• il y a 9 heures
Le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin annonce vouloir créer plus de places de détention pour les courtes peines, s’inspirant du modèle hollandais. Est-il transposable en France ? Est-ce une bonne chose ? Pour Bernard Cohen-Hadad, président du cercle de réflexion Etienne Marcel, «une courte peine appliquée a plus d’effet et de sens qu’une lourde peine qui ne l’est pas».

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Transcription
00:00Bernard Konadad, effectivement, on ne peut pas forcément calquer tous les modèles qui fonctionnent en France,
00:05mais on se dit qu'on peut quand même peut-être s'en inspirer.
00:07Oui, il faut s'inspirer et puis il faut aussi se souvenir de notre histoire philosophique pénale.
00:13J'apprécie ce que dit Gérald Darmanin, mais Beccaria l'a dit bien avant lui, le philosophe pénaliste.
00:20Une courte peine appliquée a plus d'effet et de sens qu'une lourde peine qui n'est pas appliquée.
00:25Et ça, c'est depuis le XIXe siècle.
00:27Donc vous voyez que c'est un choix politique quand on décide de ne pas appliquer des peines,
00:32quand on décide de laisser des gens en pleine liberté alors qu'ils ont commis un délit puis un autre,
00:37une contravention lourde, surtout quand c'est des atteintes aux personnes.
00:41Ce n'est pas acceptable aujourd'hui pour le justiciable.
00:43Alors bien entendu, il y a des exemples aux Pays-Bas.
00:46Il y a aussi récemment cet été, je vous rappelle, des exemples au Royaume-Uni
00:51avec des sanctions rapides, fermes, immédiates sur les émeutes de l'été.
00:57Donc il y a une possibilité de le faire, il faut une volonté.
01:00Ça fait partie d'une philosophie pénale, du courage politique.
01:04Accepter de mettre des gens en prison tout simplement pour des délits,
01:08ça n'a pas fait partie de notre environnement politique depuis un certain nombre d'années.
01:15Il faut le reconnaître, tout ça fait partie aussi de contraintes.
01:18Privation de liberté, ça a un coût, donc il faut une volonté.
01:21Moi j'ai cru comprendre dans tous les cas qu'à la fois Bruno Retailleau
01:24et maintenant Gérald Darmanin étaient sur ce type de situation.
01:28On reste sur le nerf de la guerre, quel budget, quel moyen pour avancer ?

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