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00:00Europe 1, 11h, 13h, Jacques Serret et vous. 12h34 sur Europe 1, merci de nous rejoindre,
00:09vous écoutez Jacques Serret et vous réagissez bien sûr au 01 80 20 39 21 Jacques. Et je vous
00:14salue Philippe Condelro qui nous quitte, un grand merci Philippe d'être venu dans le studio d'Europe 1,
00:18c'est un plaisir de vous recevoir. Merci Jacques, merci à tous les deux et puis surtout une très
00:21très belle année, heureuse surtout et surtout la santé, avec ça on fait le reste il paraît,
00:25donc à tous les auditeurs d'Europe 1 et puis aux autres aussi. Merci beaucoup Philippe,
00:31très bonne année à vous, merci bien. Et donc on poursuit, on revient plutôt sur la situation à
00:37Mayotte. Mayotte où se trouve actuellement le Premier Ministre François Bayrou, c'est le titre
00:43aujourd'hui, le déplacement de François Bayrou à Mayotte, deux semaines après le passage du
00:48cyclone Chido. Le Premier Ministre qui quelques minutes après son arrivée sur l'archipel a pris
00:54la parole, je vous propose de l'écouter. Ce qu'ils veulent c'est du réel et nous avons
00:59donc organisé cette visite à Mayotte avec les membres du gouvernement concernés pour apporter
01:07des solutions concrètes que, après une journée de dialogue, nous annoncerons ce soir avec un plan
01:15qui va s'appeler Mayotte debout, qui est un plan qui concerne absolument tous les points que nous
01:22avons identifiés qui permettront d'apporter des réponses rapides. Et puis après il y aura une
01:28deuxième phase d'ici quelques mois, c'est un plan à long terme parce qu'il s'agit pas seulement de
01:36reconstruire Mayotte comme elle était, il s'agit de dessiner l'avenir de Mayotte différent. Et
01:44c'est un enjeu qui est aussi un enjeu très important bien sûr. Le Premier Ministre François
01:50Bayrou s'était ce matin sur l'île de Mayotte et nous sommes en ligne avec Christian Koss. Bonjour
01:57Monsieur Koss. Christian Koss, le directeur de la logistique du Secours Populaire qui est en
02:03ligne avec nous. Bonjour Monsieur Koss. Oui bonjour. Merci beaucoup de nous accorder ce temps et de
02:10votre temps puisque vous êtes le directeur de la logistique du Secours Populaire, en même temps
02:14le Premier Ministre François Bayrou. Le Secours Populaire lance une première mission à Mayotte,
02:20qu'est-ce que vous pouvez nous dire de la situation sur place et surtout de votre action à vous du
02:27Secours Populaire ? Alors ce n'est pas notre première mission puisque le Secours Populaire
02:32travaille dans les pays d'outre-mer et dans les hommes avec des partenaires locaux et depuis le
02:39lendemain même, le jour même d'après le passage du cyclone, nos partenaires sur place se sont déjà
02:45mobilisés, ont commencé à amener la solidarité et nous on a eu une première mission qui est rentrée
02:50dimanche et qui avait été voir nos partenaires pour voir avec eux comment on pouvait encore plus
02:54les appuyer dans la démarche d'accompagnement des familles victimes du cyclone. Donc voilà et puis
03:01il y a une deuxième mission qui va partir à la fin de la semaine. Sur place c'est les aides de
03:06première urgence que l'on connaît dans ce genre de catastrophes avec bien sûr le besoin de se nourrir,
03:11de pouvoir couver de l'eau potable, de pouvoir avoir des produits d'hygiène, la problématique
03:17aussi de nourrir les bébés, les enfants en bas âge, voilà donc c'est des choses auxquelles on a
03:23pu commencer à répondre avec nos partenaires. Pourquoi des partenaires locaux ? Parce que c'est
03:28des gens qui vont au plus près des quartiers, qui connaissent les populations. On le sait,
03:33vous avez vu et vous avez reporté les propos de la crainte des personnes à pouvoir s'accéder
03:41aujourd'hui aux institutions avec une défiance de ces institutions qui n'ont plus confiance. Donc
03:48nous l'idée c'est de développer cette solidarité de proximité au plus près des gens en
03:54répondant à leurs besoins. Christian Kos, directeur de la logistique du secours populaire, est-ce
04:00concrètement quelle action pouvez-vous mener vous secours populaire et avec vos partenaires sur
04:07place ? C'est-à-dire que là vous nous expliquez qu'une première mission a déjà eu lieu, qu'une
04:10seconde se prépare, quelles sont les priorités sur place à gérer ? Là aujourd'hui, j'ai été dans
04:20l'émission sur Irma à Saint-Martin qui ressemble en termes de crise à celle-là, même si celle-là
04:26est de plus grande ampleur. Aujourd'hui, on ne va pas éviter le fait qu'ils vont reconstruire avec
04:31ce qu'ils peuvent pour se mettre à l'abri. Même s'il y a des programmes qui vont arriver, ça va
04:35prendre du temps et bien sûr leur survie en dépend. Ils reconstruisent aujourd'hui là où ils peuvent
04:40pour protéger ce qu'ils ont à protéger. Donc nous c'est de pouvoir leur apporter des moyens avec des
04:47bâches pour se protéger au mieux, du matériel pour pouvoir recréer un abri même si ce n'est pas
04:55l'idéal, mais c'est la seule chose qu'ils ont aussi aujourd'hui, qu'ils sont en capacité de faire.
05:00Et puis nous, on va très vite aussi essayer de leur redonner une autonomie. On est en partenariat
05:05avec nos partenaires, ils ont besoin d'abord de batteries solaires pour les téléphones pour
05:10pouvoir communiquer. Ils ont besoin de quoi refaire la cuisine, des réchauds, des
05:16essentiels de cuisine. Ils ont également besoin de pouvoir recommencer à planter de quoi survivre
05:22parce que ça aussi, ils n'ont pas beaucoup de moyens et ils nous ont parlé de pouvoir remettre
05:27des semences dans les jardins. Donc on est en train de voir pour leur apporter des semences de
05:30produits courants, des fruits et des légumes qu'ils pourraient très vite planter pour
05:35retrouver une autonomie et essayer de reprendre cours à la vie le plus vite possible. Donc ça,
05:42c'est le type d'action que le Scopopulaire développe. Bien sûr, il y a l'aide aussi, on a parlé si
05:49l'école reprend à la scolarité en permettant aussi à ses familles de retrouver pour leurs
05:53enfants des fournitures scolaires. Voilà, c'est tous ces aspects-là du pratique du quotidien sur
05:58lequel la solidarité populaire, grâce à la générosité des Français, parce qu'il faut le
06:03dire aussi quand même, qui ont versé à notre association leurs dons, on va pouvoir amener
06:08directement et concrètement aux familles cette aide. Oui, justement, je vous propose d'écouter
06:14à ce sujet, restez avec nous, M. Kos, le reportage de notre correspondant sur place
06:20qui est allé à la rencontre des habitants de Mayotte juste avant l'arrivée du Premier ministre.
06:27L'électricité est toujours coupée dans plus de la moitié des foyers et l'accès à l'eau reste
06:35limité. Même à Mamoudzou, la ville principale de l'archipel, la situation est difficile entre
06:40magasins quasiment vides et longues files d'attente absolument partout. Pour les habitants,
06:44comme Germain, les journées sont donc dédiées à la débrouille. On n'a toujours pas d'électricité
06:47et donc on ne se débrouille pas nous-mêmes parce que la ville de Mamoudzou n'est jamais
06:51venue nettoyer. Donc on a passé là des journées à vider, à récupérer des camions pour vider tous
06:56les déchets. C'est tellement le bazar sur place qu'on survit. On commence un peu à fatiguer mais
07:01c'est horrible. Avec tout ça, la venue du Premier ministre ne suscite donc que peu d'espoir chez
07:05beaucoup de Mahorais, comme l'explique Ibrahim qui tient une pension dans le centre de Mamoudzou.
07:09Les politiciens, quand ils arrivent, il y a beaucoup d'annonce et il n'y a pas grand-chose
07:14arrivé au final. C'est pour ça que tous les Mahorais, je pense, on l'attend pour voir.
07:18On sait très bien qu'on ne peut pas faire des miracles et que tout va changer.
07:21L'homme envisage même de quitter Mayotte face aux problèmes dont il ne voit pas la fin. Reste
07:26à voir si les réponses concrètes que François Bayrou dit vouloir apporter le feront changer d'avis.
07:30Yoann Medec pour Europe 1. Je reviens avec vous, Christian Causse, directeur de la logistique du
07:37Secours Populaire. On parlait des dons des Français. Comment jugez-vous la mobilisation
07:42des Français pour venir en aide aux habitants de Mayotte ? Vous qui avez l'expérience aussi
07:46de précédentes crises humanitaires. Ils ont été très sensibles à la situation. Ils savent très
07:52bien que d'abord parce que ce sont des Français, que nous avons une chance substitue. Donc il y a
08:00eu un engouement à la générosité. Beaucoup se sont mobilisés pour donner. Il faut donner de
08:05l'argent. On l'a dit, c'est très compliqué. L'acheminement des produits aujourd'hui était un
08:10vrai problème sur l'île. On peut encore acheter, y compris à La Réunion, et y arriver à avoir.
08:17Nous, les missions qui partent sont aussi des missions qui partent avec des bagages, avec des
08:22produits de première nécessité, tels que des passifs de purification d'eau. On a amené des
08:26filtres à eau qui permettent de filtrer 150 litres d'eau par jour sans électricité. Parce qu'on est
08:32conscient que tous ces problèmes-là, on sait très bien, malgré les annonces, que beaucoup n'ont
08:37pas encore retrouvé l'électricité ou l'eau courante. C'était déjà le cas avant même le
08:42cyclone. Ils n'avaient pas tous accès à l'eau courante. Donc c'est vraiment essayer de répondre
08:48avec les moyens. Et grâce à cette générosité populaire, à cet engagement aussi de nos
08:53partenaires sur place qui font redoubler l'efficacité en termes d'action. Parce que là,
08:58il ne s'agit pas non plus d'attendre d'arriver avec une équipe, de trouver les moyens logistiques.
09:03On s'appuie sur nos partenaires, on leur fait confiance. Ils ont déjà le réseau de contact
09:08avec les personnes. Ils savent où les trouver, ils savent leur parler. Tout ça sont des critères
09:13importants quand on veut agir dans ce type de situation. Est-ce que vous avez déjà une première
09:17estimation des dons reçus depuis 15 jours au Secours populaire ? Je n'ai pas d'estimation
09:25précise aujourd'hui parce qu'on est décentralisé et que les dons rentrent dans toutes nos structures.
09:29Donc ça me serait difficile de vous donner, mais bon, c'est quelques millions d'euros.
09:35Quelles sont les principales difficultés dans la mise en oeuvre de l'aide sur place ?
09:42La mise en oeuvre de l'aide sur place, c'est d'abord de pouvoir assumer, de trouver sur place ce
09:50dont on a besoin. Ça c'est le premier point. Alors aujourd'hui, il y a des barges qui ont
09:54recommencé depuis la Réunion. Il y a des plateformes qui fournissaient déjà l'île avant, qui recommencent
09:59à fournir, sur lesquelles on peut s'approvisionner. Mais après, c'est l'assouminement aussi de
10:06cette nourriture et de cette eau au plus près des populations. Vous avez entendu dans les témoignages,
10:10il y a des endroits où il n'y a pas eu encore d'accès des autorités ou des pouvoirs publics.
10:18Il faut vraiment arriver à les aider et puis il faut qu'ils se prennent en main eux-mêmes,
10:24malheureusement, parce que sinon ils n'y arriveront pas. L'expérience m'a fait dire ça. Il faut
10:29vraiment compter sur la générosité, la solidarité entre eux et faire en sorte de leur donner de
10:34quoi agir eux-mêmes parce qu'ils vont répondre aussi à une part de besoin par eux-mêmes. S'ils
10:39veulent que les choses se passent vite, de façon efficace et passer à autre chose, à une autre
10:45étape, même si on sait que derrière ça va durer, ce genre de situation peut durer 15 ans ou 20 ans
10:51pour certains avant de pouvoir retrouver quelque chose de ce qu'ils avaient par l'avis d'avant.
10:59Parce qu'ils ne l'auront pas, ils ne vont pas en 5 ans reconstruire des logements, mettre tout le
11:04monde à l'abri, supprimer les bidonvilles. Voilà, on sait très bien qu'il y a bien sûr ce qui est
11:11dit, ce qui est annoncé et la réalité après qui rattrape très vite les personnes. C'est pour ça que
11:17je vous dis, il faut vraiment les aider, essayer de faire au mieux pour qu'ils prennent le moins
11:21de risques possibles, qu'ils aillent aussi se faire soigner parce que beaucoup ne descendent
11:27pas vers les points et puis la distribution doit être appropriée à la situation. On ne peut pas
11:32concevoir aujourd'hui de donner et distribuer des personnes qui sont en manque de tout de façon
11:39collective. On favorise les maintes, on favorise le fait de vouloir passer avant l'autre donc il
11:44faut avoir des pratiques de solidarité que l'on a dans d'autres types d'urgence en allant voir les
11:53gens en porte à porte et ça c'est grâce à l'appui de nos partenaires locaux. Très concrètement
11:57Christian Causse, vous nous expliquez il y a quelques minutes qu'une deuxième mission se prépare, qu'elle
12:02va partir vendredi. Concrètement, ça consiste en quoi ? Qu'est-ce qui va partir vendredi ?
12:09Du continent pour aller à Mayotte ? Vendredi, je ferai partie de cette délégation de mission qui
12:16va partir à la deuxième édition populaire. On est en train de conclure pour amener des
12:24semences pour qu'ils puissent replanter des tomates, des courgettes, de quoi boire quelques légumes. On
12:30va bien sûr amener des systèmes de purification d'eau. Tout ce qui est solaire aussi, les lampes,
12:37on a des partenaires qui nous aident à avoir des lampes solaires pour que le soir ils puissent
12:41avoir un peu de lumière, pour continuer à vivre, à coucher les enfants avec un peu de lumière.
12:48Et puis bien sûr on va partir parce qu'on a aujourd'hui établi un certain nombre de rencontres
12:53prévues aussi pour pouvoir débloquer rapidement les fonds pour leur permettre d'avoir la matière
12:59à distribuer et continuer les distributions qu'ils ont commencé à faire. Mais vous qui gérez la
13:05logistique, ça se passe comment pour embarquer tout ça ? Vous privatisez un avion entre guillemets ?
13:09Non, pas du tout. On part, on prend du bagage frais, on essaye d'aller au plus juste et au plus précis.
13:18Bien évidemment on est en train aussi d'organiser parallèlement pour essayer de voir avec nos
13:23partenaires locaux à La Réunion, puisqu'on a des partenaires partout à La Réunion, qui ont déjà
13:29commencé à faire des achats, qui ont commencé aussi... On s'est gérés depuis La Réunion directement ?
13:33Oui, principalement. On ne peut pas gérer d'ici. C'est pas possible de gérer d'ici. Il faudrait qu'on ait du fret et
13:40pour le moment l'armée ne nous obtient pas. Et en fait c'est mis dans des sortes d'avions cargos de La Réunion jusqu'à Mayotte ?
13:47C'est plutôt sur des barges, par bateau. Ça met trois jours mais c'est plus facile.
13:53Et vous actuellement vous vous trouvez à Paris ? Vous êtes à La Réunion déjà ?
13:58Non, je suis à Paris. Vous allez partir à La Réunion, rejoindre ce bateau et vous allez à Mayotte en bateau ?
14:06Oui, on va aller à Mayotte et là-bas on aura déjà des partenaires qui ont pu faire passer des
14:13containers avec des produits. Ils ont commencé à distribuer. Je vous l'ai dit, encore une fois,
14:18on a mis en place tout ce qu'on a pu mettre en place et par les réseaux qu'ils ont, puisqu'ils
14:24agissent tout le long de l'année pour ces populations, ce sont des associations locales,
14:29elles ont leurs propres réseaux et on arrive à trouver aujourd'hui. On va travailler aussi sur
14:34tout ce qui est l'agriculture beaucoup et la pêche où là on a un rendez-vous important sur l'île
14:41pour justement voir, pour pouvoir acheter des bananiers, des pieds de manioc, tout ça pour
14:46permettre aussi que chacun puisse accéder à ces produits-là, replanter et retrouver une autonomie.
14:52C'est vraiment ça, parce que de toute façon, ils n'auront pas d'autre choix, on ne pourra pas
14:56les ponctionner en permanence avec des colis. Il faut vraiment qu'on essaye de leur faire reprendre
15:01quelque chose qui puisse leur permettre de pouvoir se nourrir et ne pas être dépendant des aides.
15:08Merci beaucoup Christian de nous avoir accordé de votre précieux temps et on vous souhaite bon
15:13courage et une bonne mission pour le secours populaire. Merci beaucoup de relayer nos appels.
15:19Un grand merci. On marque une courte pause et dans un instant on va aborder un tout autre sujet,
15:25c'est Raldine, la revente des cadeaux de Noël en ligne.

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