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00:00Jacques Serais et vous sur Europe 1
00:05Et en ce 31 décembre, on se tourne également vers 2025, 2025 année qui sera marquée par l'investiture de Donald Trump.
00:15Cela passera le 20 janvier.
00:18Bonjour Jean-Éric Bramart.
00:20Bonjour.
00:21On est sur la liste des Etats-Unis et c'est vrai qu'avant d'aborder 2025, puisque dans 21 jours Donald Trump sera investi président des Etats-Unis,
00:31on se pose une question tout simplement.
00:33Qu'est-ce que cela va changer concrètement pour nous Français, nous Européens ?
00:38A quoi faut-il s'attendre pour cette année 2025 ?
00:42Et je crois qu'on a raison de se poser la question parce que même si Donald Trump a déjà fait un mandat,
00:48le côté imprévisible du personnage et puis le côté aussi qui fait qu'il a changé entre temps,
00:55nous fait qu'on ne sait absolument pas comment on va être mangé.
00:58Du moins, on en a déjà quelques signes puisque le côté Amérique d'abord reste la base forte du programme de Donald Trump,
01:07ce qui veut dire que nous Européens, on compte beaucoup moins
01:11et le partenaire commercial que nous sommes va certainement souffrir des velléités de Donald Trump
01:17qui va vouloir nous imposer encore plus de frais, en particulier au niveau de l'OTAN
01:23et puis une guerre commerciale qui pourrait s'annoncer assez rapide avec les Européens comme avec les autres partenaires.
01:32On a vu déjà qu'il avait quelques bisbilles avec son voisin canadien et sa voisine mexicaine.
01:40On devrait pas tarder à être également dans cette ligne-là.
01:45Donald Trump a invité plusieurs chefs d'État ou de gouvernement à son investiture le 20 janvier.
01:53Est-ce que l'on sait si des représentants français seront présents à la Maison Blanche dans quelques jours ?
02:00Il y aura certainement l'ambassadeur, bien évidemment. Pour le reste, non, on ne sait pas encore.
02:06Mais on va remarquer quand même que Donald Trump cherche à faire de ce mandat un mandat de la réparation.
02:13Son premier mandat avait été chaotique dès le départ puisqu'il faisait très très froid,
02:20il y avait assez peu de monde et il prétendait qu'il y avait une foule phénoménale qui était présente
02:26bien plus que ce qui était observé sur les photos.
02:29Cette fois-ci, il veut faire de cet événement un événement grandiose,
02:33histoire de montrer qu'il est devenu un président avec l'aval de son peuple
02:38et que désormais il faut le respecter en tant que tel.
02:42Ce n'est plus le clown que l'on décrivait en 2017.
02:46C'est un président qui a réussi à revenir pour une deuxième fois
02:51et c'est assez rare pour le signaler puisque ce n'était arrivé qu'une seule fois auparavant dans l'histoire américaine.
02:56Cette investiture de Donald Trump va être, c'est sûr, l'une des premières images marquantes de cette année 2025.
03:07A quoi il faut s'attendre ? Vous parlez d'images spectaculaires, ça va se passer comment ?
03:13Alors ça se passe toujours de la même façon en réalité.
03:16D'abord le vice-président va jurer qu'il respectera la constitution
03:22et qu'il sera un bon vice-président, prêt à prendre les rênes si jamais besoin,
03:28c'est-à-dire s'il y avait défaut du président d'exercice, puisque c'est ainsi que ça se passe aux Etats-Unis.
03:33Et puis le président prêtera serment à son tour, jurant exactement les mêmes choses.
03:39Et c'est vrai qu'après quatre années où on l'a accusé d'être le destructeur de la constitution,
03:44celui qui ne respectait pas les règles, celui qui avait voulu prendre d'assaut le capitole
03:50et se maintenir au pouvoir en dépit du choix du peuple,
03:55eh bien il va y avoir là un côté symbolique très très fort
03:59qui sera repris par l'ensemble des chaînes conservatrices
04:03pour dire que finalement tout ça c'était une lignée de guerre de la part des démocrates.
04:09Le reste de la journée va se dérouler comme ça se déroule d'habitude
04:12avec de nombreuses fêtes qui sont organisées à travers Washington DC,
04:16que ce soit dans des restaurants ou des salles plus prestigieuses,
04:19des grandes salles d'hôtel ou de grands salons qui sont disséminés à travers la ville.
04:26Et puis la grande parade jusqu'à la Maison-Blanche avec Donald Trump qui va faire son entrée,
04:32accueilli par l'ancien président Joe Biden,
04:37qui va s'entretenir avec lui pendant quelques minutes et partira de la Maison-Blanche
04:41après avoir glissé dans le tiroir du bureau au vol, sur le bureau présidentiel,
04:46une lettre à son successeur.
04:49Normalement on ne sait pas ce qu'il y a sur cette lettre,
04:52en réalité on en sait toujours à peu près le contenu à chaque fois,
04:56mais c'est pour respecter la tradition,
04:59parce que les Etats-Unis, ne l'oublions pas, même si c'est un pays jeune,
05:02c'est un pays qui a beaucoup de rituels et beaucoup de traditions
05:05et c'est ça aussi qui nous fait aimer ce pays.
05:07Jean-Éric Brama, restez bien avec nous.
05:09Il est midi sur Europe 1, l'heure de retrouver Maud Tambelini.
05:15Europe 1, midi 4, la suite de Jacques Serret et vous.
05:21Europe 1, 11h, 13h, Jacques Serret et vous.
05:2512h04 sur Europe 1, vous êtes bien avec Jacques Serret.
05:29Jusqu'à 13h, on revient sur Donald Trump,
05:32puisque son investiture est pour le 20 janvier prochain
05:36et on en parle avec votre invité, Jacques Jean-Éric Brama.
05:41Donald Trump qui va faire son retour à la maison blanche
05:44en ce début d'année 2025.
05:47Jean-Éric Brama, professeur, spécialiste des Etats-Unis,
05:51est avec nous sur l'antenne d'Europe 1.
05:54C'est vrai qu'on se posait la question des conséquences pour nous Européens
05:57du retour au pouvoir de Donald Trump,
06:00l'administration Trump qui va reprendre le pouvoir
06:03derrière cette administration Biden.
06:05À quoi faut-il s'attendre notamment sur le front ukrainien ?
06:09Donald Trump avait expliqué au moment de la campagne
06:13qu'il réglerait la question de la guerre en Ukraine en 24 heures.
06:17Est-ce que cela veut dire qu'entre le 20 janvier et le 21 janvier,
06:21il va se passer des choses concrètes
06:24aux frontières de l'Europe, Jean-Éric Brama ?
06:27Alors, tout le monde attend effectivement
06:29que ça bouge assez fortement sur ce plan-là.
06:34Très rapidement, alors bien sûr pas en 24 heures,
06:37ça c'est une figure de style qui appartient à la campagne électorale,
06:41mais qui veut dire que Donald Trump va avoir des initiatives
06:45vis-à-vis de Vladimir Poutine,
06:47peut-être en demandant une réunion
06:50ou en prenant un contact direct avec lui,
06:53ce qui ne se fait plus actuellement,
06:55en rétablissant des contacts entre les deux pays,
06:58entre chefs d'État, je veux dire,
07:00puisque les contacts existent toujours,
07:02notamment au niveau militaire et spatial,
07:04pour ne citer que cela.
07:06Mais il est important de réaliser
07:10que la question de l'Ukraine
07:12est la grosse inconnue dans le programme de Donald Trump.
07:15Pourquoi ? Parce qu'il a autour de lui
07:18des gens qui ont parlé assez fortement
07:21contre l'aide à l'Ukraine,
07:23notamment Elon Musk, on en a beaucoup parlé,
07:25mais pas qu'eux.
07:26Et c'est le cas aussi de ce qu'on appelle
07:28le Freedom Caucus aux États-Unis,
07:31qui est son aile la plus à droite,
07:34la plus conservatrice,
07:36qui pense que l'argent doit être conservé
07:38pour les États-Unis.
07:40Et puis une aile républicaine
07:42qui est attachée à la défense de la liberté,
07:46de la démocratie, d'une grandeur des États-Unis
07:49qui sont capables d'être les gendarmes du monde
07:52et de faire en sorte que les opprimés soient défendus.
07:55Cela, et c'est la vieille tradition républicaine,
07:58l'Ukraine ne compte pas abandonner l'Ukraine.
08:00On a vu d'ailleurs que dans tous les votes,
08:02ils avaient massivement voté en faveur de l'aide à l'Ukraine.
08:06C'est aussi eux qui sont, on va se le dire,
08:08financés par les militaires
08:13et l'armement de façon générale,
08:15et qui les défendent.
08:17Donc il y a des intérêts très forts pour les États-Unis.
08:20Et donc la ligne de Donald Trump là-dessus
08:23n'est pas claire, c'est ça que vous nous dites ?
08:25Non, non, il n'est volontairement pas clair
08:27parce qu'il va essayer de tester un petit peu où il peut aller.
08:30Or, et c'est là où je voulais en terminer,
08:33à la Chambre des représentants,
08:35il n'a que trois voix d'avance.
08:37Ce qui veut dire que les deux camps,
08:39les modérés comme les plus radicaux,
08:41peuvent peser sur les débats,
08:44peuvent empêcher un texte de passer.
08:46Et c'est toute la difficulté pour Donald Trump
08:50qui, ayant promis de tout faire rapidement,
08:54ne pourra pas aller très loin.
08:56Il n'a pas non plus une grosse majorité.
08:58Or, c'est le Sénat qui ratifie les traités.
09:00Et c'est là toute la difficulté de la réelle politique aux États-Unis,
09:04où le pouvoir n'appartient pas réellement au Président,
09:07mais davantage au Congrès.
09:09Quid de Joe Biden ?
09:12J'aimerais savoir comment ça va se passer,
09:14la transition entre les deux administrations.
09:17Et plus personnellement, Joe Biden,
09:19est-ce que l'on sait ce qu'il va faire
09:21à compter du 21 janvier ?
09:24D'abord, la transition aux États-Unis
09:26commence dès que le Président est élu.
09:30Il est élu non pas le 5 novembre,
09:33qui est le vote populaire,
09:35mais il a été élu le 17 décembre,
09:37au moment du vote des grands électeurs,
09:39puisque c'est un vote indirect aux États-Unis.
09:43Depuis ce moment-là, la transition s'est mise en marche.
09:46En réalité, Joe Biden avait déjà donné l'autorisation pour qu'elle commence.
09:50Ce qui veut dire que les équipes de Trump travaillent
09:53avec les équipes de Donald Trump,
09:56particulièrement sur l'Ukraine,
09:58on ne le dit pas assez,
09:59ou sur le Proche-Orient,
10:01où là-dessus ça s'est fait assez rapidement
10:04et de façon assez fluide d'ailleurs.
10:06C'est-à-dire qu'en coulisses,
10:07il y a plutôt une bonne entente
10:09entre les deux administrations ?
10:11Là-dessus, ça a été très fluide.
10:13Et ce que je disais,
10:14c'est un vrai changement chez Donald Trump.
10:16Il faut quand même remarquer
10:18que cette transition Trump n'a rien à voir
10:21avec la première transition qu'il avait eue
10:24lors de son premier mandat,
10:26qui était chaotique.
10:27Il refusait d'être briefé
10:29par les renseignements généraux,
10:32par les systèmes de renseignement aux États-Unis.
10:37Cette fois-ci, c'est le contraire.
10:38Il est au courant de tout.
10:39Il prend position.
10:41Il fait d'abord assez peu de déclarations
10:44sur le plan international.
10:46Il n'a rien de disturbant
10:48comme il pouvait le faire
10:50lors de son premier mandat,
10:52ce qui veut dire qu'il a pris la mesure
10:54de ce que c'est qu'être un président
10:56et qu'il se met déjà dans le personnage.
10:58Tout ça nous renvoie à la question précédente.
11:01Ça renforce le challenge sur l'Ukraine
11:04et le fait qu'on ne sait absolument pas
11:06quel est le plan, ce qu'il veut faire,
11:08ou même s'il a un plan.
11:10Souvenons-nous que Donald Trump
11:12annonce toujours avoir des plans
11:14absolument magnifiques.
11:15Par exemple, pour la paix en Israël,
11:18où il avait le plan le plus magnifique du monde.
11:20On n'a rien vu venir quand il était là.
11:23Je m'y apporte, bien sûr,
11:25les accords d'Abraham
11:26qui étaient une vraie avancée dans la région.
11:28Justement, c'est l'autre interrogation.
11:30On parlait du front ukrainien,
11:32mais il y a aussi la situation en Israël.
11:35Donald Trump, en tout cas,
11:37s'est affiché de manière très pro-Israël.
11:40Est-ce que ça peut faire bouger les choses,
11:43et notamment sur cette principale préoccupation
11:46qu'est les otages,
11:48que sont les otages dans la bande de gazins ?
11:51Alors, là aussi,
11:53et je disais que c'était très fluide actuellement
11:55entre les équipes Trump et les équipes Biden,
11:58ils travaillent très fortement pour ramener les otages.
12:01Et on entend, là, il y a une semaine,
12:03il y avait un accord qui était quasiment signé,
12:06et tout le monde y croyait.
12:08Et malheureusement, c'est reparti au bisbille.
12:11C'est une situation qui est comme le lait sur le feu
12:14dans cette région.
12:16Donald Trump le sait.
12:18Il sait que ça va être compliqué pour lui aussi,
12:21même s'il soutient Netanyahou dans toutes ses actions
12:25et qu'il est fortement du côté d'Israël.
12:28Il a moins d'égard vis-à-vis des Palestiniens
12:33que pouvait en avoir Biden.
12:35Donc il va y avoir, là, peut-être un durcissement
12:38du côté de cette partie-là de l'essai quai.
12:42Ce n'est pas une situation très simple.
12:45Et je crois que tout le monde a intérêt
12:48à ce que ça se résolve, effectivement,
12:50comme le demande Donald Trump,
12:52avant qu'il arrive, avant le 20 janvier.
12:54Donc il y a encore quelques jours
12:56la présence au niveau diplomatique.
12:58Actuellement, c'est vrai qu'on est dans le chaudron
13:01et que ça bouillonne beaucoup du côté du Proche-Orient.
13:05Quand je dis bouillonner, là, je parle dans le bon sens,
13:07dans le sens d'essayer de trouver un accord
13:10de cesser le feu, en tout cas.
13:14Nous avons perdu Jean-Éric Bramah,
13:17spécialiste des États-Unis.
13:20Oui, Jean-Éric Bramah, c'est bon.
13:23Pardonnez-nous, on s'est perdu en cours de route.
13:27Mais en tout cas, écoutez,
13:29on vous remercie beaucoup de nous avoir accordé
13:31ces quelques minutes sur l'antenne d'Europe 1.
13:34Jean-Éric Bramah, professeur à SASS
13:37et spécialiste des États-Unis.
13:39On aura bien sûr l'occasion de nouveau échanger
13:43avec vous dans les prochains jours,
13:45les prochaines semaines,
13:47sur cette investiture de Donald Trump,
13:49qui, à n'en pas douter, sera l'image marquante
13:53de ce début 2025,
13:55puisque l'investiture aura lieu
13:57le 20 janvier à la Maison-Blanche.
13:59Restez bien avec nous.
14:01Restez bien avec nous.
14:02La suite de Jacques Serais et vous,
14:04c'est dans un instant.
14:050 1 80 20 39 21.
14:07Vous avez la parole sur Europe 1.

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