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00:0013h-14h, Europe 1-13h, 13h31 sur Europe 1, la suite d'Europe 1-13h avec vous, Stéphanie Duméru et décryptage de l'actualité de ce mardi 31 décembre avec vos deux débatteurs du jour, l'avocate Sarah Sandman et le journaliste et écrivain Vincent Roy.
00:14Bonsoir Vincent Roy, bonjour, vous êtes déjà dans le réveillon, c'est un peu la journée sans fin, excusez-moi Vincent Roy, bonjour Sarah Sandman.
00:26Bon vous avez entendu Franck Elysio, vous l'avez même interpellé.
00:30C'est vrai qu'on n'attend rien mais on n'est jamais déçus, et là où il a raison c'est qu'on pourrait prendre les mêmes voeux que l'année dernière, les remettre on ne verrait même pas le problème, non mais vraiment.
00:41Alors l'Elysée fait savoir, vous parliez d'Emmanuel Macron, là j'imagine.
00:44Il faut bien qu'il tise un peu, mais en réalité on n'attend rien.
00:46Alors c'est vrai que ça ne va pas être le même rôle, après vient l'Elysée, ça va être un rôle de garant, vous attendez quand même une autre tonalité Vincent Roy.
00:54Mais de garant de quoi ? De la République ? Garant de la démocratie ? Il ne me semble pas qu'elle soit à l'heure où nous parlons en péril.
01:02Il veut se poser en arbitre, si vous voulez, en arbitre pour mettre des bons points sur son bilan.
01:07Le problème des arbitres c'est qu'en général ce ne sont pas eux qui font des fautes, ils sont là pour les corriger, or la dissolution était tout de même à mon sens une faute, et une faute qu'Emmanuel Macron paye lui-même.
01:19Moi je lui mets un bon point, un mauvais point. Le mauvais point pour la dissolution, parce qu'elle était nécessaire vu les résultats des Européennes, mais pas à ce moment-là, pas juste après les Européennes et surtout pas avant les JO, il fallait attendre septembre.
01:31Et je lui mets quand même un bon point, puisque je fais l'arbitre, je lui mets un bon point pour Notre-Dame.
01:36Non ça y est, ça recommence. Mais Notre-Dame, il y a des financements. Notre-Dame c'est effectivement...
01:42Vous contestez le point ?
01:43Oui, je conteste un peu le point, parce que je pense qu'un autre président de la République, dans la même situation, aurait agi de la même manière.
01:58Oui, mais lui aurait pu rater.
01:59Rater ? Qu'est-ce que vous voulez rater ? On concentre tout le génie français d'une certaine façon.
02:06Pour le Covid, on a tout concentré, on a raté.
02:08Non, mais on n'a pas concentré le génie français sur le Covid. Non, franchement.
02:12Là, on a concentré tout le génie français sur Notre-Dame, avec en plus des financements privés absolument pléthoriques, puisque l'incendie de Notre-Dame a ému le monde entier.
02:23Donc, vous contestez le point ?
02:25Non, je ne conteste pas le point, effectivement, il faut bien lui laisser quelque chose.
02:28Il faut bien que je lui donne quelque chose.
02:29D'accord, un demi-point, donc l'autre demi-point pour les JO, si on a la cérémonie d'entrée.
02:36L'autre demi-point pour les JO, alors oui, il leur faudrait enlever la cérémonie d'entrée.
02:39Encore une fois, un autre président aurait donné sur cette question-là le même résultat.
02:44Les JO, c'est la ferveur, c'est la joie...
02:45C'est M. Darmanin qui a bien géré.
02:47Voilà, alors disons que M. Darmanin a bien géré pour ce qui était de la sécurité.
02:52Mais, oui, écoutez, non, moi je ne donne pas...
02:55Écoutez, je n'arrive pas à donner de point vraiment à Emmanuel Macron.
02:59On verra ce soir, en tout cas, les partis commencent à faire leur vœu, un par un, sur les réseaux sociaux.
03:06Marine Le Pen, la chef de file des députés RN, a posté une vidéo sur X
03:10dans laquelle, justement, elle fait état d'un sursaut qu'elle appelle de ses vœux.
03:14Écoutez, Marine Le Pen...
03:152025 sera une année décisive où se décidera sans nul doute la transition politique
03:21qui peut seul inverser le cours des événements
03:23et remettre la France et même l'Europe dans la course de l'histoire.
03:27Vous avez désigné notre coalition d'union nationale, le RN et l'UDR,
03:31comme la force d'alternance pour la France et pour l'Europe.
03:34C'est de ce grand rassemblement du peuple français qu'émergera une nouvelle élite,
03:39une nouvelle génération de dirigeants qui pourra conduire le redressement
03:42politique, économique, social et même psychologique de la patrie.
03:47C'est du peuple.
03:48Et donc, par une décision démocratique que viendra le dénouement heureux
03:52d'une situation que chacun déplore
03:54et dont il faut sortir la France au plus vite.
03:56Vincent Roy, clairement, Marine Le Pen dit 2025 sera une année décisive.
04:01Elle appelle un sursaut, un dénouement démocratique.
04:04Elle s'attend clairement au départ d'Emmanuel Macron.
04:07Elle plaide pour la démission d'Emmanuel Macron.
04:10C'est le point commun qu'ont Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
04:15C'est-à-dire qu'ils veulent à toute force le départ d'Emmanuel Macron
04:20et par conséquent des élections anticipées.
04:23Ils ont envie que François Bayrou réussisse.
04:25C'est ce que j'ai posé comme question à Franck Alizio.
04:27Est-ce qu'ils ont vraiment envie qu'il réussisse ?
04:30C'est dans l'intérêt de la France, peut-être.
04:32C'est dans l'intérêt général qu'il reste.
04:33Après, est-ce qu'il arrivera à passer le mois...
04:35Mars, j'en suis pas certaine.
04:38Je pense qu'il va faire toutes les concessions
04:40et se soumettre à Marine Le Pen pour durer le plus longtemps possible.
04:43Mais si, il a retenu la leçon.
04:45Je crois qu'il ne va pas du tout reconduire le budget Barnier
04:48même amendé d'une certaine façon.
04:50Je pense que si.
04:52Ce serait un erreur fondamentale
04:53puisqu'il serait censuré par le RN
04:55à cause de...
04:57Il suffit d'écouter ce qui a été dit tout à l'heure
04:59à cause précisément de ces hausses d'impôts.
05:01Non, les hausses d'impôts...
05:03Si c'est le budget Barnier sans hausses d'impôts,
05:06c'est plus le budget Barnier.
05:08Il a d'ores et déjà annoncé qu'il partirait de la feuille Barnier
05:11avec des amendements, des améliorations.
05:14J'imagine, mais on le voit mal tomber dans le même piège
05:16que Michel Barnier.
05:18C'est pourquoi, à mon avis, ce sera un budget Bayrou.
05:21C'est quoi un budget Bayrou ?
05:22C'est la même chose que Barnier, mais vous enlevez les impôts.
05:24Exactement.
05:25Et vous allez chercher de l'argent ailleurs.
05:27Vous voyez Éric Lombard, sérieusement,
05:29Sarah Salmane, vous voyez Éric Lombard
05:31renoncer à toute forme d'impôt.
05:33Alors bon, ce n'est pas ce que disait Franck Elysion,
05:35ils étaient d'accord pour garder quelques impôts.
05:37Les super profits, oui, ils vont les maintenir.
05:39Après tout le reste, je pense qu'ils peuvent sacrément les limiter.
05:41Non mais écoutez, il y a quand même une chose qui est extraordinaire tout de même.
05:45Vous avez un État,
05:47on nous a annoncé il y a 7 ans,
05:49un Macron-Mozart de la finance.
05:51Vous avez un État quand même qui a fort mal géré.
05:53Je vous rappelle qu'on a quand même 50 à 60 milliards
05:55dont on ne sait toujours pas où ils se trouvent.
05:57Et derrière,
05:59vous dites, attendez, mais effectivement,
06:01on a mal géré, ils n'arrivent pas à s'expliquer.
06:03Il y a quand même un net problème d'incompétence
06:05et vous allez faire payer les Français
06:07pour sortir de la situation.
06:09Vous trouvez qu'on n'est pas assez taxés dans ce pays ?
06:11Si, on est surtaxés au possible.
06:13Mais il n'y a pas d'autre solution.
06:15Il y a un manque de créativité.
06:17C'est sûr, parfois, de nos responsables politiques.
06:19On est bien d'accord.
06:21Il y a plein d'économies qu'on pourrait faire.
06:23Il y a de la bureaucratie qui ne sert à rien.
06:25On paye des administrations dans tous les sens.
06:27Je vous assure qu'on pourrait faire beaucoup de ménages.
06:29Mais pour ça, il faut du temps.
06:31Il faut le temps d'aller mener des réformes structurelles.
06:33Et c'est compliqué, effectivement.
06:35Mais pourquoi ça n'a pas déjà été fait ? Il y en avait du temps.
06:37Il suffisait de prendre le problème à bras-le-corps.
06:39Je ne suis pas au gouvernement.
06:41Il suffisait de prendre le problème à bras-le-corps
06:43depuis déjà bien longtemps.
06:45On découvre, comme si on avait découvert
06:47que l'eau chaude brûlait.
06:49On découvre qu'il faut faire des économies.
06:51Franchement, de qui se moque-t-on ?
06:53Vraiment, je pense que,
06:55au-delà de tout,
06:57les Français, évidemment, en ont marre
06:59d'un discours politique
07:01auquel ils ne croient plus du tout.
07:03Mais surtout, ils n'ont plus du tout confiance.
07:05Parce qu'ils se rendent compte que, depuis des années,
07:07on les roule dans la famille.
07:09Parce qu'il y a eu un chèque en blanc avec le Covid,
07:11avec des aides dans tous les sens.
07:13C'est ça, la réalité.
07:15Vous avez aussi vu que François Bayrou a grillé
07:17à la politesse d'Emmanuel Macron.
07:19Il a déjà, lui, fait ses voeux
07:21ce matin, lors d'une escale à La Réunion.
07:23Et un petit peu plus tôt, à Mayotte,
07:25il a reparlé
07:27d'immigration.
07:29Écoutez le Premier ministre.
07:31L'État a la responsabilité
07:33de dire que ceci n'est pas acceptable.
07:35De même qu'il n'est pas acceptable
07:37de se trouver à Mayotte
07:39avec une immigration absolument incontrôlée.
07:41Et que tout le monde
07:43considère à peu près comme incontrôlable.
07:45Et pour moi,
07:47ça n'est pas possible.
07:49J'accepterai jamais qu'on dise
07:51on va accepter la situation comme elle est
07:53parce que qui va payer ?
07:55Alors je vais vous le dire, c'est les Mahorais
07:57et les plus pauvres des Mahorais.
07:59Qui sont dans un désespoir.
08:01Et ce désespoir-là, il entraîne
08:03des vagues de rejets.
08:05Si ce n'est pas de haine,
08:07vous ne pouvez pas accepter, dans un territoire français,
08:09dans une ville française,
08:11que 1 sur 4 des personnes qui sont là sont des illégaux.
08:13Sarah Salman, c'est vrai que François Bayrou
08:15appelle un chat un chat.
08:17Il n'a pas peur
08:19d'employer les mots
08:21qui parfois fâchent,
08:23notamment à gauche.
08:25C'est factuel ce qu'il dit au niveau de l'immigration
08:27des personnes qui sont là,
08:29rentrées de façon illégale sur le territoire de Mayotte.
08:31C'est parfaitement factuel.
08:33Maintenant en Mayotte, il faut prendre les choses à bras-le-corps.
08:35François Bayrou partait extrêmement mal.
08:37Il avait une polémique
08:39comme quoi il ne fallait pas que le président de la République
08:41et le Premier ministre soient hors du territoire de la France.
08:43Et donc, par rapport à Mayotte, c'était une bourde.
08:45Deuxième bourde chez BFM TV
08:47par rapport au nombre de victimes.
08:49Et là, il arrive et prend le contre-pied d'Emmanuel Macron.
08:51Maintenant, que fait-on ?
08:53Est-ce qu'on fait une table ronde et finalement on ne fait rien ?
08:55Ou est-ce qu'on agit réellement ?
08:57Pour l'instant, ce ne sont que des mots. On va lui laisser encore quelques semaines.
08:59Mais là, ça fait deux semaines que le cyclone a eu lieu.
09:01Qu'est-ce qui a changé ?
09:03Pour ça, il faudra une réforme constitutionnelle.
09:05Pour le droit du sol ?
09:07Oui, sur la question du droit du sol.
09:09Écoutez, sur la séquence
09:11Bayrou,
09:13là, depuis hier,
09:15il n'y a pas de faute.
09:17Si, il y a Elisabeth Born
09:19qui a fait une faute.
09:21On est d'accord.
09:23Pour ce qui est
09:25de M. Bayrou,
09:27écoutez, moi, je trouve qu'il a
09:29un discours juste.
09:31Il a un discours rempli de bon sens.
09:33Il tape, d'ailleurs,
09:35là où cela fait mal. Lorsqu'il déclare
09:37qu'il est hors de question, et on va l'inscrire dans la loi,
09:39de reconstruire des bidonvilles.
09:41Oui, mais,
09:43alors moi, je ne connais pas,
09:45je n'ai pas la prétention de connaître, mais vous
09:47interrogez des gens qui connaissent un petit peu
09:49Mayotte. Bon courage !
09:51Pour le foncier, c'est scarpé.
09:53Les outils, vous allez les faire venir d'où ?
09:55A quel prix ?
09:57Est-ce que les Mahorais ont les moyens de reconstruire tout ça ?
09:59Quand il dit cela,
10:01on va essayer de ne pas
10:03reproduire les erreurs du passé.
10:05Et je le trouve, de ce point de vue,
10:07plutôt sage. C'est évidemment la question migratoire
10:09qu'il attaque, non pas frontalement,
10:11mais de biais, en disant
10:13qu'on ne reconstruit pas les bidonvilles. A mon avis,
10:15c'est ainsi qu'il faut...
10:17Ils ont déjà commencé à être reconstruits.
10:19Pas possible autrement, il faut bien que les gens...
10:21Au moins, il dit, non, ce n'est pas cela qu'il faut faire.
10:23Ce n'est pas le bon chemin.
10:25Donc, il a un programme dans la tête, et puis surtout,
10:27ce qu'on peut observer durant cette séquence
10:29Bayrou, là, c'est que
10:31après
10:33Emmanuel Macron,
10:35il a changé clairement de méthode.
10:37Vu la tôle que s'est prise Emmanuel Macron
10:39avec son incondescendant pour parler aux Mahorais.
10:41Oui, on a là une méthode
10:43beaucoup plus sage, réfléchie.
10:45Il a parlé des vrais problèmes
10:47des Mahorais, iké t'nounk,
10:49c'est-à-dire à la fois
10:51l'électricité et l'eau.
10:53Je crois qu'il a apporté
10:55des réponses que les Mahorais
10:57attendaient. Après,
10:59on sait bien que le problème a une grande complexité.
11:01Seul couac à tout cela,
11:03effectivement, Mme Borne,
11:05qui se comporte
11:07très bien. Ecoutez, pas un brin de compassion,
11:09vous l'avez vu discuter...
11:11Je crois qu'elle n'a pas dit
11:13que ça avait été tronqué ?
11:15Il y a eu une incompréhension
11:17avec les professeurs...
11:19Moi, j'ai vu les images.
11:21Elle a fini par tourner le dos.
11:23Bon, ça n'a pas été apprécié
11:25par la population.
11:27Ces gens qui sont en pleine souffrance,
11:29à qui on
11:31oppose une espèce de
11:33dédain, de hauteur...
11:35Ce n'est pas ainsi qu'on fait de la politique.
11:37Manifestement,
11:39Mme Borne n'est pas faite pour ça.
11:41Elle n'est pas faite pour aller sur le terrain.
11:43Qu'elle reste derrière des dossiers.
11:45Mais faire de la politique comme ça, j'en fais tous les matins.
11:47C'est en forme, ce matin à la
11:49mi-journée, au début d'après-midi.
11:51Décidément, j'ai un problème avec l'espace.
11:53Avec le cadre spatio-temporel.
11:55Restez avec nous.
11:57On va parler tout à l'heure de Philippe Tabarro,
11:59qui, sur Europe 1, se dit
12:01favorable à une limitation du droit
12:03de grève. On en parle.
12:05Il est 13h43. Vous écoutez Stéphanie Demiore sur Europe 1.

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