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Avec Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-01-07##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Laïcité, liberté d'expression, droit au blasphème et à la caricature,
00:09dix ans après les attentats dans les locaux de Charlie Hebdo,
00:13LFI répond aux attaques qui sont proférées contre LFI sur la position d'LFI.
00:23Et bien ce matin, LFI répond par la voix d'Antoine Léaument qui est député LFI de l'Essonne.
00:28Bonjour. – Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:30– Merci d'avoir accepté de venir parler de cela ce matin,
00:34parce que c'est vrai que dans cette période on ne vous entend pas,
00:38on vous entend peu, on vous donne peu la parole.
00:40J'ai choisi de vous donner la parole ce matin pour vous poser des questions précises.
00:44Alors la première question est toute simple, tout le monde la pose d'ailleurs.
00:49Êtes-vous Charlie ? Je rappelle que Charlie c'est la défense de la laïcité,
00:54de l'esprit Charlie, je ne parle pas du journal.
00:57L'esprit Charlie c'est la défense de la laïcité, de l'universalisme,
01:01de la liberté d'expression, de l'irrévérence, du blasphème.
01:06Alors êtes-vous Charlie ?
01:08– Suivant la définition que vous venez d'en donner, oui je suis Charlie,
01:12il n'y a rien à retrancher à ce que vous avez dit,
01:14mais avant de commencer je voudrais dire que cette journée du 7 janvier
01:17c'est une journée qui est très particulière,
01:19parce que c'est d'abord une journée de deuil
01:21et dans laquelle on pleure les victimes de Charlie Hebdo,
01:25la victime de Montrouge ensuite du 8 janvier,
01:28les victimes de l'hypercachère du 9 janvier.
01:30Il y a 17 personnes qui se sont faites tuer,
01:33et pour ceux qui comme moi à cette époque-là étaient présents sur Paris,
01:38c'était un moment qui était un moment d'extrême tension pour nous tous
01:41parce qu'il y avait une traque de ces terroristes,
01:44et je crois que c'est d'abord ça le sentiment qu'on doit avoir,
01:48c'est un sentiment de mémoire, de respect pour les victimes,
01:51pour ceux qui ont survécu aussi,
01:53et qui subissent la douleur d'avoir perdu tous ses proches.
01:56– Bien, Charlie Hebdo à vos yeux, est-il un journal islamophobe ?
02:03Si je vous pose la question Antoine Léaumont,
02:06c'est parce que j'ai lu Manuel Bompard,
02:09leurs lignes politiques se rapprochent de plus en plus de l'extrême droite,
02:13c'est ce que dit Manuel Bompard, est-ce que vous dites la même chose ?
02:17– Justement, il y a un sujet qui est posé parce qu'être Charlie en 2015,
02:21clairement c'était une ligne d'opposition frontale avec l'extrême droite,
02:26et jamais un journal comme Charlie Hebdo n'aurait en 2015
02:30mis sur le même plan le Rassemblement National et la France Insoumise par exemple.
02:34Or aujourd'hui beaucoup de gens le font, beaucoup de gens disent…
02:37– Charlie le fait.
02:38– Charlie le fait par exemple parfois,
02:40il y a eu des débats d'ailleurs pendant les élections législatives de 2024
02:44pour savoir si Charlie Hebdo devait donner son soutien au nouveau Front populaire,
02:48ça n'aurait sans doute pas fait débat en 2015,
02:50et ça n'aurait pas fait débat à mon avis dans l'esprit par exemple de Charles qui est décédé.
02:55– Pourquoi est-ce que Charlie le fait ?
02:57– Je pense qu'il y a une manière désormais de qualifier la France Insoumise
03:00qui est très problématique et qui est devenue problématique dans un certain nombre de médias,
03:05non pas parce que nous, nous aurions changé,
03:07mais parce que la société s'est droitisée, la société s'est même extrême droitisée,
03:11et on le voit dans le résultat des élections.
03:14Mais que retrancher aux propos de Jean-Luc Mélenchon de l'époque ?
03:18Ce n'est pas nous qui avons changé, c'est la société qui a changé.
03:21Jean-Luc Mélenchon disait à cette époque-là,
03:23Charles tu as été assassiné comme tu le pressentais,
03:25par nos plus anciens, nos plus cruels, nos plus constants,
03:28nos plus bornés ennemis, les fanatiques religieux.
03:30Il n'y a rien à retrancher à ça.
03:32Et moi je veux redire les propos qu'avait eus Jean-Luc Mélenchon,
03:35non pas en janvier 2015, mais en novembre 2015,
03:40après les attentats du Bataclan.
03:42Je veux dire ce qu'il avait dit, parce qu'il y avait autour de la table,
03:44Edouard Philippe par exemple, qui acquiesçait aux propos de Jean-Luc Mélenchon.
03:47Voici ce qu'il avait dit.
03:48Ce sont nos ennemis, il faut donc les empêcher d'atteindre leurs objectifs.
03:52Ils veulent nous diviser, ils veulent obtenir un clivage
03:55entre les musulmans et le reste de la société.
03:57Je veux finir.
03:58Et il faut le dire avec force, l'islam n'a rien à voir avec ça,
04:01notre premier devoir est un devoir d'amour pour nos compatriotes,
04:04pour nos compatriotes tous.
04:06Qui a changé ? Est-ce Jean-Luc Mélenchon qui a changé ?
04:09Non, c'est la société qui a évolué, moi qui aujourd'hui fais un parallèle.
04:13Aujourd'hui il y a des gens, Monsieur Bourdin, je veux juste aller au bout de ça.
04:16Aujourd'hui il y a des gens qui font un parallèle entre musulmans et terroristes.
04:19C'est précisément l'objectif des terroristes que d'obtenir ça dans la société française.
04:23Et notre rôle à nous est d'être face à cela, d'être en opposition vis-à-vis de ça,
04:28parce que sinon on laisse la victoire à nos adversaires.
04:31– Antoine Léaumant, c'était en 2015, est-ce que Jean-Luc Mélenchon
04:34dirait exactement la même chose aujourd'hui en 2026 ?
04:37– Exactement la même chose, il n'y aurait rien à franchir ses proclamations.
04:39– Alors pourquoi est-ce que Daniel Obono a dit, je la cite,
04:44les caricatures sont racistes ? Pourquoi a-t-elle dit cela ?
04:47– Écoutez, quand elle se fait représenter en singe, c'est pas raciste de se faire représenter en singe ?
04:54Quand on est Daniel Obono, si c'est raciste.
04:56Donc on a le droit, précisément le droit à la liberté d'expression,
04:59c'est un droit qui est total, et y compris le droit de caricaturer
05:02ou de critiquer des caricatures avec lesquelles on n'est pas d'accord.
05:06– L'islamophobie c'est du racisme ?
05:08– Eh bien justement, je suis content que vous me posiez la question,
05:11parce que souvent sur ce sujet-là, il y a un débat.
05:15Parce que l'islamophobie, le mot même d'islamophobie,
05:18si on le prend étymologiquement, ce qu'il veut dire c'est la peur d'une religion.
05:21Et d'une certaine manière, certains disent qu'on peut légitimement…
05:25– Vous avez peur de l'extrémisme ?
05:28Vous avez peur de l'extrémisme islamiste ?
05:30– Moi j'ai jamais peur, je combat.
05:32Et l'extrémisme islamiste, il se combat par des moyens de renseignement
05:35et des moyens d'action précises.
05:36Mais je voudrais répondre à votre question sur l'islamophobie,
05:38parce que ça avait fait débat notamment en 2020.
05:40Et Jean-Luc Mélenchon avait fait une interview à Libération
05:44que je trouvais assez précise, il avait dit
05:47« la vie n'est pas une partie de ce crime », et voici ce qu'il avait dit.
05:49Il avait dit « l'islamophobie a plusieurs sens possibles,
05:51mais ce qu'il désigne pour ceux qu'il emploie dans la vie courante
05:54est clair, la haine des musulmans.
05:56Ceux qui combattent la haine des musulmans ont raison de le faire,
05:59quel que soit le mot pour le faire ».
06:01Moi je suis d'accord avec ça, oui, combattre la haine des musulmans
06:05est une bonne chose pour la République.
06:07C'est une bonne chose que de combattre les haines religieuses,
06:09quelle qu'elle soit, la haine des juifs, la haine des musulmans,
06:12la haine des catholiques, la haine de ce que vous voulez,
06:14parce que la laïcité précisément, c'est une indifférence vis-à-vis des religions
06:18et c'est le droit pour chacun d'exercer librement sa religion.
06:20– La laïcité respecte les religions, mais vous allez être d'accord avec moi,
06:24la laïcité s'impose à elle, vous allez être d'accord avec moi j'imagine,
06:30les lois de la République s'imposent à toutes les lois religieuses,
06:35on est bien d'accord, parce que parfois on a des doutes sur vos positions.
06:39– Il n'y a pas de doute sur le sujet, la règle est très simple,
06:42c'est la déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
06:45la loi doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse,
06:48il n'y a pas d'exception à ça.
06:49– Mais moi j'ai une autre question à vous poser,
06:51on peut se dire Charlie aujourd'hui et ne pas se battre
06:54pour la libération de Boalem-Sensal,
06:56est-ce que vous vous battez pour la libération de Boalem-Sensal ?
07:00– Bien sûr qu'il doit être libéré, c'est un de nos compatriotes.
07:02– Non mais il doit être libéré, je vous entends peu,
07:05est-ce que vous êtes d'accord avec le président de la République
07:07quand il dit le gouvernement algérien se déshonore en retenant Boalem-Sensal ?
07:13– Déjà monsieur Macron a dit un certain nombre de choses hier
07:16et il y a un certain nombre de propos avec lesquels je ne suis pas d'accord.
07:18– D'accord, je vous parle de cela, est-ce qu'il a raison ou pas ?
07:20– Mais je vais vous répondre monsieur Bourdin, sur Boalem-Sensal,
07:22il est actuellement incarcéré de toute évidence pour ses positions politiques.
07:26Et bien précisément défendre la liberté d'expression,
07:29c'est défendre la libération de Boalem-Sensal, qui est un de nos compatriotes.
07:32– Vous défendez la libération de Boalem-Sensal.
07:34– Il doit être libéré bien sûr puisqu'il est mis en prison pour cette position-là.
07:37– Liberté d'expression.
07:39– Est-ce que je suis d'accord avec ce qu'il dit par exemple
07:42quand il soutient Gérard Depardieu ?
07:44– Non, non, non.
07:46– Vous voulez sa libération mais vous dites mais, bon il est en prison mais…
07:49– Monsieur Bourdin, je défends mordicus ma liberté d'expression.
07:53Ma liberté d'expression c'est de dire à la fois, je veux qu'il soit libre
07:55parce qu'il ne doit pas être incarcéré pour des opinions politiques
07:58mais je ne suis pas d'accord avec un certain nombre de ses opinions politiques.
08:01C'est ma liberté d'expression de le dire et j'ai le droit de faire ça.
08:04J'ai le droit d'être du côté de la liberté d'expression quoi qu'il arrive.
08:07– Est-ce que, je vous repose la question, vous ne m'avez pas répondu.
08:10– Mais non, le gouvernement algérien, non ?
08:13Est-ce que le gouvernement algérien se déshonore en retenant en détention Boilem Sansa ?
08:17– Eh bien ma liberté d'expression c'est de ne pas utiliser les mêmes mots.
08:20Mais moi je demande sa libération, c'est un de nos compatriotes.
08:22– Donc le gouvernement algérien…
08:23– Ce n'est pas une question, mais je voulais que je vous fasse la liste
08:25des gouvernements qui se déshonorent.
08:26Monsieur Macron se déshonore quand il dit aux pays d'Afrique,
08:29quand monsieur Macron dit aux pays d'Afrique que sans la France
08:32il n'aurait pas leur souveraineté, monsieur Macron se déshonore.
08:34Ça vous va comme réponse ?
08:35– Dites-moi, est-ce que c'est, vous pensez aux soldats français morts en Afrique ?
08:39– Précisément, précisément, précisément monsieur Bourdin.
08:42– Dans leur lutte contre le djihadisme et qui ont permis à des dirigeants africains
08:46de se maintenir au pouvoir ?
08:47– Non, précisément monsieur Bourdin, moi je pense aux soldats.
08:50Je pense aux soldats qu'on a envoyés combattre le djihadisme.
08:53– Heureusement qu'ils ont combattu le djihadisme.
08:57– Monsieur Bourdin, moi bien sûr, mais heureusement.
08:59Mais je pense aux soldats, et moi j'ai une pensée pour eux.
09:02Parce que ce qui déshonore la parole de la France est mauvais pour nos soldats.
09:06Dans l'occurrence, la parole de monsieur Macron à l'endroit des pays d'Afrique
09:09déshonore la parole de la France.
09:11– Merci Antoine Léaumant, dans tous les cas, d'avoir accepté de venir.
09:14Et merci d'avoir répondu à mes questions.
09:16Mais bien sûr, la parole ici, je parle de liberté.
09:19On parle beaucoup de liberté d'expression.
09:21Écoutez, moi je tiens absolument à la liberté d'expression.
09:25On peut poser des questions qui sont dérangeantes, on ne peut pas aimer.
09:29Mais ici, tout le monde sera invité.
09:32– Et tant que vous laissez répondre les gens jusqu'au bout
09:34à la parole, ça permet effectivement de donner sa position.
09:37– Il est très bien Bourdin.
09:39– Mais précisément, c'est pour ça que j'ai accepté de venir chez vous.
09:41Parce que je sais que c'est possible.
09:43– Bien, merci.

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