Ralentissement de la croissance: s'oriente-t-on vers un report de la baisse des impôts?

  • l’année dernière
À cause du ralentissement de la croissance mondiale et française, le gouvernement pourrait revoir sa feuille en matière de fiscalité, qui prévoyait plusieurs baisses d'impôts. 
Transcript
00:00 Nicolas, la Banque de France confirme une croissance qui sera plus faible en 2023 par rapport aux objectifs fixés par Bercy.
00:06 Ce sera à priori +0,7%. Ce chiffre va forcément peser sur le budget de la France l'année prochaine, mais dans quelle mesure ?
00:13 Eh bien, il y a deux choses qui devraient se produire. Il y avait des baisses d'impôts qui seront sans doute moins généreuses, voire inexistantes, par rapport à ce qui était prévu.
00:20 Et puis les économies de dépenses. On avait parlé de 10 milliards. Probablement, ce sera plus que 10 milliards d'euros.
00:25 Voilà les deux messages forts qui ressortent des propos de Bruno Le Maire à Aix-en-Provence ce week-end.
00:29 Mais bon, sur les impôts, qu'est-ce qui peut se passer ?
00:31 Il y a deux choses possibles. Il y avait des baisses d'impôts pour les entreprises, les fameux impôts de production, tous ces impôts beaucoup plus lourds chez nous que dans les autres pays,
00:37 qui interviennent bien avant les profits, les bénéfices. Il devait y avoir 4 milliards qui étaient déjà reportés en 2024, qu'on les reporte en 2025. Je ne serai pas surpris.
00:46 Et puis souvenez-vous, au mois de mai, Emmanuel Macron avait parlé de 2 milliards de baisses d'impôts pour les classes moyennes. Il n'y avait aucun détail.
00:52 Probablement des baisses de cotisations sur les salaires jusqu'à 2 SMIC par là, ou alors une hausse de la prime d'activité pour les bas salaires.
00:58 Je ne suis pas du tout certain que ces 2 milliards d'euros de baisses d'impôts pour les classes moyennes soient au rendez-vous en 2024, faute de marge de manœuvre.
01:04 L'autre nouveauté, ce sont les économies de dépenses publiques. Ça va forcément être plus que les 10 milliards d'euros annoncés initialement, non ?
01:11 Comptez 15 aujourd'hui. Plus que 10, ça aussi, j'ai retenu ça des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
01:15 Mais quand on dit baisses de dépenses publiques, ça va principalement être de la baisse de dépenses fiscales.
01:19 La dépense fiscale, ce sont tous ces euros que l'État distribue en crédit d'impôts, en niche fiscale, en subvention, en avantages.
01:26 Ça veut dire que ces euros qui ne seront pas dépensés n'iront pas dans les poches où ils vont aujourd'hui.
01:31 Alors, il y a 4 postes qui vont être visés. Le logement, vous savez, à la fin du dispositif Pinel dans le locatif en 2024.
01:36 Et puis le prêt à taux zéro qui est limité, qui sort désormais la maison individuelle.
01:40 La santé, il y aura un reste à charge sur les médicaments probablement plus importants, des médicaments plus chers.
01:44 Probablement que la facture des arrêts maladie va peser un peu plus sur les employeurs.
01:48 - Avec les jours de carence ? - Pardon ?
01:48 - Les jours de carence sur les employeurs ?
01:50 - Ce serait la méthode, un jour de carence en plus.
01:52 L'emploi, probablement, mais même sûr, il y aura un reste à charge pour l'utilisation du compte personnel de formation.
01:58 Il n'y en a pas aujourd'hui, par exemple.
01:59 Et puis les transports, il y a des niches fiscales sur le gazole non routier, par exemple dans le BTP ou sur le gazole routier.
02:05 Progressivement, dès 2024, ces niches fiscales vont disparaître.
02:09 Et donc, ce sont des secteurs qui vont forcément en souffrir.
02:11 Moi, j'appelle ça de l'austérité fiscale pour 2024.
02:13 - Merci Nicolas.

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