Une première. Une personne a été diagnostiquée en France comme porteuse du sous-variant clade 1b du virus mpox, considérée comme plus contagieuse et plus dangereuse, ce qui est inédit, annoncent les autorités de santé ce lundi 6 janvier. "Le ministère du Travail, de la Santé" a été informé "d'un premier cas humain de Mpox de clade 1b sur le territoire national, en Bretagne.
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00:00Bonjour Alain Ducardonnet et merci d'être avec nous ce matin dans ce 7 minutes pour comprendre ce qu'il se passe autour de ce mPox.
00:08Alors on parle d'un mPox de clade 1b. C'est-à-dire, de clade 1b, ça veut dire quoi ?
00:14Il faut un petit peu refaire l'histoire. Premier point, le virus il apparaît chez les singes. On est en 1958 au Danemark.
00:20Bon très bien, c'est pour ça qu'on l'appelait d'ailleurs monkeypox, parce que c'est le singe.
00:23M-pox, monkeypox. Voilà, exactement. Et ensuite, ce virus, on va le retrouver en Afrique, chez des rongeurs, Afrique centrale, Congo.
00:33C'est 1970 où la première fois, on voit qu'il y a une transmission. La zoonose existe, c'est-à-dire qu'il y a le passage de l'animal vers l'homme.
00:40Et puis ensuite, il y a des petits cas sporadiques, donc il n'y a pas tellement d'inquiétude. Et en 2022, apparaît la première inquiétude,
00:46parce qu'il y a un premier dérivé, un premier variant. Avec le Covid, on a bien parlé des variants. Premier clade, puisque c'est le terme
00:52qu'on utilise plutôt en Afrique. Voilà, c'est un sous-groupe. Et c'était le 2B. Et à ce moment-là, il y a une espèce de petite épidémie,
01:01ça s'accélère. Et donc là, l'OMS dit attention, il y avait quand même un antécédent, on va faire une urgence de santé publique à portée internationale.
01:09C'était en 2022. On est en 2022. Et en 2024, à nouveau, un nouveau variant apparaît, le 1B cette fois-ci. Et à ce moment-là,
01:16nouvelle urgence au niveau international. Et c'est comme ça aujourd'hui qu'en fait, on détermine bien que c'est vraiment le 1B, le clade, le variant,
01:24le sous-groupe 1B qui inquiète un petit peu parce qu'il est plus transmissible et il serait plus dangereux.
01:30– Mais contrairement au Covid, ce n'est pas un virus respiratoire.
01:33– Ce n'est pas un virus respiratoire, mais il se transmet aussi par les gouttelettes aériennes. Mais la transmission est essentiellement
01:40de proximité sexuelle, donc génitale en particulier, ou cutanée, puisqu'encore on le rappelle, il y a des petites lésions cutanées.
01:48– Allons doucement, allons doucement. D'abord, le cas concerné en France. C'est une femme.
01:53– Oui. C'est une femme qui est restée en France, qui a présenté un syndrome comme un syndrome grippal, fièvre importante, douleur musculaire,
02:03et puis une éruption. C'est la caractéristique, encore une fois, de ce Tempoc.
02:08Ce sont des boutons, c'est comme la variole, mais en atténué. C'est pour ça qu'on l'appelait d'ailleurs la variole du singe.
02:14Et ce sont ces petits boutons, et c'est depuis 2024, depuis août 2024, tous les services d'infectiologie sont extrêmement alertés
02:22par justement ces tableaux, ces caractéristiques de petits boutons avec fièvre.
02:27– Ce n'est pas mortel. – Alors, ça peut être mortel.
02:29– Ça peut être mortel. – Mais comme toujours, sur des terrains fragiles.
02:32C'est-à-dire que la mortalité, la létalité, au tout début, était aux alentours de 3 à 6 %,
02:37et dans la dernière publication, pour 2024, c'est 0,2 %.
02:42– Ok. Alors, c'est une dame qui a donc été diagnostiquée en Bretagne, formellement diagnostiquée d'ailleurs par le CHU de Rennes,
02:50mais qui n'a pas voyagé en Afrique centrale. Donc, elle a été…
02:53– C'est un cas d'identité autochtone, c'est-à-dire qu'en fait, la personne n'a pas bougé,
02:57mais elle a rencontré quelqu'un qui, elle-même, avait ce virus.
03:01– Oui, qui sont dans la nature.
03:03– Alors, ils sont pour l'instant dans la nature.
03:04On a quand même la notion qu'il y a deux personnes qui revenaient de la République démocratique du Congo,
03:09et que donc, probablement, c'est la proximité de ces deux personnes qui a fait qu'elle a été contaminée.
03:15– Alors, vous voulez bien nous redire comment se transmet la maladie ?
03:18– Alors, la transmission, elle est essentiellement de type sexuel et cutané,
03:21c'est-à-dire que ce sont vraiment les virus qui sont transfus.
03:24Alors, soit c'est un contact très proche, soit, éventuellement, les gouttelettes de salive,
03:31mais c'est beaucoup plus rare.
03:32Incontestablement, ce qui est, dans toutes les études, c'est ce qui est montré,
03:36c'est une transmission essentiellement sexuelle.
03:38– Bon, il va falloir chercher des cas contacts ?
03:40– Oui.
03:41– Des personnes que cette personne…
03:42– Ça vous rappelle quelque chose ?
03:42– Bien sûr.
03:43– Voilà, c'est exactement la même technique, c'est de savoir qui,
03:46et de pouvoir, en fin de compte, verrouiller le cercle
03:49qui a été en contact avec ces deux personnes revenant du Congo.
03:51– Il y a un traitement ? Elle est soignée, cette dame ?
03:53– Alors, classiquement, ça se passe très bien.
03:56On surveille, et généralement, en gros, en 3-4 semaines, tout disparaît.
04:02S'il y a besoin d'un traitement, il y a un médicament antiviral qui est possible,
04:05mais qui n'est pas forcément utile.
04:06Par contre, ce qui est extrêmement important,
04:08c'est qu'on a aujourd'hui la possibilité d'avoir des vaccins.
04:11Toutes les personnes qui ont été vaccinées contre la variole, les plus anciens,
04:15puisqu'on a arrêté en 70, et en 80, on a dit c'est éradiqué, c'est terminé.
04:21Eh bien, les personnes qui ont été vaccinées pour la variole sont protégées.
04:25– Même si le vaccin a été il y a 5 ans ?
04:26– Même si le vaccin est ancien.
04:27Par contre, il y a 3 autres vaccins qui, aujourd'hui, sont validés,
04:30et pour toutes les personnes à risque,
04:32d'ailleurs, ça avait été rappelé par l'Auto-Autorité de Santé,
04:34eh bien, ces personnes doivent être vaccinées.
04:36– Est-ce qu'on peut être asymptomatique de cette maladie et la transmettre ?
04:39– Alors, c'est une question qui reste en suspens,
04:41à laquelle on n'a pas encore de réponse.
04:43Il est possible qu'il y ait ce qu'on appelle les porteurs sains.
04:46Vous avez le virus, vous n'avez pas la maladie exprimée,
04:49mais il semblerait, quand même, que dans cette variole-là,
04:51la variole du singe, ça soit extrêmement rare,
04:53car toujours, il y a ces petits boutons qui alertent
04:56et qui sont quand même assez significatifs.
04:57– Mais les autorités sanitaires précisent bien
04:59qu'il y a des catégories de population à risque.
05:01C'est à elles que s'adresse le vaccin, aujourd'hui ?
05:03– Aujourd'hui, oui. Aujourd'hui, elles sont totalement cantonnées.
05:07Alors, les hommes qui ont des relations avec les hommes,
05:09les professionnels du sexe et, en fin de compte,
05:12les gens qui travaillent, les sanitaires,
05:14qui travaillent au contact de ces personnes.
05:16Mais il n'est pas du tout question, aujourd'hui,
05:17de faire une vaccination générale.
05:19– Alain, pour cette maladie, il y a clairement eu,
05:20à un moment, un franchissement de ce qu'on appelle
05:22la barrière d'espèce, on est d'accord ?
05:23– Absolument.
05:24– Et je voudrais aussi vous interroger,
05:25parce qu'on a appris, il y a quelques heures,
05:26un premier décès humain lié à la grippe aviaire,
05:28aux États-Unis, en Louisiane.
05:30Un malade de 65 ans, contaminé par le virus H5N1.
05:34Alors, il souffrait, lui aussi, d'autres pathologies.
05:36Et là encore, on a un franchissement de la barrière d'espèce.
05:40– Absolument.
05:40– Est-ce qu'il faut s'en inquiéter ?
05:41Et est-ce que les cas sont de plus en plus fréquents
05:45ou, disons, peut-être pas plus fréquents,
05:47mais de plus en plus signalés ?
05:49– On est de plus en plus attentifs.
05:50– Attentifs.
05:50– On est de plus en plus attentifs,
05:51et on a surtout les moyens, aujourd'hui,
05:53d'avoir très tôt les diagnostics.
05:55Et pour le H5N1, en Louisiane, c'est typiquement un virus classique,
06:00mais qui attaque l'appareil respiratoire.
06:02Et cette personne était, en effet, assez fragile,
06:05et donc, elle est décédée de cette atteinte respiratoire.
06:08Mais encore une fois, je ne suis pas sûr qu'on ait plus,
06:11aujourd'hui, de cas de transmission,
06:13mais l'ensemble, que ce soit l'OMS, que ce soit toutes les instances,
06:16sont extrêmement attentives à ce passage des virus.
06:19On a eu l'exemple du Covid, on ne l'a pas vu venir.
06:21Donc, aujourd'hui, toutes les instances sont extrêmement vigilantes
06:23pour voir les virus, où ils sont,
06:25et surtout, d'avoir des plans qui permettent de prévoir
06:28et de prendre en charge une éventuelle épidémie.
06:31– Merci de nous avoir éclairés, ce matin, à Radio-Cardonnay.
06:35– Et rassurés.
06:35– Pour l'instant, il n'y a pas de risque épidémique en France.
06:38– Voilà.