Pierre-Louis VALLS
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00:00Ici Orléans. Jusqu'à 9h. Ici Matin.
00:03Bonne matinée avec nous dans le Loiret. Le Loiret cher. Ici Orléans, 8h14, c'est l'heure d'accueillir Lydie Ley.
00:09Maintenant, bonjour Lydie. Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:11Vous recevez notre invité ce matin, c'est le président de la Ligue contre la violence routière dans le Loiret.
00:16Bonjour Pierre Lewalds. Bonjour.
00:18Merci d'être là. Il y a eu 43 morts dans des accidents sur les routes du Loiret l'an passé.
00:22Il y en avait eu 27 en 2023. C'est une hausse spectaculaire, dramatique et très inquiétante.
00:29Oui, tout à fait. D'abord parce que c'est inédit, c'est du jamais vu et aussi par le fait qu'on n'a pas une explication vraiment plausible.
00:38C'est général, c'est un relâchement général.
00:41Il faut remonter à 2018 pour avoir un aussi mauvais chiffre.
00:44Oui, on peut dire qu'avec le Covid, là on était vraiment à un changement spectaculaire,
00:50mais là ça remonte incroyablement vite et là-haut c'est spectaculaire.
00:55En fait, un tel écart d'une année sur l'autre, ça vous dit que c'est du jamais vu ?
00:59C'est exceptionnel, oui, tout à fait.
01:01Ce tel écart, 60%, si on arrive à 43, donc 16 de plus, on doit être à 60%.
01:06Là, on est sur quelque chose qui n'a jamais été vu et forcément la réponse va être difficile à porter.
01:12Comment on explique ces mauvais chiffres si on essaie ?
01:15Voilà, on va dire que comme il y a le même nombre d'accidents,
01:18ce qu'on peut tout de suite dire et c'est une évidence, c'est que la gravité est forcément plus forte.
01:22Donc les mêmes facteurs à chaque fois, on va retrouver la vitesse, l'alcool, les drogues et puis le casque et la ceinture.
01:29Donc ça, les facteurs vont être les mêmes, mais là ce qui est remarquable,
01:33c'est que ça va s'étendre sur tout le département, sur toutes les catégories d'usagers et les catégories d'âge.
01:38Donc ça veut dire que là on a un problème général, massif et général d'un relâchement.
01:43Un relâchement dans le comportement des automobilistes qu'on observe davantage aujourd'hui que les années précédentes.
01:51Ça serait ça le facteur, l'explication principale ?
01:55Je pense que c'est aussi une résultante.
01:57On a depuis donc 2018, vous avez tout à fait raison, l'annonce, rappelez-vous, du 80 km heure.
02:02Et depuis, on n'a fait que reculer.
02:04Le 90 est revenu même, tout le monde détricote comme il veut, personne n'y comprend rien.
02:09L'annonce du retrait de 1 point qui est annulé, le permis à 17 ans, voilà.
02:15Toutes ces annonces ont fortifié les gens à se dire que la sécurité routière, finalement, on l'est plutôt bien.
02:21Le relâchement aujourd'hui, il se traduit aussi, après nos gouvernants, c'est les usagers qui se relâchent.
02:26C'est-à-dire qu'ils ne comprennent plus rien ? Il y a des messages qui s'entrechoquent dans la population ?
02:30Ils sont contradictoires. On n'entend plus parler de la sécurité routière.
02:34Il n'y a plus de grande campagne de sécurité routière.
02:36Un abandon de nos gouvernants.
02:38Dans les entreprises, on n'entend plus.
02:40Dans les écoles, il n'y a pas vraiment de programme de sécurité routière.
02:43Tout ça concourt effectivement à ce que les gens se disent dans ma voiture.
02:46Je suis avec mes problèmes.
02:48Je ne suis pas un délinquant de la route.
02:50S'il ne m'arrivera rien, j'y vais.
02:52Il y a une démission des pouvoirs publics à ce niveau-là ?
02:56Vous vous dites que les gens oublient les messages de bon comportement au volant ?
03:01Pour moi, ce n'est pas une démission.
03:03La sécurité routière est devenue une variable d'ajustement.
03:06Dans les conflits sociaux, on l'a bien vu avec les gilets jaunes,
03:09on relâche la pression du côté de la sécurité pour faire accepter d'autres mesures sociales.
03:14C'est malheureux et aujourd'hui, on en paye les conséquences parce que les gens sont relâchés.
03:18Ils sont avec leurs soucis, leurs ennuis, leurs traitements médicaux, voire de la drogue.
03:22Ils continuent à vivre et malheureusement, c'est à l'image de nos gouvernants.
03:26On se bat et on se drogue.
03:28Ils sont relâchés aussi au niveau de l'usage du téléphone portable ?
03:32C'est vraiment un phénomène de société.
03:35Il faut quand même reconnaître que partout, que ce soit les piétons, les cyclistes, les automobilistes,
03:39l'envahissement du téléphone est terrible.
03:42C'est un distracteur terrible.
03:45Il faut absolument bannir dans les moments difficiles que sont les traversées de rue,
03:50les croisements, les échangeurs.
03:52Il faut bannir le téléphone parce qu'effectivement,
03:55il va nous distraire de la vigilance nécessaire à notre sécurité.
03:58Le bannir quand on est au volant, c'est-à-dire ne pas répondre si son téléphone sonne,
04:01le mettre sur vibreur et puis loin de soi quand on conduit.
04:05Mais aussi quand on est piéton, quand on est à vélo ou en trottinette ?
04:09Exactement, quand on est piéton et cycliste, on est tellement vulnérable.
04:13Les quelques secondes peuvent suffire pour surprendre un automobiliste.
04:16La traversée nécessite de bien regarder, c'est important.
04:20Si on ne tourne pas la tête et qu'on pense que le passage piéton va nous protéger,
04:23malheureusement, c'est oublié bien vite qu'une voiture, il lui faut 24 mètres pour s'arrêter.
04:27Et quand la route est mouillée, comme la saison actuelle,
04:30on a une saison très humide, il faut presque 15 mètres de plus, 40 mètres pour s'arrêter.
04:35C'est un risque énorme.
04:37La météo, justement, ça peut avoir joué ces derniers mois quand même dans les mauvais résultats.
04:42L'automne a été catastrophique.
04:44Tout à fait, on a une année très humide et on a donc un automne aussi très humide.
04:48Vous rajoutez avec l'obscurité et la finalité, c'est qu'on a énormément d'accidents.
04:53Le fait, je pense, d'une mauvaise visibilité, on rajoute aussi un ciel qui est plombé,
04:58avec du brouillard aussi, vous avez toutes les conditions pour qu'un automobiliste,
05:02malheureusement qui ne fait pas attention, qui n'allonge pas ses distances de sécurité,
05:05malheureusement ne puisse pas s'arrêter.
05:07Le directeur départemental de la police, qu'on entendait juste avant dans le journal de 8 heures,
05:11il leur dit qu'il y a besoin de plus de sanctions.
05:13On va sévir.
05:14Ça veut dire que la peur du gendarme, il faut la rétablir dans les esprits.
05:17Il faut plus de contrôle.
05:19Le contrôle et la sanction font partie de l'éducation, c'est sûr.
05:22Mais ça ne peut pas être la seule réponse.
05:24Parce que ponctuellement, ça va marcher.
05:26Mais si on n'est pas capable de faire ça régulièrement et de façon aléatoire, ça ne va pas porter.
05:31Il faut de l'éducation, il faut rappeler à tout le monde ses devoirs, les règles de prudence.
05:36Il faut qu'à l'école, ça soit commencé.
05:38La sécurité routière, c'est un chantier permanent.
05:40Il faut la vouloir pour qu'elle existe.
05:42Si on se contente de l'espérer, elle disparaît.
05:44Merci beaucoup Pierre-Louis Valls, président de la Ligue contre la violence routière dans le Loiret, d'être venu ce matin.
05:48Bonne journée.
05:49Merci.