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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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00:00Éric, vous voulez revenir ce matin sur une déclaration d'un ancien ministre de l'économie, Pierre Moscovici,
00:05ministre socialiste, qui affirme qu'avec la dette de la France, on ne pourra plus rien faire. Est-ce que c'est grave ?
00:11C'est grave, oui. Et surtout, il a raison parce qu'il est lucide. Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes,
00:16que dit-il ? Qu'on ne peut rien faire avec une dette de cette ampleur. C'est vrai. Vous savez, Emmanuel Macron s'était engagé en 2022
00:23à lancer un programme nucléaire de 6 EPR. Ça représente énormément d'argent. Aujourd'hui, compte tenu de l'ampleur de l'investissement,
00:30il n'y a pas un sou. Même EDF, d'ailleurs, s'inquiète de ne pas pouvoir trouver le soutien de l'État pour cette action.
00:36Il y a 100 milliards à trouver, je le rappelle. Que dire aussi des grands programmes ferroviaires ? On parle souvent des lignes TGV,
00:42la LGV. On en a besoin d'une entre Bordeaux, Toulouse et Dax pour aller vers l'Espagne. Ça coûte une dizaine de milliards.
00:49Là aussi, il n'y a pas l'argent. Bruno Le Maire avait parlé de la France championne de la batterie électrique ou championne de l'intelligence artificielle.
00:56Tout ça reste en point d'interrogation. Pendant ce temps, la France est incapable de réduire ses dépenses sociales, je pense très franchement.
01:04C'est vrai qu'il y a un tiers de la richesse créée qui va uniquement vers le social. Ça, on n'en parle pas. En revanche, augmenter les impôts, oui,
01:10c'est toujours d'actualité. – Et vous pensez qu'il aurait fait un bon ministre de l'Économie ?
01:13– C'est étonnant que François Bayrou ne l'ait pas retenu quand il s'est rendu à Matignon pour les audiences, parce qu'il a un discours très lucide.
01:20On le voit souvent, Pierre Moscovici, il fait chaque année une centaine de rapports qui sont toujours très intéressants, très clairs, très lucides.
01:28Mais comme il le dit toujours, il alerte, il recommande, mais il n'a pas le pouvoir d'ordonner ou de faire des réformes.
01:34Donc ça veut dire que finalement, les avis de la Cour des comptes ne sont pas toujours suivis. Et puis les rapports, qu'est-ce qu'ils font ?
01:39Ils finissent dans des tiroirs. – Et que faudra-t-il faire pour réduire cette dette ?
01:43– Écoutez, ça va être difficile. Il y a 25 milliards d'intérêts déjà, c'est ça qui pèse lourd cette année pour rembourser la dette.
01:50On aura 70 milliards l'an prochain. Enfin même, je me trompe, c'était 25 milliards en 2021, 53 milliards cette année et 70 milliards l'an prochain.
02:00Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ? J'en ai parlé à plusieurs économistes. L'un a eu une idée qui n'était pas idiote,
02:05c'est Yves-Thibault de Silgy, l'ancien commissaire européen, qui avait permis le passage à l'euro.
02:10Il a dit que la France a un stock d'or énorme. Elle possède aujourd'hui 2 436 tonnes d'or. Vous imaginez ce que ça représente ?
02:18J'ai calculé le kilo d'or, c'est 81 000 euros. Ça ferait tout de suite presque 200 milliards disponibles tout de suite.
02:24Et je lui ai dit, mais monsieur de Silgy, est-ce qu'on pourrait vendre cet or ? Il m'a dit, oui, mais ça sert à quoi ?
02:29La France a le quatrième stock le plus important au monde. On peut le faire. Il y a aussi des participations dans des entreprises.
02:35Est-ce que l'État a encore raison d'être actionnaire de Orange, Engie, Aéroports de Paris ?
02:41L'Institut Montaigne me disait que franchement, le fait qu'Aéroports de Paris soit actionnaire d'un aéroport en Turquie, en Jordanie ou en Inde, c'est utile.
02:49Vous voyez, voilà, tout ça, ce sont des erreurs de choix. Maintenant, si on veut sauver la France, il est temps d'agir.
02:53Et franchement, quand un pays est en faillite, il faut quand même se poser les vraies questions.

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