• il y a 10 heures
Avec Didier Wampas, auteur-compositeur-interprète et chanteur des Wampas.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-01-09##

Category

Personnes
Transcription
00:00Les clés d'une vie, celle de mon invité, travailler à la RATP ne vous a pas empêché
00:07de devenir une locomotive, vous avez mené une carrière sans jamais mettre quoi que
00:12ce soit sur les rails paradoxalement, vous le racontez aujourd'hui dans un livre, bonjour
00:16Didier Wampas.
00:17Bonjour.
00:18Alors c'est vrai que votre livre « Punk ouvrier » chez Harper & Collins raconte votre
00:21parcours, ça va servir de lien à nos clés d'une vie d'aujourd'hui, car vous avez
00:26eu une vie à la fois entre la RATP et les Punk et le groupe les Wampas qui est resté
00:32célèbre.
00:33Donc on va évoquer cette vie à travers des dates clés, c'est le principe des clés
00:36d'une vie.
00:37Et la première date que j'ai trouvée, elle ne vous concerne pas directement mais
00:40elle évoque une chanson clé qui a été créée à l'Olympia le 23 novembre 1971.
00:47Mike Brandt qui chante « Qui saura » c'est une chanson qui était au festival de la chanson
01:01italienne à San Remo l'année précédente, créée par Ricci et Poveri.
01:05Richard Anthony a essayé de l'apprendre et c'est finalement Mike Brandt qui a réussi
01:11à la chanter et je crois que cette chanson vous a marqué.
01:13Oui c'est ma première émotion musicale, c'est la première fois qu'une chanson me
01:17touche vraiment.
01:18Avant j'entendais de la musique à la radio mais ça ne me faisait pas grand chose.
01:21Et ce jour-là, j'avais 10 ans et tout d'un coup j'étais submergé d'émotions.
01:26Et pourquoi ?
01:27Je ne sais pas pourquoi, ça ne s'explique pas.
01:29La chanson déjà est magnifique, la voix de Mike Brandt, la chanson, tout est… encore
01:34aujourd'hui, ça me donne les poils chaque fois que j'entends.
01:36Et je crois que vos deux premiers disques que vous avez eus d'idées Wampas dans votre
01:40vie, c'est « Laisse-moi tenir ta main » par Claude François, mais aussi celle-ci.
01:44« Tout là-haut, plus haut que les oiseaux, un astre brille dans la nuit. »
01:52Telstar par Colette de Réal, Telstar c'était le premier satellite de télécommunication,
01:57je ne sais pas si vous le savez.
01:58Et Colette de Réal, elle a été chanteuse mais elle a fini sa vie à Monaco, comme journaliste,
02:03à la tribune de Monaco, où elle était très amie avec Grace Kelly.
02:06Ah oui d'accord, je ne savais pas.
02:08Et cette chanson, parce qu'une génération la connaît, vous la connaissez aussi.
02:12Oui.
02:13Comment ça se fait ? C'est venu comme ça ?
02:14Ben j'adore… La version originale c'est produite par Joe Emy, qui est un producteur
02:20anglais que j'adore, c'est le Spector anglais, qui est au moins aussi fou que Spector,
02:25et j'adore la version originale.
02:26Et c'est celle-là que j'ai découverte en premier, par Charlie Lovell d'ailleurs,
02:30ce n'était même pas par Colette de Réal, c'était par Charlie Lovell, un grand oublié
02:35de la chanson.
02:36Comme beaucoup d'autres hélas.
02:37Alors ça, ça se passait à Colombe, où vous avez passé les premières années de
02:41votre vie ?
02:42Oui, j'ai grandi à Colombe, à côté du stade.
02:43Juste à côté ?
02:44Oui.
02:45J'avais jeté pot de fleurs un jour de France-Angleterre, j'avais jeté pot de fleurs par le balcon.
02:50J'ai tué personne heureusement.
02:51Et comme ça, vous avez eu envie de jeter ?
02:53Je ne me souviens pas pourquoi, mais ma mère m'a raconté.
02:56Vous étiez tout petit à cette époque-là ?
02:57Oui, j'avais deux ans.
02:58Ah oui, ça va.
02:59Alors, votre mère, elle est bretonne je crois ?
03:01Oui.
03:02Elle a parlé breton avant de parler français ?
03:05Oui, elle était de Spézet, au plein milieu de la Bretagne.
03:08Où vous passez vos vacances ?
03:09Où je passais toutes mes vacances.
03:11Ma grand-mère ne parlait pas français non plus.
03:13Elle parlait deux, trois mots de français avec nous, mais elle ne parlait que breton.
03:17Ma mère a appris le breton à l'école.
03:18Oui, oui.
03:19Et dans votre livre, vous dites qu'elle avait un côté bécassine.
03:22Elle est venue comme bonne à Paris, donc oui.
03:25Ce n'est pas une légende, les petites bretonnes qui viennent de faire bonne chez un docteur
03:30à Paris.
03:31À l'époque, en plus, le quartier de Montparnasse, tous les bretons débarquaient à Paris pour
03:35faire des crêpes.
03:36C'est pour ça que le quartier de Montparnasse, il y a des crêperies partout.
03:38Il y a des bretons partout.
03:39Alors, il se trouve aussi que votre père, lui, était ouvrier à l'usine, je crois.
03:43Très, chez Renault, quand j'étais petit, oui.
03:45À Villiers-en-Cours, pas loin d'ici.
03:47Pas loin d'ici.
03:48Pas loin de Sud Radio.
03:49Et il se trouve aussi que votre grand bonheur, c'était de regarder Georges Marchais à
03:53la télévision avec lui.
03:54C'est vrai.
03:55Aujourd'hui, j'ai essayé de regarder Georges Marchais.
03:59Il était vraiment de mauvaise foi, mais ça me rendait très, très heureux, petit,
04:03de le voir à la télé.
04:04Ça vous faisait rire ?
04:05Ça me faisait rire.
04:06Et j'étais content comme tout de le voir résister aux autres médias, être de mauvaise
04:11foi.
04:12« Elkabbach, taisez-vous ! »
04:13Il n'a jamais dit, d'ailleurs, cette phrase.
04:14Non, il n'a jamais dit ?
04:15Non, c'est Leluron, je crois.
04:17Leluron et Pierre-Douglas, ils l'ont dit.
04:19Mais c'est resté dans l'histoire.
04:20Voilà.
04:21Aussi, c'est un scandale qu'il n'a jamais dit non plus.
04:23Non plus.
04:24Mais c'est ça, la belle histoire.
04:25Oui.
04:26Le dimanche…
04:27Je l'ai croisé un jour à la fête de l'Uma, d'ailleurs, excusez-moi.
04:29Et vous avez parlé ?
04:30Mes parents lui ont dit bonjour, plein de respect, évidemment.
04:33Il était très grand, je me souviens.
04:35Très grand, oui.
04:36Très, très grand.
04:37Et très drôle aussi, en même temps, parce que c'était du second degré.
04:39Alors, je crois que le dimanche, il y avait un vendeur de l'Humanité qui venait justement
04:43vous proposer le journal.
04:45L'Uma, dimanche, se vendait au porte-à-porte, c'est le Parti communiste, donc ils en profitaient
04:50pour faire un peu de propagande en même temps, vendent l'Uma, dimanche, et ils vendaient
04:54Pif aussi.
04:55Pif Gadget, voilà.
04:56D'ailleurs, Pif Gadget, je crois que l'origine du nom de Wampas, c'est un pseudonyme d'idée
05:02Wampas d'abord ?
05:03Oui, d'ailleurs, on dit Wampas, excusez-moi, comme wagon.
05:05Comme wagon, oui.
05:06Voilà.
05:07Ah oui ? Et en plus, je crois que ça vient de Rahan.
05:09Ça vient de Rahan, qui était une bande dessinée qui était dans Pif, et qui racontait l'histoire
05:15de Rahan, un homme de la préhistoire, qui a tout inventé, d'ailleurs.
05:18Oui.
05:19Je crois que c'est le cureux qui avait écrit le scénario, son fils a pris la relève et
05:24ça a duré pendant 30 ans, de 69 à 99.
05:27Oui.
05:28Il y a eu plein d'aventures dans Rahan, donc plusieurs avec les Wampas et les hommes Wampas.
05:31Et donc, le nom est venu naturellement.
05:33Voilà.
05:34Alors, il se trouve que, justement, la lecture, c'est ce qui vous a motivé dans votre enfance,
05:39vous étiez assez enfermé chez vous.
05:40Vous ne sortiez pas beaucoup.
05:41Oui, je n'avais pas beaucoup de copains, je n'étais pas trop bien dans ma peau, je
05:44n'aimais pas jouer au foot, je n'étais pas vraiment harcelé, mais à la limite, à l'école,
05:49et je me suis réfugié dans la lecture dès que j'ai eu 6 ans.
05:53J'ai appris à lire, j'ai lu tout de suite, conçu par oui-oui, puis voilà.
05:56Après, il y a eu Tintin, le Club des Cinq, Bob Moran.
06:00Bob Moran, vous avez tout lu.
06:01Oui.
06:02Vous savez qu'au départ, La Vallée Infernale était un one-shot, comme on dit aujourd'hui,
06:06Henri Verne l'écrit, il part au bout du monde, il reçoit un télégramme, son éditeur
06:09le cherchait partout parce que c'était un succès.
06:11Il devait en faire un, il en a fait 200.
06:13Ah oui, j'ai tout lu, moi, j'étais fan, fan de Bob Moran, c'est mon héros, Bob Moran.
06:17Ah bon ? Oui.
06:18Vous auriez pu faire la chanson à Bob Moran avec Alain Chien ?
06:20Je crois qu'il aurait pu la faire, mais bon, j'ai laissé à Nicolas.
06:23Oui, mais d'ailleurs, vous êtes assez copains avec lui, vous avez fait des scènes avec
06:26lui.
06:27Oui, on se parle moins, mais il y a eu une période où on a fait des concerts ensemble.
06:29Voilà.
06:30Alors, il y a aussi Harry Dixon et Jean Rey qui ont compté pour vous.
06:33Oui, beaucoup.
06:34Pourquoi ?
06:35Après Bob Moran, un jour, j'allais à la bibliothèque tout le temps et je suis tombé
06:39sur un Jean Rey, et là, j'ai découvert un peu le fantastique.
06:43Mais Jean Rey, ça vous intéressait ?
06:45Ah oui, j'adorais, je les ai tous lus aussi, toute cette ambiance un peu fantastique.
06:50Dans l'Angleterre du fin 19ème, non, j'adorais.
06:53Et Jean Rey, d'ailleurs, était un aventurier au départ.
06:56On l'appelait Tiger Jack.
06:58Il avait trois cicatrices dans le dos parce qu'il avait reçu trois balles dans le dos.
07:02Et en 1925, il arrête de mener une vie où il passait de bordel en bordel pour dresser
07:08les filles.
07:09Et il s'est mis à l'écriture et ça a été un immense succès.
07:12Oui, et moi, ça m'a appris un peu le fantastique.
07:16J'ai cette instruction, je suis rentré comme ça.
07:17Oui, et ça vous a aidé dans l'écriture de vos chansons ?
07:19Peut-être.
07:20Il y a eu, après Colombes, je crois qu'il y a eu Villeneuve-la-Garenne, c'est beaucoup
07:24moins joyeux.
07:25Ah oui, où je suis resté pendant, je sais même pas, 30 ans, 20 ans, Villeneuve, oui.
07:30Villeneuve-la-Garenne, c'était une cité dortoire où il n'y avait vraiment rien.
07:33C'était des champs, des terrains vagues et ils ont mis des HLM au milieu.
07:38Il n'y avait même pas vraiment de centre-ville, il n'y avait vraiment rien.
07:41Et oui, il y avait des terrains vagues, des trous d'eau dans les anciennes carrières.
07:49Et un jour, Claude François est venu en face de chez moi et là, ils ont mis du sable
07:53pour combler le terrain vague, pour pouvoir mettre le chapiteau.
07:56Donc grâce à Claude François, on a pu avoir un terrain vague amélioré.
08:00Et vous avez vu Claude François sur scène ?
08:02Non, hélas, mes parents avaient pas assez d'argent.
08:04Et puis, ils n'aimaient pas trop à l'époque, donc je n'ai jamais vu, je l'ai entendu de
08:07chez moi.
08:08C'est tout.
08:09Alors, les études, c'est au collège Gallieny.
08:11Oui.
08:12Alors, si tu es curieux, j'ai regardé sur Facebook, les anciens du collège Gallieny
08:15sont tous partis loin de Paris.
08:18Ils ont tous quitté la région.
08:19J'ai regardé.
08:20Bah, tous les gens qui ont grandi à Villeneuve sont partis.
08:22Bah, tous ces banlieues-là, quand j'étais petit, c'était des familles avec des enfants,
08:26des familles françaises normales, et petit à petit, comme tous ces banlieues, il y a
08:30eu un bouleversement sociologique.
08:32Moi, je suis parti dès que j'ai pu, évidemment.
08:35J'ai pas envie d'y rester, dans ces banlieues où il n'y a rien.
08:38Alors, en plus, l'école, vous faisiez rien.
08:41Jusqu'en sixième, c'est un marché.
08:43Et après, ça a été beaucoup plus dur, Didier Wampas.
08:45Je ne m'explique pas pourquoi.
08:47J'étais un très bon élève.
08:49Et arrivé en sixième, je suis devenu un cancre.
08:51Mais je sais pas pourquoi.
08:52Du jour au lendemain.
08:53Comme ça ?
08:54Le système, je sais pas.
08:55La sixième, j'ai pas accroché du tout.
08:57Et j'avais une maîtresse en français qui me forçait à tenir bien mon crayon.
09:02J'ai jamais su tenir mon crayon.
09:03Et ça m'a traumatisé.
09:04Et j'ai plus rien fait.
09:06Et vos parents étaient inquiets, je suppose ?
09:08Un peu.
09:09Mais pas...
09:10J'étais pas un mauvais garçon non plus.
09:12J'ai redoublé ma troisième.
09:14Difficilement.
09:16J'étais un peu un cancre.
09:17Et ensuite, je crois que vous êtes allé dans un lycée technique à Gennevilliers.
09:20Oui.
09:21Ça, c'était un peu l'horreur.
09:22Ah bon ? Pourquoi ?
09:23Bah, c'était pas bien du tout, du tout.
09:25Ça s'appelait T, je crois.
09:27On faisait du tourneur-fraiseur, des choses comme ça.
09:30Et l'ambiance, c'était vraiment pas bien.
09:32C'était l'ambiance lycée technique de banlieue comme on peut l'imaginer.
09:36Avec la violence.
09:38En plus, à Gennevilliers.
09:39C'était vraiment l'horreur.
09:40Et heureusement, après, en première, je suis reparti à Clichy, à l'ENREA,
09:46l'École Nationale de Radioélectricité Appliquée.
09:50C'est un beau nom.
09:51C'était un truc un peu abandonné, où il y avait un billard.
09:53Et je me suis épanoui là-bas.
09:55Et je crois que dans ces moments-là, c'est le rock'n'roll qui vous a sauvé,
09:59que vous avez découvert, je crois, à travers David Bowie, Queen, au départ.
10:03Les clashs dehors, les clashs.
10:04Oui, David Bowie et les clashs.
10:05Déjà, un jour, j'ai vu Clash à la télé.
10:07J'avais 15 ans.
10:08Et là, ça a été la révélation.
10:10Et Pink Floyd aussi.
10:11Ah non.
10:12Avec la pub Ginny.
10:13Ah oui, ça, j'étais plus petit.
10:14C'était rigolo, Pink Floyd.
10:15Je n'étais pas fan de Pink Floyd.
10:16Non, non.
10:17C'était bien avant, oui.
10:18La pub Ginny, un son étrange venu d'ailleurs, avec Pink Floyd.
10:21Qui a fait scandale, parce qu'en fait, ils ont accepté la pub par leur manager,
10:25sans savoir ce que c'était.
10:26Ah oui.
10:27Et ils ont dû s'excuser ensuite.
10:28Et ils ont donné tout l'argent à des œuvres.
10:30Ah, c'est déjà bien.
10:31Alors, là aussi, vous avez mis déjà la chanson.
10:34Vous découpiez les paroles des chansons.
10:35Oui.
10:36Après avoir découvert Mike Brandt, je suis devenu fan de chansons françaises.
10:40Mes parents écoutaient France Inter et moi, j'ai efforté à écouter Europe 1.
10:42Après, j'ai écouté Louis de Parade tous les soirs.
10:44Jean-Louis Lafont.
10:45Et j'ai fait ma culture musicale grâce à Louis de Parade.
10:48Et j'achetais podium, tout ça.
10:49Je découpais les paroles.
10:51Je collais dans un cahier.
10:52J'étais fan de musique.
10:54Et puis Elvis Presley vous a marqué aussi.
10:56Après, j'ai découvert le rock'n'roll.
10:57De temps en temps, il y avait Johnny qui reprenait les chansons d'Elvis ou d'Eddie Cochrane.
11:01Et là, j'ai découvert le rock'n'roll.
11:03Et il y avait les Roubaix, des choses comme ça.
11:05Et j'ai préféré le rock'n'roll.
11:07Voilà.
11:08Et ça vous a mené à d'autres dates, notamment le 14 juillet 1981.
11:13A tout de suite sur Sud Radio avec Didier Wampas.
11:15Sud Radio, les clés d'une vie.
11:17Jacques Pessis.
11:18Sud Radio, les clés d'une vie.
11:20Mon invité, Didier Wampas, pour ce livre Punk ouvrier chez Harper & Collins.
11:24Car vous êtes punk à travers vos chansons.
11:27On va en parler.
11:28On a évoqué vos débuts difficiles.
11:30Effectivement, votre amour de la chanson française.
11:32Et j'ai trouvé une date, le 14 juillet 1981, près du lac d'Anguin.
11:37Vous faites la rencontre de votre vie.
11:38Bah oui, parce qu'avant au lycée, j'ai rencontré déjà un copain, Francis, qui était batteur.
11:42Et on était deux.
11:43Déjà, c'était le bonheur.
11:44Parce qu'avant, j'étais tout seul en banlieue.
11:46Personne n'écoutait la même musique que moi.
11:48Et déjà, quand on est deux, ça change tout.
11:50Et après, on a rencontré deux autres punks sur le lac d'Anguin, le 14 juillet.
11:54Et là, on s'est dit, on est quatre, on va faire un groupe.
11:56Mais les punks, c'était pas courant à l'époque.
11:58Ah non, c'est pas ça.
11:59On n'était vraiment pas beaucoup.
12:01C'était un peu dangereux en banlieue à l'époque.
12:03Dès qu'on avait un badge, on se faisait courir après.
12:05Carrément.
12:06Je me souviens, moi, je descends de la gare de Saint-Denis,
12:08il fallait que je traverse le Saint-Denis à pied pour entrer chez moi.
12:10Il fallait courir vite, parce qu'il y avait toujours des mecs qui zonaient à la gare.
12:13Dès qu'ils voyaient un mec avec un blouson ou un badge, ils lui couraient après.
12:17Pour voler le badge et le blouson.
12:18Et se faire taper aussi, des fois.
12:19Bien sûr.
12:20Alors, au départ, le groupe, le premier nom, c'était Gros Dégueulasse.
12:23Ah oui, on a failli.
12:24Bon, ça a duré une soirée, surtout.
12:26Heureusement, on n'a pas gardé le nom.
12:28J'en ai fait une chanson, d'ailleurs, qui raconte
12:30qu'est-ce qui aurait pu arriver si on avait gardé le nom Gros Dégueulasse.
12:33Mais heureusement, non.
12:34Et pourquoi, justement ?
12:35Bon, c'était...
12:37Ça venait de Rézère, évidemment.
12:38Bien sûr.
12:39Un personnage qui a existé, c'est-à-dire qui s'était inspiré d'un personnage réel.
12:42Et ça a été, à Harakiri, le grand succès au départ de Rézère à Harakiri.
12:47Gros Dégueulasse.
12:48Et on avait un copain qui était un peu...
12:49Voilà.
12:50Un peu genre Gros Dégueulasse, donc voilà.
12:51Voilà.
12:52Mais ça a duré qu'une soirée, heureusement.
12:53Et pourquoi on vous a appelé Didier Wampas, justement ?
12:55Au début du groupe, on s'appelait tous Wampas, comme les Ramones,
12:58ce qui était mon groupe préféré.
12:59Ils s'appelaient tous Joey Ramone, Johnny Ramone.
13:01On s'appelait tous Wampas.
13:02Et après, il y a eu plein de départs dans le groupe,
13:05et il n'y a plus que moi qui suis resté du début.
13:07Donc il n'y a que moi qui ai gardé le nom Wampas.
13:09Et vous auriez pu vous appeler Didier Exhibition and Windows Display.
13:12Voilà, ça aurait été un peu plus compliqué.
13:13C'est quoi, c'est le nom ?
13:14On a failli...
13:15C'est pareil, ça a duré une journée.
13:17Ça, c'est venu comme ça.
13:18On a failli avoir une chanteuse.
13:20Ça a duré deux jours, c'est pareil.
13:22Et c'est elle qui a choisi le nom.
13:24Finalement, c'est moi qui ai chanté, parce que je suis le plus mauvais.
13:26Je ne sais jouer de rien, donc je me suis retrouvé chanteur.
13:29Exactement.
13:30Et c'était assez rare, les groupes punk, à l'époque, en France.
13:33Ouais, mais on commençait un petit peu dans les banlieues.
13:35Il y avait des gens comme ça, qui formaient des groupes.
13:37Ça a commencé au début des années 80.
13:40Il y a plein de gens qui ont formé des groupes.
13:42Oui, mais c'était vraiment des petits groupes pour des petits auditoires.
13:47On sortait des 45 tours à 1000 exemplaires.
13:49On jouait dans des petits bars ou des squats.
13:51Il n'y avait pas de scène, non ?
13:53Non, et vous n'étiez pas toujours bien vu.
13:55Non, non plus.
13:56Par les autorités officielles, en particulier.
13:58Si on était bien vu, on n'existait pas.
13:59Voilà, exactement.
14:00Ce qui n'était pas plus mal.
14:01Alors, ce qui vous a marqué et ce qui a marqué votre style,
14:04c'est les années 60, je crois.
14:06Et il y a une série qui vous a fasciné.
14:09Je crois que c'est aussi à l'origine de votre musique.
14:18Vous êtes fan de Happy Days ?
14:20Ah oui, je me souviens, j'étais en Bretagne un été.
14:23Et tout d'un coup, il y a eu cette série à la télé.
14:25Et là, j'ai halluciné.
14:26Je me suis dit, waouh, qu'est-ce que c'est bien.
14:28Qu'est-ce que je voudrais vivre ça.
14:29Et Fonzy, c'est devenu mon idole.
14:31Henry Winkler, il s'appelait.
14:33Fonzarelli.
14:34On le voit à moto dans la série.
14:37Or, il détestait la moto.
14:38Il est très mauvais.
14:39Il a fait une scène en moto.
14:41Il s'est cassé la figure.
14:43Et il n'a jamais ensuite remonté sur une moto.
14:45Pauvre Fonzy.
14:46Mais j'étais un grand fan de Fonzy.
14:48Oui, ça a forgé un peu mon éducation musicale.
14:52Oui, et puis ça vous a donné l'idée, au départ, avec les One Pass,
14:56de trouver un style, d'adapter les morceaux des années 60 à votre style.
15:01C'était un peu l'idée, parce qu'il y avait des groupes comme les Kramps
15:03qui reprenaient du rockabilly américain en le jouant un peu plus punk.
15:06Et moi, j'adorais la musique des années 60.
15:08Et je voulais faire un peu pareil.
15:10Faire du yéyé punk, comme on appelait ça.
15:12C'est-à-dire, comment on adapte du yéyé en punk ?
15:14On ne l'adapte pas, mais on est influencé par les deux.
15:18Moi, je serais influencé par tout ça.
15:20Et on le faisait beaucoup plus sale et beaucoup plus punk.
15:23Et les Chats Sauvages, les Vautours, tout ça, c'était vos idoles ?
15:27Les Vautours, c'est vrai.
15:28Et je crois que votre premier concert des One Pass, c'est à la Fête de la Musique, en 83.
15:33Oui, dans le 13ème.
15:35Au Square Bobbio, qui n'existe plus.
15:37Il a changé de nom, je l'ai cherché, je ne l'ai pas retrouvé.
15:40Vous vous souvenez de cette Fête de la Musique ?
15:42C'était dur.
15:43Le premier concert, c'est dur, parce qu'on ne sait pas trop quoi faire.
15:46On n'avait pas beaucoup de chansons, on devait avoir une dizaine de chansons.
15:48Puis on se retrouve dans un square, il n'y avait même pas de scène.
15:51Une vague sonore où on n'entend rien.
15:52C'était très très dur.
15:53Mais finalement, le public est là et vous applaudit quand même.
15:56Oui, parce que la scène parisienne était toute petite.
16:00On devait être une cinquantaine.
16:01La Paris a traîné un peu partout et tout le monde était là.
16:03Donc on a eu un public dès le début.
16:05C'était en plus la deuxième Fête de la Musique.
16:07Un événement auquel personne ne croyait à l'époque.
16:09Ah non.
16:10Alors il se trouve que vous, sur scène, vous ne savez pas vous tenir.
16:13Vous ne savez pas tenir un micro.
16:14Ça a été un problème au départ.
16:15C'était dur au début quand on est chanteur.
16:17Quand on n'a pas de guitare, on ne sait pas trop comment se tenir sur scène.
16:21Puis petit à petit, ça vient.
16:22Mais il faut apprendre.
16:23Et au départ, c'était un peu n'importe quoi.
16:25C'était très dur au début.
16:26Le premier concert, c'était très très dur.
16:27Et d'ailleurs, sur scène, plusieurs fois, vous avez fait absolument n'importe quoi, Didier.
16:31Volontairement.
16:32Tous les soirs.
16:33J'essaye.
16:34J'essaye vraiment.
16:35J'ai tellement pas envie de faire un show à l'américaine bien réglé.
16:38C'est tout le contraire de ce que j'ai envie de faire.
16:40Donc j'essaye vraiment que ça dérape tous les soirs.
16:42Et ça dérape.
16:43C'est là où ça devient bien.
16:44Et le public adore.
16:45Oui.
16:46Je le fais participer.
16:47Je passe la moitié du concert dans le public.
16:49Le public sur scène.
16:51J'essaye.
16:52Je n'ai pas envie que ce soit moi et le public.
16:54J'essaye de faire participer le public.
16:56Mais il faut des dons d'improvisation et un instinct pour justement improviser à chaque fois.
17:01Un instinct, ça s'apprend.
17:02C'est aussi du métier.
17:05À force, au bout de des centaines et des centaines de concerts, on finit par savoir un peu.
17:09Parmi vos premières chansons, il y en a une que vous avez interprétée à la Fête de l'Humanité en 1983.
17:16Deuxième chanson.
17:27On n'est pas loin du rock'n'roll.
17:29J'essaye de chanter comme le chanteur de Vautour.
17:31Comme Vic Lorenz.
17:32C'était mon idole à l'époque.
17:33C'est la seule chanson dont je n'ai pas écrit les paroles.
17:35C'est le batteur, Francis, qui a écrit les paroles.
17:37Et à la Fête de l'Humanité, ça a surpris ?
17:40Non, non.
17:41Il y avait des copains qui jouaient avec les cafards, des groupes comme ça.
17:44C'était au stand de Viltaneuse, je me souviens.
17:47Viltaneuse, qui était la maison de disques Vogue, était là.
17:50L'usine était là.
17:51Ah oui, c'est vrai.
17:52J'ai enregistré là-bas.
17:53Ils ont les studios longtemps encore.
17:54Ils les ont toujours, je croyais, à Viltaneuse, les studios.
17:57Ce qui est étonnant avec vous, l'idée où on passe, c'est qu'au départ, la célébrité ne vous intéresse absolument pas.
18:03Je viens vraiment d'un milieu où, comme je disais tout à l'heure, on a fait des 45 tours à 1 000 exemplaires.
18:09Pour moi, ça n'existait pas, la célébrité.
18:11Célébrité, c'était faire un petit groupe et être joué dans des bars devant les copains.
18:16La réussite de ma vie, comme je dis toujours, c'est mon premier 45 tours.
18:20Le jour où je suis rentré chez moi dans mon train de banlieue avec le 45 tours et que j'ai existé enfin, c'est ça, ma réussite.
18:26Et puis, c'est que du bonheur.
18:27Mais je n'ai pas d'autres envies de réussite que ça.
18:30Et l'univers des punks dans lequel vous avez plongé, je me suis un peu renseigné.
18:34Je crois que le punk français a émergé en 1976.
18:37C'était inspiré par Iggy Pop en particulier.
18:41Oui, il y a eu une première vague fin 70 et une deuxième dans les années 80 qui était plus prolétaire.
18:47Les premiers punks, c'était plus des entelos, des fils de bourgeois de Paris.
18:52Et la deuxième scène avec les Béruts, tout ça, c'est plus des gens de banlieue comme moi.
18:58Ce n'est pas la même chose.
18:59Alors en plus, pour le public français, les punks au départ, c'est Plastique Bertrand.
19:03C'est vrai, mais respect à Plastique Bertrand.
19:07La chanson est très, très bien.
19:08Et ça a marché de toute façon.
19:10Et ça vous a ouvert la voie aussi, ça a aidé ?
19:13Pas du tout, non. Au contraire, non, je pense qu'il a fait beaucoup de mal aux punks français.
19:16En vrai, Plastique Bertrand.
19:18Plastique est arrivé, les groupes, qu'est-ce que...
19:20Non, non, ça a fait beaucoup de mal, je pense, à la première génération.
19:23On appelle ça d'ailleurs aussi le rock alternatif.
19:25Oui, ça c'est notre génération à nous, avec les Béruriers Noirs, le Manon des Grats, tout ça.
19:29On appelait ça le rock alternatif.
19:30C'est venu comme ça.
19:32Oui, puisqu'on était alternatif, on était vraiment à côté des gros médias, à côté des maisons de disques, à côté de tout.
19:37On a vraiment tout fait tout seul.
19:40Et dans un quartier très particulier, je crois que le centre de gravité des punks, c'était la gare Saint-Lazare.
19:47Gare Saint-Lazare, et puis Nuit Rose aussi, une boutique de disques qui était dans le 5ème, où on se réunissait.
19:53Mais la gare Saint-Lazare, c'est drôle, parce que Colette de Réal a chanté la gare Saint-Lazare, vous voyez.
19:58Et c'est vrai que la gare Saint-Lazare, c'était un monde un peu dissolu, on se niffait de la colle.
20:03Oui, c'était un peu par hasard, puisqu'il y en a qui habitaient en banlieue, qui prenaient le train, donc le métro, on se retrouvait à Saint-Lazare.
20:10Pas très longtemps, mais on se niffait un peu de la colle, mais pas longtemps.
20:13Heureusement.
20:14Heureusement, oui.
20:15Sinon, vous seriez plus là aujourd'hui.
20:17Vous alliez dans les bars, et je crois que régulièrement, vous vous faisiez jeter.
20:20De partout, oui.
20:21Pourquoi ?
20:22Quand il y a eu une dizaine de punks un peu rigolards, les gens n'aimaient pas trop.
20:26Enfin, un peu de bruit, on dérangeait les clients.
20:29Donc les bières, vous les buviez dans la rue.
20:31Voilà.
20:32Et là, ça faisait peur aux passants, non ?
20:33Ça faisait peur aux passants, mais bon, ils étaient gentils quand même.
20:35Alors, il y avait deux bandes, il y avait les punks du Luxembourg et les punks des Halles, c'était très différent.
20:39Oui, c'était les skins des Halles, d'ailleurs, les skinheads, qui ont mal tourné après.
20:44Oui, ils étaient plus violents.
20:46Les skinheads, avec le crâne rasé, étaient assez violents.
20:49Et vous, vous étiez des gens sympas ?
20:51Moi, c'était parti les gentils.
20:52Non, mais j'ai toujours détesté la violence.
20:54Moi, je suis parti de banlieue, en partie à cause de ça.
20:57Cette violence, je déteste ça, moi.
20:59Je n'ai jamais pu taper quelqu'un ou me battre.
21:02Avec mon poing sur le nez de quelqu'un, j'ai du mal à imaginer.
21:05Non, non.
21:06Ce n'est pas mon truc du tout.
21:07Et surtout, ce qui n'est pas votre truc du tout, c'est l'alcool et la drogue.
21:10Ça n'a pas duré longtemps.
21:11J'ai bu un peu des bières comme tout le monde au début, mais je l'ai très vite arrêté.
21:14Ça tourne en rond, ce n'est pas mon truc.
21:16Et puis d'ailleurs, tous ceux qui ont pris de la drogue, ils ne sont plus là aujourd'hui.
21:18La plupart, ils sont morts.
21:19Je ne parle même pas de la drogue.
21:21Même de l'alcool, non.
21:23Puis, je me suis mis à travailler.
21:24Je faisais le 3-8 à l'air ATP, je répétais, je faisais des concerts.
21:27Après, j'ai eu des enfants.
21:28Au bout d'un moment, je ne peux pas tenir, sinon.
21:31Vous avez tenu et on va continuer à parler de votre parcours à travers la date du 15 septembre 1987.
21:36A tout de suite sur Sud Radio avec Didier Wampas.
21:39Qu'est-ce qui s'est passé le 15 septembre 1987 ? On va bientôt savoir.
21:42Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:45Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Didier Wampas.
21:48Le livre « Punk ouvrier » chez Harper & Collins.
21:51On en parle tout au long de l'émission et on en parlera un petit peu plus longtemps tout à l'heure.
21:55Dans les dates importantes de votre carrière, j'ai trouvé le 15 septembre 1987,
22:00votre première télé avec cette chanson.
22:10Une émission qui s'appelle « Decibel » qui passe sur France 3,
22:14présentée par Jean Loujaner et c'est votre première télé.
22:16C'était à Rennes, c'est ça ?
22:17Oui, c'est ça.
22:18Oui, oui, oui, je m'en souviens.
22:20J'ai encore la vidéo de cette télé.
22:23Et « Chalala » sur nous, ça fait penser aussi à Claude François,
22:26qui a fait « La Ferme du Bonheur », « Chalala », « Tilly Lily ».
22:28C'est vrai, c'est assez inconscient, mais tout ça, c'est en moi et ça ressort de temps en temps.
22:32Il a fallu des années pour faire de la télé.
22:34Oui, parce que ce n'était pas un but en soi.
22:36Non ?
22:37Non.
22:38Encore aujourd'hui, ce n'est pas un but de passer à la télé.
22:41Oui, mais en même temps, c'est bien qu'on vous entende.
22:44Oui, non, je m'en fous un peu en vrai.
22:46C'est vrai, les gens ont du mal à croire, mais je m'en fous vraiment.
22:49Il y a plus de gens qui écoutent ma musique, plus de gens qui achètent mes disques.
22:53Je m'en fous complètement.
22:54Ce qui compte, c'est de les faire.
22:55Je suis largement heureux avec où j'en suis aujourd'hui.
22:59Je n'aurais pas pensé y arriver un jour.
23:01Plus, non.
23:02Donc, c'est du bonus à chaque fois ?
23:04Oui, oui, non, passer à la télé.
23:06Alors, vous dites que le premier album s'appelait Tutti Frutti,
23:09ça n'a rien à voir avec la chanson d'Ittl Richard ?
23:11Il ne s'appelait pas Tutti Frutti, c'était le nom de la maison de disques.
23:14Il n'a pas de nom en vrai, mais vu qu'il y a marqué « Vempaz Tutti Frutti »,
23:18il a pris ce nom-là.
23:19Et ça a marché aussi ?
23:21Oui, oui, oui, il avait marché ce disque dès le début.
23:24À la limite, les chiffres ne vous intéressaient pas ?
23:26Pas du tout, mais toujours pas aujourd'hui.
23:28Ça ne s'est pas arrangé ?
23:29Non, non, non.
23:30Vous ne savez pas combien de disques vous avez vendus ?
23:31Je n'ai aucune idée, non.
23:32Et vous vivez très bien sans ça ?
23:33Ah oui, mieux d'ailleurs, bien mieux.
23:35Alors, vos premiers concerts, c'était dans des squats à l'époque ?
23:37Oui.
23:38Ça se passait comment ? C'était quoi les squats ?
23:39Les squats, c'était souvent des anciennes entrepôts, usines désinfectées.
23:44La plupart vers Menilmontant et Belleville.
23:46Il y en avait pas mal par là.
23:48Des gens qu'on appelait les autonomes, enfin bon, plus ou moins,
23:52qui avaient ouvert des squats, des usines abandonnées.
23:55Ils vivaient là, ils montaient des petites salles de concert et ils ont joué là-bas.
23:59Et comment venait le public, puisqu'il n'y avait pas de promo ?
24:02Oh ben, c'était par bouche à oreille, on savait.
24:04C'était un tout petit monde, comme j'ai dit tout à l'heure.
24:06Un petit monde à Paris.
24:07Tout le monde se connaissait et tout le monde savait qu'il y avait un concert le samedi, le dimanche.
24:12Et c'était la folie dans ces cas-là ?
24:13C'était très très bien, de fait, oui.
24:15Je crois que c'était délirant.
24:17On commençait, on ne savait pas quand on allait finir.
24:20Ah oui, ça, oui.
24:21Ça finit tard, parfois ?
24:22Des fois, les CRS arrivaient, des fois c'était pas toujours.
24:26On ne savait pas comment on s'allait finir, surtout.
24:28Mais ça finissait.
24:29Oui, il y en a eu à Montreuil.
24:31Ça s'est terminé par la police qui charge pendant qu'on était sur scène.
24:35Pourquoi ?
24:36Parce que c'était interdit.
24:37C'était un lieu interdit, on faisait du bruit.
24:39Il y en a deux ou trois qui ont dû casser les canettes dehors.
24:41Les CRS sont arrivés.
24:42Et ça a fini en prison ?
24:43Plutôt drôle.
24:44Il y avait des bons souvenirs.
24:45Ça a fini en prison dans ces cas-là ?
24:46Moi, non.
24:47Mais il y en a qui se sont retrouvés sur l'autoroute du Nord.
24:49Ils relâchaient les gens sur l'autoroute du Nord, sans leur papier, comme ça, sur les arrêts d'autoroute.
24:56C'était rigolo.
24:58Alors, il se trouve aussi qu'ils avaient créé une association, pour que tout ça se régule un peu,
25:03l'association qui s'appelait Paris Baroque.
25:05Oui.
25:06Et c'est deux amis à moi, qui étaient plus ou moins notre manager, Rascal et Ronan,
25:12et ils ont trouvé un bar robeux à Menilmontant, qui s'appelait chez Jimmy.
25:17Et puis dans l'arrière-salle, ils ont commencé à programmer des concerts le dimanche après-midi.
25:23Et ça a duré plusieurs années.
25:25Et c'est devenu le centre de la musique alternative parisienne.
25:30Et de France, d'ailleurs.
25:31Des groupes qui venaient de partout.
25:33Mais c'était réservé, encore une fois, à un public limité.
25:35Oui, c'était l'arrière-salle d'un bar robeux.
25:38Il y avait 100 personnes.
25:40Il fallait serrer.
25:42Il s'appelle Le Gambetta, je crois, aujourd'hui.
25:44Maintenant, oui.
25:45Et le Jimmy, en plus, on pense à Régine, qui avait monté sa première discothèque,
25:49le Jimmy's, à Montparnasse.
25:50Ça n'avait rien à voir.
25:51Non, ça n'a rien à voir.
25:52Et d'ailleurs, Régine, vous avez chanté avec elle.
25:54Oui, j'ai chanté plusieurs fois avec Régine.
25:56D'ailleurs, à La Flèche d'Or, à côté de chez Jimmy, une fois.
25:59C'était une grande dame.
26:00Vraiment, vraiment.
26:01Je l'ai rencontrée deux ou trois fois.
26:03J'ai fait un disque de reprise avec elle.
26:05Mais comment c'est venu, cette complicité avec Régine ?
26:08J'ai remplacé un chanteur anglais.
26:11Je ne sais plus qui n'a pas pu être là.
26:13Et on m'a pris pour remplacer ce chanteur anglais, au dernier moment.
26:16C'était au mois d'août.
26:17J'étais dispo, donc j'ai remplacé.
26:19Quand on vous imagine avec Régine,
26:21Régine qui a sa clientèle huppée dans ses discothèques,
26:23c'est quand même deux mondes très différents.
26:25Oui, mais elle est très bien rentrée là-dedans.
26:27Et un jour, comme je raconte dans le livre,
26:29on a joué avec les producteurs de porc,
26:31ce qui était le groupe de Groland.
26:32Et elle faisait une chanson avec eux.
26:34Elle est venue faire la balance l'après-midi.
26:36Elle a pris un hôtel, elle a pris un coiffeur.
26:38Elle s'est fait décolorer une crête
26:39pour faire une chanson avec les producteurs de porc.
26:41J'ai dit, Régine, une grande dame.
26:43Et d'ailleurs, vous avez chanté La Grande Zoa aussi.
26:45Oui, La Grande Zoa avec Régine.
26:47Même sur scène, au Casino de Paris,
26:48on a fait La Grande Zoa avec Régine.
26:51Ça devait être assez étonnant.
26:53Oui.
26:54Surtout qu'elle arrivait à la balance
26:56et les musiciens jouaient un peu moins fort.
26:59Elles se sont retournées en disant,
27:00oh là là, c'est mou derrière.
27:02La Grande Zoa, elle l'a créée à Bobineau.
27:04Elle avait un vrai boa autour du cou
27:06qui avait été dressé spécialement.
27:08J'y suis allé dans sa boîte de nuit,
27:10pour la sortie du disque aussi.
27:11C'est la seule fois où vous êtes allé dans la boîte de nuit.
27:13C'est vrai, j'avoue.
27:15Ensuite, vous commencez à écrire des textes.
27:18C'était pas le cas au début ?
27:20Si, à part le premier morceau,
27:22c'est moi qui ai tout écrit.
27:23Mais au départ, je ne faisais pas de la musique pour ça.
27:25Je faisais de la musique parce que j'aimais le rock'n'roll.
27:27En anglais, je ne comprenais rien
27:28et ça m'allait très bien.
27:30Mais après, on se retrouve chanteur.
27:32Vu que j'étais assez mauvais en anglais,
27:34je ne pouvais pas chanter en anglais.
27:35Il fallait chanter en français et écrire des paroles.
27:38Au début, j'ai dit, merde, qu'est-ce que je vais faire ?
27:40Petit à petit, on s'y met et on y prend plaisir.
27:42D'ailleurs, dans le livre,
27:43il y a beaucoup de paroles de chansons.
27:44Oui, j'y tenais.
27:46Je tenais plus à l'histoire de la musique et des chansons
27:48que à ma vie personnelle.
27:50Vos chansons sont liées à votre vie personnelle.
27:52Voilà, mais un peu des deux.
27:54Il se trouve que les chansons,
27:55vous les avez toujours écrites à la dernière minute ?
27:57Pratiquement tout le temps, oui.
27:58C'est-à-dire ?
27:59J'arrive en studio et j'écris les paroles en studio.
28:02Je n'ai pas envie de...
28:04J'ai l'impression de mentir aux gens
28:05si je reprends mon texte.
28:07Je veux que tout soit vrai,
28:09du premier jet et rock'n'roll.
28:13J'imaginais que c'était à 15 ans.
28:15On y va, on prend une guitare,
28:17on fait le morceau,
28:18on écrit les paroles le dernier moment,
28:19on l'enregistre et voilà.
28:20Et vous écriviez sur la musique
28:21ou la musique venait ensuite ?
28:23Non, la musique d'abord.
28:24Tout le temps la musique d'abord.
28:25Et puis c'était prêt ?
28:27J'ai plein de musique dans mon téléphone,
28:28plein de musique,
28:29mais je n'ai pas de parole.
28:30Peut-être un jour, non ?
28:32Je ne sais pas.
28:33On verra.
28:34Je ne suis pas sûr.
28:35En tout cas, je crois que ces chansons,
28:37vous parliez de vous à la troisième personne.
28:39Oui, des chansons comme Didier Van Passe.
28:42Non, il n'a pas peur.
28:43Des skinheads grecs ou non.
28:45Oui, je parle de moi à la troisième personne.
28:47Mais c'est un peu du second degré
28:49parce que de toute façon,
28:50au bout d'un moment,
28:51on se rend compte qu'il y a des gens
28:52qui n'aiment pas les Van Passe,
28:53qui viennent nous voir sur scène
28:55et qui ne nous regardent plus normalement
28:58parce qu'on est un chanteur
29:00et qu'ils te regardent comme une espèce d'idole.
29:02Et c'est bizarre
29:03parce que ce n'est pas du tout le but.
29:05C'est un peu bizarre au début.
29:06Donc je préfère prendre ça comme un jeu
29:08et jouer la rockstar sur scène
29:10en parlant de moi à la troisième personne
29:12en sachant que c'est faux.
29:13C'est plus sain.
29:14De faire semblant.
29:15On est tous pareils.
29:16Non, ça ne marche pas.
29:17C'est honnête de votre part
29:18et c'est rare en plus.
29:19Oui, je préfère faire ça.
29:20C'est plus sain.
29:21Et ce qui est étonnant aussi,
29:22c'est que pour moi,
29:23chaque titre d'album
29:24aurait pu être un slogan publicitaire.
29:25Les Van Passe vous aiment.
29:27Les Van Passe sont la preuve que Dieu existe.
29:29C'est du comment tout ça ?
29:31Dieu existe, c'est vrai.
29:33J'allais à la maison de disques
29:34et il y avait une librairie anarchiste devant
29:36avec un livre qui s'appelait
29:38« L'épreuve de la non-existence de Dieu ».
29:40Pour moi, les Van Passe,
29:42c'est la preuve que Dieu existe.
29:43Moi, j'existe.
29:44Si je fais tout ça,
29:45alors qu'un petit môme de banlieue,
29:47mal dans sa peau, tout seul,
29:49avec son copain,
29:50arrive à faire des disques,
29:51des concerts,
29:52des centaines de concerts,
29:53à jouer devant plein de gens
29:54dans la France entière,
29:56un petit peu à l'étranger,
29:57c'est bien qu'il y a quelque chose.
29:59Pour moi, c'est la preuve que Dieu existe.
30:01Mon Dieu à moi, en tout cas.
30:03Si vous croyez en Dieu,
30:04Dieu croit en vous,
30:05sinon il ne vous serait pas arrivé autant de choses.
30:07Exactement.
30:08Dans les albums,
30:09il y a des chansons étonnantes
30:10et il y a une chanson
30:11qui est devenue un clip
30:12avec une inconnue
30:14qui a débuté dans cette chanson.
30:29Cette petite fille de 15 ans,
30:30c'était ?
30:31Marion Cotillard.
30:32Comment elle s'est retrouvée dans ce clip ?
30:33Je ne sais pas.
30:34Je crois que son père
30:35travaillait dans le cinéma,
30:36donc voilà,
30:37elle s'est retrouvée comme ça.
30:38Je ne sais pas comment.
30:39Exactement.
30:40Ce n'est pas moi qui l'ai fait venir dans le clip,
30:42mais on ne savait pas qui c'était,
30:43évidemment, à l'époque.
30:44Il y a bien d'après
30:45qu'on s'est rendu compte
30:46que c'était Marion Cotillard,
30:47son premier rôle.
30:48Et vous l'avez revue ensuite,
30:50ou jamais ?
30:51Oui, je l'ai revue.
30:52Elle se rappelait.
30:53Je l'ai revue une fois.
30:54Ce qui est drôle,
30:55c'est que je vais l'embrasser
30:56dans la dernière scène,
30:57mais ça a été coupé
30:58parce qu'il n'y avait plus le temps de tourner.
30:59Il était trop tard.
31:01Peut-être mieux avec Mithou aujourd'hui.
31:0215 ans, c'est un peu jeune.
31:04C'était tourné dans un château en plus.
31:06Je ne sais plus où c'était.
31:07En banlieue parisienne.
31:08Mais je ne sais plus où.
31:09Donc voilà.
31:10Marion Cotillard,
31:11bien sûr, c'est Piaf,
31:12le rôle qui lui a donné un Oscar,
31:14mais il y a aussi un album
31:16dans lequel vous chantez Piaf.
31:31C'est une chanson de Piaf,
31:32revue et corrigée
31:33par les Wampas.
31:34Pas très connue.
31:35C'est une chanson d'un film,
31:36Montmartre sur scène,
31:38qu'elle a tourné en 1941 pendant la guerre
31:40avec Paul Meurice,
31:42avec lequel elle vivait.
31:43C'est une série de sketch dans ce film.
31:45Et en fait,
31:46Paul Meurice,
31:47ça se passait moyennement
31:48parce qu'en général,
31:49il l'enfermait chez elle
31:50pour qu'elle ne boive pas en son absence.
31:52Donc il fermait la porte à clés.
31:53Mais ils habitaient au rez-de-chaussée.
31:55Donc elle ouvrait la fenêtre
31:56et elle allait au bar d'à côté.
31:57Bravo.
31:58Piaf, ça vous a fasciné ?
32:00Je voulais reprendre une chanson de Fréhel.
32:02Je voulais reprendre le Goéland.
32:03Et finalement,
32:04le gros François de Boucherie a refusé.
32:07Il ne voulait pas.
32:08Je ne sais pas pourquoi.
32:09Au début,
32:10ça devait être une compil de reprises
32:12de Piaf,
32:13Damien et Fréhel.
32:14Et finalement,
32:15il ne voulait plus de Fréhel.
32:16Je ne sais pas pourquoi.
32:17Donc je n'ai pas pu reprendre le Goéland,
32:18que j'adore.
32:19Piaf et Fréhel,
32:20c'était des rockeuses avant la lettre.
32:22Un jour,
32:23je reprendrai le Goéland.
32:24Je suis sûr.
32:25Alors,
32:26vos chansons,
32:27justement,
32:28comme celles de Piaf ou Fréhel,
32:29sont provocatrices,
32:30mais volontairement et résolument.
32:32Oui et non.
32:33Je n'essaie pas vraiment de provoquer.
32:35J'essaie de ne pas me prendre au sérieux
32:37et de...
32:40de ne pas rentrer dans un moule,
32:41quels qu'ils soient, en tout cas.
32:42Oui, et surtout,
32:43vous ne voulez pas d'un rock'n'roll aseptisé.
32:47Non, bah non.
32:48Je n'ai pas non plus envie
32:50de faire que des chansons
32:51qui choquent les gens,
32:52soi-disant,
32:53qui ne vont pas m'écouter.
32:54Il y a plein de gens
32:55qui font des chansons,
32:56soi-disant,
32:57provocatrices,
32:58mais comme le public
32:59qui les écoute
33:00est d'accord avec eux,
33:01ça devient...
33:02Ça devient...
33:03Inutile.
33:04Moi, je préfère faire des chansons
33:05qui choquent les punks
33:06plutôt que choquer les bourgeois,
33:07qui ne nous écoutent pas,
33:08de toute façon.
33:09De toute façon, oui.
33:10Voilà.
33:11Vous avez un large public
33:12avec les ouvriers.
33:13Sauf avec...
33:14avec Chirac en prison
33:15où je savais qu'on allait avoir
33:16un petit peu accès aux médias.
33:17Quand il m'a dit tchao,
33:18je me suis dit,
33:19bon, autant en profiter
33:20de l'accès aux médias
33:21pour foutre un peu le bordel.
33:22Voilà, bah ça,
33:23mais vous dites aussi
33:24que l'art n'est pas fait
33:25pour plaire,
33:26mais pour choquer
33:27ou déranger les gens
33:28dans ce livre.
33:29Bah, normalement, oui.
33:30Normalement, l'art,
33:31quand tu fais une chanson
33:32ou un tableau,
33:33c'est pas pour que les gens
33:34disent, oh, c'est beau.
33:35C'est pour que les gens
33:36soient un petit peu choqués
33:37et réfléchissent un peu
33:38et voilà,
33:39et que ça leur donne
33:40envie de réfléchir, voilà.
33:41Ce qui est étonnant,
33:42c'est qu'un jour,
33:43vous avez demandé au public
33:44de vous envoyer de la boue.
33:45Oui, c'était un festival
33:46en Bretagne.
33:47Il y avait plein de boues
33:48et je me suis mis comme ça,
33:49torse nu,
33:54je sais pas.
33:55Et on vous a jeté
33:56de la boue, papier.
33:57Ah oui, il y en avait plein
33:58à la scène.
33:59Les pompiers sont venus
34:00nettoyer la scène.
34:01Après, à la lance d'incendie,
34:02on avait, je sais pas combien,
34:0330 centimètres de boue
34:04sur scène.
34:05Vous étiez content.
34:06C'est resté, ah oui.
34:07Sauf qu'il y avait
34:08un peu de cailloux
34:09dans la boue aussi,
34:10donc j'avais le dos
34:11dans un état après.
34:12Mais bon.
34:13À l'Alcazar de Marseille,
34:14on jetait des tomates
34:15aux chanteurs
34:16qui ne plaisaient pas
34:17et un jour,
34:18il y a un chanteur
34:19qui reçoit des tomates
34:20en train de tricoter.
34:21On dit, Madame,
34:22votre mari reçoit des tomates,
34:23ça vous gêne pas ?
34:24Oh, il fait ça, c'est rien.
34:25Hier, à Montpellier,
34:26ils me l'ont battu.
34:27Non, mais j'aimais bien.
34:28J'aime bien qu'il se passe
34:29quelque chose, voilà,
34:30et que les gens
34:31s'en souviennent
34:32toute leur vie.
34:33Et là, je pense que
34:34ceux qui étaient là
34:35s'en souviennent.
34:36Voilà.
34:37Et nous, on va se souvenir
34:38de votre parcours
34:39à travers ce livre
34:40qu'on va évoquer
34:41à travers la date de sa sortie,
34:42le 13 novembre 2024.
34:43A tout de suite
34:44sur Sud Radio
34:45avec Didier Wampas.
34:46Sud Radio,
34:47les clés d'une vie.
34:48Mon invité Didier Wampas,
34:49on a évoqué votre parcours
34:50depuis le début.
34:51Tout c'est dans un livre
34:52qui est sorti
34:53le 13 novembre 2024
34:54qui s'appelle
34:55Punk Ouvrier.
34:56Et Punk Ouvrier,
34:57c'est aussi le titre
34:58de l'une de vos chansons.
34:59Ouvrier
35:00Ouvrier
35:01Ouvrier
35:02Je suis punk
35:03Ouvrier
35:04Ça vous correspond
35:05parfaitement.
35:06Ah oui.
35:07Et pourquoi ce titre
35:08et pourquoi ce livre ?
35:09Parce que c'est
35:10le titre
35:11de l'une de vos chansons.
35:12C'est le titre
35:13de l'une de vos chansons.
35:14C'est le titre
35:15de l'une de vos chansons.
35:16Pourquoi ce titre
35:17et pourquoi ce livre ?
35:18Bah, Punk Ouvrier,
35:19c'est vrai que je me sentais
35:20un peu comme les prêtres ouvriers.
35:21J'allais travailler
35:22comme tout le monde.
35:23Je faisais les 3-8.
35:24J'avais pas de...
35:25pas d'avantage particulier.
35:26J'étais vraiment
35:27comme tout le monde
35:28faire les 3-8.
35:29Mais à côté,
35:30j'avais une vie
35:31totalement différente.
35:32Donc je travaillais,
35:33c'était un peu
35:34comme les prêtres ouvriers.
35:35Voilà.
35:36Et finalement,
35:37si vous faites ce livre
35:38aujourd'hui,
35:39c'est parce que vous êtes
35:40le dernier gardien du temple ?
35:41Oh non,
35:42c'est parce que
35:43j'avais pas envie de le faire.
35:44C'est la maison
35:45de l'édition
35:46qui m'a appelé un jour.
35:47J'étais, oh,
35:48j'ai pas trop envie
35:49de raconter ma vie,
35:50ça m'intéresse pas.
35:51Et en discutant,
35:52finalement,
35:53j'ai accepté
35:54parce qu'on parlait
35:55plus des chansons
35:56que de ma vie.
35:57Oui, mais enfin,
35:58dans votre vie,
35:59il s'est passé des choses
36:00étonnantes qui sont dans ce livre.
36:01Oui, finalement,
36:02je suis content.
36:03Voilà.
36:04J'avoue.
36:05Alors, on parle aussi
36:06de votre travail
36:07parce que vous avez commencé
36:08par travailler à l'usine.
36:09Oui, j'ai bossé
36:10un an et demi à l'usine
36:11et c'est dur.
36:12Je sais pas comment
36:13les gens font pour rester.
36:14Il faut aller à l'autobus
36:15de banlieue,
36:16aller pointer.
36:17C'est sa journée à l'usine,
36:18rentrer le soir,
36:19waouh.
36:20Moi, j'ai fait qu'un an et demi,
36:21mais c'est dur.
36:22Les gens se rendent pas compte,
36:23les hommes politiques,
36:24les gens se rendent pas compte
36:25de ce que c'est.
36:26Oui, et en plus,
36:27vous vous mettiez régulièrement
36:28en arrêt maladie.
36:29Je pouvais pas, oui.
36:30J'en pouvais pas,
36:31j'en avais assez.
36:32J'avais un docteur
36:33à Villeneuve-la-Garenne
36:34qui m'arrêtait souvent,
36:35gentiment,
36:36je devais me faire arrêter.
36:37Ah, je suis pas bien.
36:38Et ça marchait.
36:40Au moment où j'ai failli
36:41me faire virer,
36:42je suis rentré à l'RATP.
36:43Alors justement,
36:44c'est votre père
36:45qui vous a entraîné
36:46vers l'RATP.
36:47Quand j'ai eu mon bac,
36:48il a écrit à SNCF,
36:49à RATP,
36:50un peu partout
36:51pour que j'aie un travail.
36:52Et donc, un jour,
36:53l'RATP avait besoin
36:54de techniciens
36:55et ils m'ont embauché.
36:56Oui, sauf que vous étiez
36:57pas vraiment technicien.
36:58J'étais pas vraiment
36:59technicien.
37:00J'ai eu mon bac F3
37:01avec 2 en électrotechnique.
37:02Oui.
37:03Donc c'est un bac
37:04d'électrotechnique,
37:05c'est pas beaucoup.
37:06Mais arrivé à l'oral,
37:07le monsieur m'a demandé
37:08« C'est un accident,
37:09votre 2 ? »
37:10Je lui ai dit
37:11« Ah non monsieur,
37:12je n'y connais rien. »
37:13C'est pas à peine
37:14de me poser des questions,
37:15je n'y connais rien.
37:16Il a été gentil,
37:17il m'a dit
37:18« Bon, il vous faut 12
37:19pour avoir la moyenne,
37:20je vous mets 12. »
37:21Et j'ai eu mon bac.
37:22Et à l'RATP,
37:23vous avez tenu 30 ans
37:24sans rien connaître
37:25au travail.
37:26Exactement.
37:27Au bout d'un moment,
37:28j'avais quelques petits trucs
37:29mais l'électricité,
37:30à part U.E. Galerie,
37:31je connaissais rien.
37:32Ça consistait en quoi,
37:33votre travail ?
37:36C'est que l'RATP
37:37a tout son réseau
37:38de distribution.
37:39C'est pas l'EDF,
37:40c'est l'RATP
37:41qui fait son réseau
37:42de distribution.
37:43C'est comme si
37:44j'étais à l'EDF
37:45mais à l'RATP.
37:46Des fois,
37:47on se retrouve
37:48sur du 228 volts,
37:49il faut faire attention
37:50quand même.
37:51Vous étiez deux,
37:52de toute façon.
37:53Oui, heureusement.
37:54Merci à tous les collègues
37:55qui m'ont aidé.
37:56Il se trouve
37:57que vous avez
37:58une impression
37:59en étant à l'RATP
38:00et cette impression,
38:01elle évoque un feuilleton
38:02qui est Starkey et Hutch.
38:03Et c'est vrai
38:04que Starkey et Hutch,
38:05c'est un peu
38:06la même chose.
38:07Oui, parce qu'au début,
38:08j'arrivais à l'RATP,
38:09c'était plein d'anciens
38:10et je me suis dit
38:11mais qu'est-ce que
38:12je fais là-dedans ?
38:13Comment je vais rentrer
38:14dans ce monde-là ?
38:15C'est pas mon monde,
38:16je suis pas à l'aise,
38:17j'étais pas bien du tout.
38:18Et au bout d'un moment,
38:19on était en voiture
38:20dans Paris tout le temps
38:21à deux et je me suis dit
38:22tiens,
38:23on est un peu
38:24comme Starkey et Hutch.
38:25On est dehors,
38:26on se balade,
38:27on est assez libre,
38:28on va voir les potes,
38:29on fait nos petits dépannages.
38:30C'était assez la liberté
38:31et voilà.
38:32Et là, je me suis senti
38:33bien dans Paris.
38:34Alors, il se trouve que
38:35Starkey et Hutch,
38:36c'est très particulier
38:37parce qu'en fait,
38:38l'idée de la série au départ,
38:39c'était de la violence urbaine
38:40mais le rire a tout sauvé
38:41et a fait une série populaire.
38:43Oui, oui,
38:44qui m'a beaucoup marqué aussi.
38:45Alors, il se trouve que
38:46vous avez travaillé
38:47à l'RATP,
38:48vous auriez pu devenir
38:49intermittent.
38:50Oui, mais au bout d'un moment,
38:51au début,
38:52on savait pas que ça existait
38:53dans les années 80.
38:54Après, tout le monde
38:55a su que ça existait
38:56mais moi, j'ai jamais voulu.
38:57Pourquoi ?
38:58Parce que j'ai pas envie
39:00C'est pas un travail
39:01de faire ce que je fais.
39:02J'ai pas envie
39:03de dépendre
39:04des maisons de disques,
39:05des tourneurs,
39:06des radios pour vivre.
39:07Je peux continuer
39:08à m'en foutre comme ça.
39:09Mais les maisons de disques,
39:10ça n'a jamais été
39:11votre tasse de thé ?
39:12Oh non,
39:13je change à chaque disque presque.
39:14Oui,
39:15et vous les rencontriez ?
39:16Oui, j'ai rien contre
39:17mais bon,
39:18j'ai rien contre.
39:19Faut bien quelqu'un
39:20qui paye le studio.
39:21Voilà.
39:22Alors, vous avez comme ça
39:23travaillé à l'RATP
39:24discrètement
39:25jusqu'à votre retraite
39:26à 50 ans.
39:27Voilà.
39:28Quand on a fait
39:29les 3-8,
39:30on gagne un an
39:31tous les 5 ans
39:32et on peut partir
39:33à 50 ans
39:34quand on a fait
39:3530 ans de 3-8
39:36donc j'en ai profité.
39:37Et vous êtes parti
39:38à 7, vous vous installez ?
39:39Oui, au bout d'un moment
39:40je suis parti à 7.
39:41Pourquoi ?
39:42Parce que c'était mon rêve
39:43d'habiter au bord de la mer
39:44depuis que je suis tout petit.
39:45J'adorais la mer,
39:46ça me fait rêver,
39:47la mer.
39:48Je voulais être marin d'ailleurs.
39:49Et après,
39:50au bord de la mer,
39:51moi je suis breton
39:52mais,
39:53excusez-moi les bretons
39:54mais il fait quand même
39:55pas très chaud tout le temps.
39:56Et après,
39:57il y a l'Atlantique,
39:58il y a la Rochelle
39:59mais c'est trop cher
40:00et trop bourgeois.
40:01Il ne reste plus que 7.
40:02Marseille c'est trop gros
40:03et en tant que Parisien
40:04c'est dur.
40:05Et après la Côte d'Azur
40:06c'est non.
40:07Et 7 en plus
40:08c'est Georges Brassens.
40:09C'est Brassens,
40:10c'est une ville populaire,
40:11une ville,
40:12un port de pêche,
40:13un port de plaisance,
40:14un port de mar,
40:15un port de,
40:16un port,
40:17c'est tous les ports,
40:18il y a tous les ports.
40:19C'est votre port d'attache.
40:20C'est mon port d'attache
40:21et voilà,
40:22je me sens très bien à 7.
40:24Elle s'est construite
40:25au fil des années,
40:26presque à votre insu.
40:27Oui,
40:28parce que j'ai jamais essayé
40:29de construire une carrière.
40:30J'ai envie de faire des chansons,
40:31peut-être avec des gens
40:32que j'aime bien,
40:33faire des disques,
40:34faire des concerts,
40:35c'est tout.
40:36Et je crois que le tournant
40:37de votre non-carrière,
40:38c'est le Zénith
40:39le 11 mai 2006
40:40parce que c'était archi plein.
40:41Oui,
40:42mais c'est pas ce que j'ai préféré.
40:43Les grandes salles comme ça,
40:44je suis pas fan des Zénith moi.
40:45Je préfère les salles plus petites.
40:46Oui.
40:47Je me suis rendu compte
40:48que j'aimais pas ça en vrai.
40:49Voilà,
40:50alors en même temps,
40:51si vous êtes aux Zénith
40:52et que ça marche autant,
40:53c'est qu'il y a une chanson
40:54qui est un immense succès.
41:08Cette chanson,
41:09c'est un coup de colère
41:10contre Manu Chao.
41:11Non, non, non,
41:12c'est pas un coup de colère,
41:13parce que je l'aimais bien.
41:14J'aimais toujours Manu,
41:15je l'aime bien,
41:16mais je me vois qu'il y a
41:17un peu de lui.
41:18Pas que de lui,
41:19en général,
41:20qui sont contre le système
41:21et qui vendent leur disque
41:22dans les supermarchés.
41:23On n'est pas obligé.
41:24Si on est contre le système,
41:25on vend pas son disque
41:26au supermarché,
41:27voilà, c'est tout.
41:28Et cette chanson
41:29était un immense succès.
41:30Bah oui.
41:31Après, ça plane pour moi,
41:32c'était le premier
41:33tube punk français.
41:35Comment vous l'expliquez ?
41:36Ça s'explique pas.
41:37C'est un accident.
41:38C'est pas normal
41:39qu'une chanson comme ça
41:40passe à la radio.
41:41C'est un accident.
41:42C'est passé tout le temps.
41:43Bah oui, c'est passé
41:44dans toute la radio,
41:45je sais pas pourquoi.
41:46Et vous avez jamais
41:47cherché ça, pourquoi ?
41:48Il y a un clip
41:49qui a été tourné,
41:50j'ai vu le clip
41:51à la Nouvelle-Ève,
41:52et il y a quand même
41:53Patrick Juvet dedans
41:54et beaucoup d'autres.
41:55Oui, Jacques Long,
41:56il y a plein, plein,
41:57il y a Dick Rivers,
41:58il y a plein de...
41:59Et comment ça se fait ?
42:00Bah je sais pas.
42:01On a demandé aux gens,
42:02à plein de gens de venir
42:03et presque tout le monde
42:04a dit oui.
42:05À part Manu Chaou.
42:06Mais sinon,
42:07tout le monde a dit oui.
42:08Il y a Gilbert Montagné,
42:09il y a Guillaume Depardieu,
42:10Bruno Solo,
42:11tout le monde est venu.
42:12Tout le monde est venu.
42:13Mais pour vous soutenir,
42:14comme ça ?
42:15C'est un lieu
42:16qui a été pendant des années
42:17une sorte de sous-moulin rouge,
42:18sous Lido,
42:19où quand il y avait une première,
42:20le dîner était toujours congelé
42:22et décongelé.
42:23Et c'est devenu
42:24un lieu branché
42:25grâce à Albert
42:26qui faisait les soirées
42:27le vendredi soir,
42:28où ils passaient
42:29les vieilles chansons
42:30des années 30-50.
42:31Je sais pas si vous le savez.
42:32Ah non,
42:33mais c'était un super endroit
42:34en tout cas.
42:35Et pourquoi vous êtes allé là-bas
42:36tourner le clip ?
42:37Bah c'est pas moi qui ai choisi,
42:38c'est pareil,
42:39ils m'ont cherché
42:40un endroit joli
42:41et puis voilà.
42:42Et puis il y a une autre discothèque
42:44grâce à De Koon
42:45qui faisait son émission
42:46à la télé.
42:47On payait tous les billets
42:4820 francs.
42:49Donc moi j'ai vu
42:50les Clash,
42:51j'ai vu les Stray Cats,
42:52j'ai vu Cure,
42:53j'ai vu les Ramones
42:54pour 20 francs.
42:551,50€ quand même.
42:56C'est extraordinaire.
42:573€.
42:58Il y avait une astuce
42:59et ça,
43:00personne ne le savait,
43:01la gardienne d'immeuble
43:02de la rue Bergère du Palace
43:04vendait les billets
43:05en logement.
43:06Voilà,
43:07on achetait pas ses places
43:08sur Internet,
43:09on allait voir la gardienne
43:10à l'époque.
43:11C'était extraordinaire.
43:12Et merci à De Koon,
43:1320 francs quand même.
43:14C'était extraordinaire.
43:15Et d'ailleurs,
43:16je ne sais pas si vous le savez,
43:17mais c'est au Palace
43:18qu'en 1932,
43:19un jeune artiste
43:20totalement inconnu
43:21a décroché son premier contrat
43:22et a fait sa première scène.
43:24Et cet artiste,
43:25il vous a inspiré.
43:26Simple et tendre,
43:29on aime l'entendre,
43:32la vieille chanson
43:35du premier moment.
43:37Charles Trenet,
43:38Simple et Tendre.
43:39C'est assez étonnant
43:40de vous écouter
43:41et de dire
43:42Simple et Tendre,
43:43Charles Trenet m'a marqué.
43:44Oui, Trenet,
43:45le jour où j'ai découvert Trenet,
43:46mes parents ne l'écoutaient pas,
43:47donc peut-être c'est pour ça
43:48que je l'ai découvert tout seul plus tard.
43:50Et ça a été la révélation.
43:52Pourquoi ?
43:53J'ai découvert un peu la poésie
43:54grâce à lui.
43:55À l'école,
43:56on a essayé de m'apprendre la poésie,
43:58mais ça n'a pas marché.
44:00On l'a mal expliqué
44:01ou je n'étais pas prêt.
44:02Et j'ai découvert vraiment
44:03la poésie avec Trenet.
44:04Pour moi,
44:05c'est le plus grand poète français
44:06du XXe siècle
44:07et ça m'a touché tout de suite.
44:08Cette simplicité,
44:09ce côté de ne pas se prendre au sérieux déjà.
44:12Oui, je peux vous dire
44:13que je ne me prenais pas au sérieux.
44:14Et puis,
44:15La Porte du Garage
44:16vous a marqué aussi.
44:17Oui,
44:18on a plein de chansons louées.
44:19Je t'atteindrai à la porte du garage.
44:21J'en parle,
44:22c'est pour ça que dans Maître Chao,
44:23je dis une superbe auto.
44:24C'est exactement.
44:25Cette chanson a une histoire.
44:26En fait,
44:27il a eu l'idée une nuit
44:28en rentrant d'un concert
44:29dans sa chambre d'hôtel.
44:30Il l'a écrite,
44:31il riait tout seul.
44:32Il riait tellement fort
44:33que les clients se sont plaints
44:34en lui disant
44:35qu'il y avait une fête
44:36dans la chambre de M. Trainet.
44:37Et il l'a écrite tout seul.
44:38Bravo Charles.
44:39Alors,
44:40il trouve aussi
44:41que ce qu'on ne sait pas non plus,
44:42et je l'apprends dans ce livre
44:43d'Idy One Pass,
44:44c'est que vous êtes fan
44:45de musique classique
44:46et d'Olivier Messiaen.
44:47Oui,
44:48parce qu'au début des années 90,
44:49je me suis dit
44:50je n'ai pas d'éducation musicale,
44:52je ne comprends rien du tout
44:53à la musique classique.
44:54Toute ma vie,
44:55c'est de la musique.
44:56J'adore la musique
44:57et ça m'a embêté
44:58de ne rien comprendre
44:59et pendant 20 ans,
45:00j'ai écouté France Musique,
45:01je lisais le diapason,
45:04j'allais à la bibliothèque
45:05et j'ai fait mon éducation musicale
45:07grâce à France Musique.
45:08Et Olivier Messiaen
45:09était quand même
45:10un grand compositeur.
45:11Un grand compositeur français,
45:12oui.
45:13L'un de ses morceaux
45:14les plus célèbres,
45:15Le Quatuor pour la fin du temps,
45:16il l'a écrit
45:17lorsqu'il s'est prisonnier
45:18pendant la guerre mondiale
45:19en Stalag.
45:20En Stalag
45:21pour justement garder le moral.
45:22Et puis,
45:23il y a aussi Coluche
45:24qui vous a marqué.
45:25Oui,
45:26pour moi,
45:27Coluche,
45:29il a beaucoup changé de choses
45:31dans la société quand même.
45:32Moi,
45:33je connais tous ses sketches par cœur.
45:34Ça m'a beaucoup,
45:35beaucoup,
45:36beaucoup marqué.
45:37Et c'est vrai qu'au départ,
45:38Coluche,
45:39il ne voulait pas non plus
45:40un peu comme vous,
45:41faire une carrière
45:42sur scène importante.
45:43Il voulait faire son truc
45:44dans son coin.
45:45Voilà,
45:46il voulait faire
45:47ce qu'il avait envie de faire
45:48et ça a explosé.
45:49Ça lui a peut-être été fatal.
45:50Il a peut-être mal vécu
45:51le succès d'ailleurs
45:52à un moment.
45:53Oui,
45:54il a mal vécu
45:55le départ de sa femme
45:56qui a été un autre drame.
45:57Alors,
45:58il y a aussi
45:59une chose étonnante
46:00qu'on apprend dans ce livre,
46:01c'est votre passion
46:02pour le sport
46:03et notamment
46:04pour ce coureur cycliste.
46:14Jalaber,
46:15Laurent Jalaber.
46:16Ah,
46:17je suis un grand,
46:18grand fan de Jalaber.
46:19J'étais fier
46:20quand il a fêté
46:21son départ en retraite.
46:22À la télé,
46:23ils ont passé ce morceau
46:24et ils dansaient devant
46:25et je l'ai rencontré
46:26et j'ai dit
46:27c'est vraiment super.
46:28Et c'est vraiment,
46:29le cyclisme,
46:30ça fait partie de votre vie
46:31à Didier Wampas.
46:32Le vélo ?
46:33Oui.
46:34Ah oui, oui,
46:35depuis que je suis tout petit,
46:36je suis le Tour de France
46:37et les courses cyclistes
46:38et j'en fais un petit peu
46:39et j'adore les cyclistes.
46:40C'est des vrais héros pour moi.
46:41C'est des vrais héros.
46:42C'est difficile en plus.
46:43Oui,
46:44c'est très, très dur.
46:45Pour moi,
46:46c'est vraiment des héros.
46:47Pantani,
46:48par exemple.
46:49Pantani,
46:50oui,
46:51vous avez fait une chanson
46:52sur Pantani.
46:53Sur la mort de Pantani,
46:54oui.
46:55C'est aussi le drame
46:56des coureurs cyclistes.
46:57Oui.
46:58Ah oui, oui, oui.
46:59Comme les bluesmen.
47:00C'est un peu les bluesmen.
47:01C'est la même vie.
47:02Et puis,
47:03il y a aussi Zootmelk
47:04que vous avez rencontré.
47:05Oui, oui,
47:06c'était mon héros
47:07quand j'étais petit.
47:08On avait tous choisi un coureur.
47:09Mon frère,
47:10je ne sais plus
47:11c'était qui ?
47:12C'était Hinault
47:13ou je ne sais plus.
47:14Et moi,
47:15c'était Zootmelk.
47:16Et vous l'avez rencontré ?
47:17Oui,
47:18j'ai rencontré
47:19sur le Tour un jour.
47:20C'est extraordinaire ça.
47:21Ah oui, oui,
47:22rencontrer ses idoles.
47:24Oui, oui,
47:25c'est avec mes enfants.
47:26J'ai découvert le catch
47:27avec mes enfants.
47:28Et je me suis mis à le suivre
47:29et à aller voir
47:30les matchs de catch
47:31à Bercy,
47:32même en province.
47:33J'étais à Strasbourg,
47:34j'étais un peu partout.
47:35On suivait le catch.
47:36C'est vrai que le catch
47:37à la télévision,
47:38c'était les débuts
47:39avec Roger Couder
47:40qui était dans la salle
47:41et qui se faisait
47:42ou se pillait par les catcheurs.
47:43Et l'un des plus célèbres
47:44catcheurs,
47:45c'était Roger Delaporte
47:46qui a dirigé
47:47l'Elysée Montmartre
47:48qui est devenu ensuite
47:49un temple du rock.
47:50Ah oui,
47:51j'ai vu beaucoup,
47:52j'ai joué beaucoup
47:53à l'Elysée Montmartre.
47:54Je me rappelle
47:55quand la scène
47:56était au milieu au début.
47:57Exactement.
47:58Et aujourd'hui maintenant,
47:59l'avenir maintenant,
48:00Didier Wampas ?
48:01L'avenir ?
48:02Oui.
48:03Est-ce qu'il y a encore
48:04des chansons à venir ?
48:05Ah bah plein !
48:06Oui, oui, oui,
48:07plein, plein, plein.
48:08J'ai envie d'écrire
48:09des bonnes chansons.
48:10J'ai l'impression
48:11d'avoir rien fait du tout
48:12encore de ma vie.
48:13Ah bon ?
48:14Non.
48:15Et les prochaines chansons,
48:16c'est encore des disques,
48:17c'est des concerts ?
48:18Oui, j'ai un groupe
48:19avec ma femme et mes enfants
48:20qui jouent avec moi.
48:21Et ça, c'est super.
48:22On a fait 5 disques déjà
48:23et des concerts
48:24et j'adore faire ça.
48:25Et on joue dans les salles
48:26plus petites
48:27et j'aime bien aussi.
48:28Voilà.
48:29En tout cas...
48:30Et un Wampas un jour,
48:31enfin plein, plein de choses.
48:32Non, mais c'est très bien.
48:33De toute façon,
48:34déjà on vous découvre
48:35dans ce livre
48:36comme vous ne vous connaissez pas
48:37et c'est bien que vous l'ayez fait
48:38parce qu'on vous découvre
48:39au-delà du côté punk.
48:40Bah finalement,
48:41oui, merci à la maison d'édition
48:42de m'avoir forcé
48:43à le faire un peu.
48:44Et bien merci à vous
48:45d'avoir répondu à mes questions
48:46pour ce livre
48:47Punk Ouvrier
48:48qui est chez Harper & Collins
48:49et qui à mon avis
48:50touchera un public plus large
48:51que ceux qui étaient
48:52dans les salles à vos débuts.
48:53Ouais, j'espère.
48:54Merci Didier Wampas.
48:55Merci beaucoup.
48:56Merci à vous.
48:57C'est vraiment super.
48:58Les questions d'une vie,
48:59c'est terminé pour aujourd'hui.
49:00On se retrouve bientôt.
49:01Restez fidèles
49:02à l'écoute de Sud Radio.

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