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00:0013h, 14h, Europe 1 13h. 13h46 sur Europe 1, Europe 1 13h. Dernière partie avec vous Stéphanie Dumurier,
00:07aujourd'hui Sarah Salman et Vincent Roy. Oui absolument et on continue nos débats et je
00:11voulais vous faire réagir sur la déclaration ce matin qui a un petit peu attiré mon attention,
00:16Philippe Tabarro, nouveau ministre du transport, qui se dit sur CNews favorable à une limitation
00:22du droit de grève dans les transports. Écoutez-le. Je suis un homme de conviction, je ne vais pas
00:27parce que je suis ministre aujourd'hui, renier ce que j'ai pu déposer comme proposition de droit
00:32et le parlementaire que j'ai été. Oui je suis pour certaines périodes dans l'année à une
00:38limitation du droit de grève parce que je pense qu'il a été dévoyé, détourné ces dernières
00:44années, que la grève c'est quelque chose qui a pu permettre de faire avancer un certain nombre
00:49de choses dans notre pays mais il y a déjà très longtemps et qu'aujourd'hui c'est devenu un
00:54préalable et plus un ultime recours et je pense qu'il y a des périodes dans l'année,
00:58selon l'exemple italien, où on pourrait sanctuariser ces périodes, notamment aux heures
01:03de pointe. Quelle période ? Sur la proposition de loi que j'ai déposée à l'époque avec Bruno
01:08Retailleau quand il était sénateur et avec le président des centristes Hervé Marseille. La
01:14période bien sûr des fêtes, la période des examens si important pour nos jeunes,
01:19les périodes électorales pour qu'il n'y ait pas ce chantage à la grève pour des jours aussi
01:24importants dans notre pays. Sarah Salmane, bon ça a le mérite d'être clair, effectivement ça ne va
01:29pas forcément faire à la SNCF. Rien de nouveau sous le soleil, j'ai regardé en 2007 sur Nicolas
01:34Sarkozy, il y avait déjà eu une proposition en ce sens, ça avait provoqué un véritable tollé,
01:39les syndicats avaient bien sûr protesté, pareil en 2019, Edouard Philippe avait remis le sujet sur
01:47la table et pareil, ça avait fait un tollé. Donc ça part d'une bonne intention mais étant précis
01:52que le droit de grève à valeur constitutionnelle c'est déjà prévu dans le préambule de 46 repris
01:56par la constitution de 58, c'est aussi prévu par des textes supranationaux, c'est vraiment un droit
02:01très très encadré. Donc sur le principe, oui. Donc c'est un effet d'annonce ? C'est un effet
02:05d'annonce évidemment mais ils ont raison, c'est-à-dire qu'il y a une prise d'otage des
02:10voyageurs qui est manifeste, c'est-à-dire qu'ils revendiquent tellement qu'à la fin on ne les
02:15écoute même plus. Vous avez d'autres professions, les infirmières, les policiers, qui ne se plaignent
02:18jamais, qui ont des conditions beaucoup plus difficiles. Il y a une phrase qui me vient,
02:22je ne sais plus de qui c'est, les syndicalistes sont tellement habitués à faire grève que quand
02:26ils travaillent ils appellent cela une journée d'action. Vous n'allez pas faire que des comptes
02:31en l'air. Quand ils ne font rien, ils appellent cela une journée d'action. Vincent Roy, Salmane
02:36nous dit la juriste, nous dit effet d'annonce, est-ce que ça serait souhaitable selon vous ?
02:41Ah oui, la réponse est oui. Aujourd'hui, ce n'est plus le droit de grève, c'est le droit au
02:49chantage. On prend les gens, c'est le droit au chantage. Et ça devient systématique à chaque
02:54fait. C'est sûr, c'est à chaque vacances. Il faut être très clair, nous sommes déjà pour
03:01part la risée de l'Europe et d'une partie du monde, notamment anglo-saxon, tout le monde se
03:06moque de nous. En France, on est réputé pour nos grèves. C'est-à-dire qu'on fait des grèves.
03:11La dernière fois que j'étais à Londres, il y avait des grèves.
03:12Regardez la citation exacte, c'est coluche. Les syndicalistes ont tellement l'habitude de ne rien
03:17faire que lorsqu'ils font grève, ils appellent cela une journée d'action. C'était ça la phrase.
03:21Elle est tout à fait vraie.
03:23Mais elle est tout à fait réaliste. C'est tout à fait ça. Et vous voyez des gens qui sont
03:28effectivement pris en otage. Sarah a raison de mentionner. Peut-on imaginer ? Non, c'est
03:33suffisamment rare justement. Peut-on imaginer par exemple que dans un service qui de soins
03:44intensifs, qui d'urgence, les gens se mettent en grève ? Les gens ont une conscience professionnelle
03:49dans ces services. Alors pourquoi est-ce que dans le transport et notamment à la SNCF ?
03:53C'est vrai qu'ils obtiennent des choses.
03:55Ils obtiennent des choses, évidemment, puisqu'ils ont la possibilité de littéralement bloquer le
04:03pays. Voilà pourquoi. Et parce que devant eux, ils ne trouvent pas de gens qui ont suffisamment
04:10de courage politique. Voilà pourquoi ils trouvent des moyens. Que le droit de grève, qu'on ne touche
04:15pas au droit de grève, bien entendu. En revanche, ce à quoi on doit toucher, c'est au droit de
04:25chantage. C'est de ça dont il faut parler. Chers amis, je voulais vous faire réagir aussi à ce
04:32dispositif. Comme chaque année assez gros, un dispositif de sécurité pour le nouvel an. On
04:38écoute tout d'abord Laurent Nunez, le préfet de Paris. Traditionnellement, dans la nuit du 31
04:43décembre au 1er janvier, on peut avoir des violences urbaines. On a un gros dispositif
04:46de sécurisation à remonter. Puis on aura des festivités importantes dans Paris, sur les
04:51Champs-Élysées. On s'attend à un million et demi de personnes sur l'espace public. C'est une
04:54foule assez immense. On a évidemment un gros dispositif de sécurisation adapté à cette
04:59fréquentation. Pour sécuriser l'ensemble de ces personnes, sur toute l'agglomération parisienne,
05:04on a 10 000 membres des forces de sécurité qui seront mobilisés entre les policiers,
05:08les gendarmes, les sapeurs-pompiers, les militaires du dispositif Sentinelle et puis
05:12aussi les policiers municipaux, notamment à Paris, qui seront engagés sur la sécurisation
05:16du dispositif des festivités de ce soir. Ça c'est juste pour Paris. Dans toute la France,
05:20ils sont 100 000. Heureusement qu'ils ne sont pas en grève. Ils se tuent à la tâche. Ils ne sont
05:26pas payés beaucoup. Ils n'ont pas beaucoup de reconnaissance. Il y a une partie de la classe
05:29politique qui leur crache dessus. Je pense que déjà, on peut leur apporter notre soutien. Travailler
05:33un 31 décembre, je ne suis même pas sûre qu'ils soient mieux payés parce que ce n'est même pas un
05:36jour férié. Ils ont certainement quelques primes. Ils ont déjà beaucoup donné pour les JO. Ce n'est
05:41pas facile pour eux. Après, c'est un aveu d'échec. C'est-à-dire qu'on arrive à un tel stade où on
05:47est obligé de déployer des forces de l'ordre XXL juste pour que ça se passe pas trop mal. On va
05:52compter demain le nombre de voitures brûlées et il y en aura. Je trouve que c'est quand même un
05:57aveu d'échec. Cette société devient absolument folle. Le soir où l'on se réunit de manière
06:02joyeuse pour faire la fête, pour imaginer, pour faire des projets sur une année neuve, etc. C'est
06:08le moment où l'on va s'en prendre soit aux forces de l'ordre, soit aux abribus, soit aux voitures
06:15qui vont stationner là et qu'on va prendre un grand plaisir à brûler. Mais dans quel but ? Qu'est-ce
06:21que cette attitude dit de la société dans laquelle nous vivons ? J'insiste sur le fait qu'il s'agit
06:29là de la société française car vous n'avez pas ces exactions en Espagne, vous n'avez pas ces
06:34exactions en Italie. Donc, qu'est-ce que ça dit de spécifique à la fois sur le moment que nous
06:39vivons et sur la société dans laquelle nous vivons ? Je crois qu'il y a matière, il y a matière là,
06:45à véritablement s'interroger. Fait-on, et là on peut se poser des grandes questions génériques,
06:50fait-on encore nation ? Est-ce que ça n'est pas, ne vivons-nous pas sous la dictature de
06:59minorité ? Etc. On peut se poser beaucoup de questions parce que c'est un comportement,
07:03faut-il le dire, c'est un comportement anormal. Il y a des politiques de sécurité de plus en
07:11plus. Il y a un couvre-feu aussi. Oui, j'allais y venir ma chère Sarah. Beaucoup de communes le
07:16prennent ce couvre-feu, notamment en Gironde, les moins de 18 ans devront être accompagnés. C'est
07:22une bonne chose pour vous. Ça ne sert à rien. En général, quand les enfants ont 14-15 ans,
07:29c'est que les parents sont complètement démissionnaires. Ceux qui font des guet-apens
07:32aux policiers dans les quartiers sensibles. Concrètement, ça veut dire que vous allez
07:36infliger une amende, une amende qui ne sera probablement pas payée. Est-ce qu'une amende,
07:39ça va les dissuader ? Non, absolument pas. Quand vous êtes au stade où vous agressez des
07:44policiers, où vous brûlez des voitures, vous n'avez pas peur d'une amende. De toute façon,
07:46vous vous dites je ne la paierai pas. Les parents ne sont peut-être pas informés. Ceux qui vont
07:50respecter le couvre-feu, c'est des gens comme vous et moi. En réalité, c'est ça. On n'a pas dit
07:56moins de 18 ans, mais heureusement. Vous avez compris. Ceux qui évitent de sortir parce qu'ils
08:03ont peur de ce qu'ils peuvent trouver dans la rue alors même qu'il est tard, c'est encore vous et
08:08moi. Donc, ça n'est pas sans poser problème. Aujourd'hui, on vit dans une sorte d'état
08:15durant ces nuits-là, une sorte d'état de terreur où on dit on ne va pas aller. Beaucoup de gens,
08:20j'étais sur votre antenne hier. Il y avait plein de gens qui disaient justement qu'on évite d'aller
08:28au restaurant parce qu'on ne sait pas ce qui peut se passer. Donc, on fait ça entre amis parce que
08:32si on sort du restaurant... Mais c'est vrai qu'il n'y a plus peur du gendarme. Au-delà de la
08:37sécurité, j'entendais le même Philippe Tabarro, le ministre des Transports, ce matin sur CNews
08:41dire franchement incroyable, 10% seulement des amendes sont payées. Le chiffre de 38% si on
08:49prend toutes les amendes, y compris celles qui sont infligées par exemple d'un tribunal. Mais
08:54les gens, la plupart des gens, enfin la plupart, beaucoup de gens ne paient pas. Il n'y a pas la
08:58peur du tout. Ça veut dire que vous avez des personnes qui défient l'autorité et ça, ça se
09:02vérifie absolument partout. On défie le professeur, on défie absolument tout le monde. Qu'ils n'ont
09:06pas peur du gendarme, non. Mais alors les huissiers qui viennent, ça fait peur à personne. Les huissiers
09:12qui viennent, si, mais il faut arriver jusque-là. Parce qu'avant d'avoir les huissiers qui viennent,
09:16c'est que vous avez eu la mise en demeure, la relance, deux relances, trois relances. Ça nous
09:20est arrivé à tous d'oublier de payer une facture. Vous l'avez recevait, la mise en demeure quand
09:24même. Alors moi, j'ai un peu de phobie administrative. J'attends quand même qu'on
09:29me relance. Oui, mais bon, à la fin, vous avez... Oui, j'aime bien attendre deux relances, mais je
09:35paye. Non, mais évidemment qu'on paye. Le problème, le problème n'est pas là, mais vous avez...
09:39Mauvais exemple à Sarah Salmane. Je paye, je paye, j'ai toujours payé. Non, mais si Sarah Salmane était un exemple, ça se saurait de toute façon.
09:46Non, mais vous avez parlé d'autorité. C'est bien le problème de ce pays. Il n'y a plus d'autorité et les
09:54Français, vous l'avez vu, demandent précisément de l'autorité parce qu'ils voient bien que ce mot a
10:01été vidé. Si j'ose dire, ça se substitue. Il n'y a plus d'autorité. Pendant les JO, il y avait les
10:05gendarmes absolument partout. Pendant le Covid, il y avait de l'autorité. Oui, mais c'était absolument
10:10merveilleux. Moi, je ne me promène jamais seul le soir dans la rue. Dès qu'il fait nuit, je ne le fais pas.
10:13Pendant les JO, on pouvait le faire. C'était extraordinaire. C'était une parenthèse. Mais rendez-vous compte que ce
10:18soir, il va y avoir dix mille policiers à Paris. Quand on a réouvert Notre-Dame, il n'y en avait
10:24que six mille. Ce soir, on en met dix mille, c'est-à-dire quatre mille de plus. Vous pourrez vous
10:27promener tout seul. Vous avez vu que c'est cent mille au niveau national, force de l'ordre, alors
10:35qu'on est, la jauge totale, c'est cent quarante mille. Donc, vous voyez, on met le paquet quand même.
10:38Merci, merci Vincent Roy. Merci Sarah Sedman. Et puis, on se retrouve peut-être plus tard, Vincent Roy, non ?
10:45Oui, ce soir, moi aussi. Non, moi, je serai là de 16h à 18h avec Vincent Roy et Sarah Sedman.
10:52Ce sera pas avec moi, mais vous serez là quand même. Merci à vous deux.

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