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00:00Bon, je vous présente tout de suite l'équipe qui m'accompagne en ce lundi soir.
00:04Judith Vintraud, grand reporter, bonsoir Judith.
00:06Bonsoir.
00:07Joseph Touvenel, éditorialiste politique, bonsoir Joseph.
00:10Bonsoir Thierry.
00:11Florian Tardif, notre spécialiste politique, programme chargé pour vous.
00:14Bernard Cohen-Haddad, président du cercle de réflexion Étienne Marcel, bonsoir Bernard.
00:19Bonsoir.
00:20Jonathan Cixous, journaliste, bonsoir Jonathan.
00:24Et on va commencer par évoquer, je le disais, Mayotte et cette visite de François Bièreau
00:28et de cinq ministres, les Maorais attendaient cette visite avec impatience et le nouveau
00:32Premier ministre a présenté son plan, un plan qui s'appelle Mayotte debout.
00:38Alors on ne va pas tout raconter parce que ça a été assez long et complexe mais quelles
00:43sont les principales mesures et c'est loin qu'on puisse dire et je voudrais saluer
00:48également Bruno Garcia qui est gérant hôtel du Caribou à Mamoudzou qui nous écoute et
00:53qu'on fera réagir juste après ce détail de ce plan.
00:59Pour résumer, il a expliqué l'ensemble des mesures qui étaient en train d'être
01:03mises en œuvre, notamment par les personnes au niveau local.
01:07Ce n'est pas le gouvernement, c'est une cellule de crise interministériale qui a
01:11été mise en place pour piloter les opérations mais il faut tout de même le dire face à
01:16de telles circonstances, heureusement la France sait faire le service des armées,
01:23notamment les différentes associations, les élus locaux, les préfets qui sont tous
01:28bien entourés.
01:29Donc globalement, il a expliqué dans un premier temps qu'il y avait plusieurs urgences,
01:34le rétablissement de l'électricité, de l'eau, des différents services de communication.
01:39Là il a expliqué que ça allait prendre assez peu de temps finalement, même si c'est
01:43toujours trop long pour rétablir l'ensemble de ces services primaires, pour l'électricité
01:49ça sera d'ici fin janvier et dans un laps de temps rapide, il y aura différents groupes
01:55électrogènes qui seront mis en place et distribués pour justement pallier au plus
02:02urgent.
02:03Ensuite, il y aura un plan d'urgence sur le logement, il a également évoqué le fait
02:09qu'il fallait sécuriser certains lieux tout simplement parce qu'il y a du pillage.
02:12Pourquoi il y a du pillage ? Parce que les personnes qui étaient dans les bidonvilles
02:16qui ont été totalement ravagées, tentent, et on le dit depuis plusieurs jours, de reconstruire
02:19ces bidonvilles.
02:20L'aéroport qui rouvrira le 1er janvier, notamment pour rapatrier les personnes, puisqu'on en
02:26parle assez peu finalement, mais il y a des Mahorais qui sont à l'extérieur de Mayotte
02:30et qui souhaitent, on peut les comprendre, revenir à Mayotte et pour être un peu plus
02:35peut-être dans le détail, concernant les mesures économiques, c'est assez important
02:40de ce point de vue-là.
02:41Tout à l'heure, j'ai essayé de résumer la situation en expliquant que peu ou prou,
02:45ce qui va être mis en œuvre ces trois prochains mois, c'est-à-dire jusqu'au 31 mars prochain,
02:52c'est quasiment ce qu'on a mis en place durant la période du Covid, où il y a eu
02:57un ralentissement très important de l'économie, c'est-à-dire suspension des cotisations
03:01sociales, aide pour les entreprises à hauteur de 20 000 euros, activité partielle jusqu'au
03:0531 mars et prolongation de certains droits types assurés en chômage.
03:08On va écouter François Bayrou, justement, qui veut empêcher la reconstruction de ces
03:13fameux bidonvilles.
03:14On va l'écouter et ensuite, on va retrouver notre invité qui nous écoute, Bruno Garcia.
03:18Révision complète de la géographie des quartiers prioritaires de la ville et mise
03:24en cohérence avec les zones prioritaires scolaires, ce qui, Madame la Ministre d'État,
03:30signifie que les enseignants pourront évidemment bénéficier des avantages correspondants.
03:37L'État et les pouvoirs publics locaux s'accordent pour interdire et empêcher la reconstruction
03:44des bidonvilles.
03:45Ces dispositions seront intégrées, pourront être intégrées dans la loi.
03:50Bonsoir Bruno Garcia, je rappelle que vous êtes le gérant de l'hôtel de Karibou à
03:55Mamoudzou, on vous a déjà reçu et invité, vous avez payé un lourd tribut comme un grand
04:00nombre de Mahorais avec ce cyclone.
04:02Réaction sur ces mesures annoncées par le Premier Ministre ce soir ?
04:08Écoutez, ma première réaction, bonsoir, ma première réaction c'est sur les mesures
04:14notamment concernant l'eau et l'électricité.
04:17Je pense que c'est impossible de pouvoir continuer sur ce projet-là et surtout sur
04:26des dates aussi courtes.
04:28La population Mahoraise le sait pertinemment que ce ne sera pas possible, moi qui vis là
04:34depuis 23 ans, à moins d'un miracle, aujourd'hui de miracles on n'y croit plus.
04:38Concernant, là où je voudrais, ces deux trois points concernant l'hébergement, il
04:43ne faut pas oublier que ce qu'on propose aujourd'hui à la population Mahoraise c'est
04:47de faire des prêts garantis d'État avec bien sûr l'obligation de devoir les rembourser
04:54dans cinq ans, or la population Mahoraise, il ne faut pas oublier, c'est la population
04:59la plus pauvre, Mayotte est un des départements les plus pauvres de France, il ne faut pas
05:02l'oublier ça, surtout pas, donc comment vont-ils faire pour pouvoir rembourser sur
05:06une ou deux générations ? C'est impossible.
05:08Concernant l'enseignement, les trois quarts des enseignants ont quitté Mayotte depuis
05:14le 20 décembre, les trois quarts des enseignants à Mayotte ne reviendront pas à Mayotte,
05:20pour la simple et unique raison c'est qu'il n'y a plus d'hébergement à Mayotte, les
05:23trois quarts des enseignants à Mayotte vivent en colocation par deux ou trois sur des habitations
05:29qui ont été détruites, donc inutile de vous dire que c'est impossible qu'il y ait
05:33une rentrée scolaire normale à Mayotte, et je peux le justifier, moi qui vis là
05:40ici depuis 23 ans, je peux vous dire que déjà en temps normal c'est extrêmement compliqué,
05:47les rentrées scolaires sont extrêmement compliquées, donc je vous laisse imaginer
05:50ce que ça va être après un cyclone.
05:52La reconstruction fixée d'ici deux ans est confirmée par le Premier ministre, vous
05:56n'y croyez pas lorsqu'on vous écoute ce soir, c'est impossible vu la situation de Mayotte.
06:01J'y crois mais dans le temps, et puis comparer Notre-Dame à Mayotte, je crois qu'il y a
06:07une petite erreur de superficie ou de géométrie, lorsque j'ai pu l'entendre, Notre-Dame ce
06:14sont des experts qui sont venus du monde entier, des experts d'Europe aussi, professionnels
06:20qui sont arrivés pour construire Notre-Dame dont la superficie n'est pas celle de Mayotte.
06:23Que je comprenne bien votre état d'esprit ce soir, vous êtes déçu, circonspect, c'est
06:30quoi votre état d'esprit ce soir, après la visite du Premier ministre et de cinq ministres.
06:34Écoutez, mon état d'esprit, je le partage avec beaucoup de Mahorais qui étaient avec
06:44moi tout à l'heure, il n'y a même pas dix minutes en train de discuter juste après
06:47l'allocution du Premier ministre. On est dans une attente énorme, on ne croit pas aux dates,
06:52on ne peut pas y croire parce qu'on vit là, on sait que ce n'est pas possible, on sait que
06:56ce n'est pas réalisable aux dates qui ont été données, on sait aussi qu'il n'y a aucune aide
07:02de suite, il faut savoir qu'on a besoin nous en tant qu'entreprise et chef d'entreprise d'avoir
07:08l'aide d'entreprises extérieures venant de l'océan Indien, vous vous rendez compte, comme
07:13je vous l'ai déjà dit, vous avez les meilleurs bâtisseurs à l'île de la Réunion, à Madagascar,
07:17à l'île Maurice et on ne voit personne arriver sur Mayotte pour venir reconstruire Mayotte
07:21rapidement. On est quand même à 15 jours, il ne faut pas l'oublier, on est à 15 jours du cyclone.
07:27Merci Bruno Garcia, merci d'avoir accepté de réagir, je rappelle que vous êtes le gérant de
07:34l'hôtel Karibou à Mamoudzou, ça c'est du concret Judith Vintraub, ça c'est du concret, c'est la
07:40réponse. Tout à fait et il a complètement raison et notamment ce n'est pas obligatoirement la peine
07:46de reconstruire en dur, il y a des habitations qui ne sont pas en dur, qui sont beaucoup plus
07:51adaptées, y compris aux risques sismiques, puisque Mayotte est aussi exposée aux risques sismiques
07:57et aux risques cycloniques. Mais en écoutant Bruno Garcia, je me disais que peut-être que
08:03François Bayrou aurait été plus crédible s'il avait procédé à un mea culpa, non pas en son nom
08:09propre, il n'y est pour rien, il n'a pas été ministre des Outre-Verse, même s'il a fait
08:15plusieurs longs passages au pouvoir avec des postes ministériels, mais peut-être qu'en
08:23reconnaissant l'impersécit de l'État, le fait que ça fait plus de 20 ans que le problème de
08:29l'immigration clandestine interdit que toute solution fonctionne à Mayotte, parce que malgré
08:36les efforts qui sont parfois entrepris, je ne parle pas du plan de 2015 qui n'était même pas
08:40financé, mais en tout cas celui de 2019 qui a été abandonné en cours de route, rien ne soit fait et
08:46les problèmes perdurent et s'aggravent. Si François Bayrou avait dit l'État a failli, voilà pourquoi
08:52et voilà comment, je compte éviter que ça se reproduise, peut-être aurait-il convaincu davantage
08:59les Mahorais. Alors attendez, je crois que notre invité Bruno Garcia soit très agile, deux mots
09:05très rapides Bruno Garcia sur les propos tenus par Julie Dintrobain. Écoutez, la dame a entièrement
09:13raison et puis c'est extrêmement concret, par contre il y a un sujet dont je voulais parler et
09:17j'ai oublié, ça concerne surtout quand on parle des pillages. M. Bayrou, c'est trop tard, c'est trop
09:24tard, tous les établissements ont déjà été pillés et toutes les tolls ont déjà servi à reconstruire
09:32des bidonvilles. On est à quinze jours, c'est trop tard. Merci, merci beaucoup Bruno Garcia. Jonathan
09:42Cixous, c'est ça la réalité. Le constat est implacable parce que c'est effectivement le réel,
09:47le réel dans sa forme la plus brute qu'il soit. C'est vrai qu'il est totalement absurde, je n'ai pas
09:55d'autres mots que de vouloir absolument immédiatement se donner tout seul un temps
10:02dans le temps pour la reconstruction. Pourquoi deux ans ? Pourquoi pas un an et demi ? Pourquoi
10:06pas deux ans et demi ? Pourquoi pas trois ans ? Pourquoi deux ? Je ne me souviens dans quel
10:11contexte M. Bayrou avait donné deux ans, il a été invité à une émission télévisée et voilà quoi,
10:16il a répondu mais ça fait trois ans. Personne ne l'est obligé de se donner des contraintes comme
10:20ça et on le sait que c'est le genre de trucs qui reviennent en boomerang très rapidement. Ensuite,
10:28il est vrai que, comme Judith l'a rappelé, l'immigration doit faire partie de l'équation
10:35aujourd'hui à Mayotte. Or, on l'a vu en direct tout à l'heure comment le Premier ministre a esquivé
10:40la réponse à une question qui lui était posée à ce sujet. Il était clairement dérangé par la
10:46chose alors qu'il a dit hier, me semble-t-il, que la réalité à Mayotte c'était aussi l'immigration
10:50et qu'on ne pouvait pas ne pas... Et je crois que c'est Régine Delfour, notre correspondante,
10:54qui a une entrevue spéciale qui lui a posé la question d'ailleurs. Et donc, tant qu'on ne voudra
10:59pas concevoir que c'est une réalité, on pourra continuer d'avoir des voyages, de grands discours,
11:04etc. C'est vraiment dommage. Et ensuite, juste pour finir sur la réalité qui vient de nous être
11:11dite aussi par M. Garcia concernant les pillages, ça fait partie de cette déconnexion d'avec le
11:17réel même s'ils viennent sur place, ce qui est la moindre des choses de toute façon.
11:20Voilà, on part en publicité et sur Europe 1 et sur CNews. On va prendre la direction
11:25juste après la pause pub de Julizini sur Orge. On retrouvera Adrien Spiteri,
11:31où une conseillère principale d'éducation a été la cible de tirs par arme à feu alors
11:35qu'elle se trouve avec son mari et ses enfants chez elle. On en reparle juste après la pub.
11:47Merci à M. Garcia, CNews et Europe 1.

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