Françoise Degois : "Malaise en macronie !"

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Transcript

00:00Nous sommes avec Françoise de Gouin maintenant. Bonjour Françoise.

00:03Bonjour Jean-Jacques.

00:04Ça vous étonne, cette histoire d'embauche ?

00:06Oui, mais vous savez très bien qu'on ne peut pas faire ça, il n'y a pas de parallélisme des formes.

00:09Parce que, comment vous devenez imprimeur quand vous avez été maçon ?

00:13Enfin, je veux dire, tout ça est question de formation aussi.

00:16Oui, c'est une question de formation.

00:17Mais c'est vrai qu'on marche sur la tête.

00:18Gariani, Alain, le dit très bien, ça fera un bon président.

00:21Un bon président des PME.

00:23La politique ce matin, avec un temps plus vieux.

00:26Comme l'OTAN, plus vieux sur le gouvernement.

00:29On parle du blues des élus macronistes.

00:33Oui, alors, pas un petit blues, Jean-Jacques.

00:35Les Bleus à l'âme, vous savez, la mélancolie, les soirs de pluie, ça nous a tous pris.

00:39Là, on parle d'un vrai choc, quasiment d'une dépression.

00:42Et qui vous sidère ?

00:43Quand quelqu'un pour lequel vous avez tout donné, que vous avez porté jour et nuit,

00:47agit à l'inverse de tout ce auquel vous avez cru.

00:50Ça n'est pas nouveau, on se souvient du mal-être des Hollandais

00:53quand François Hollande fait les lois travail

00:55et quand il envisage la déchéance de nationalité,

00:57dépression générale sur la gauche.

00:59De la déception et de la colère.

01:01Et bien, il y a de ça chez les macronistes de la première heure.

01:04Depuis le fameux coup de fil de Michel Barnier à Marine Le Pen

01:07pour s'excuser et le recadrage en public du jeune ministre de l'économie,

01:11Antoine Armand.

01:13Il y a de ça chez les premiers décordés qui ont cru au rêve fou

01:16de faire élire un homme de 39 ans

01:18qui n'avait jamais été élu auparavant à la présidence de la République.

01:21Son seul credo, c'était quoi ?

01:24Battre l'extrême droite.

01:26Le jour contre la nuit.

01:27Le repli contre le progressisme.

01:29Vous vous souvenez comment on nous a agonis de ces mots.

01:31Le nouveau monde contre l'ancien monde.

01:33Ça a marché une fois, ça a même marché deux fois.

01:36Bien sûr, il y a eu la loi immigration,

01:38les allers-retours d'Emmanuel Macron

01:40s'emparant du langage d'extrême droite comme décivilisation.

01:43Mais quand même, ça a marché deux fois.

01:45Mais aucun de ces macronistes, je dis bien aucun,

01:47je les connais bien, il y en a beaucoup qui viennent de la gauche,

01:49ne pouvaient imaginer que pour se sauver lui-même,

01:52le chef de l'État, le chef, leur chef,

01:54accepterait de remettre son sort dans les mains de l'extrême droite.

01:57Car c'est bien cela dont il s'agit.

01:59Présider et gouverner avec un pistolet sur la tempe.

02:02Se mettre sous la tutelle du parti

02:04qui a été le marchepied permanent

02:06de l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron.

02:09Et ce blues, Jean-Jacques, il est public et c'est gênant.

02:11C'est Sacha Houllier qui fait part de son désarroi.

02:14C'est David Amiel, député en marche,

02:17principal conseiller à une époque du président de la République,

02:21On ne discute pas avec le RN.

02:23C'est Agnès Pagny-Runacher qui livre ses états d'amants publics

02:26après une passe d'armes d'ailleurs avec David Lissnard.

02:28C'est même Elisabeth Borne, ancienne première ministre,

02:30qui reprend publiquement de voler Gérard Laché

02:33à remplace qu'elle n'a jamais promis la suppression de la fameuse AME.

02:37C'est aussi Gabriel Attal, vous avez vu.

02:39Il le fait savoir publiquement.

02:41Mais il manœuvre, pourquoi ?

02:43Il invite à Gabriel Attal, on l'a appris hier soir,

02:45il invite tous les ministres macronistes

02:47pour une réunion à l'Assemblée Nationale.

02:49C'est donc un défi, Jean-Jacques, non seulement à Michel Garnier,

02:52mais surtout au chef Emmanuel Macron.

02:55Nous ne sommes pas, bien sûr, dans une logique de frondeur de François Hollande.

02:58Ses élus ne sont pas encore prêts à voter la censure,

03:01mais ils sont au milieu du guet.

03:03Et d'ailleurs, la gauche l'a bien compris, notamment Olivier Faure,

03:06qui leur demande de franchir le bulcon

03:08et d'aller jusqu'au bout de la désillusion.

03:10Ça serait logique, ça, d'aller au bout ?

03:12Ça serait logique, oui, même si logique.

03:14Avec Jean-Luc Mélenchon, on n'ira pas, hein ?

03:16Non mais, c'est pas Jean-Luc Mélenchon, on n'est pas toute la gauche.

03:19Il fait partie du nouveau prénom populaire.

03:22C'est un épouvantail qui cache sa larve, qui cache la forêt.

03:25Même si c'est logique et la politique, ça fait pas beau ménage, en fait.

03:28Mais, Jean-Jacques, j'ai envie de vous dire ce matin, soyons sérieux,

03:31de deux choses mûres, écoutez.

03:34Soit le mal-être est réel par rapport au RN.

03:37La colère aussi de voir le parti balayé à deux reprises cette année,

03:40dirigé de pays avec au moins trois postes clés.

03:43Matignon, l'intérieur et l'agriculture.

03:45Postes clés, l'agriculture.

03:47Tu sais, Rocard disait, c'est un petit matignon.

03:50Soit tout cela, c'est du cinéma, pour soulager la conscience

03:53d'avoir accepté de rentrer dans un gouvernement qui serait aussi radioactif.

03:56Je pense notamment à Agnès Panay-Runacher,

03:59qui se contorsionne en disant « c'est pas bien, mais je reste quand même ».

04:02Vous savez ce que disait le grand Isaac Rabin ? On peut en parler, hein ?

04:05Il disait, j'ai jamais oublié, « Life is attitude ».

04:08La vie, c'est l'attitude. Chacun peut décider clairement

04:11de rester ou de partir, de voter pour ou de voter contre.

04:14L'heure de vérité approche pour les macronistes.

04:17Le discours de politique générale de Michel Barnier.

04:20Seul contrat, Jean-Jacques, la vérité du vote.

04:23Tout le reste, c'est du cinéma. Alors soyez sympa,

04:26épargnez-nous ce cinéma.

04:28– Bien, Françoise de Gaulle, ce matin en pleine forme.

04:31Françoise de Gaulle, Elisabeth Lévy, tout à l'heure, entre 8h30 et 9h,

04:34ne manquez pas ce rendez-vous que vous avez l'habitude maintenant.

04:37Mais c'est un rendez-vous haut en couleurs et en idées.

04:40Il est 7h51. Nos auditeurs avec nous dans deux minutes.

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