• il y a 3 mois
Avec Philippe Brun, député PS de l'Eure, Fondateur de “La ligne populaire”

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-09-16##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h moins 20, 8h moins 20, vous êtes sur Sud Radio et je reçois avec grand plaisir Philippe Brun qui est député socialiste de l'heure, bonjour.
00:12Bonjour.
00:12Et vous êtes fondateur de la Ligne Populaire. Alors c'est un mouvement, pourquoi ce nouveau mouvement au sein du Parti Socialiste ?
00:21C'est pas un mouvement seulement au sein du Parti Socialiste, c'est au sein de la gauche parce que qu'est-ce qu'on constate ?
00:26C'est que la gauche est bien souvent à côté de ses pompes. On n'arrive plus à convaincre les gens pour lesquels on est censé se battre, les ouvriers et les employés.
00:33Quand la gauche a été créée à la fin du XIXe siècle, c'était pour défendre des intérêts de classe.
00:37Et aujourd'hui, ces gens-là ne votent plus pour nous, ils votent majoritairement pour le Rassemblement National où ils s'abstiennent.
00:42Ce mouvement, il vise à retrouver ces gens-là que nous n'aurions jamais dû abandonner.
00:47Ça veut dire que, sous-entendu, vous avez abandonné la Ligne Populaire. La gauche a abandonné la Ligne Populaire, mais c'est un peu le discours de François Ruffin.
00:56Oui, il a raison. Et on est plusieurs à tenir ce discours aujourd'hui à gauche, et nous perdons dans nos camps respectifs.
01:01François Ruffin, il a dû quitter la France Insoumise. Moi, j'ai quitté la direction du Parti Socialiste.
01:06Alors il faut qu'on arrive à se coaliser.
01:07Mais pourquoi ? Parce que dans ces partis, à LFI comme au PS, on méprise, on ignore la France Populaire ?
01:15Il y a en tout cas un certain enfermement mondain des appareils politiques où on est entre apparatchiks dans les grandes villes et on oublie finalement la France Populaire.
01:25Tout ceux qui n'ont que leur travail pour vivre.
01:27On oublie les grands sujets qui sont ceux dont les Français nous parlent le week-end.
01:30Le handicap, le logement, les familles monoparentales, la santé, les services publics.
01:34Quel est le temps de parole de la gauche sur ces sujets ?
01:36Pas grand-chose. On s'enferme dans des polémiques un peu stériles, un peu stupides.
01:40Alors à Ligne Populaire, le but, ce n'est pas de faire un nouveau parti politique, c'est de lancer des initiatives pour aller parler aux gens.
01:46Services publics populaires, on va aller dans les campagnes, là où il n'y a plus de guichet aujourd'hui, recréer des guichets associatifs pour aider les gens à remplir leurs papiers.
01:53L'école de l'engagement, c'est une école de formation politique pour les ouvriers, les employés, pour devenir candidat aux élections.
01:59Un autre collectif aussi sur les pannes d'ascenseur.
02:02Bref, on refait de la politique au sens noble.
02:04Pas pour gagner des élections, mais pour parler directement aux gens et régler leurs problèmes.
02:09Philippe Brun, lorsque vous entendez François Ruffin dire à LFI, finalement on a un électoralisme racisé dans notre façon de pratiquer la politique,
02:22on ne parle que d'homophobie, on ne parle que de la Palestine, et on oublie, on a négligé tous ces quartiers populaires,
02:32on a laissé ces quartiers uniquement aux Rassemblements Nationaux.
02:36Il a raison de dire cela ?
02:38En tout cas, ce qui est clair, c'est que ce n'est pas seulement la France Insoumise, je pense que toute la gauche en vérité a ce problème-là.
02:43C'est-à-dire que la gauche, si j'ai bien compris, est imprégnée par Jean-Luc Mélenchon ?
02:53Pas seulement Jean-Luc Mélenchon, je pense qu'il y a un enfermement mondain.
02:56Vous savez, ça a commencé il y a très longtemps.
02:58Mais c'est quoi l'enfermement mondain ?
03:01En fait, c'est dans les grandes villes qu'un certain nombre d'intellectuels se mettent d'accord sur ce que doit être la gauche
03:05et ce que doivent être nos mots d'ordre.
03:07Il y a une certaine déconnexion vis-à-vis des problèmes concrets des Français.
03:11Je crois qu'il faut qu'on se coalise aujourd'hui au sein de la gauche pour orienter le navire qui aujourd'hui prend le haut.
03:16Mais vous avez été surpris de voir ou d'entendre François Ruffin huer à la Fête de l'Humanité ?
03:23Oui, j'ai été surpris.
03:25Je trouvais ça tout à fait indigne en vérité.
03:29Quand je les ai vus, j'ai pensé à cette phrase de l'évangile,
03:31c'est « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font ».
03:34Quand les vrais fascistes seront au pouvoir, alors on se souviendra de ces images lamentables.
03:38Mais c'est une forme de fascisme, ça ?
03:40Je ne sais pas si c'est une forme de fascisme.
03:42Je pense que c'est quelque chose de très adolescent, en vérité, comme réaction.
03:44Et d'assez indigne quand on sait la réalité de ce qu'est le fascisme en France.
03:48Ce qu'est la réalité de la montée du Rassemblement National
03:50que moi je vois très personnellement dans mon département
03:53où je suis le seul député qui n'est pas membre du Rassemblement National.
03:55Je vois ça tous les jours.
03:58J'invite ces personnes qui, aujourd'hui, font des saluts antifascistes à François Ruffin
04:02à venir militer dans les endroits où l'URN conquiert le cœur et les esprits des gens
04:07sur le terreau de nos renoncements, ceux de la gauche
04:09qui a abandonné les gens qu'elle était censée représenter.
04:12Je dis à tous ces militants, adhérez à la Ligne Populaire,
04:15venez avec nous sur le terrain, parlez avec les gens
04:17car notre objectif, notre dessin, c'est de servir toutes celles et tous ceux
04:21qui n'ont que leur travail pour vivre.
04:23Vous divisez la gauche, c'est ce que j'entends.
04:26J'imagine un élu de la France Insoumise, vous écoutez,
04:30vous divisez la gauche, Philippe Brun.
04:32Non, on ne divise pas, on essaie simplement, au sein de la gauche,
04:34de réorienter le navire qui prend l'eau.
04:37De dire, là et maintenant, il est urgent d'agir.
04:39Il y a 142 députés du Rassemblement National,
04:41il y en aura bientôt peut-être encore plus.
04:43Il est temps qu'aujourd'hui, la gauche retrouve son discours,
04:47retrouve les gens qu'elle est censée défendre.
04:49Et pense aux gens, oui.
04:51Et pense aux gens, oui. Tout simplement.
04:53Vous n'allez pas entrer au gouvernement, Philippe Brun ?
04:55Non, à priori, ça ne fait pas partie de mes plans.
04:57On ne vous a pas fait signe ?
04:59Non, parce que comme Michel Barnier cherche
05:01des personnalités de gauche,
05:03il pourrait toujours se tourner vers vous.
05:05Il paraît qu'il recherche des gens de gauche, effectivement,
05:07mais pour quel programme ?
05:09On a été élu pour abroger la mesure d'âge
05:11sur la réforme des retraites, pour augmenter les salaires
05:13et je ne crois pas que ça fasse partie de son programme de gouvernement.
05:16Vous voterez la proposition de loi du Rassemblement National
05:21sur la réforme des retraites ?
05:23Nous verrons si elle sera vraiment inscrite.
05:25Pour l'instant, elle n'est pas inscrite à l'ordre du jour.
05:27Maintenant, quand le Rassemblement National dit
05:29que le ciel est bleu et que le ciel est bleu,
05:31c'est compliqué de ne pas dire que le ciel est bleu.
05:33Donc, si cette proposition de loi est présentée,
05:35je trouve ça difficile de ne pas la voter.
05:37Maintenant, on verra si elle est effectivement présentée,
05:39si le bureau de l'Assemblée Nationale la valide.
05:41En tout cas, ce serait une vraie difficulté
05:43que de ne pas la voter, compte tenu
05:45de mon accord avec ses principes.

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