Dans son édito du 25/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur la nomination de Gérald Darmanin à la Justice.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Oui, il y avait de quoi sourire quand Alexis Colère a annoncé que le premier conseil des ministres aurait lieu au début de l'année prochaine, le 3 janvier.
00:08À peine les ministres nommés, déjà en congé, point d'interrogation, et bien pas Gérald Darmanin, qui sera ce matin, cet après-midi plutôt, au tribunal judiciaire d'Amiens
00:19et ensuite au centre pénitentiaire de Liancourt dans l'Oise. Donc le nouveau garde des Sceaux va occuper le terrain d'abord en allant voir les magistrats
00:28et ensuite donc en allant voir le personnel pénitentiaire de Liancourt. Sa feuille de route, elle est très claire. On l'a compris hier lors de la passation de pouvoir avec Didier Migaud.
00:38Sévérité et rapidité. Rapidité dans la procédure judiciaire pour avoir une condamnation et rapidité ensuite dans l'exécution de la peine.
00:47Et François Bayrou, le premier ministre, a pris le modèle néerlandais des courtes peines de prison exécutées rapidement.
00:55Alors ça peut évidemment être un chantier, le retour des peines planchées. Encore faut-il avoir une majorité pour voter le retour des peines planchées à l'Assemblée nationale.
01:05Pas sûr que les macronistes veuillent mêler leur voix au Rassemblement national à l'Assemblée, mais c'est une autre histoire.
01:12Ensuite, il y a une forte défiance des magistrats contre Gérald Darmanin. Évidemment, tout le monde attendait le communiqué du syndicat de la magistrature,
01:21syndicat classé à l'extrême gauche, qui est sur la ligne de la France insoumise, qui est à l'origine du mur des cons, qui organise des tables rondes à la fête de l'humanité.
01:31Et ils se sont fondus d'abord d'un tweet en disant qu'aucun garde des Sceaux n'avait été nommé, ne reconnaissant pas la légitimité de Gérald Darmanin.
01:40Il est vrai que ça va dépoter avec Gérald Darmanin pour les magistrats, parce que voilà un ministre de la Justice qui s'est fendu d'un tweet pour,
01:49quelque part, soutenir Marine Le Pen quand elle était visée par des réquisitions très sévères, voulant l'empêcher d'être candidate à la prochaine présidentielle avec cette fameuse exécution provisoire.
02:00Gérald Darmanin, quand il est ministre de l'Intérieur, il participe à une manifestation où on peut entendre le problème de la police, c'est la justice.
02:08Gérald Darmanin, quand il est ministre de l'Intérieur, il s'offusque qu'un policier puisse être placé en détention provisoire en marge de l'affaire Nael
02:16et il donne l'autorisation au directeur général de la police nationale, à l'époque, de faire une grande interview pour critiquer le fait qu'un policier soit en détention provisoire.
02:25Ensuite, on a là un homme qui connaît la police par cœur et qui connaît donc les problèmes de la police, c'est-à-dire arrêter un délinquant et le retrouver demain, le lendemain, dans les rues.
02:35Donc oui, ça va peut-être changer. Alors évidemment, faire bouger la magistrature, surtout quand il y a de l'idéologie, ça demande un effort colossal.
02:43Et peut-être qu'il n'aura pas le temps, Gérald Darmanin, ça dépend de la durée de vie du gouvernement.
02:48Mais ça donne quand même une impulsion et une impulsion qui va coller, on en parle tout de suite avec Bruno Rotaillot.
02:53Justement, Gauthier, son duo avec Bruno Rotaillot sera particulièrement attendu par les Français ?
02:59Parce que les deux hommes ont un point commun, ils ont compris ce que les Français voulaient, sévérité, fermeté.
03:05Et pour une fois, les deux ministères sont alignés. Combien de fois, y compris le matin sur CNews, nous avons parlé des bisbilles entre l'intérieur et la chancellerie,
03:16entre Didier Migaud et Bruno Rotaillot, entre Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, et on peut remonter comme ça, Manuel Valls, Christiane Taubira.
03:24Donc là, on a deux hommes qui pensent, allez, peu ou prou, la même chose et qui ont compris ce qu'attendait l'opinion française.
03:32Le problème, c'est toujours le même, c'est cette épée de Damoclès au-dessus de la tête de Bruno Rotaillot et de Gérald Darmanin qui s'appelle la censure.
03:38On voit ce qu'en trois mois, Bruno Rotaillot a réussi à impulser, à la suite de Gérald Darmanin, son prédécesseur, Place Beauvau, et sa cote de popularité qui a augmenté.
03:48Parce que c'est l'intérêt de tout le monde, de tous les Français, évidemment, que les deux hommes réussissent et une feuille de route claire, une feuille de route de sévérité avec des résultats.
03:58Mais, et c'est là que c'est formidable, l'intérêt général rejoint l'intérêt personnel.
04:02C'est leur intérêt personnel aussi de coller à l'opinion française et on voit très bien ce qui s'est passé avec Bruno Rotaillot.
04:10Il a affiché une feuille de route claire, réduisant drastiquement l'immigration, c'est du moins l'objectif, une régularisation au compte-gouttes,
04:17étant sévère avec les délinquants et le narcotrafic et sa cote de popularité s'est envolée.
04:23Donc, si les deux hommes réussissent et suivent l'opinion et la volonté populaire, leur cote de popularité pourrait s'envoler encore pour Bruno Rotaillot et Gérald Darmanin.
04:33Et donc, l'intérêt personnel rejoint l'intérêt général, pour une fois en politique.