Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:05Jean-Marie Le Pen est mort et pourtant ils sont allés cracher sur sa tombe.
00:09Manifestations écœurantes de gauche hier soir dans Paris et certaines grandes villes.
00:13Même la mort d'un adversaire politique, aussi condamnable soit-il, et il l'était, ne les arrête pas.
00:18Une question de civilisation, ou plutôt de décivilisation.
00:22Ils agissent comme les jacobins, agissaient pendant la révolution profanant jusqu'au tombeau de leurs ennemis.
00:27Le respect des morts est pourtant l'une des idées les plus anciennes de la civilisation.
00:32Avoir ces images, place de la République, je me disais que cette belle place mériterait peut-être d'être rebaptisée.
00:39Après avoir été tant souillée par des militants exaltant les pires radicalités et singulièrement depuis le 7 octobre 2023.
00:46Car j'ai toujours dans l'oreille, comme une cicatrice béante, les slogans sinistres « Morts aux Juifs »
00:51qui ont retenti dans le brouillard des consciences altérées.
00:55Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de violence ?
00:58Si un jour le Rassemblement national devait accéder au pouvoir, ce serait le chaos.
01:02C'est cela que nous disent ces larbins de l'extrême gauche.
01:05Rappelons-leur encore et toujours que les idées et les adversaires se combattent grâce à une arme merveilleuse qui est entre nos mains,
01:13le débat et le respect de la démocratie.
01:15On va en débattre ce soir dans Punchline.
01:24Il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité sur CNews et sur Europe 1.
01:34Cinq départements du nord de la France sont placés en vigilance orange pour neige et verglas.
01:39Il s'agit du nord de l'Oise, du Pas-de-Calais, de la Seine-Maritime et de la Somme.
01:43Le Calvados a été également placé en vigilance orange jusqu'à jeudi soir pour risque de crues.
01:48Des restrictions de circulation pour les poids lourds sont à prévoir dans plusieurs départements des Hauts-de-France.
01:53La ville de Montrouge a rendu hommage à Clarissa Jean-Philippe, la policière tuée il y a dix ans par le terroriste islamiste Ahmedi Koulibaly.
02:01Emmanuel Macron, François Bayrou, Anne Hidalgo étaient présents aux côtés des forces de l'ordre.
02:05Clarissa était âgée de 26 ans.
02:07Alors qu'elle intervenait sur un accident de la circulation, elle a été assassinée par le terroriste de l'Hypercacher.
02:13L'envoyé spécial du président de la République pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, est en visite à Beyrouth
02:18alors que demain se déroulera l'élection du chef de l'Etat libanais.
02:22Un moment important entre division politique interne et pressions internationales.
02:26Le Parlement libanais se réunira ce jeudi.
02:29Et puis 461ème jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas.
02:35Deux de ces otages, vous le savez, se nomment Ofer et Ouad.
02:38Ils sont français.
02:39Nous pensons à ces otages et à ces familles.
02:41Nous demandons, une fois de plus, leur libération immédiate et sans condition.
02:4418h01 et quelques secondes.
02:46Nous sommes avec Gautier Lebret.
02:48Bonsoir Gautier.
02:49Bonsoir chère Laurence.
02:50Merci à Guinan.
02:51Bonsoir journaliste politique à L'Aimant Bleu.
02:53Alexandre Chevaux du Service politique d'Europe 1.
02:55Bonsoir.
02:56Bonsoir Laurence.
02:57Merci d'être là.
02:58Vous étiez avec Marine Le Pen dans l'avion qui la ramenait de Mayotte au moment où elle a appris la mort de son père.
03:01Pierre Vermeuren nous a rejoint.
03:02Bonsoir.
03:03Vous êtes historien, professeur d'histoire contemporaine.
03:05Naïma Himefadel, merci d'être avec nous.
03:07Et Louis de Ragnel.
03:08Bonsoir Laurence.
03:09Bonsoir à tous.
03:10L'indignation ou l'indignité, les mots peuvent différer en fonction de ce que vous ressentez
03:16avoir vu ces images de quelques centaines de personnes qui sont réunies à Paris, Marseille
03:22ou à Lyon.
03:23Des interpellations ont eu lieu pour fêter la mort de Jean-Marie Le Pen.
03:27On fait le point avec ce sujet de Barbara Durand et puis j'écouterai vos réactions
03:31et puis celles des Français aussi, elles sont très éclairantes.
03:33Écoutez.
03:34Un feu d'artifice, tiré, place de la République.
03:39Hier soir à Paris, des centaines de personnes dansent, chantent, trinquent verre de champagne
03:48à la main à la mort de Jean-Marie Le Pen.
03:53Personnalité politique controversée, la foule considère ce jour comme historique.
03:58C'est un plaisir de voir que ces personnes-là disparaissent, même si ces idées restent,
04:02on les combat toujours.
04:03Je suis contente qu'un raciste soit mort, il a fait tellement de mal au pays et même
04:08si j'étais pas née à ce moment-là, je trouve ça important d'être là en fait.
04:13Ça doit être le jour de l'espoir, le jour de l'humanité.
04:17Au pied du monument, la fumée rouge des fumigènes éclaire les visages, certains sont très
04:23jeunes.
04:24Dans les airs, également, de nombreux drapeaux du nouveau parti anticapitaliste.
04:28Des scènes de liesse similaires ont été observées à Lyon ou encore sur le Vieux-Port
04:35à Marseille.
04:36Selon les autorités, trois personnes ont été interpellées à Paris, six à Rennes
04:41et sept à Lyon.
04:42Gauthier Lebret, des manifestations qui ont été, évidemment, certaines ont donné lieu
04:47à des interpellations et qui ont suscité des réactions du côté du RN.
04:51Vous savez, oui, il y a Louis Alliot qui s'est exprimé, même des députés RN sur notre
04:56chaîne qui ont déjà réagi à ces manifestations, exprimant un dégoût légitime.
05:01Mais je vais aller plus loin, je pense qu'hier, il y a eu des appels au meurtre.
05:05Quand vous dites à Marine Le Pen, vous êtes la prochaine, il y avait une banderole avec
05:10un croc de boucher sur lequel vous aviez les têtes de Jean-Marie Le Pen, de Marine Le
05:15Pen et de Jordane Bardella, pleines de sang, avec comme slogan au suivant.
05:19Qu'est-ce que c'est que cela, si ce n'est un appel au meurtre ?
05:22Je ne parle même pas de l'indécence, le champagne, on l'a vu dans le sujet, les
05:27feux d'artifice.
05:28Tout ça, évidemment, dégoûtant.
05:31Et je pense que les mêmes, s'ils avaient été nés, auraient fait une minute de silence
05:34quand Staline est mort.
05:35Et je pense que si demain, un grand cadre de la France insoumise décède, place des
05:41invalides, vous n'aurez pas un militant de droite pour se réjouir de la mort d'un
05:45opposant politique.
05:46Pierre Vermeurem, qu'est-ce que cela dit ? Je parlais de civilisation, de décivilisation.
05:51Quand on crache sur la tombe de l'ennemi, aussi redoutable soit-il, aussi haïssable
05:57soit-il, qu'est-ce que cela dit de nous et de cette société-là ?
06:00Oui, cela dit, une société d'abord très conflictuelle, on ne peut pas être plus conflictuel.
06:06Moi, cela me fait penser aux scènes qu'on a connues dans le monde arabe au moment de
06:11la chute récemment de Bachar el-Assad, enfin du départ, il n'est pas mort, ou la disparition
06:19de Saddam Hussein.
06:20Et ce qui est étrange cette fois, c'est que Jean-Marie Le Pen n'a jamais gouverné
06:27la France.
06:28Donc, on a d'un côté des dirigeants, des dictateurs qui ont tué énormément de monde
06:35et qui ont dirigé leur pays pendant des dizaines d'années et qui provoquent une joie.
06:38Alors, il ne faut pas surestimer le nombre de personnes présentes.
06:40Quelques centaines à Paris, 650.
06:42C'est une forme de catharsis, parce que vous avez mon âge et depuis les années 80, on
06:50vit dans ce que, je crois, Jospin avait appelé la kermesse antifasciste.
06:56C'est quelque chose de très ancien et donc c'est la fin peut-être d'un cycle.
07:00C'est la fin d'une histoire et c'est peut-être aussi un sentiment, si vous voulez, de malaise
07:09parce qu'il ne faut pas oublier que Trump a été élu il y a 15 jours, enfin il y a
07:12quelques semaines, il y a deux mois, mais il va prendre le pouvoir.
07:15Les intentions de vote en direction du RN sont très élevées et donc peut-être que
07:21là, on a une manifestation qui essaye de conjurer le sort, mais c'est très peu habile
07:25en l'occurrence, parce que quand on regarde les sondages et ce que pensent les gens, c'est
07:29plutôt contre-productif.
07:30Et on se posait la question, et j'en parlais cet après-midi à Michel Onfray, on prépare
07:33l'émission de samedi, je lui ai demandé, est-ce qu'il y a un précédent dans l'histoire
07:37de France ? Et lui remontait à la Révolution et au fait que les révolutionnaires étaient
07:41allés déterrer les rois dans leurs tombeaux, donc on en est là en fait, on en est à la
07:46Révolution.
07:47Il y a quelque chose qui passe sous les radars de l'actualité régulièrement, c'est qu'il
07:50n'y a pas une semaine sans qu'un cimetière soit dévasté, des tombes excavées, etc.
07:57Il y a une époque où il y avait des gardiens de cimetières, aujourd'hui il n'y en a plus,
08:00parce qu'on était arrivés dans un monde pacifié, ce n'est plus le cas aujourd'hui
08:03et c'est quelque chose de terrifiant, parce que la mort finalement était un tabou, c'est
08:09un tabou pour l'ensemble des sociétés et là on voit que ce n'est plus le cas et qu'effectivement
08:13un petit parti, vous évoquez la Révolution Française, va très très loin et brise ces
08:23tabous et au fond ils ont le droit, on fait ce qu'on veut en France, mais la prise de
08:28risque pour le fonctionnement de la société, non tout à fait, je parle de droit légal,
08:33absolument l'appel au meurtre c'est autre chose.
08:34Vous disiez les crocs de boucher, etc. mais les manifestations, on brûlait Emmanuel Macron
08:41en effigie, c'était déjà extrêmement choquant, et moi quand je vois cette foule
08:45effectivement où il y a beaucoup de jeunes hommes et femmes, je mettrais ça aussi en
08:49parallèle avec le phénomène TikTok pro Le Pen, alors là chez les jeunes, il y a toute
08:56une autre partie de la jeunesse aujourd'hui qui prend Le Pen comme super papy, qui trouve
09:02que c'est une référence extraordinaire, etc.
09:05En gaumant les aspects les plus sombres du personnage.
09:09Exactement, moi ce qui m'interroge c'est comment ces sociétés-là peuvent faire encore
09:13société commune.
09:14Vous avez la réponse, il n'y a plus de société, parce qu'en fait il y a une société qui
09:19a un rapport à la vie qui reste du domaine de la civilisation, puis il y en a qui sont
09:22en train d'en sortir, et c'est ce qu'on a vu hier soir, c'est-à-dire que quand vous
09:26bafouez le rapport à la vie et à la mort, il n'y a plus de référentiel commun, c'est
09:30la base d'un référentiel commun pour vivre ensemble.
09:33C'est quelque chose de très mythologique aussi, parce que de faire de Jean-Marie Le Pen
09:38un héros TikTok pour des jeunes qui n'ont quasiment pas de référence, aucune référence
09:43politique, il y a un phénomène aussi très déconnant, et il y a le problème effectivement
09:47que toutes ces micro-sociétés ne se réunissent plus et qu'on ne peut plus faire nation,
09:53un peu comme aux Etats-Unis.
09:54En plus il y a un immense paradoxe, et ce sont ceux qui font ça et qui ont manifesté,
09:58se considèrent comme des minorités oppressées, qui défendent des droits, je vois des drapeaux
10:01LGBT, je vois des drapeaux palestiniens, et des drapeaux algériens, et donc ce sont
10:07des gens qui en permanence vous expliquent qu'ils sont victimes de l'oppresseur de l'Occident,
10:12qu'il faut entendre leurs droits, et on a vraiment l'impression que la défense de l'oppression
10:16est à géométrie variable, là en l'occurrence il y a un mort qui ne peut plus se défendre,
10:20et bien ils le piétinent.
10:21Écoutons Sébastien Lecornu, ministre des armées, qui était l'invité ce matin de
10:24Sonia Mabrouk sur CNews et Europe 1, écoutez ce qu'il dit, il dit qu'il faut avoir du
10:28respect pour les défunts.
10:30Le combat politique c'est pour les vivants, et donc il faut poursuivre le combat politique
10:34avec les vivants, mais il faut respecter les morts, c'est une affaire de dignité je crois,
10:38c'est quelque chose de même civilisationnel, et Bruno Retailleau a raison de le dire.
10:41C'est un adversaire politique, mais une fois de plus je pense que dans le champ civilisationnel,
10:45en tout cas dans le rapport personnel que j'entretiens, et avec les morts, et à la
10:49mort, il y a une forme de respect qu'il faut avoir, et les scènes de Liès je crois disent
10:54quelque chose d'assez dégradant sur le rapport que les vivants doivent entretenir avec les
10:58morts.
10:59Mais une fois de plus, on a ces opinions politiques, et le combat politique continue avec les vivants,
11:04ça me semble simple et de bon sens.
11:05Emmanuelle Fadel, la réaction de Monsieur Lecornu ?
11:09Parfaite, je pense qu'il a tout résumé, il rejoint en cela aussi le Premier ministre
11:15qui a fait un tweet je trouve très respectueux, et puis même l'Elysée en fait, c'était
11:20très succinct, mais c'était respectueux.
11:23Oui je pense encore une fois que la civilisation c'est effectivement respecter les morts, c'est
11:27la dignité par le respect des morts, mais vous avez cité Michel Onfray qui a parlé
11:32aussi de la révolution, vous savez les filles du nouveau parti anticapitaliste, ils se disent
11:39les héritiers de la révolution, donc eux ce qu'ils veulent c'est un remède de la
11:42révolution française, c'est pour ça qu'ils ne veulent que le chaos, que les respects,
11:47et effectivement l'image qui est donnée aujourd'hui, vous savez l'image qui est donnée aujourd'hui
11:51c'est aussi l'image de notre pays, parce que moi j'ai des personnes qui m'appellent
11:55aussi de l'étranger qui ont été extrêmement choquées, parce qu'encore une fois le respect
11:58des morts c'est dans toutes les sociétés, c'est extrêmement important.
12:01C'est même un signe de société, Kervia Morel.
12:03Il y a un effet aussi mise en scène, parce que c'est ce que vous disiez, dans un sens
12:08comme dans l'autre, parce que tout ça c'est fait pour les caméras de télévision, c'est
12:11fait pour les écrans, c'est fait pour TikTok, et donc il y a une mise en scène spectaculaire
12:17de l'actualité politique, avec la cruauté que ça représente, mais c'est fait aussi
12:21pour ça, et ça surenchérit par rapport à des réactions politiques habituelles et
12:25donc là, oui, on va très très loin cette fois.
12:27Et c'est une manière aussi de continuer à perpétuer le souvenir de Jean-Marie Le Pen,
12:33c'est vrai que l'extrême gauche perd avec lui son meilleur ennemi, son meilleur ami,
12:39et d'ailleurs envoyé dans le tweet de Jean-Luc Mélenchon, il va en faire maintenant.
12:42Non mais ce qui est hallucinant c'est que ça rend encore plus sympathique la défense
12:46de Jean-Marie Le Pen, non mais dans cette histoire-là, puisque face à l'indignité,
12:51vous avez toute la classe politique, ou peut-être, non justement, sans la France Insoumise,
12:54mais une grande partie qui n'avait peut-être pas envie de réagir, et qui se sent aujourd'hui
12:58contrainte de réagir.
12:59La droite, et ça on peut en parler aussi, elle a réagi avant qu'il y ait eu ces manifestations,
13:04mais c'est certain que ces outrances-là, elles sont tout à fait caractéristiques
13:10d'un souhait de droite et de gauche de ne pas faire mourir cette figure pour des raisons
13:14qui sont plus ou moins saines.
13:17Justement, la première à avoir tourné la page politique de Jean-Marie Le Pen, c'est
13:21sa propre fille, c'est Marine Le Pen.
13:23Et là, effectivement, la gauche va avoir bien du mal à sans cesse remettre Jean-Marie
13:28Le Pen dans le débat et à rappeler à sa fille comme si elle était responsable des
13:33propos de son père, alors même qu'elle a rompu avec lui, et va avoir du mal à refaire
13:37le même procès à Marine Le Pen maintenant que son père a décédé.
13:39Qu'en pensent les Français ? Est-ce que vous avez été choqués par ces images, ces
13:42scènes de liesse à l'annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen ? Écoutez vos réponses.
13:47Je pense qu'on ne doit jamais célébrer une mort ou quelque chose d'un peu triste, mais
13:52je comprends qu'on ne soit pas d'accord avec les idées de quelqu'un.
13:55J'ai trouvé que c'était honteux, parce que même si on ne l'aime pas, on n'a pas à réagir
14:00comme ça pour ce genre de personnes, pour la famille, pour plein de choses.
14:04J'arrive à comprendre les gens qui sont très contents de ce décès, je peux imaginer qu'on
14:11peut être content de ça.
14:12En revanche, en effet, l'exprimer de cette façon-là, par respect pour la famille, quelles
14:17que soient nos opinions, je trouve que c'est un peu exagéré.
14:20Voilà pour ces réactions de Français recueillies par Fabrice Elsner, pas de surprise Louis
14:23de Rignell, les Français sont énormément choqués.
14:26Je pense que l'immense majorité des Français a un rapport à la mort qui est commun, c'est-à-dire
14:31qu'on respecte les morts même si on déteste les gens, même si on déteste les idées.
14:34Je crois qu'il y a un consensus à peu près global dans la société.
14:37On va parler de Marine Le Pen, on fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
14:39dans Punchline sur CNews et Europe 1.
14:41Alexandre Chauveau, vous étiez dans l'avion qu'il a ramené de Mayotte au moment où elle
14:44a appris la mort de son père.
14:45On va l'écouter au moment où elle a pris cette distance avec son père, justement après
14:50les propos antisémites qu'il avait tenus et qu'elle n'avait pas supportés.
14:53A tout de suite dans Punchline.
14:5418h18, de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, on a évoqué la mort de
15:01Jean-Marie Le Pen, on va évoquer maintenant Marine Le Pen qui était en voyage à Mayotte,
15:06elle revenait de Mayotte dans l'avion lorsqu'elle a appris le décès de son père.
15:09Alexandre Chauveau, vous êtes du service politique d'Europe 1, vous étiez dans cet avion.
15:12Dans quelles circonstances Marine Le Pen a-t-elle appris la mort de son père ?
15:15En rentrée de Mayotte, il y a 13 heures de vol à peu près avec une escale technique
15:19qui se déroule à Nairobi au Kenya, c'est à 2 heures de vol de Mayotte, donc on décolle
15:24à 9h40 heure française, à ce moment-là on n'a aucune alerte et quand on atterrit
15:28à Nairobi, c'est une escale technique, ça veut dire qu'on ne sort pas de l'avion, il
15:31y a juste un plein qui est fait dans l'avion et l'équipage change.
15:35À ce moment-là, il y a un de mes confrères qui a le réflexe d'allumer ce qu'on appelle
15:39un galet Wi-Fi, c'est un outil qui permet de se connecter au Wi-Fi parce que tout le
15:43monde était coupé du réseau et c'est à peu près à 12h45, en clair 10 minutes avant
15:49que l'urgence de l'AFP ne tombe.
15:51Donc on est plusieurs journalistes à l'avant de l'avion, on reçoit cette urgence de l'AFP
15:57et là on se regarde tous, le premier réflexe qu'on a c'est d'aller voir l'attaché
16:00de presse de Marine Le Pen qui est juste à côté de nous, lui n'est pas au courant,
16:04il prend connaissance de l'information, il réalise et assez rapidement il va se diriger
16:11vers l'avant de l'avion où se situent Marine Le Pen et Louis Alliot et on le voit
16:15montrer la dépêche AFP sur l'écran du téléphone à Marine Le Pen, nous on la voit
16:23de dos donc au début elle ne réagit pas, elle demande confirmation et assez rapidement
16:27elle va se diriger vers l'avant de l'avion, vers la cabine du pilote pour vraisemblablement
16:31demander du réseau téléphonique soit de la 4G soit du réseau pour confirmer l'information
16:36et sans doute appeler ses proches, ses soeurs, ses filles pour se faire confirmer l'information
16:40et ce qui est assez incroyable c'est qu'ensuite on va passer 9h de vol entre Nairobi et Paris
16:46où personne n'aura de réseau donc elle ne pourra pas échanger avec ses proches,
16:51elle n'est évidemment pas auprès de son père et c'est une situation complètement
16:53rocomolesque d'apprendre la mort de son père dans une escale à Nairobi, c'est assez
16:59difficile et au moment où on la voit revenir de la cabine du pilote, on la voit effectivement
17:07en pleurs se rasseoir à sa place et ensuite elle ne va pas bouger jusqu'à son arrivée
17:11à Paris aux alentours de 23h.
17:13Bien sûr et elle sortira en dernier de l'avion ?
17:15Non en premier justement, tous les passagers se sont levés et l'équipage était évidemment
17:20au courant, ils la font sortir en premier et ensuite elle partira par une porte dérobée.
17:25Nous quand on est sortis de l'aéroport par le hall des arrivées, il y avait beaucoup
17:28de journalistes qui étaient là et qui attendaient Marine Le Pen et ils ne l'ont évidemment
17:31pas vue parce qu'elle n'a pas fait de déclaration à la presse et elle a réagi simplement aujourd'hui
17:36par un tweet.
17:37Un tweet effectivement où elle rend hommage à son père, un âge vénérable, à l'épris
17:41le guerrier mais nous avait rendu notre père, les mots ont un sens, l'âge nous avait rendu
17:47notre père, la relation compliquée qu'elle avait avec lui, la mort est venue nous le
17:52reprendre.
17:53Voilà pour Marine Le Pen qui est évidemment dans la peine et avec ses obsèques qui seront
17:58célébrés à la Trinité-sur-mer samedi prochain, Gauthier Lebrecht, on se disait il y a quelques
18:03instants que vu les manifestations ignobles qu'il y a eu hier soir, on peut redouter
18:08qu'il y ait des oeuvres au moment de la sépulture, peut-être même après, il faut prévoir un
18:16service de sécurité autour de cette tombe ?
18:18J'imagine qu'il y en aura un, il y en aura un aussi autour pour la cérémonie religieuse.
18:24D'ailleurs l'entourage de Marine Le Pen a demandé aux journalistes de respecter le
18:29deuil, de ne pas filmer l'église, de respecter une distance, enfin de ne pas venir aussi,
18:36de tout simplement ne pas venir pour ne pas aller prendre une image, voler une image,
18:43on a pu en voir d'autres, voler une image sur le cercueil de Jean-Marie Le Pen, donc
18:48on verra si tout le monde respecte la volonté de la famille, il me semble que c'est le
18:52minimum de décence qui doit être respecté dans ces cas-là.
18:55Pierre Vermeuren, un commentaire sur ces circonstances ou pas, spécialement ?
19:00Non, pour ceux qui l'ont vécu, on sait que c'est des circonstances très douloureuses,
19:06ça n'arrive qu'une, deux fois dans la vie en fait, la mort de ses parents, pour ceux
19:10qui ont la chance d'en avoir, voilà, donc je crois que oui, le silence et l'accompagnement
19:17des proches, c'est la seule chose à faire, après on est habitué en France à des funérailles
19:22très spectaculaires souvent, dans des églises parisiennes très importantes, bon là c'est
19:26pas du tout le cas.
19:27Il y aura d'abord le match dans l'intimité féminine et une cérémonie publique à Paris
19:32jeudi d'après, où là la presse sera acceptée.
19:35D'accord, donc c'est en deux temps en général.
19:38En deux temps, oui.
19:39Moi je ne peux pas m'empêcher de me dire que Jean-Marie Le Pen, s'il nous regarde
19:43là-haut, doit quand même juger, parce que lui qui adorait le scandale, qui se délectait
19:48quand même de l'effet qu'il provoquait, parfois de façon très choquante, là doit
19:52se dire, voilà, comme il le disait d'ailleurs, en bien en mal, l'important c'est qu'on
19:56parle de moi, et finalement que voilà, qu'il y ait autant de dithyrambes d'un côté,
20:00autant de broies de l'autre côté, et de scandales, même si on est là évidemment
20:04à dire que ça l'est, mais quelque part c'est un hommage indirect quand même à
20:10la personnalité qu'il a été.
20:11Peut-être.
20:12Alors j'aimerais qu'on parle maintenant de la rupture politique entre Marine Le Pen
20:14et son père.
20:15Elle a eu lieu, parce que Marine Le Pen ne supportait plus les dérapages antisémites
20:21de Jean-Marie Le Pen.
20:22On va l'écouter dans une archive d'une émission qui s'appelait ADN, sur l'INA.
20:27C'est en mars 2022, elle revient sur sa relation avec son père, écoutez-la.
20:33Oui, il est capable d'être très violent quand il est contredit, quand il est blessé
20:39aussi je pense qu'il a été très blessé par cette situation, honnêtement il ne m'a
20:44pas tellement laissé le choix, je ne pouvais pas faire autrement, il était entré dans
20:48un processus de provocation à mon égard, qui faisait qu'il était dans une démarche
20:54de sabotage en fait, de ce que je souhaitais faire, de ce que les adhérents du Front National
21:02aussi me demandaient de faire, parce que je leur ai proposé quelque chose, ils m'ont
21:06dit oui, et il avait du mal à le supporter, et quand il est blessé, il peut être terriblement
21:12brutal et terriblement violent dans les propos qu'il exprime, mais voilà, c'est son caractère,
21:18il est comme ça, il a des qualités, il a des revers de médaille.
21:22Non, c'est vraiment un des traits de caractère qu'il n'a pas, d'ailleurs il a pardonné
21:25à tout le monde, y compris à des gens à qui il n'aurait pas dû pardonner pour le
21:28coup, tout au long de sa carrière, il n'a pas ce défaut-là, mais c'est vrai qu'il
21:35est capable d'avoir des mots, il sait exactement où taper pour avoir les mots les plus blessants
21:43qu'ils soient.
21:44Marine Le Pen, en 2022, qui revient à Gauthier-Loit sur sa relation avec son père, la rupture
21:49politique est claire, nette et précise entre les deux.
21:52Evidemment, en 2015, Marine Le Pen ne supportait plus les propos de Jean-Marie Le Pen, il avait
21:57refait plusieurs fois ses propos sur les chambres à gaz qui étaient un point de détail,
22:01y compris au Parlement européen, dans une vidéo il s'en était pris à Patrick Bruel
22:04en parlant de fournée, et puis ça faisait suite à des dérapages qui duraient depuis
22:09des décennies.
22:10Donc elle a décidé d'y mettre un terme dans une rupture, souvenez-vous, qui s'est
22:14faite devant tout le monde, qui s'est faite devant les caméras, il n'y avait que Bruno
22:17Gollnisch pour soutenir Jean-Marie Le Pen et pour essayer d'empêcher qu'il soit exclu,
22:22et il n'a pas réussi, elle a fait le choix d'exclure, ce qui a provoqué une rupture
22:26politique et une rupture familiale, puisqu'ils ne se sont pas parlé pendant de nombreux
22:31mois.
22:32Et en 2022, les choses s'étaient quelque peu aplanies, il avait soutenu Marine Le Pen
22:36quand Marianne Maréchal avait fait le choix de rejoindre Éric Zemmour, alors qu'idéologiquement
22:40il est beaucoup plus proche, notamment sur le plan économique, d'un Éric Zemmour,
22:44et même dans la forme et d'une Marianne Maréchal que de Marine Le Pen, et c'est
22:48le tweet qu'elle a fait où elle dit « l'âge nous avait rendu notre père et avait mis
22:51fin aux combattants politiques qu'il était ». Donc oui, ça a été vraiment très brutal
22:56et c'est pourquoi je pense qu'il est très compliqué de reprocher à Marine Le Pen
22:59les dérapages antisémites de son père, parce qu'elle ne les a pas prononcés elle-même
23:02et parce qu'elle a rompu politiquement avec lui.
23:03À cause de sa relouée d'oreille.
23:04Oui, bien sûr, mais je pense que plus personne ne lui reprochera ça, maintenant que Jean-Marie
23:08Le Pen est mort.
23:09Et on voit bien aussi la difficulté de la succession, je pense que Jean-Marie Le Pen
23:14a eu beaucoup de mal, malgré les apparences, en dépit du soutien qu'il a apporté à
23:18sa fille au moment où il a décidé de prendre du recul, il a eu énormément de mal à l'avoir
23:24lui succédé et a changé un peu l'ADN, même pas qu'un peu, a quand même changé
23:30sur des questions sociétales de manière considérable le cap politique qui était celui du FN en
23:37Rassemblement National.
23:38Pierre Wermeren, le FN n'est pas le RN aujourd'hui, ça n'a rien à voir ? Ou l'un s'est construit
23:44sur les bases de l'autre ?
23:45La question générationnelle est très importante, c'est-à-dire que ce soit Dumas, Mitterrand,
23:51Le Pen, tous ces hommes politiques qui ont été des hommes politiques d'abord de la
23:55Quatrième République, qui ont connu les guerres de décolonisation, la Deuxième Guerre
23:59mondiale, c'était des joueurs, c'était des joueurs, c'était des gens qui avaient
24:04vécu près de la mort, qui l'avaient côtoyé, et puis tous les gens de ma génération qui
24:10ont eu des pères de cet âge, il y avait franchement une fracture immense du point de vue de la
24:16représentation du monde, du point de vue de la parole, du point de vue de l'accès à
24:19la liberté de parole, et du coup, oui, je comprends très bien cette coupure générationnelle
24:24et politique.
24:25Lui, c'était un joueur, d'ailleurs, il n'a jamais été élu parce que je pense qu'il
24:28avait un côté histrionique, il était provocateur, c'était un joueur encore une fois.
24:32Il a déjà été élu, un député européen, un député national, un député président.
24:36Pardon, pardon, président de la République, il aurait pu se mettre dans des conditions
24:39pour essayer de l'être, il ne l'aurait peut-être certainement pas été, mais il ne voulait
24:45pas jouer.
24:46Manifestement, sa fille veut jouer et gagner, et donc là, il y a forcément...
24:49Voilà, voulait-il gagner, c'est la question.
24:50Alors, Bruno Goldnich répondait oui, hier, j'avais Bruno Goldnich hier soir, il répondait
24:54oui.
24:55Pour l'excellente émission 100% politique.
24:56Merci, Laurence.
24:57Bruno Goldnich disait oui, il voulait le pouvoir, et il n'était pas dans cette stratégie de
25:03tout gâcher avec ses dérapages, donc la conclusion de cette affaire, c'est que ce n'était pas
25:10que des dérapages, c'est ce qu'il pensait vraiment, Jean-Marie Le Pen.
25:13Malgré tout, quand même, le second tour de la présidentielle en 2002 n'avait pas
25:17été préparé, enfin, il y a quand même un certain nombre d'indices qui montrent
25:20que...
25:21Je veux bien aujourd'hui que Bruno Goldnich dise ça, mais de l'autre côté, quand vous
25:25avez suivi des campagnes présidentielles, on voit bien ceux qui veulent vraiment gagner
25:28aller jusqu'au bout, et on voit bien ceux qui pensent que leur candidature est plus
25:32une candidature parabolique.
25:33En 2002, il jouit d'un contexte, la gauche est divisée, candidature de Christiane Taubira,
25:37il y a l'affaire Papivoise qui vient se balayer, donc ce vieux monsieur qui avait été roué
25:41de coups, Lionel Jospin, est incapable de répondre à l'inquiétude des Français sur
25:44les thèmes sécuritaires, évidemment les thèmes sécuritaires sont le monopole de
25:48Jean-Marie Le Pen depuis des années, donc il y a le contexte qui a permis de voir Jean-Marie
25:52Le Pen aller au second tour et après être balayé par Jacques Chirac.
25:55Je ne pensais pas qu'il ne voulait pas, c'est qu'il n'y croyait évidemment pas, effectivement
25:58c'est la faiblesse de ses ennemis qui l'ont propulsé là.
26:00Après, il a fait ses outrances, et il n'a pas été le seul de cette génération-là
26:05en Europe.
26:06En Suisse, on a connu la même chose, on a un Blocher qui a fait l'UDC et qui cartonne
26:11depuis 30 ans à 30%, néanmoins, Blocher comme Le Pen, ces figures charismatiques extrêmement
26:17idéologiques, extrêmement turbulentes.
26:19Là, on parle des faits de Jean-Marie Le Pen, mais en Suisse, on a eu des campagnes même
26:25en 2010 avec des moutons noirs, des campagnes qu'on imaginerait, un mouton noir parmi
26:30des moutons blancs, des pommes avec des verres pour symboliser les ennemis, des campagnes
26:37qu'on n'imaginerait pas deux secondes en France.
26:39Et donc, cette personnalité, comme Jean-Marie Le Pen, n'a pas été élue et n'a pas été
26:43éjectée, et c'est parce que leur force, en fait, elle vient justement du scandale
26:50qu'elle provoque, et c'est d'autres qui réussissent à être élues.
26:54Et le truc de Marine Le Pen, effectivement, c'est qu'elle a bien compris aussi qu'à
26:58un moment donné, pour additionner, elle n'a pas transformé le Front National, elle additionne
27:03d'autres électorats, elle se blanchit pour justement essayer de percer le plafond de
27:07verre qui avait été celui de son père.
27:10La question, c'est effectivement aujourd'hui, est-ce qu'elle arrivera à le dépasser ou
27:13il faudra encore une troisième personne qui bénéficiera du Rassemblement National, mais
27:17qui n'y aura pas un Huynh Le Pen, qui n'y aura pas le nom.
27:20C'est pour ça que j'ai appelé Jordan Landel.
27:22Dans la douleur de Marine Le Pen de perdre son père, elle tourne la page aussi, réellement,
27:30physiquement j'allais dire, du Front National, et donc elle peut reconstruire, continuer à
27:35construire le Rassemblement National, et je pense qu'aujourd'hui, on ne peut plus
27:40la qualifier, en tout cas, je parle sous votre contrôle, la qualifier d'extrême-droite
27:45puisque justement, elle n'a rien fait, elle n'est pas, je veux dire, elle a coupé,
27:49enfin, il y a eu une rupture avec justement ces années d'extrême-droite.
27:54Il y a toujours deux jambes.
27:55La famille Le Pen, le Rassemblement Front National, c'est une firme et c'est ça aussi
27:59qui marche et ça, il ne faut pas le perdre, donc il faut additionner, il faut avoir le
28:03bad cup et le good cup, et c'est toujours très, très difficile d'avoir les deux,
28:07mais l'un sans l'autre ne fonctionne pas.
28:08En tout cas, maintenant, on est entre nous de la Ve République, il n'y a plus personne
28:11du monde d'avant.
28:12C'est vrai.
28:13Vous voyez ?
28:14C'était une génération entière.
28:15C'était un des derniers dinosaures de l'Ancien Monde, pour le coup, mais le vrai Ancien
28:19Monde.
28:20On fait une toute petite pause, le temps du rappel des titres de l'actualité, 18h31,
28:25presque 32 sur CNE, avec Maureen Vidal.
28:27Maureen.
28:28Bonsoir Laurence, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, le projet de loi d'urgence
28:35pour Mayotte a été présenté en Conseil des ministres ce mercredi.
28:38Ce texte doit faciliter l'hébergement et l'accompagnement de la population ainsi que
28:42la reconstruction ou réparation des infrastructures et logements, a déclaré le ministre des
28:46Outre-mer, Manuel Valls.
28:47Le gouvernement prévoit un autre projet de loi-programme qui sera élaboré dans les
28:52trois mois.
28:53De morts et de nombreux blessés de violents incendies qui sévissent à Los Angeles, des
28:58dizaines de milliers de personnes ont été évacuées.
29:00Des vents de la puissance d'un ouragan postent un danger mortel selon les autorités et attisent
29:04ce feu de forêt.
29:05Plus de 1 400 pompiers luttent contre les flammes, 2000 hectares sont déjà partis
29:10en fumée.
29:11Le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, quittera ses fonctions après
29:15la Coupe du Monde 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.
29:18Didier Deschamps estime avoir fait son temps, il aura été sur le banc des bleus durant
29:2214 ans.
29:23Une décision qui ouvre la voie à Zinedine Zidane, le grandissime favori pour lui.
29:28Merci beaucoup Maureen Vidal, Alexandre Chauffot, vous êtes avec nous du service politique
29:32d'Europe 1.
29:33Vous avez suivi Marine Le Pen dans ce déplacement à Mayotte, une dernière journée mouvementée
29:37d'ailleurs.
29:38Elle a eu un accident de bateau le jour de la mort de son père.
29:40Alors à mon sens ça a été un tout petit peu exagéré mais effectivement pour aller
29:45d'une île à l'autre et pour rejoindre l'aéroport il faut prendre ce qu'on appelle des barges.
29:48En gros ce sont des bateaux, il y a eu une petite collision entre deux barges qui a fait
29:52quelques blessés très très légers, c'est tout pour l'anecdote mais disons que la journée
29:56avait mal commencé effectivement.
29:58Mais ce déplacement était extrêmement important pour elle à Mayotte.
30:00Oui elle passait deux semaines après Emmanuel Macron, une semaine après François Bayrou
30:05et Mayotte, vous savez que là-bas elle est réellement en terrain conquis, elle a réalisé
30:08des scores extraordinaires, 59% à la présidentielle, Jordan Bardella a fait lui 52% aux dernières
30:15européennes et le but c'était évidemment de mettre en valeur et d'accentuer le clivage
30:20avec l'accueil qu'a reçu Emmanuel Macron il y a deux semaines, il a été très chahuté.
30:24On avait aussi en mémoire la séquence entre Elisabeth Borne et deux professeurs où elle
30:28tourne les talons, elle a été très critiquée pour son manque supposé d'empathie.
30:32Marine Le Pen là-bas, il n'y a aucun problème à ce niveau-là, elle pose le pied par terre
30:36dans un village, il y a tout de suite un attroupement autour d'elle, il y a toutes les mamas maoreses
30:41qui sont vêtues de leur longue robe traditionnelle, vous savez, qui affluent, qui viennent l'embrasser.
30:46Je le racontais quand on était là-bas mais elle la tutoie, elle l'embrasse et il y a
30:51une vraie dimension maire de la nation à Mayotte pour Marine Le Pen et effectivement
30:57pour elle le clivage avec Emmanuel Macron est assez clair.
31:01Naïma, c'est ce que vous disiez.
31:03Je vous le disais tout à l'heure, c'était des mamans noires, voilées, mais c'est des
31:08musulmans et effectivement ils la prennent dans leurs bras, ils sont heureux de la voir
31:13et justement ça vient aussi conforter le fait que Marine Le Pen n'est pas raciste
31:18et n'est pas antisémite, donc effectivement elle a complètement rompu avec son père
31:24et avec le Front National.
31:25Louis Draynel, une dernière chose.
31:26Ce que je trouve intéressant dans ce que raconte Alexandre Chauveau, c'est que quand vous comparez
31:29les résultats du Front National en Outre-mer et particulièrement à Mayotte et vous regardez
31:34les résultats récents du Rassemblement National à Mayotte, en 2002, le FN faisait 2% et aujourd'hui
31:40donc il y a même des communes et en 2012 aussi, parce que le FN n'avait absolument
31:47pas une volonté de conquête électorale en Outre-mer et le paradoxe, c'est que Marine
31:51Le Pen va peut-être faire le plein en Outre-mer, il n'y a pas qu'à Mayotte où elle commence
31:56à augmenter le volume de son électorat et il y a quand même un réservoir de voix de
32:01plus de 2 millions d'électeurs en Outre-mer, c'est un réservoir considérable et donc
32:05c'est quelque chose qui n'avait pas été vraiment analysé avant et peut-être que
32:08ce seront les électeurs de demain dont Marine Le Pen a besoin pour l'élection présidentielle.
32:13La revista politique, Alexandre Chauveau.
32:15Laetitia Guénard.
32:17Oui, ça casse la représentation parce qu'on a, j'allais dire, presque une racialisation
32:21du vote et là, en fait, on a la question sociale, c'est les petites gens.
32:25Parce que là, Mayotte, c'est un imbeaumon sous les tropiques de ce point de vue-là
32:29et donc, oui, ça casse totalement les représentations, c'est ce qu'on avait observé pour ceux
32:34qui s'intéressent à l'actualité lors des dernières élections, personne n'a osé
32:37vraiment épiloguer mais là, on a une confirmation du fait que la dimension sociale de ces petites
32:44gens qui, pour différentes raisons, se sentent menacés, se retrouvent dans cette affaire
32:50politique.
32:51Son succès électoral, effectivement, c'est d'avoir réorienté le Rassemblement National
32:57non seulement vers quelque chose de plus policier, blanchi, mais aussi vers toute la classe moyenne
33:02ou inférieure qui, justement, ne trouvait plus de réponse dans la gauche ou dans la
33:06droite classe.
33:07Une dernière chose, Alexandre Chauveau.
33:08La stratégie électorale, elle est théorisée pour les Outre-mer au Rassemblement National,
33:11c'est 4% du corps électoral.
33:12Dans son entourage, on dit que ce sont les pourcentages qui ont fait gagner Jacques Chirac
33:17face à Édouard Balladur en 1995.
33:19C'est peut-être ce pourcentage qui a fait perdre Nicolas Sarkozy face à François Hollande
33:23en 2012.
33:24Donc, ça fait vraiment partie de sa stratégie de conquête de l'Elysée.
33:26Je me rappelle qu'elle est venue il y a quelques semaines chez Christine Kelly.
33:30Elle a longuement parlé, dans Face à l'Info, de la situation dans les territoires et départements
33:35d'Outre-mer et que c'est un sujet qui lui tient à cœur, Gauthier Lebret.
33:37Oui, évidemment.
33:39Encore une fois, quand vous faites 60% à Mayotte, c'est une manne électorale très
33:44importante.
33:45Et quand Emmanuel Macron reproche aux Mahorais de venir le huer et d'être des agents du
33:50Rassemblement National, il est vrai que quand vous allez à Mayotte, vous avez beaucoup
33:53de chances de croiser des électeurs de Marine Le Pen quand elle fait 60% au second tour.
33:57Mais on connaît bien la technique d'Emmanuel Macron à chaque fois qu'il est mal accueilli
33:59quelque part.
34:00Il avait fait le même coup au Salon de l'Agriculture avec la coordination rurale.
34:03C'est de la faute de Marine Le Pen, du RN et de ses électeurs.
34:08Il y a le RN qui fait de très bons scores dans les territoires ultramarins.
34:11Il y a aussi la France insoumise.
34:12C'est intéressant de voir comme l'électorat ultramarin se polarise face à des situations
34:18de grande pauvreté, de déclassement absolument pas alignés, malheureusement, sur la métropole.
34:23Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline, CNews et Europa.
34:25On continuera à évoquer toutes ces questions d'actualité avec Thibaud Demombrial, l'avocat
34:28et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
34:31A tout de suite.
34:3318h42, de retour dans Punchline sur CNews et Europa.
34:37On est toujours avec Pierre Wermerem, Louis Deragnel, Très Enrhumé, Gautier Lebret.
34:41On a le plaisir d'accueillir Thibaud Demombrial.
34:43Très en forme aussi.
34:44Oui, je sais.
34:45Avocat, bonsoir à vous.
34:46Bonsoir.
34:47Merci d'être là.
34:48Président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, on va évoquer des
34:50sujets graves, des sujets importants.
34:52Peut-être un mot sur ces images que l'on a vues hier, Place de la République, ces
34:56militants de gauche, de l'ultra-gauche qui célébraient à grands coups de champagne
35:00et de pétard la mort de Jean-Marie Le Pen.
35:02Qu'est-ce que ça vous inspire, Thibaud Demombrial ?
35:04Ce sont des images qui, à l'évidence, collent le malaise.
35:07Jean-Marie Le Pen est une figure de la vie politique française, ce n'est pas un jugement
35:14de valeur, c'est une réalité objective.
35:16C'est un homme qui a été élu à l'Assemblée Nationale dans les années 50 et qui a été
35:21au deuxième tour de l'élection présidentielle en 2002.
35:24Donc de ce seul fait, c'est un parcours important dans l'histoire politique de notre
35:29pays.
35:30On peut être d'accord, ne pas être d'accord, être en très fort désaccord, mais en tout
35:33état de cause.
35:34Ce que je trouve, c'est que c'est une illustration supplémentaire de la racaillerie de la vie
35:40politique en France aujourd'hui.
35:41Moi, je suis extrêmement inquiet, mais on se l'est déjà dit, notamment des excès
35:47de l'ultra-gauche.
35:48Et ce qui s'est passé hier soir, c'est indigne.
35:53Cet ultra-gauche que l'on retrouve dans les manifestations, vous disait un policier,
35:58dans un instant, de Black Bloc, c'est cette même mouvance-là, mais soutenue par un mouvement
36:03politique.
36:04C'est ça qui est inquiétant.
36:05Il y aurait quelques centaines ou quelques milliers de l'ultra-gauche qui s'agitent.
36:11Il y en a toujours eu.
36:12Ça fait partie dans tous les pays du monde.
36:14Il y a des extrémistes qui sont les casseurs, il y avait les casseurs il y a 30-40 ans dans
36:18les manifs.
36:19Mais ce qui est très inquiétant, c'est que depuis quelques années, cette tendance
36:26au populisme d'extrême-gauche décomplexée, elle se vit au sein du Parlement.
36:33On a tous à l'esprit les différents incidents qui, depuis 2022, émaillent l'Assemblée
36:37nationale à gauche de l'hémicycle.
36:39Et évidemment, quand vous avez l'exemple qui est donné par des élus, forcément,
36:43ça désinhibe encore plus quand on est dans la rue.
36:46Une question de Gauthier Lebret.
36:47Oui, Thibaud Montbriel.
36:48Hier, il y a eu, disons-le, des appels au meurtre Place de la République.
36:52Certains ont dit que Marine Le Pen sera la prochaine.
36:54Il y avait une banderole avec un croc de boucher sur lequel on voyait les visages pleins
36:58de sang de Jean-Marie Le Pen, de Jordan Bardella et de Marine Le Pen.
37:00Pourquoi personne ne fait de signalement au parquet ? Pourquoi la justice ne se saisit
37:03pas ? Elle est plus rapide, généralement, dans d'autres cas.
37:06Écoutez, moi, je ne sais pas s'il y a eu des signalements.
37:09Je ne sais pas si les uns ou les autres ont déposé des plaintes.
37:12Je ne suis pas au sein de la machine.
37:16Mais je vous rejoins tout à fait.
37:17Mais c'est le prolongement de ce qu'on disait.
37:19On parlait de manque de tenue, ce que j'appelais la racaillerie.
37:23Vous évoquez un cran supplémentaire, qui est une stratégie de tension politique, mais
37:28qui vient toujours de la part de LFI, avec, de façon très régulière, des appels à
37:33la violence et régulièrement des appels au meurtre.
37:35Alors, pas de la part du parti ou des gens qui sont élus, qui essayent de garder la
37:40ligne.
37:41Il n'y a que Rima Hassan, qui a, de notre point de vue, franchi la ligne, puisque j'ai
37:44déposé au nom de François-Xavier Bellamy, une plainte pour menace de mort de Madame
37:50Hassan, en juillet dernier, dans le cadre des débats au Parlement européen.
37:53Mais ce qui est tout à fait vrai, c'est que les digues du débat admissible dans une
38:00démocratie, du débat politique admissible, finissent de sauter les unes après les autres.
38:06Et ce qui s'est passé hier soir, les appels au meurtre, auxquels vous faites référence
38:10hier soir, font écho à d'autres scènes effroyables de violence.
38:14L'effigie d'Emmanuel Macron, qui avait été vendue et brûlée, ce qui est tout à
38:20fait inadmissible.
38:21La tête d'un ministre sur un ballon de foot.
38:23La tête d'un ministre avec le pied comme un ballon de foot.
38:27Ça, c'était un élu.
38:28Encore un élu.
38:29De la France insoumise.
38:30C'est vrai.
38:31Vous avez raison.
38:32C'était un élu.
38:33Je n'avais plus cette scène à l'esprit.
38:35Et pour finir sur ce point, ce qui est très inquiétant, c'est que depuis quelques années,
38:41les atteintes physiques, les menaces contre les élus, mais les atteintes physiques, les
38:45dégradations des locaux, des permanences parlementaires, etc., se multiplient.
38:51Moi, je le dis, ça fait quelques années que je le pense, la violence politique qui
38:56monte en France est inédite depuis la Deuxième Guerre mondiale.
38:59Peut-être, il y a eu le moment de la guerre d'Algérie qui était très particulier.
39:01Mais moi, je crains que nous ayons des violences très graves contre les élus dans les mois
39:06qui viennent.
39:07Et c'est la tendance naturelle.
39:08Et si les gens qui représentent une autorité, une autorité institutionnelle ou une autorité
39:13politique ne marquent pas le haut-là, forcément, la foule est désinhibée.
39:18Thibaud de Montbréal, juste une question.
39:19Dans mon petit éditorial, je disais, au fond, si l'ensemblement national devait un jour
39:24accéder au pouvoir par la voie démocratique, ce message que nous envoient ces militants
39:27d'ultra-gauche, c'est que ce sera le chaos, ce sera la violence dans les élus.
39:31Vous avez tout à fait raison, mais c'est même ce que joue, je pense, la France insoumise.
39:35C'est que la stratégie qui est mise en œuvre, la stratégie de la tension qui est mise en
39:38œuvre par la France insoumise, par Jean-Luc Mélenchon, par la plupart de ses députés
39:42de façon régulière dans les médias, dans l'hémicycle et lors de différentes manifestations,
39:47le fait qu'ils aient défilé en novembre 2019 avec les islamistes au cri d'Allah Akbar,
39:51etc.
39:52Tout ça, c'est de nature à créer une sorte d'avertissement subliminal que si jamais
39:59un jour le Front National, le Rassemblement National se trouve au deuxième tour avec
40:03des chances d'emporter une élection nationale et, à plus forte raison, une élection présidentielle,
40:08le message qui ne sera même pas subliminal, d'ailleurs, de la part de la France insoumise,
40:12c'est que si jamais c'est le Rassemblement National qui gagne, nous nous y opposerons
40:18par tous les moyens, y compris par la violence, et ils s'y préparent.
40:22Ce qui se passe là, ce n'est pas une préparation institutionnelle, ce n'est pas des camps
40:26d'entraînement, etc.
40:27Mais c'est une préparation psychologique manifeste.
40:29Malheureusement, les violences contre les élus, contre les personnes, les appels au
40:32meurtre, vous l'avez dit, on le vit depuis quelques temps, il y a quand même quelque
40:36chose de nouveau.
40:37C'est la première fois depuis de très nombreuses années que la mort d'un homme est souillée.
40:42La mort de Jean-Marie Le Pen.
40:44Qu'est-ce que ça dit de notre société, Thibaud de Montbréal ?
40:46Il y a le télescopage de plusieurs choses.
40:49C'est que Jean-Marie Le Pen, en réalité, il s'est retiré de la vie politique depuis
40:55quasiment 15 ans.
40:56Et pourtant, il est resté comme une figure qui est presque mythifiée dans la haine par
41:04des jeunes qui, souvent, ne l'ont pas connue politiquement, parce que la plupart des gens
41:07qui étaient Place de la République hier soir sont trop jeunes pour avoir combattu
41:11politiquement le front national de Jean-Marie Le Pen.
41:15Donc, il y a une espèce d'inconscient collectif qui est entretenu de mythes haineux autour
41:23de la personne de Jean-Marie Le Pen qui est un peu le...
41:26Mais sur le rapport à la mort, c'est quelque chose de nouveau, on a franchi une...
41:31Oui, mais ça, ça rejoint ce qu'on vient de dire avant avec Gauthier Lebrecht, c'est
41:34qu'à partir du moment où on franchit les digues les unes après les autres et que l'hypothèse
41:40de s'en prendre à autrui, donc de lui faire du mal, donc peut-être de le tuer, est un
41:44tabou qui a sauté, la profanation de la mémoire, parce que là, il n'y a pas de profanation
41:48du corps strict au sensu, mais une profanation de la mémoire, c'est l'étape d'après.
41:53Et je vous écoutais dans la coulisse juste avant la pause publicitaire, vous avez posé
41:58une question qui est une question qu'il est fou de devoir se poser, mais qui malheureusement
42:04aujourd'hui se pose, c'est qu'est-ce qui va se passer lors des obsèques ?
42:07Et après ?
42:08On va être obligés maintenant d'assurer un service d'ordre sur les obsèques d'un
42:14homme politique, c'est quelque chose de terrible.
42:15Non, non, il parlait de profanation, mais la profanation des tombes, j'en parlais tout
42:19à l'heure, elle a déjà lieu dans d'autres conditions en France régulièrement.
42:23Les cimetières chrétiennes ou les juifs, évidemment.
42:27Les cimetières chrétiennes et les cimetières juives, et on peut étendre aux différentes
42:30atteintes régulières dont personne ne parle contre les églises.
42:32Absolument.
42:33Les cimetières militaires.
42:34Aussi.
42:35Thibaud de Montbrial, on est en pleine semaine de commémoration des attentats de Charlie
42:39Hebdo, de Montrouge, Clarisse et Jean-Philippe, hyper cachère.
42:42François Molin, ancien procureur de la République, a estimé que le terrorisme continue d'exister,
42:47que la menace est à un haut niveau.
42:49Est-ce que vous estimez, disons après, que l'islamisme radical n'a jamais été aussi
42:53fort ?
42:54Vous posez la question dans les bons termes.
42:57Ce qu'il faut se poser comme question, ce n'est pas de savoir s'il y a un risque terroriste.
43:00Le terrorisme, mais surtout c'est un moyen d'action.
43:04Le terrorisme, c'est le choix de la violence comme mode d'action politique, au service
43:08d'une idéologie, d'un nationalisme, etc.
43:10Là, celui dont on parle, c'est le terrorisme islamiste.
43:13Et la vraie question à se poser, dix ans après le drame des trois jours que nous sommes
43:20allés commémorer d'il y a dix ans, c'est est-ce que l'idéologie islamiste qui est
43:25celle qui a agi, qui est celle qui a mis en mouvement les frères Kouachi, elle a augmenté
43:29ou elle a diminué dans notre pays ?
43:31Mais elle a considérablement augmenté.
43:33Juste avant Noël, j'ai passé deux mois devant la cour d'assises antiterroriste avec la sœur
43:38de Samuel Paty pour combattre, parce que c'est un combat, contre les accusés et notamment
43:45les deux accusés à qui il était reproché d'avoir mis une cible sur Samuel Paty en
43:51révélant son nom et en le désignant à la vindicte sur les réseaux sociaux.
43:55Et il y avait cet islamisme d'atmosphère, aujourd'hui, il est complètement désinhibé.
44:02Il est utilisé aussi par des pays comme l'Algérie avec cette affaire des influenceurs qui…
44:07Qui se multiplient, il y en a tous les jours maintenant.
44:09Il y en a même plusieurs dizaines par jour.
44:11Donc c'est manifestement une opération qui est concertée et on peut en reparler après
44:15sur pourquoi maintenant et qu'est-ce que ça nous dit de nos relations avec l'Algérie,
44:19mais juste pour finir sur le mode opératoire.
44:21Sur la diffusion, c'est une vraie infusion qui se diffuse de l'islamisme en France,
44:29c'est qu'aujourd'hui il y a une banalisation absolue.
44:31Les enseignants, moi j'ai reçu hier soir un mail absolument bouleversant d'une enseignante
44:37qui m'avait vu sur une autre chaîne de télévision et qui m'a dit mais merci de
44:42dire qu'il faut que la République recrée un cadre qui permette aux piliers de la République
44:47que sont les enseignants de faire à nouveau cours sans avoir peur.
44:50Aujourd'hui il y a des sondages qui montrent que quasiment la moitié des enseignants s'est
44:54déjà censuré dans un cours soit d'histoire soit de science à cause de la tension qui
44:59est générée par la radicalisation islamiste chez les adolescents.
45:04Et ça c'est quelque chose qui ne pourra cesser que si les enseignants se sentent confortés
45:10par une République forte, pas simplement forte par ses policiers et ses soldats mais
45:14forte aussi par l'état d'esprit qui l'anime et par le fait que nous ayons une
45:20colonne vertébrale et que nous sachions que nous assumions que nous sommes un pays aux
45:25racines gréco-latine et judéo-chrétienne et que nous sommes prêts à accueillir tout
45:29le monde dès lors que les gens respectent nos lois et nos coutumes.
45:32Une question maître sur l'Algérie avec ses influenceurs qui ont été arrêtés récemment,
45:39deux sous au QTF, évidemment le cas Boilem Sansal toujours retenu dans les journées
45:44Algériennes, est-ce qu'il n'est pas le temps de sévir ? Est-ce que le président
45:47de la République au-delà des mots ne devrait pas prendre des mesures de rétorsion contre
45:50Alger ?
45:51Je vais vous dire ce que je pense de la question algérienne et ce n'est pas nouveau.
45:53On arrive à une situation paroxysmique depuis le déplacement d'Emmanuel Macron à l'automne
45:59dernier au Maroc et son fameux discours par lequel il a fait le choix, la France a fait
46:04le choix de reconnaître les prétentions marocaines sur le Sahara occidental.
46:09Ça a littéralement rendu fou furieux des Algériens qui, déjà, étaient dans une
46:15logique d'humiliation constante de la France et notamment d'Emmanuel Macron depuis très
46:20longtemps.
46:21Qu'est-ce qu'il s'est passé depuis ?
46:22Depuis, vous avez eu la polémique sur le prix Goncourt de Kamel Daoud, vous avez ensuite
46:26eu à la mi-novembre l'interpellation absolument scandaleuse de Boilem Sansal qui est par ailleurs
46:31membre du comité stratégique de mon centre de réflexion sur la sécurité intérieure
46:35auquel je pense tous les jours et qui est détenue dans des conditions qui sont absolument
46:41ignobles à tout point de vue, à la fois sur le point juridique et sur le plan matériel.
46:45Vous avez eu ensuite le discours du président Tebboune du 29 décembre qui est un peu passé
46:51inaperçu parce qu'on était entre les fêtes en France, qui est un discours d'une virulence
46:56absolument inouïe, quasi à la limite de l'insulte envers Emmanuel Macron et envers la France.
47:02Donc maintenant, juste, ça suffit.
47:04Pour répondre à votre question, je vais vous dire, je pense qu'il faut que nous sortions
47:08de cette relation qui est ambiguë avec presque un inconscient de culpabilité entre la France
47:15et l'Algérie.
47:16Et des accords de 68.
47:17Dénoncer les accords de 68.
47:18Et pour ça, je développe, vous allez voir, je vais y arriver aux accords de 68, il faut
47:21que nous traitions enfin l'Algérie comme un pays normal et il faut que nous ayons des
47:25relations d'adultes à adultes.
47:27Ça veut dire qu'il y a un respect et que la souveraineté française et la souveraineté
47:31algérienne se parlent comme la souveraineté française parle à toutes les autres souverainetés
47:35du monde.
47:36Et pour ça, on remet les compteurs à zéro et remettre les compteurs à zéro, ça veut
47:39dire supprimer tous les accords dérogatoires qui sont tous, il faut le rappeler, en faveur
47:44de l'Algérie.
47:45Donc il faut remettre les compteurs à zéro, dénoncer les accords de 68 et être dur avec
47:52des Algériens qui, je pense à ce moment-là, reviendront à de meilleurs sentiments.
47:55Vous savez, ils sentent que nous sommes faibles et tant que nous sommes faibles, ils avancent.
47:58Et je pense que ce qui se passe, l'affaire des influenceurs, c'est une opération des
48:02services algériens et qui est une opération, je dis les mots, de guerre hybride.
48:06Ce sont des appels à la violence et si jamais 1% de l'audience de ces influenceurs qui
48:12se chiffrent en millions passaient à l'acte, nous serions très vite débordés.
48:15Dernière question très rapide Thibault Montbréal, on est au bout de l'interview, on a un tandem
48:19justice intérieure, Retailleau-Darmanin qui semble fonctionner et aller du même pas.
48:25C'est une bonne chose pour vous ? Vous le saluez en quelques mots ?
48:28Ça fait 10 ans que j'appelle de mes voeux que l'intérieur et la justice marchent d'une même main.
48:32Maintenant, la grande difficulté, c'est qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale
48:36et ça va être très difficile de voter un budget, mais d'un point de vue de la détermination
48:41politique qui peut ressortir d'actions communes de Bruno Retailleau et de Gérald Darmanin
48:46et de décisions au niveau réglementaire et peut-être avec quelques lois comme la grande
48:50loi que j'appelle avec d'autres de mes voeux contre les narcotrafiquants et la grande criminalité
48:55Il peut y avoir des choses à faire, mais surtout, c'est une indication qui prépare
48:59la grande élection de 2027 sur les grandes orientations qu'il y aura à donner.
49:03Et là, il y aura un choix vital à faire pour la France.
49:05Merci Thibaud de Montbrial, merci Pierre Vermeuren, Louis Dragnel.
49:08Gauthier Lebret, qu'on retrouve à 21h !
49:10Absolument !
49:11100% politique !
49:12Soyez présents !
49:12Avec un bon programme, comme d'habitude.
49:14Exactement.
49:14Merci à vous, chers amis auditeurs et téléspectateurs.
49:16Dans un instant, Pierre De Villeneuve sur Europe 1, Europe 1 soirée.
49:19Christine Kelly pour Face à l'Info.
49:20Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
49:22A demain.