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00:00Bon début d'après-midi avec Stéphanie Demurus sur Europe 1, Stéphanie Demurus vous êtes avec vos deux chroniqueurs du jour, l'avocate Sarah Salmane et le journaliste et écrivain Vincent Roy et votre invité au téléphone, Franck Alizio, député RN des Bouches-du-Rhône.
00:15Absolument, Franck Alizio, député RN des Bouches-du-Rhône, bonjour, merci d'être avec nous.
00:21Bonjour.
00:21Alors Emmanuel Macron prendra la parole ce soir pour adresser ses voeux aux Français.
00:27Est-ce que c'est bien nécessaire que je vous demande, Franck Alizio, si vous en attendez quelque chose ?
00:32J'anticipe votre réponse, le rire veut vous dire.
00:38On n'attend pas grand-chose, on n'attend pas grand-chose, bon d'abord ces voeux sont toujours très convenus, on pourrait prendre ceux de l'année dernière et les ressortir.
00:50Non, tout ce qu'on demande au Président en 2025 c'est de se mêler le moins possible de politique.
00:58Ça va être compliqué quand même de demander ça au chef de l'État, Franck Alizio.
01:02Vu son nœud, il n'a plus la main sur le gouvernement, il n'a plus la main sur l'Assemblée, il trouve du pétrole dans les sondages, dans ses cotes d'opinion.
01:14Bon voilà, c'est le souhait des Français qui s'occupent le moins possible de la situation.
01:19C'est un souhait qui a été dit dans les urnes et qui est répété étude d'opinion après étude d'opinion.
01:28Franck Alizio, j'ai regardé les voeux de Marine Le Pen qu'elle a publiés aujourd'hui sur les réseaux sociaux,
01:34elle évoque un régime à bout de souffle, elle évoque le sursaut, le redressement qu'elle espère des Français.
01:41Mais finalement, à aucun moment on arrive à savoir son souhait profond, le souhait profond du Rassemblement National.
01:49Est-ce que clairement, Franck Alizio, vous avez envie de voir François Bayrou réussir en 2025 ?
01:55On a envie de voir la France réussir, on est un parti, l'ADN du Rassemblement National c'est le patriotisme.
02:03Vous imaginez bien que ce qu'on veut voir réussir c'est la France et les Français.
02:07Donc tout ce qui ira dans ce sens-là et toutes les décisions qui seront prises par ce gouvernement et qui iront dans ce sens-là,
02:15dans le sens des Français, on pense notamment à la préservation du pouvoir d'achat, mais qui passe du coup par une croissance économique retrouvée.
02:23Cette croissance économique retrouvée, elle passe par exemple par un budget de zéro augmentation d'impôts et de véritables économies,
02:31des économies de structure, des économies sur le trend de vie de l'État, l'inverse de ce que nous avait proposé M. Barnier.
02:37Et c'est la raison pour laquelle on a censuré ce budget.
02:40Et on a raison parce qu'aujourd'hui, regardez, la baisse de 15% de l'électricité, c'est grâce à la censure.
02:45Les 40 milliards d'impôts qui n'auront pas lieu, c'est grâce à la censure.
02:53Oui, Franck Alizio, très bien, ça c'est peut-être grâce à la censure.
02:58Le budget d'ailleurs a été publié aujourd'hui au journal officiel, reconduit à l'identique par rapport à 2024,
03:07un budget privé quand même de 7 milliards d'euros d'économies prévues par Michel Barnier.
03:13Donc c'est vrai qu'il y a certaines économies, mais enfin on ne va pas pouvoir continuer comme ça.
03:19Marine Le Pen évoque justement la fuite financière, les déficits.
03:25Comment on s'en sort aujourd'hui, avec quel budget ?
03:29Un budget qui sera voté par l'Assemblée en bonne et due forme avant le printemps, tout simplement.
03:37Il y a une loi spéciale qui a réglé ce qui devait être réglé dans l'urgence.
03:42Il y a une loi de finances votée par le Parlement qui sera votée avant le printemps.
03:51Les mêmes lignes rouges qu'au mois de décembre, ça ne va pas changer par définition.
03:56Strictement les mêmes ?
03:58Pas plus, pas moins, tout à fait.
04:00Préservation du pouvoir d'achat, de la santé et des retraites,
04:04donc à la fois via le PLFSS, le projet de loi de finances pour la société sociale,
04:10et le projet de loi de finances de l'État.
04:13Donc zéro augmentation d'impôts, justement pour ne pas mettre encore plus à mal le pouvoir d'achat des Français,
04:19la croissance d'encore plus à mal nos entrepreneurs.
04:23Franck Eliseau, pardonnez-moi, c'est important ce que vous dites.
04:27Ça veut dire que s'il y a une hausse d'impôts, vous allez à nouveau voter la motion de censure contre ce gouvernement ?
04:35Vous savez, vu la situation financière de notre pays,
04:42s'il doit avoir quelques hausses d'impôts exceptionnelles, temporaires et très ciblées,
04:50on l'avait accepté, notamment lors du dernier budget, sur les très grands groupes,
04:55ceux qui font des surprofits, et ça c'est le gouvernement qui l'avait décidé,
05:01nous n'avions pas voté contre, c'est-à-dire les 0,1%, les plus riches.
05:06Alors lorsqu'il faut faire des efforts, il faut le demander à ceux qui peuvent faire des efforts, jusqu'à là c'est logique.
05:11Mais l'essentiel des efforts dans notre pays doivent porter sur des économies,
05:16des économies sur le train de vie d'État, des économies structurelles.
05:21Pour qu'il n'y ait plus « nous sommes les champions du monde des impôts », ça ne peut plus durer.
05:25Donc il ne faut plus d'augmentation d'impôts dans ce pays,
05:28globalement maintenant à la marge pour véritablement trouver de quoi attendre
05:38que ces fameuses économies portent leurs fruits,
05:40parce que les économies de l'État vont mettre du temps à porter leurs fruits.
05:43Il faut les entreprendre tout de suite.
05:45Franck Eliseau, vous avez peut-être rencontré déjà Éric Lombard,
05:50puisque lui il veut procéder par dialogue, il a d'ailleurs invité tous les partis d'opposition,
05:55dont le vôtre à venir le voir je crois dès le lendemain de Noël.
05:59C'est tout de même un homme du profil rocardien, macroniste,
06:03plutôt de sensibilité de gauche.
06:05Est-ce que justement vous lui faites confiance pour ce budget
06:09allant justement dans votre sens de limiter les hausses d'impôts ?
06:14Écoutez, vous l'avez dit, le profil n'est pas très encourageant.
06:19Pour autant, nous ce que nous demandons au gouvernement Bayrou en général,
06:23c'est qu'il respecte l'Assemblée nationale telle que les Français l'ont voulue.
06:28C'est-à-dire qu'il traite les groupes parlementaires en fonction de leur poids,
06:32des suffrages qu'ils ont reçus des Français,
06:35et il se trouve que le premier groupe parlementaire, c'est l'Assemblée,
06:38c'est le Rassemblement national.
06:40À partir de là, nous défendrons pied à pied ce que nous considérons
06:45comme la feuille de route que nous ont donnée les Français,
06:47c'est-à-dire pouvoir d'achat, sécurité, lutte contre l'immigration.
06:52Et la suspension des retraites, vous en faites une ligne rouge ?
06:56Oui, les retraites, la réindexation, le respect de l'indexation des retraites
07:05restera une ligne rouge pour le groupe parlementaire.
07:10Et est-ce que vous demandez, à l'instar du Parti socialiste,
07:12une vraie suspension de la réforme des retraites ?
07:15Sur ce point, vous êtes d'ailleurs allié avec la gauche ?
07:20Oui, à minima, puisque nous étions pour la bourgation.
07:24Donc nous sommes pour la suspension de cette réforme,
07:28qui est très peu efficace financièrement,
07:32c'est-à-dire qui rapporte très peu à l'État,
07:34puisqu'en gros elle a été triturée mille et une fois,
07:37et on est très très loin de la promesse de M. Macron en 2017
07:41de la retraite à point,
07:43donc il n'y a plus grand intérêt financièrement,
07:46et elle est injuste socialement.
07:48Donc en réalité, ce qu'il faudrait faire aujourd'hui,
07:52c'est beaucoup d'efforts,
07:54notamment en matière de fraude sociale,
07:56parce que notre système social, notre protection sociale,
07:59a deux principales défauts,
08:02c'est ce qui la mène à la ruine,
08:04c'est un système qui est ouvert aux quatre ventes,
08:07et qui donc permet d'être le système de protection sociale du monde entier,
08:13de tous ceux qui veulent venir en France,
08:15et deuxièmement, qui est très fraudé,
08:18et donc là-dessus, il faudrait que l'État agisse.
08:21Ça fait partie des réformes structurelles
08:23qui pourraient permettre des économies substantielles.
08:26Vincent Roy, voulez-vous vous interpeller ?
08:29Oui, bonjour, pour changer de question,
08:32une question sans doute plus politique.
08:34Durant le gouvernement Barnier 1,
08:36M. Retailleau a fait forte sensation.
08:40Là, le voici maintenant reconduit dans ses fonctions de ministre de l'Intérieur,
08:44selon moi, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette
08:47entre vous, Hérène, et lui,
08:50sur les questions de sécurité et immigration.
08:52N'avez-vous pas peur qu'à long terme,
08:54et au cas faisant un peu de politique fiction,
08:56où il réussirait bien, il vous fasse de l'ombre ?
08:59Mais pour réussir, M. Retailleau devrait s'appuyer
09:04sur une majorité qui vote ses textes et qui le soutient clairement.
09:09Or, aujourd'hui, il n'a pas cette majorité,
09:11puisqu'il s'appuie sur une majorité macroniste.
09:14Il ne l'a pas.
09:15M. Retailleau, pour être efficace,
09:17pour ne pas être que le ministre de la Parole,
09:19pour ne pas faire que de la com',
09:21comme son prédécesseur, d'ailleurs, M. Darmanin,
09:23devrait être le ministre de Mme Le Pen ou de M. Bardella.
09:27C'est ça, le souci.
09:29M. Retailleau, pour l'instant, il n'est que le ministre de la Parole.
09:31J'en veux pour preuve, on a fait une proposition de loi
09:35lors de notre niche parlementaire,
09:37il y a quelques semaines, au mois de décembre.
09:40Nous avions proposé quelque chose de simple,
09:42soutenu par 80% des Français,
09:44c'est-à-dire l'exclusion immédiate des délinquants et des criminels étrangers.
09:50Le retour de la double peine, si vous préférez.
09:53Eh bien, le ministre de l'Intérieur,
09:55qui devait donner l'avis du gouvernement sur cette proposition de loi,
09:59a donné un avis négatif.
10:01Donc, il y a la parole, il y a les actes,
10:03et pour l'instant, il n'y a que des paroles,
10:05il n'y a ni des actes et encore moins des résultats.
10:08Pourquoi ? Parce qu'il n'y aura pas de majorité pour ça.
10:10Parce que la majorité sur laquelle s'appuie M. Rotaillot
10:13est dirigée par M. Attal, qui est un homme de gauche.
10:16Donc, à partir de là, malheureusement,
10:19tout cela est voué au mieux à l'immobilisme,
10:23au pire, à l'échec dans les mois à venir.
10:25Eh bien, nous suivrons ça.
10:27Merci beaucoup, Franck Aliciot, d'avoir été avec nous, député RN des Bouches-du-Rhône.