Le co-fondateur du Front national, mort ce mardi 7 janvier à 96 ans, a assuré une longévité certaine à l’extrême droite ces 50 dernières années. Sa stratégie bien rodée de dérapages a cependant toujours été une entrave à la conquête du pouvoir avant que Marine Le Pen ne prenne la tête du mouvement.
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00:00Jean-Marie Le Pen, c'est également des condamnations à plusieurs reprises, notamment pour incitation à la haine raciale.
00:09Oui, parce que c'est quelqu'un qui, si vous voulez, il y a plusieurs moments.
00:12D'abord, c'est quelqu'un qui a laissé entrer dans le Front National, dès le départ, un grand nombre de militants d'extrême droite radicale, y compris un grand nombre de néo-nazis.
00:20Et c'est quelqu'un qui s'est laissé aller à des dérapages.
00:24Au départ, je crois que certains des dérapages étaient des dérapages incontrôlés, qui étaient dictés par sa viscéralité.
00:31Mais après, il est devenu un provocateur professionnel.
00:34Et il se faisait un plaisir d'incarner ce qu'il appelait lui-même le diable de la République.
00:40Il disait lui-même « je suis la bête immonde qui monte, qui monte ».
00:44Donc il était heureux d'être ce provocateur, ce trublillon.
00:48Et il en rajoutait.
00:49C'est-à-dire qu'après l'affaire du détail, par exemple, tout le monde lui disait « mais excusez-vous », y compris dans son propre camp.
00:55Et il n'a jamais voulu le faire, d'abord pour flatter les courants les plus extrémistes du Front National, mais aussi parce qu'il ne voulait pas en démordre.
01:04Il était borné.
01:05Il y avait quelque chose de l'ordre de « j'irai jusqu'au bout dans ma provocation ».
01:10Et il est devenu ensuite, à partir de 1987, un vrai provocateur professionnel, multipliant exprès les dérapages et les saillies au point de gêner sa fille.
01:24C'est la raison de la brouille entre Marine Le Pen et Jean-Marie en 2015.