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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:04Il est 19h15 sur Europe 1, Estelle Youssoupha, députée éliotte de Mayotte est avec nous dans ce studio.
00:10Bonsoir Estelle Youssoupha.
00:12Bonsoir.
00:12Merci d'être là, on a besoin de vous pour faire un point sur la situation à Mayotte
00:17parce que franchement, celle qui dit la vérité, c'est vous.
00:20Vous n'avez pas votre langue dans votre poche, vous dites les choses telles qu'elles sont.
00:23Faire un point sur la situation, faire un point après le passage d'Emmanuel Macron, de François Bayrou,
00:29Marine Le Pen sera sur place demain matin.
00:31Exactement.
00:33D'abord, est-ce que vous pouvez dire aux auditeurs d'Europe 1, vous qui revenez de Mayotte,
00:37Oui, je suis arrivée hier matin, oui.
00:38Hier matin, on en est où après le passage du cyclone ?
00:42Est-ce que l'État est à la hauteur de ses promesses ?
00:48Des promesses ? Non, nous on est tous comme Saint-Aupin, on croit que ce qu'on voit,
00:53l'État, les services de l'État sont mobilisés, est-ce que c'est à la hauteur des besoins ?
00:57Non, parce que tout est sous-dimensionné.
00:59L'aide alimentaire, l'aide pour l'eau n'est pas à la hauteur des besoins.
01:04Il faut savoir que structurellement, l'État sous-évalue la population à Mayotte.
01:10L'INSEE ne s'est pas compté dans notre département, dit qu'on est officiellement 300 000 alors qu'on est 1,5 million.
01:15On regarde la consommation en eau, en riz ou en électricité,
01:18et on a compris que l'aide était dimensionnée sur 300 000 personnes
01:22et qu'elle était destinée aux plus vulnérables,
01:25alors qu'en fait c'est toute la population qui est vulnérable,
01:27puisqu'on a quasiment tous perdu notre toit, on a tous eu des dégâts majeurs dans nos domiciles,
01:33que c'est 90% des infrastructures, des bâtiments qui sont atteints ou totalement détruits.
01:39Alors la question c'est que l'aide alimentaire, elle arrive, mais pas à hauteur des besoins.
01:45Et puis la question du rétablissement de l'électricité, de l'eau et de la téléphonie,
01:51ça progresse, mais pas du tout partout.
01:54C'est très très inégal, c'est-à-dire que pour l'électricité,
01:58les lignes à haute tension et moyenne tension ont été remises,
02:01mais l'alimentation à votre domicile, ça c'est un travail de fourmi.
02:05Et en fait il y a beaucoup de foyers qui n'ont toujours pas l'électricité.
02:09L'eau, officiellement c'est revenu à hauteur,
02:13mais à hauteur de ce qui était antérieur au cyclone, c'est-à-dire la moitié de nos besoins.
02:19Donc en fait on a de l'eau un jour sur trois.
02:22Donc imaginez le quotidien sans électricité, sans eau.
02:26C'est le cas de l'endroit où je suis réfugiée, puisque j'ai perdu ma maison aussi.
02:32Et en fait on n'a pas d'eau, pas d'électricité.
02:35Ça veut dire que pour faire à manger, c'est infernal.
02:38On ne peut rien garder, il fait une chaleur infernale.
02:42Combien il fait à Mayotte en ce moment ?
02:43Là en ce moment on est en plein été austral, il fait une trentaine de degrés,
02:46il fait une très très forte humidité et il n'y a pas un pet d'ombre
02:51parce qu'on a perdu toute la végétation.
02:53Donc c'est insupportable, on dort extrêmement mal.
02:56Il n'y a plus de climatisation parce qu'il n'y a pas d'électricité.
02:58Donc en fait les corps ne récupèrent pas du tout.
03:01Avec l'humidité on a des infestations de moustiques.
03:04Donc en fait à trois semaines après le cyclone, les gens sont extrêmement fatigués.
03:08Il y a eu la période de sidération, le shot d'adrénaline parce qu'on était dans la survie.
03:14Et puis là en fait on est tous en train de physiquement et psychologiquement marquer le coup.
03:18Cette espèce de lutte quotidienne pour avoir à boire, avoir à manger,
03:24avoir du réseau, charger le téléphone, tout est le parcours du combattant.
03:30Et c'est vrai que comme on n'a pas les informations, parce qu'on n'a pas d'électricité,
03:35on ne se rend pas bien compte de l'ampleur de la mobilisation nationale et de la solidarité.
03:39C'est compliqué d'évaluer ça.
03:41C'est extraordinaire parce que nous quand on voit les armoiries de Mayotte sur l'arc de Triomphe au 31,
03:46ça nous a énormément touchés.
03:48Vous voyez, ça me donne la chair de boule de le dire,
03:50de voir l'ampleur de la générosité de nos compatriotes.
03:54C'est dans les moments de solitude et de détresse dans lesquels on est,
03:58on se dit on n'est pas tout seul.
04:00Mais c'est vrai que les efforts de l'État sont lents à se déployer et surtout pas à hauteur.
04:07Il y a des efforts mais pour nous, les magasins ont eu des ruptures dans les lignes d'approvisionnement.
04:14Donc même avoir de l'eau en bouteille, c'est terriblement compliqué.
04:19Les distributions sont calibrées pour les personnes les plus vulnérables.
04:23Qui est plus vulnérable que l'autre à Mayotte ?
04:25On a tous des difficultés à trouver à manger et à boire.
04:29Donc on est dans une logique de survie qui est épuisante.
04:35J'entends qu'on dise un mot aussi du bilan des victimes.
04:38On a toujours le sentiment que l'État a du mal à adresser un bilan définitif des victimes.
04:44Alors moi j'entends bien ce débat là qui se...
04:47Non c'est pas un débat, c'est une question.
04:48Je pense que c'est un débat que je m'explique.
04:52Personne n'a intérêt à avoir le bilan réel à Mayotte.
04:55Pourquoi ?
04:56Parce que la réalité c'est qu'un bilan réel à Mayotte,
04:59ça induit des responsabilités politiques, pénales et morales extrêmement lourdes.
05:04La réalité c'est qu'on était un demi-million d'habitants sur l'île.
05:08En réalité l'INSEE en compte 300 000, ce que je vous ai dit tout à l'heure.
05:12Mais selon ces mêmes faux chiffres de l'INSEE,
05:14il y avait 100 000 personnes qui vivaient dans des bidonvilles à Mayotte.
05:18Donc quand vous voyez les images et l'état de dévastation,
05:22les bidonvilles ont été réduites à néant sous des amas de boue et de tôle.
05:28Il y avait très peu de personnes qui sont allées dans les abris.
05:33Et on voit bien la disparition de beaucoup de personnes qui ne sont plus là.
05:41Donc selon vous Estelle Youssoupha on est d'accord, c'est largement sous-estimé.
05:47Le bilan est complètement invraisemblable.
05:49Il est invraisemblable.
05:51Ce n'est pas possible d'avoir aussi peu de morts officielles.
05:54Alors après c'est toujours pratique d'aller accuser les différentes cultures et habitudes.
06:01Pour justifier, il faut aussi comprendre que les populations en question dans les bidonvilles
06:05sont principalement des étrangers qui sont en situation irrégulière.
06:08Par définition, ils ne sont pas recensés.
06:11Par définition, ils sont en pleine défiance des autorités, ne leur font pas conscience.
06:15C'est d'ailleurs pour ça qu'elles ne sont pas allées dans les abris.
06:19Mais là, je veux dire 35 morts complètement invraisemblables,
06:23il y a des milliers de personnes qui ne répondent plus à l'appel, qu'on ne voit pas.
06:27C'était des lieux que beaucoup de journalistes sont allés filmer,
06:31sont allés faire des reportages qui ont rendu compte de la densité de population
06:34qu'il y avait dans ces bidonvilles.
06:36Alors maintenant, nous ce qui nous scandalise à Mayotte, c'est que ces bidonvilles repoussent.
06:42Alors justement, pourtant François Bayrou l'a interdit, on est d'accord, il est allé sur place,
06:47il a dit c'est la fin des bidonvilles, terminé.
06:49Il y a une préfet qui vient d'interdire la vente des tôles pour reconstruire les bidonvilles.
06:54Le bidonville par définition est une habitation illégale.
06:58Donc je suis ravie que le Premier ministre vienne répéter l'illégalité de quelque chose qui est un fait à Mayotte.
07:05Ce qui est anormal, c'est en fait de simplement nous dire on va interdire ce qui est déjà interdit,
07:11sans nous expliquer comment on va le faire.
07:13Et que là, dans la réalité des faits, de ce qu'on constate,
07:18c'est que les bidonvilles sont en train de repousser, sous nos yeux,
07:22avec les personnes qui sont en train de piller les établissements publics
07:26et les maisons privées pour aller prendre des matériaux pour aller reconstruire les habitations illégales.
07:32Je voudrais quand même que les uns et les autres comprennent et admettent qu'à Mayotte,
07:37le phénomène des bidonvilles est récent.
07:40Ce n'est pas le Mayotte qu'on a connu depuis plusieurs décennies.
07:44C'est totalement faux.
07:45C'est un phénomène qui a pris une ampleur délirante en 15 ans.
07:49Sous les yeux et l'inertie totale de l'État.
07:55C'est pour ça que je dis que le bilan serait extrêmement lourd.
07:58Mais pourquoi l'État n'a rien dit alors que c'est interdit ?
07:59C'est une question, ma chère madame, qu'il faut poser au gouvernement.
08:02Néanmoins...
08:03Vous avez peut-être un avis sur la question ?
08:04J'ai toujours un avis sur vos questions.
08:07J'ai dit que vous n'étiez pas langue de bois.
08:09Vous savez parfaitement que quand il y a eu l'opération Wambushu,
08:12qui était censée détruire ces bidonvilles,
08:14vous avez toute une partie de l'écosystème ici,
08:17de la misère, de la gauge fer, qui pense super bien, de loin,
08:22et qui trouve que c'est très habitable de vivre...
08:25Vous pensez à Jean-Luc Mélenchon ?
08:26Pas que, mais il y en a plein.
08:28Il y a tout un écosystème qui trouve formidable de dire
08:33que les bidonvilles sont des lieux de vie,
08:34et qu'en fait on peut rendre un bidonville habitable.
08:37Un bidonville, c'est un terrain qui a un propriétaire,
08:41qui est fiscalisé.
08:42Ce terrain est occupé totalement illégalement,
08:45en dehors de toute règle.
08:47Ce sont des zones dangereuses pour leurs habitants.
08:49On l'a vu pendant le cyclone.
08:51Ce sont des zones criminogènes,
08:53et ce sont des zones de trafic,
08:55et qui sont dangereuses.
08:56Alors là, parce qu'il y en a toujours,
08:58pour nous expliquer à nous,
09:00nous donner l'heure dans notre propre montre,
09:02là, vendredi, il y a eu des pluies diluviennes à Mayotte,
09:05il y a eu des coulées de boue,
09:07il y a un enfant qui est mort dans un bidonville,
09:10qui était en train de se reconstituer,
09:12emporté par une coulée de boue,
09:13et il y a eu des inondations massives dans Kaweni,
09:16qui est attenante à Mamutsu, la capitale administrative,
09:20et le plus grand bidonville de France.
09:21Ce qui était le plus grand bidonville de France.
09:23Effectivement, nous, on est quand même consternés,
09:26mais l'ensemble de la population ne comprend pas,
09:30déjà, pendant que ces bidonvilles étaient,
09:34sous nos yeux, une espèce d'abomination indigne,
09:38mais complètement inacceptable dans la République,
09:42qu'on laisse prospérer ça,
09:43et qu'au lendemain du massacre
09:47qu'a été le cyclone sur ces populations,
09:50il y en a encore des bonnes âmes pour nous dire
09:52ah mais non, il faut les laisser faire,
09:53il faut laisser piller les uns et les autres
09:55pour aller reconstruire des habitats complètement illégaux et indignes.
10:00Donc moi, je ne comprends pas,
10:02et on attend avec impatience les détails
10:05que devrait nous exposer le Premier ministre et son gouvernement
10:08pour nous dire comment est-ce qu'il compte arrêter cette machine infernale.
10:12Parce que dire que nécessité fait loi,
10:15et que parce qu'on a envie de construire son petit bidonville,
10:18on peut se permettre d'aller piller le voisin qui a lui-même tout perdu,
10:22moi je ne sais pas,
10:23mais on dirait que les uns et les autres perdent tout bon sens,
10:27tout respect des lois et du droit,
10:29qui nous protègent tous,
10:31et nous, à Mayotte, on ne demande que que la République
10:34enfin se mette au travail à Mayotte.
10:37Nous n'avons pas demandé la départementalisation
10:40il y a plus de dix ans,
10:41nous ne sommes pas français depuis 1841,
10:44pour que les uns et les autres se gargarisent d'exception,
10:48qu'on n'a pas demandé.
10:49Personne n'a demandé une exception à Mayotte
10:51pour dire on va laisser s'installer les bidonvilles,
10:53c'est inacceptable.
10:54On les a détruits à Nanterre,
10:57pour ce qui est devenu maintenant la Défense,
10:59on les a détruits à La Réunion,
11:01il y en avait au Port,
11:03on les a détruits aux Antilles,
11:05et alors on trouve son petit fétichisme là,
11:07pour aller nous dire que les bidonvilles à Mayotte c'est tout à fait normal.
11:10Non, ça nous indigne, nous Mahorais et Mahorais,
11:12et on voudrait bien que tout le monde comprenne
11:14qu'on ne peut pas laisser des gens vivre dans de telles conditions.
11:17Vous avez échangé avec Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, ou pas encore ?
11:21Oui bien sûr, après la visite du Premier ministre,
11:24il est resté deux jours supplémentaires pour faire les visites de terrain.
11:26Et vous pensez que vous avez un bon échange avec lui,
11:29que ça peut faire bouger les choses ?
11:31Moi je prends tous les membres du gouvernement
11:33qui acceptent de se mettre au travail tant qu'ils sont là.
11:36Vous savez l'instabilité des gouvernements actuellement.
11:38Oui, oui d'accord.
11:40Je suis à mon quatrième ou sixième ministre de l'Outre-mer,
11:43depuis que j'étais élue, donc si vous voulez ça...
11:46Oui, donc ça va, ça vient, il ne faut pas...
11:48Oui mais cette instabilité...
11:49Non, non, mais en fait je ne dis pas ça légèrement,
11:53c'est qu'en fait pour tous les territoires ultramarins,
11:55c'est très problématique, parce que vous le savez,
11:59les territoires ultramarins sont traversés de crises très très profondes,
12:03qui pour certains remettent en question leur appartenance à la France,
12:08pour la quasi-totalité ont quand même des gros problèmes d'inégalité,
12:12d'accès aux droits fondamentaux,
12:14et qui sont aussi la proie d'ingérences étrangères.
12:17Et Mayotte est le premier territoire qui est visé par une revendication territoriale du voisin,
12:22qui utilise l'arme migratoire pour déstabiliser le territoire.
12:25Parce que je rappelle quand même que c'est la moitié de la population qui est étrangère à Mayotte.
12:28Mais oui, qui est en immigration illégale,
12:30mais ça il va falloir en venir à bout à un moment, on est bien d'accord.
12:33Évidemment, nous là on ne peut pas, dans la situation dans laquelle on est,
12:36entendre les uns et les autres nous dire, il faut continuer d'accueillir,
12:39parce que là moi je découvre en rallumant mon téléphone,
12:42parce que j'ai à nouveau du réseau, que M. Corbière trouve que,
12:45en fait la reconstruction à Mayotte doit aussi inclure le développement des comores.
12:49Mais je rêve en fait, on n'a plus de toit, on n'a pas d'eau, pas d'électricité,
12:53ce monsieur veut l'anéantissement total de Mayotte pour les comores en fait.
12:57Mais moi je suggère qu'il devienne député de ce pays étranger,
13:01puis il va là-bas, il s'installe, et puis il va les aider à se développer.
13:04Mais qu'il pense un tout petit peu à ses compatriotes,
13:07qui n'ont pas d'eau, pas d'électricité, pas à manger,
13:10qui sont dans une détresse totale, un dénuement absolu,
13:13et je ne comprends pas pourquoi par exemple,
13:16ces messieurs de la gauche bien pensante ne sont pas en train de demander à corse et à crie
13:20le rapatriement massif de ces migrants dans l'Hexagone.
13:23On est bien d'accord que personne ici ne les veut,
13:26pourquoi est-ce que vous imposeriez à Mayotte de les accueillir,
13:29alors qu'on n'a plus d'hôpital, on n'a plus d'école, on n'a rien qui fonctionne,
13:34on est plus bas que terre.
13:36Et là, ce débat sur l'immigration est quand même hallucinant.
13:40Hallucinant.
13:41Il est évident qu'il va falloir prendre des mesures radicales sur les questions migratoires à Mayotte,
13:45parce que là, on était déjà le département le plus pauvre de France,
13:49alors là maintenant on est au fin fond du trou.
13:51On ne va pas pouvoir nous imposer un accueil sans aucune solidarité nationale,
13:56ne serait-ce que pour les mineurs étrangers,
13:58parce que moi je veux bien qu'on nous dise qu'il faut continuer à accueillir.
14:02En fait, moi écoutez, je ne sais même pas comment,
14:04est-ce que le 20 janvier, on va accueillir les élèves dans les écoles ?
14:08Les écoles à Mayotte, elles servent d'abri pour les réfugiés.
14:12Et quand l'État a annoncé la rentrée scolaire,
14:15certains de ces réfugiés ont dit non, non, on ne bouge pas d'ici,
14:20et ont commencé à totalement détruire les établissements scolaires.
14:24Ils ont provoqué pour certains un incendie volontaire pour brûler une école,
14:29et ils sont en train de détruire les derniers bâtiments qui nous restent,
14:32en exigeant un logement.
14:34Donc en fait, je ne sais pas si vous vous rendez compte de la violence qu'on subit.
14:38On n'a plus rien, on n'a strictement plus rien,
14:42et on se retrouve à avoir des gens qui nous disent je veux et j'exige,
14:46dans un pays étranger, dans lequel ils sont accueillis,
14:50et on a une partie de la classe politique dans l'Hexagone qui trouve ça tout à fait normal,
14:56qui trouve qu'évidemment...
14:58Non, non, mais il n'y a qu'à Faucon.
15:00Ben écoute, je ne sais pas moi, il n'y a qu'à Pauvcon,
15:03parce que là franchement, c'est plus possible.
15:06Mais non, on est en absurdi.
15:08Moi je recommande que ces gens prennent l'avion,
15:11et puis viennent constater.
15:13Mayotte, c'est comme si vous aviez eu une déflagration atomique,
15:16il n'y a plus rien debout,
15:18on est tous, mais tous, à avoir des dégâts très importants sur nos bâtiments,
15:23que ce soit les services publics, les personnes privées,
15:27on fonctionne avec la plus grande difficulté sans avoir accès aux besoins fondamentaux.
15:33L'hôpital de campagne qui a été installé est déjà surbouqué,
15:39dépassé par l'ampleur des besoins,
15:42en stress au niveau du matériel à cause de l'humidité et de la chaleur.
15:46Il ne s'attendait pas à une telle affluence,
15:49parce que les uns et les autres semblent avoir oublié que Mayotte est un désert médical,
15:53que ça fait 18 mois avant Chido,
15:56que notre seul hôpital, pour un million d'habitants,
15:59fonctionnait en plan blanc sur la réserve sanitaire.
16:03C'est une situation qui est hors norme,
16:07nous ce qu'on veut à Mayotte, c'est que cette crise
16:10nous serve d'opportunité pour redémarrer correctement,
16:14et donc évidemment là-dedans, on doit régler la question migratoire.
16:18De l'immigration illégale à Mayotte.
16:20Mais oui, on doit régler le sujet avec les Comores qui revendiquent Mayotte
16:23et qui envoient sa population s'installer sur notre île.
16:25C'est pas possible.
16:27C'est un pays avec lequel la France est soi-disant alliée,
16:30et qui est ouvertement hostile,
16:32et qui réclame une partie du territoire national.
16:34Donc si vous voulez, à un moment,
16:36qui est la 6ème ou 10ème puissance mondiale,
16:39tout l'argent qui circule aux Comores transite par la Banque de France,
16:44on est en train de faire leur avocat auprès de la Banque mondiale...
16:46Mais selon vous, pourquoi on laisse faire ?
16:48Pourquoi on laisse faire ?
16:49Parce qu'il y a cet effroyable chantage migratoire.
16:52Je pense que c'est ça le sujet.
16:54Le chantage migratoire, et on cède au chantage migratoire.
16:57On n'est pas les premiers.
16:58Quand vous avez l'Europe qui paye la Turquie pour contrôler l'immigration,
17:02ça donne des idées à plein de pays.
17:04On l'a fait avec la Libye.
17:06Voilà, on est dedans.
17:07Sauf que Mayotte, c'est une île,
17:09et que là, on ne peut plus.
17:11Et donc avec Chido, nous ce qu'on veut,
17:13c'est avoir une vraie reconstruction,
17:15c'est en réalité une construction de Mayotte,
17:17et on est fatigués à terre,
17:23mais déterminés à construire notre île.
17:25Marine Le Pen qui sera sur place demain,
17:27ça a du sens pour vous, après Emmanuel Macron, François Bayrou ?
17:31C'est logique que la classe politique s'empare de ce qui se passe à Mayotte.
17:35D'abord parce que c'est une catastrophe naturelle,
17:38historique pour notre pays,
17:40et parce que ça dit beaucoup des fonctionnements et dysfonctionnements de l'État,
17:44et parce que l'émotion du pays est énorme.
17:47Et évidemment que c'est quelque chose qui va mobiliser l'ensemble de la classe politique,
17:53c'est déjà le cas,
17:54et je pense que le Premier ministre a parfaitement compris
17:58que sa survie à Matignon se joue à Mayotte.
18:00Merci beaucoup en tout cas Estelle Youssoupha d'être venue ce soir,
18:04députée de Mayotte.
18:05Votre couverture est importante,
18:07et on vous dit un immense merci.
18:09On sera demain là-bas aussi à Mayotte,
18:12pour suivre ce déplacement avec un orail spécial.
18:15Merci beaucoup Estelle Youssoupha,
18:17vous faites beaucoup de courage,
18:18on a une pensée évidemment pour tous les Mahorais qui vivent une situation épouvantable.
18:23Mais grâce à vous tous c'est moins dur,
18:25donc vraiment merci.
18:26Écoutez, on est là, on pense à vous,
18:28et on sait ce que vous vivez,
18:29les difficultés dans lesquelles vous vous trouvez.
18:32Ce n'est pas seulement des difficultés de vie courante,
18:35vous avez plein de difficultés à affronter,
18:37et on pense à vous.
18:38Merci beaucoup en tout cas d'être venue ce soir
18:40sur le plateau d'Europe 1.
18:42Merci beaucoup Estelle Youssoupha,
18:43il est 19h34 sur Europe 1.

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