• il y a 13 heures

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00:00On va parler d'une toute autre histoire qui va vous faire réagir aussi, j'en suis sûr.
00:04Le soir du Réveillon, une pharmacie livrée sur scène dans le Val-de-Marne a été cambriolée
00:08par deux Algériens sous OQTF.
00:11Ils ont été interpellés, puis relâchés.
00:14Pourtant, les deux auteurs, en situation irrégulière, étaient déjà connus d'effets similaires.
00:21Il y a tout dans cette affaire.
00:22Évidemment, il y a tout.
00:23Il y a toute la société française.
00:24Tout.
00:25Il y a tout dans cette affaire, parce que vous avez donc deux Algériens en situation
00:29irrégulière, multirécidivistes, sous obligation de quitter le territoire français, ce qui
00:35fait déjà un joli package.
00:37Et donc là, ils se retrouvent confrontés, parce qu'ils sont prêts en flagrant délit
00:40à l'institution judiciaire, qui décident le parquet, qui décident de les libérer
00:45au bout de 24 heures de garde à vue.
00:46Ils auraient pu prolonger la garde à vue.
00:47Ils ne le font pas.
00:48Ils regardent les places en centre de rétention administrative.
00:51Il n'y a pas de place.
00:52Il n'y a pas de place.
00:53Donc, on les libère au bout de 24 heures avec, vous savez ce qu'a fait le parquet ?
00:57La seule décision qu'a prise le parquet, c'est que les deux Algériens sous OQTF n'ont
01:01pas le droit de se rendre dans un périmètre autour de la pharmacie.
01:04Voilà ce que a juste prévu la justice.
01:08Donc, vous avez l'inexécution des OQTF.
01:12Vous avez le côté multirécidiviste.
01:15Vous avez la justice laxiste.
01:18Vous avez le manque de place en centre de rétention administrative.
01:21Donc là, on a une belle addition de tout ce qui ne fonctionne pas en France.
01:24On est avec Amaury Bucot, journaliste qui a révélé cette info.
01:27Bonjour Amaury.
01:28Merci d'être avec nous sur Europe 1.
01:29Bonjour Mickaël.
01:30Merci de m'inviter.
01:31Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé précisément le soir du réveillon
01:37dans cette pharmacie ?
01:38Oui.
01:39Eh bien, écoutez.
01:40D'abord, tout commence en fait par le déclenchement de système de l'alarme de la pharmacie.
01:44Ce système d'alarme est relié à la police et donc la police est avertie qu'il y a un
01:49cambriolage en cours.
01:51La police se rend sur les lieux.
01:53Découvre d'abord, ça a été très sévèrement endommagé puisqu'en fait, les deux cambrioleurs
01:58présumés sont rentrés notamment à l'aide d'une pioche.
02:01Et puis, lorsqu'ils rentrent dans la pharmacie, ils voient qu'elle est sans dessus dessous,
02:05comme un cambriolage classique, c'est-à-dire la caisse est ventrée, les produits, les
02:09détalages, tout ça a été renversé.
02:11C'est vraiment le bazar dans toute la pharmacie et ils entendent des voix au fond du magasin
02:16et donc ils comprennent que les deux ravisseurs présumés sont dans la pharmacie.
02:21Et donc à ce moment-là, ils les interpellent immédiatement, évidemment, et ils les emmènent
02:25au commissariat.
02:26Alors déjà, il faut bien se dire que leur culpabilité ne fait pas trop de doute dès
02:30le début, puisqu'effectivement déjà, ils se retrouvent dans la pharmacie.
02:32On retrouve sur eux des médicaments, plusieurs produits qui appartiennent à la pharmacie
02:38qu'ils ont dérobés, mais aussi de l'argent, un peu de contenu de la caisse dans leurs
02:43affaires.
02:44On retrouve aussi la pioche, un tournevis et un gant de manutention qui a probablement
02:48servi à rentrer par effraction.
02:50Et eux-mêmes, les deux hommes, d'ailleurs, ne font pas trop de mystère sur leur culpabilité,
02:56puisqu'ils avouent immédiatement qu'ils sont effectivement rentrés là pour cambrioler
02:59les lieux, qu'ils ont d'ailleurs avant volé une pioche ailleurs, dans un cabanon
03:02de jardin.
03:03Bref, on sent qu'on comprend que ces deux hommes, en fait, qui sont marginaux, vivent
03:08de cambriolages, de larcins, puisque je rappelle que ce sont deux hommes SDF en situation irrégulière,
03:13qui étaient sous OQTF, donc qui n'avaient aucun moyen de subsistance et donc qui sont
03:18très nombreux en Ile-de-France à vivre comme ça.
03:20Donc, les politiciens, à ce moment-là, tous les éléments en leur main, font remonter,
03:24comme c'est la procédure A, au parquet de Créteil, et c'est une substitue du procureur
03:29qui est là de permanence, qui recueille ces éléments et qui décide, au regard de ce
03:34qui lui a été donné, donc les preuves et les aveux, de finalement faire libérer ces
03:40deux hommes avant même le délai classique de garde à vue, qui est 24 heures, renouvelables
03:45une fois, donc 48 heures, si bien qu'avant même que la pharmacienne ait pu faire un
03:49complément de plainte au commissariat pour expliquer tout ce qui lui avait été voulu,
03:53notamment des bijoux, mais aussi, en fait, les trois quarts de la caisse qui n'ont pas
03:56été retrouvés sur les deux hommes, qui, en fait, ont fait des allers-retours pour
03:58cacher leur but, eh bien, si bien que quand cette pharmacienne est allée au commissariat
04:03le lendemain, on lui a expliqué que les deux hommes avaient déjà été libérés, et donc
04:06elle n'a pas pu, enfin, sa plainte n'avait même pas lieu d'être, puisque le parquet
04:11a donc décidé d'un classement avec, pour seule mesure restrictive, l'interdiction
04:15de paraître sur la commune d'Ivry-sur-Seine. Et puis, s'ajoute à cela le fait que, comme
04:20toute garde à vue avec des personnes sous le QTF, les policiers signalent leur présence
04:25à la préfecture pour que la préfecture décide des suites admonnées administratives,
04:30sachant qu'ils étaient sous le QTF, et la préfecture a signalé aux policiers qu'il
04:33n'y avait pas de place dans les centres de rétention, ni dans les locaux de rétention,
04:36et donc qu'on ne pouvait pas les garder, et donc qu'il fallait les libérer. C'est,
04:39finalement, ces deux choses, à la fois la justice et la préfecture, qui ont fait qu'ils
04:43se sont retrouvés dehors au bout de moins de 24 heures, et qu'aujourd'hui, ils sont
04:47dans la nature, avec une obligation de paraître à Ivry-sur-Seine, mais on peut se douter
04:51qu'ils vont aller récupérer leur butin qu'ils avaient probablement caché près
04:53de la pharmacie, et puis comme ils n'ont pas de papier, ni de logement, ils vont continuer
04:59probablement à tournoyer comme ça en Ile-de-France, et à vivre de menu larcin.
05:05C'est fou. Ce qui est fou, Amaury, j'aimerais que vous m'expliquiez, parce que vous êtes
05:08en train de nous dire qu'ils ont été relâchés au bout de 48 heures, mais que...
05:12Non, non, de moins de 24 heures.
05:14En moins de 24 heures, pardon. La garde à vue aurait pu être prolongée, puisqu'elle
05:19n'avait pas encore été prolongée. Ils auraient pu la prolonger, mais ils ne l'ont pas fait.
05:23Elle aurait pu même, la substance du procureur aurait pu même demander à ce que la garde
05:28à vue aille jusqu'à 24 heures.
05:29Non, 48 heures.
05:30Elle va aussitôt...
05:31Non, mais je veux dire, en fait, en général, c'est 24 heures renouvelables une fois.
05:34Oui, c'est ça, 24, 24.
05:36Et là, même avant la fin des 24 heures, elle a décidé qu'il fallait mieux les relâcher,
05:40qu'on allait classer l'affaire un classement 501 avec interdiction de paraître à vivre
05:44sur les 4 pages.
05:45Le risque de récidive est extrêmement élevé.
05:46Mais surtout que c'était déjà une récidive.
05:48Mais on ne sait pas quoi faire.
05:49Alors, moi, ce qu'on m'a dit de mes sources policières, c'est qu'ils étaient déjà
05:52connus pour des faits, mais quand on dit connus, ça ne veut pas dire qu'ils ont été
05:55condamnés, il y avait une procédure courte.
05:56Et pourquoi, d'après vous, ils n'ont pas envoyé en comparution immédiate ?
05:59Alors, moi, pour en avoir un peu discuté avec les sources policières, là encore,
06:04ce qui se passe, c'est que je pense que la substance du procureur s'est dit,
06:08la principale raison, on connaît tous, c'est de se dire, on ne va pas encombrer
06:11les tribunaux, il y a trop d'affaires, on va classer pour ne pas que la pile de dossiers
06:16se lance.
06:17Mais il y a aussi le fait qu'on les a pris sur le fait et finalement, quelque part,
06:21ils n'ont pas pu consommer leur vol, qu'elle a pensé qu'on avait retrouvé
06:26toutes les affaires volées sur eux.
06:28Le vol et la tentative, ça a pris lieu de la même façon.
06:31Aller pouvoir récupérer ce qui lui a été volé.
06:33Et le dernier point, c'est les assurances, où elle s'est probablement dit, là encore,
06:36que finalement, pour tout ce qui est dégâts matériels, puisqu'il y en avait beaucoup,
06:39forcément, puisqu'ils ont cassé la porte, le volet, et puis derrière, ils ont mis le bazar,
06:43et bien que pour tous ces points-là, ça serait l'assurance qu'elle a remboursée
06:46et que finalement, la pharmacienne s'y retrouverait et qu'il n'y avait pas besoin
06:50d'aller poursuivre des personnes dont, finalement, même pour un vol comme ça,
06:56il ne serait pas allé en prison et pour faire exécuter une peine.
07:00Je pense que le raisonnement a été le suivant.
07:03Donc à Maury, ça veut dire que dès lors que la juge a estimé que le dommage
07:07pour la société et pour la victime n'était pas considérable,
07:12finalement, par manque de moyens, notamment dans les centres de rétention,
07:16la substitue du procureur a pris cette décision pour se débarrasser du dossier
07:21en se disant, il y a plus grave que ça, quoi.
07:23Oui, mais alors les centres de rétention, c'est encore autre chose.
07:25La justice ne s'occupe absolument pas du volet administratif,
07:28ça c'est vraiment la préfecture de son côté.
07:30Mais effectivement, vous avez raison, et c'est évident,
07:33et ça arrive pour beaucoup d'autres affaires dont on ne parle pas,
07:35il y en a comme ça, il y en a des tonnes, c'est qu'évidemment,
07:39on estime que finalement, certes il y a eu un vol,
07:44mais la personne n'a pas eu le temps de voler les choses,
07:45ou les biens ont été restitués, donc finalement, on ne poursuit pas,
07:49on décide de classer l'affaire, ça arrive extrêmement souvent malheureusement.
07:52Je pense aussi que le profil des mises en cause,
07:56qui sont des personnes en situation régulière,
07:58qui a priori n'ont pas vocation à rester sur le territoire,
08:01fait que la justice se dit, peut-être que ça ne sert pas à grand chose
08:04de les poursuivre jusqu'à long terme, ils ne seront plus là,
08:06j'imagine qu'il y a de ça aussi,
08:08mais ce qui est fou, c'est que moi, quand j'ai eu cette pharmacienne,
08:11le lendemain des faits, je lui ai expliqué ce qui se passait,
08:13elle est bien évidemment tombée de sa chaise.
08:15Vous l'avez rencontrée, ou vous l'avez eue simplement au téléphone ?
08:18Non, je ne suis pas en région parisienne là,
08:21donc je l'ai eue au téléphone, c'est moi qui lui ai expliqué
08:23tout ce que je viens de vous expliquer.
08:25Et elle a halluciné, c'est pour ça d'ailleurs qu'elle est allée
08:27faire un complément de plainte quelques jours plus tard,
08:29pour essayer de rouvrir le dossier.
08:31Mais le problème, c'est que même si le parquet a décidé que oui,
08:34finalement, comme en fait, il y a des millions d'euros qui ont disparu,
08:37ben voilà, maintenant en fait, ils sont dans la nature,
08:39ils n'ont pas de papiers, ils n'ont pas de logement,
08:42comment on va remettre la main dessus ?
08:44Probablement qu'on va remettre la main dessus au prochain fait.
08:46Et là, en tous les cas, pour l'instant, on ne les a plus.
08:50C'est qu'ils n'ont pas envoyé en comparution immédiate
08:52étant précisé que juridiquement, le vol et la tentative de vol,
08:55c'est réprimé de la même façon.
08:57Donc là, ils l'auraient pu, techniquement, aller en comparution immédiate.
09:03Ils ont retrouvé les effets sur eux,
09:05donc bon, il n'y a pas beaucoup de débats.
09:07En plus, c'est en réunion de ce que vous me dites.
09:11C'est une circonstance aggravante,
09:13et puis il y a un vrai risque de récidive.
09:19Mes sources policières, moi, me disent
09:21que sur place, c'est exaspérant
09:23parce qu'en fait, toute cette période de Noël,
09:25ce qu'on m'a dit, c'est qu'il y avait eu énormément de classements similaires.
09:27Il y a eu d'autres affaires.
09:29Là, récemment, ils ont arrêté un type
09:31qui était sur un scooter et qui avait limé
09:33le numéro d'identification du scooter
09:35parce qu'il était volé.
09:37Et pareil, le parc a décidé de ne pas le poursuivre
09:39pour recel, alors qu'il y avait toutes les raisons de le faire.
09:41Et si vous voulez, les policiers ont l'impression
09:43de travailler pour rien.
09:45Ils se sont rendus sur place très rapidement,
09:47ils ont pu interpeller les hommes,
09:49ils les ont auditionnés,
09:52et derrière, qui est-ce qui vient
09:54se plaindre auprès d'eux ?
09:56C'est la pharmacienne qui leur dit
09:58« Écoutez, je ne comprends pas. Moi, vous interpellez la personne,
10:00elle a fait plein de dégâts. Moi, je ne veux pas qu'elle revienne dans mon pharmacie.
10:02Je trouve qu'elle existe au-dessus, nous, j'en ai peur.
10:04Et là, vous me dites qu'en fait, ils sont déjà relâchés
10:06et qu'ils ne seront pas poursuivis. »
10:08C'est-à-dire que vous êtes en lien avec les policiers
10:10qui se retrouvent totalement démunis, évidemment,
10:12et on les comprend. C'est-à-dire qu'en fait,
10:14ils n'ont pas les outils
10:16pour régler le problème
10:18de cette pharmacienne. Et puis, cette pharmacienne
10:20vous parlez de l'autre côté au téléphone. Qu'est-ce qu'elle vous dit, la pharmacienne ?
10:22Ben, eux, en fait, les policiers,
10:24ils ont les outils
10:26pour régler le problème à court terme. C'est-à-dire qu'ils peuvent arrêter
10:28les placements de garde à vue,
10:30mais à long terme, si la justice
10:32n'est pas là, ces deux
10:34personnes-là, s'ils ne sont pas expulsés,
10:36évidemment, qu'ils vont se faire
10:38réinterpeller plusieurs fois,
10:40qu'ils vont donner probablement des fausses identités, etc.
10:42C'est un énorme gâchis.
10:44La pharmacienne, voilà, elle aimerait
10:46que ces personnes ne puissent
10:49plus récidiver. Et elle se dit, surtout,
10:51comme j'habite au-dessus, si, quand il y a eu
10:53le déclenchement de l'alarme, que j'étais descendu
10:55pour aller voir ce qui se passe, que je me serais
10:57retrouvé face à eux, ils avaient une pioche,
10:59un tournevis, il aurait pu se passer
11:01un incident, elle aurait pu être agressée,
11:03elle se dit, mais peut-être que là, enfin, la justice
11:05aurait réagi. Mais, en fait, elle me disait,
11:07on est obligé d'en arriver là pour espérer
11:09avoir une réponse de la justice. C'est ça,
11:11la France, aujourd'hui. C'est ça, son discours.
11:13Et moi, en tant que journaliste, je ne suis pas
11:15un homme politique, donc je ne lui fais pas de proposition,
11:17je suis désolé, c'est comme ça. Au moins,
11:19je peux vous l'informer et essayer de faire les démarches
11:21nécessaires, mais c'est vrai que c'est hallucinant.
11:23C'est hallucinant.
11:25Pour le français Lambda,
11:27les annonces de fermeté
11:29de M. Darmanin
11:31pèsent peu, devant cet
11:33exemple.
11:35Il faut bien comprendre qu'entre
11:37des annonces...
11:39Même s'il vient d'arriver,
11:41il y a autant qu'un moment donné.
11:43Qu'est-ce que vous avez fait ?
11:45Après, il faut bien
11:47comprendre aussi,
11:49je ne dirais pas que c'est arbitraire, mais en l'occurrence,
11:51le parquet, la substitue procureure
11:53qui était permanente cette nuit-là,
11:55elle a fait des choix individuels
11:57que n'auraient peut-être pas fait ses confrères
11:59et qui
12:01engagent toute la justice, malheureusement.
12:03Il y a quand même un problème
12:05de manière générale avec les EQTF
12:07dans ce pays, dont
12:09je rappellerai que la majorité sont algériens,
12:11comme la population, d'ailleurs,
12:13des centres de rétention. Emmanuel Macron avait dit
12:15en 2019, je crois,
12:17100% des EQTF seront exécutés.
12:19Là, on est à moins de 10%. C'est la plus grande
12:21fausse promesse, je pense, d'Emmanuel Macron.
12:23Et pourtant, il y en a eu beaucoup. Nous avoir fait croire
12:25qu'il avait pour objectif de réaliser 100% des EQTF.
12:27Le problème qu'on a avec l'Algérie...
12:29T'en as combien de pourcents, là, actuellement ?
12:31Moins de 10%.
12:33Le problème avec l'Algérie, c'est qu'on ne prend jamais
12:35des mesures de rétorsion. Et alors là,
12:37nos relations diplomatiques... Autant vous dire
12:39qu'avec Alger, c'est une catastrophe.
12:41Boalem Sansal, qui est en train de croupir
12:43dans une jôle algérienne. Enfin, maintenant,
12:45il doit être à l'hôpital.
12:47Et les droits de la défense ne sont pas assurés.
12:49Certains parlent
12:51de mesures de rétorsion. On ne les prend
12:53même pas. Et on ne les a pas pris
12:55sur le dossier des EQTF. Pas plus qu'on les prendra
12:57pour sauver Boalem Sansal.
12:59Je reprends le terme que j'ai pris tout à l'heure.
13:01Mais là, en revanche, c'est un manque encore...
13:03Là, pour le coup, c'est un manque de volonté politique.
13:05Puisque contre l'Algérie,
13:07on a plein de mesures de rétorsion que nous pourrions
13:09appliquer. Il y en a toute une liste.
13:11Pourquoi on ne le fait pas ?
13:13Pourquoi on ne le fait pas ?
13:15Pour préserver les relations diplomatiques.
13:17Parce qu'il y a d'autres considérations.
13:19Il y a le gaz.
13:21C'est aussi pour ces raisons-là.
13:23Vous savez,
13:25quand il a fallu se passer du gaz russe,
13:27on s'est passé du gaz russe. Et puis, on est allé
13:29chercher le gaz de l'Azerbaïdjan
13:31qui l'achète lui-même à la Russie.
13:33Formidable hypocrisie.
13:35L'Azerbaïdjan qui s'en prend
13:37quotidiennement aux Arméniens.
13:39Donc, s'il faut se passer du gaz algérien
13:41pour résoudre
13:43le problème des OQTF...
13:45Le problème, c'est qu'on a pris du gaz algérien
13:47pour se passer du gaz d'Azerbaïdjan.
13:49Non, du gaz russe.
13:51Le gaz de l'Azerbaïdjan.
13:53Ursula von der Leyen,
13:55elle a rencontré le dictateur Aliyev.
13:57On ne sert pas la main de Poutine, mais on sert la main d'Aliyev.
13:59Justement, le gaz algérien,
14:01c'est une alternative à ça.
14:03Il faut choisir ses priorités.
14:05C'est-à-dire qu'il n'y a pas de grande démocratie
14:07qui produit beaucoup de gaz.
14:09Il n'y a pas de grande démocratie
14:11qui nous impose autant d'OQTF
14:13en France comme le rappelait Vincent.
14:15C'est les chiffres.
14:17Au bout d'un moment, il faut résoudre ce problème des OQTF.
14:19On ne peut pas regarder le problème des OQTF
14:21se plaindre des multirécidivistes
14:23cambrioleurs quand
14:25on est sur des problèmes de cambriolage
14:27et dire qu'on ne peut rien y faire.
14:29C'est comme ça et on reste aux alentours de 10%
14:31si Emmanuel Macron...
14:33Et puis, sur un plan...
14:35On ne fait pas rentrer ses déclans d'Etat.
14:37Quand je dis les faire rentrer,
14:39c'est ne pas prendre de mesures
14:41sans qu'il ne rentre pas.
14:43Il faut arrêter de se faire humilier par l'Algérie.
14:45Il y a un moment, ça devient absolument insupportable.
14:47Il faut dénoncer les accords de 68
14:49qui n'ont pas vocation
14:51à être pérennes.
14:53Pourquoi un traitement de faveur à l'Algérie ?
14:55Un accord n'a pas vocation...
14:57Ça s'est expliqué en 62.
14:59On pensait que
15:01les pieds noirs ne reviendraient pas si vite
15:03et que la libre circulation favorisait...
15:05Pourquoi continuer ce traitement de faveur ?
15:07L'accord n'est pas pérenne.
15:09Il faut arrêter de se laisser humilier
15:11par l'Algérie.
15:13Vincent Gauthier, on est sur une problématique.
15:15Là, on est sur un exemple sur lequel
15:17ni le garde des Sceaux,
15:19ni le ministre de l'Intérieur n'a réellement
15:21le pouvoir de faire quelque chose.
15:23C'est le ministre des Affaires étrangères.
15:25C'est l'Élysée en réalité.
15:27Là, c'est un problème
15:29qui ne changera pas.
15:31Il n'y a pas que l'Algérie dans le dossier des OQTF.
15:33Prenons globalement les pays qui refusent
15:35de reprendre leurs ressortissants sous OQTF.
15:37Vous avez des leviers.
15:39Vous pouvez dire qu'il n'y a pas un dirigeant,
15:41pas une personne de l'élite de ces pays
15:43qui viendra se faire soigner en France.
15:45Tous les biens en France de l'élite
15:47de ces pays qui refusent de reprendre les OQTF
15:49sont saisis.
15:51Je ferme les transferts de fonds
15:53à Western Union, ce qu'avait proposé Arnaud Montebourg.
15:55Il s'est retiré.
15:57On peut toujours contourner
15:59en passant par un autre pays.
16:01Si vous bloquez
16:03les transferts de fonds par Western Union,
16:05vous pouvez peut-être contourner.
16:07Ça va impacter beaucoup de monde.
16:09Vous pouvez complètement
16:11diminuer le flux de touristes.
16:13Pourquoi on est revenu à la normale
16:15sur les visas ? On les avait baissés de 25%.
16:17Parce que ça n'a pas marché.
16:19Non, mais la raison, c'est parce qu'on ne veut pas.
16:21C'est pas ça qu'on veut pas.
16:23C'est formidable ce qu'il nous faut.
16:25C'est totalement faux ce que vous dites.
16:27Ça a duré 6 mois.
16:29Ce n'est pas parce qu'on l'a fait
16:31que quelques mois, ça n'a absolument pas marché.
16:33C'est pas pour ça qu'on a arrêté, Philippe.
16:35Ça a été pour beaucoup dans notre brouille avec le Maroc.
16:37Ça a eu des conséquences
16:39diplomatiques avec le Maroc
16:41parce que c'est politique.
16:43Vous vous expliquez
16:45en une phrase. Ça l'a touché.
16:47Arrêtez de faire cette...
16:49Je suis désolé.
16:51Vous écoutez, on ne peut rien faire.
16:53Vous ne voulez pas m'écouter.
16:55Laissez Philippe répondre.
16:57On ne dit pas qu'il ne faut rien faire.
16:59On dit juste que cette politique n'a rien marché.
17:01Donc ça n'a pas marché parce que
17:03ça ne touchait que la bourgeoisie marocaine
17:05qui a des relations d'affaires avec la France.
17:07Donc ça passait complètement
17:09à côté du sujet.
17:11Si vous avez zéro visa et que vous tenez bon,
17:13à mon avis, les décès passés consulaires vont augmenter.
17:15C'est toujours pareil.
17:17Il faut tenir sur le long terme.
17:19Mais on a cédé tout de suite.
17:21Il y a aussi une part de bluff.
17:23C'est qui va céder le premier ?
17:25Et donc c'est nous qui avons cédé les premiers.
17:27Mais vous êtes plus fort que le ministère des Affaires étrangères,
17:29de l'Intérieur et du gouvernement réunifié.
17:31Cette politique a été complètement
17:33à côté de la France.
17:35Philippe, c'est vraiment ça qui a lutté.
17:37Restez dans vos certitudes.
17:39Il faut avancer en trois secondes
17:41avec des Marocains
17:43et vous verrez ce qu'a donné cette politique.
17:45Il y a d'autres moyens de pression
17:47mais celui-là n'a pas marché.
17:49Vous êtes contre le blocage des transferts de fonds.
17:51Donc on fait quoi ?
17:53Je suis contre le blocage des transferts de fonds.
17:55Mais acceptez que le réel existe.
17:57Les transferts de fonds...
17:59C'est très drôle.
18:01On va partir du débat dans un instant.
18:03Vous parlez comme si le réel n'existait pas.
18:05Les transferts de fonds, si vous les bloquez en France,
18:07vous passez par l'Allemagne et vous faites
18:09votre transfert de fonds.
18:11Ça leur met quand même des battes pendant les roues.
18:13C'est un frein.
18:15C'est des fausses solutions.
18:17On va marquer une pause.
18:19On va remercier Amaury Bucot.
18:21Philippe, on va remercier Amaury Bucot
18:23qui était avec nous à l'instant
18:25et qui intervenait sur l'antenne.
18:2717h29 sur Europe 1.
18:29Demain, vous avez rendez-vous avec
18:31Laurie Choleva sur Europe 1
18:33qui vous donne rendez-vous de 18h à 19h pour Clap,
18:35l'émission qui vous raconte le cinéma.
18:37Et demain, Laurie recevra Franck Dubosc
18:39pour son film Un ours dans le Jura
18:41en salle mercredi prochain.
18:43On marche sur la tête, revient dans un instant.
18:45Restez avec nous sur Europe 1.

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