans cette histoire.
00:02Le premier, c'est l'extension de la logique de la garde à vue
00:05à des conversations qui devraient être, comme vous l'avez dit, confidentielles.
00:08La garde à vue, tout ce que vous dites peut être retenu contre vous.
00:10Cette question des écoutes, elle est problématique et elle nous concerne tous.
00:13Le deuxième, et c'est le plus grave, c'est de juger sur des intentions.
00:17Normalement, une justice rationnelle, rationalisée,
00:19on juge sur des actes, pas sur la tentation du mal.
00:22Tout le monde peut avoir la tentation de commettre un délit à un moment X ou Y.
00:25Précisément, l'enjeu de la morale, c'est de résister à une tentation.
00:28Et le troisième, c'est une sorte de relativisme ambiant qui s'empare de nos sociétés.
00:33Quoi qu'on pense de Nicolas Sarkozy ?
00:34Quand on parle de lui retirer, par exemple, sa Légion d'honneur,
00:37ce serait le deuxième chef d'État dans l'histoire de France à la perdre après Philippe Pétain.
00:42Ce relativisme consistant, si vous voulez, à tout mettre un peu sur le même plan
00:46et à estimer que là, ce qu'a fait, c'est-à-dire le fait que Nicolas Sarkozy ait envisagé
00:50à un moment, dans une conversation privée, de peut-être commettre un délit qu'il n'a pas commis,
00:53que ça lui vaut inagilibilité, bracelet électronique, perte de Légion d'honneur.
00:57En gros, infamie sur son nom.

Recommandations