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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h, 21h, Pascal Bellator du Paris.
00:05Nous sommes toujours avec Philippe Guibert, Jules Torres dans ce studio.
00:08Juste peut-être un mot sur ce qu'a dit Estelle Youssoupha.
00:11C'est quand même très fort, députée à Mayotte.
00:14Elle était à Mayotte, elle a tout perdu elle aussi, c'est ce qu'elle explique.
00:16Là tout le monde est... Il n'y a pas d'inégalité.
00:20Tout le monde a tout perdu, donc voilà, c'est ce qu'elle explique.
00:23Peut-être un mot sur ce qu'elle a dit.
00:26Il y a des choses qui vous ont fait réagir, Philippe Guibert ?
00:29Oui, il y a une chose qui m'a paru très importante dans ce qu'elle disait,
00:32c'est la volonté des Comores d'utiliser l'arme migratoire
00:36pour récupérer à terme Mayotte.
00:39C'est ça qui est en jeu.
00:41Elle a dit qu'il faut des mesures radicales, je pense aussi.
00:46Et à l'évidence, l'argent que l'on donne aux Comores,
00:50à l'évidence, ne suffit pas.
00:52Et donc la question est de savoir quelles mesures radicales
00:56un gouvernement, quel qu'il soit, peut prendre
00:59pour éviter ce chantage à l'arme migratoire
01:03qui est permanent et qui vise à faire de Mayotte,
01:06à rattacher Mayotte aux Comores.
01:09C'est ça le fond du sujet, puisqu'ils n'ont jamais accepté
01:12la décision de Mayotte de rester français.
01:15Je crois que c'était en 1974, et ça serait intéressant.
01:18François Bayrou n'a pas été langue de bois là-dessus,
01:21parce qu'il a dit qu'on ne pouvait pas régler les problèmes de Mayotte
01:24sans traiter la question migratoire.
01:27Elle est centrale, la question des bidonvilles
01:30dont elle a longuement parlé est étroitement liée.
01:33Gilles Torres ?
01:34Non, moi ce que je retiens, c'est la situation inextricable
01:37qui se déroule aujourd'hui à Mayotte.
01:39C'est-à-dire qu'on a 320 000 habitants,
01:41on a à peu près entre 100 000 et 150 000 clandestins.
01:45S'il y avait ce même ratio en France métropolitaine,
01:48on aurait 30 millions de clandestins.
01:50Je ne sais pas si on se rend compte de la situation
01:53qui est celle de Mayotte.
01:54Sauf que le problème, c'est qu'aujourd'hui
01:56on n'est pas du tout sur le temps de l'expulsion.
01:58Parce qu'en effet, vous l'avez dit,
02:00tout le monde a subi la même chose,
02:02que ce soit des citoyens français, des citoyens étrangers,
02:04ou même des clandestins.
02:06La période est à la reconstruction, et pour tout le monde.
02:09Le problème, c'est qu'avec cette situation très conflictuelle
02:12avec les Comores, à qui je le rappelle,
02:14on donne des dizaines et des dizaines de millions d'euros,
02:16et qui nous rappellent des débats qu'on a,
02:18par exemple avec l'Algérie.
02:20C'est des pays qu'on abreuve des dizaines de millions d'euros,
02:25voire des centaines de millions d'euros,
02:29et on voit bien que ça ne suit pas de l'autre côté.
02:31Encore une défaite française,
02:33et je crains malheureusement qu'on soit obligé de plier,
02:37parce que la dignité humaine
02:39que nous impose notre grandeur française,
02:42elle est au-delà des considérations politiques
02:45de ce que peut vouloir un pays comme les Comores.
02:49C'est-à-dire que moi, honnêtement,
02:51il y a cette question des bidonvilles en ce moment,
02:53je trouve que la France gagnerait en grandeur,
02:57gagnerait en respect des hommes et des femmes,
03:00de donner une situation convenable à tous les sinistrés,
03:05quand bien même ce seraient des clandestins dans un premier temps.
03:08Ensuite, on gérera ce sujet migratoire,
03:10mais aujourd'hui, on ne peut pas balayer d'un revers de main
03:15les 100 à 150 000 clandestins qui sont à Mayotte,
03:18évidemment, moi je suis plutôt pour une priorité nationale,
03:21c'est-à-dire une priorité pour les Mahorais,
03:24donc qui sont des Français, des Français comme vous et moi,
03:27mais aujourd'hui, il y a tous les sinistrés,
03:30sur le plan humanitaire, on ne peut pas faire de distinction,
03:32donc il y a ce temps qui est court,
03:34le temps de la reconstruction,
03:36le temps du logement,
03:38on est dans un département français
03:40où on n'arrive pas à loger 400 000 personnes,
03:42je ne sais pas si on se rend bien compte
03:44de la situation cataclysmique qui est celle aujourd'hui de Mayotte.
03:47Et ensuite, on posera des questions,
03:49celle du droit du sol,
03:51celle de l'immigration illégale,
03:53celle de la reconstruction sur le moyen et le long terme,
03:56mais là aujourd'hui, on est vraiment sur le court terme
03:59et le plus basique, c'est-à-dire qu'on en est encore
04:01à parler d'électricité et d'eau.
04:03Mais le droit du sol est une question importante à Mayotte,
04:06mais la question est bien celle des Comores.
04:09Pour moi, vraiment, c'était le message central de Mme la députée,
04:15elle l'a expliqué très clairement.

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