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00:00Le début d'un chemin que tout un pays, tout un peuple souhaite pavé d'or, 25ème championnat
00:12du monde de handball, dans un écran sublime emprunt de gloire et de triomphe.
00:46On est toujours à l'heure, on commence par les plus âgés.
00:53Jeune homme, ça va bien ?
00:54Très bien.
00:55Bienvenue chez vous.
00:56On s'y sent bien ici.
00:58Ben quand même, ça fait toujours quelque chose à chaque fois que tu rentres dans cette salle.
01:03C'est la plus belle salle ?
01:07Pour moi, c'est la salle du handball français en fait, la plus belle salle en termes de
01:14physionomie, de vécu aussi dans l'histoire de l'équipe de France de handball.
01:20Je pense que c'est une salle mythique, historique.
01:32Pour moi et pour tout un tas d'autres joueurs, on n'a jamais vécu de grande compète chez nous.
01:38Quand on participe à une compétition avec l'équipe de France, on se dit qu'on se doit de gagner.
01:44J'ai toujours cette phrase d'Honestade dans ma tête qui disait, un jeune joueur qui arrive
01:49à l'équipe de France, il sait qu'il va gagner, mais il ne sait pas quand.
01:51On se dit qu'on peut tous aller à la guerre ensemble.
01:53Là, on est attendus, il ne faut pas se rater.
01:56La mentalité de cette équipe, c'est qu'on gagne, et puis c'est tout.
02:03Au fond de moi, je savais que c'était la dernière mission.
02:09Tout ce que je voulais, c'était qu'on soit champion du monde.
02:11C'était l'objectif, mon objectif.
02:142017, c'est quand même une belle réussite encore.
02:19Championne du monde en titre, l'équipe de France réalise un nouvel exploit
02:22en conservant sa couronne mondiale à la maison.
02:24Une sixième étoile, n'est jamais vue dans l'histoire du sport collectif français.
02:28Même maintenant, quand on en parle, c'est un peu irréel.
02:31Ne banalisons jamais l'exceptionnel une fois encore.
02:35C'est l'exceptionnel.
02:38Un nouveau titre pour l'équipe de France.
02:40Le dépassement de soi pour son pays,
02:42c'est quelque chose qui dépasse la science.
02:45Il n'y a pas d'explication.
02:46La constellation des experts brillera jamais dans le ciel de Paris.
02:51Le monde se protère une fois encore devant l'exploit colossal
02:55des Français gigantesques, fantastiques, phénoménales.
03:1016 ans après avoir accueilli et remporté son mondial,
03:13l'équipe de France retrouve son lieu de légende.
03:16Bercy a laissé place à l'accord Hôtel Arena.
03:19Changement de nom, changement de décor, mais toujours autant de frissons.
03:25Quand on rentre pour débuter les championnats du monde ici,
03:28contre le Brésil, et revenir dans cette salle 16 ans après,
03:32ça m'a fait quelque chose.
03:35Première marche face au Brésil pour un match d'ouverture sous pression.
03:38L'attente est immense au cœur des champions du monde.
03:40C'est juste fou.
03:41Je ne m'attendais pas à avoir cet accueil.
03:43Ça a poussé.
03:45C'est presque comme si on jouait avec un joueur en plus sur le terrain.
03:49Je n'avais jamais eu cette sensation-là.
03:51J'avais aussi un surplus de pression de jouer à domicile.
03:56Et Mickael Guimou, pour donner un vrai avantage déjà dans cette partie.
04:13La passe décisive par la barre, c'est...
04:16Tu sais plus comment...
04:18De quel côté on était.
04:19Les mains, les mains.
04:20Les mains, les mains.
04:21Les mains, les mains.
04:22Les mains, les mains.
04:23Les mains, les mains.
04:24Les mains, les mains.
04:25Les mains, ils sont là.
04:27Si, c'est là.
04:28Oui, c'est là qu'on a commencé de ce côté.
04:30Attention.
04:31C'est trop fort.
04:32C'est trop fort.
04:33Sur la barre et la récupération de Lucas Ballot.
04:36Tous les voyants sont au vert.
04:38Avec une passe décisive de Thierry Omeyer sur la barre.
04:42Et évidemment, c'était fait.
04:44Évidemment, évidemment.
04:45C'est quelqu'un de très altruiste.
04:47Thierry Omeyer, chacun le sait.
04:50Je ne suis pas sûr que ce soit le but le plus difficile qu'il ait eu à marquer dans sa carrière.
04:54Oui, mais il était là quand même.
04:55Il l'a suivi.
04:56Il n'avait pas confiance, je pense.
04:58Il a dit, si, on ne sait jamais.
05:00Mais au final, ça a été une action géniale.
05:03Les Bleus s'imposent avec brio.
05:05Un succès très large, très convaincant.
05:09Et finalement, une soirée parfaite.
05:1131-16 pour les experts.
05:13Le Mondial est lancé.
05:15C'était fort d'avoir ce match d'ouverture ici.
05:17Je trouve que c'était un moment important
05:19de changer la vie de l'équipe.
05:21Et de faire la même chose pour les autres.
05:23Je pense que c'est quelque chose qui est vraiment indispensable.
05:25Je pense que c'est quelque chose qui est vraiment important.
05:26Et je pense que c'est quelque chose qui est vraiment important.
05:27J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de monde qui nous sait.
05:29C'est super important.
05:30Mais c'est aussi un moment qui est très important.
05:31C'est un moment important de surprendre du monde.
05:39Des débuts réussis à Paris avant de prendre la direction de Nantes pour la suite du Tour Préliminaire.
05:48Une entame également idéale pour le nouveau duo de sélectionneurs Didier Dinard et Guillaume Gilles.
05:56Être entraîneur de l'équipe de France, c'est vraiment un privilège.
06:00Qui est capable aujourd'hui de dire je vais donner l'équipe à des entraîneurs qui ont zéro référence club,
06:08qui n'ont pour eux, que pour eux, une énorme expérience équipe de France.
06:14On a un atelage de deux jeunes entraîneurs avec peu d'expérience.
06:19C'était quand même un pari assez fou, qu'uniquement Claude était en capacité finalement d'imposer.
06:27La nouveauté c'est qu'il n'y a plus Claude qui est là à l'entraînement, dans les discours, tout ça.
06:32Mais Claude avait commencé à passer la main déjà à Didier qui était son adjoint sur tout un tas de questions.
06:38Dans la tactique, même l'organisation au sein du groupe, certaines décisions.
06:43Donc ça n'a pas été un changement brusque.
06:45Je pense qu'autant ils sont capables de gérer la partie sportive,
06:49et le métier t'apprend que le danger il est souvent bien au-delà de tes adversaires.
06:57On se retrouve à avoir Papa Onesta sur le porte-bagages qui prend un peu de place,
07:03mais qui n'est plus en lien avec le groupe en direct sur la conduite des entraînements, des réunions, vidéos.
07:10Il nous a aussi délaissé d'une grande partie du travail vers l'extérieur, dans le lien avec les médias.
07:15Il nous a aussi fait partager beaucoup de ses expériences en tant que sélectionneur.
07:23Je suis le rampart pour protéger cette équipe qui a besoin d'un sabule pour préparer une compétition,
07:32et qui tous les jours doit dire non, non, priorité à la partie sportive, donc on laisse les mecs travailler.
07:39Et tu le dis comment toi personnellement ? C'est la première fois depuis plus de 15 ans, plus de 16 ans que tu ne passes pas sur le banc.
07:44Mais comme je l'ai décidé, si j'avais voulu être sur le banc, personne ne m'aurait dit de me pousser.
07:50Je veux dire, même pas la fédé.
07:52Oui mais tu n'es pas spectateur Claude, tu as beaucoup à faire.
07:54Non mais bien sûr, c'est pour ça que je dis que si je ne suis pas sur le banc, c'est parce que je l'ai décidé.
07:58Donc ça veut dire que je ne suis pas frustré de ça.
08:01Changement notoire dans la Maison Bleue.
08:04Pour la première fois, deux anciens joueurs doivent diriger des anciens coéquipiers avec lesquels ils ont remporté de nombreux titres.
08:10J'ai joué avec Thierry Omeyer, j'ai joué avec Daniel Narcisse, j'ai joué avec Timothée Nguessant, Valentin Porte, Quentin Mahé, Luc Abalo, Mickaël Guigou.
08:22C'était très facile pour moi de faire la part des choses entre des joueurs avec qui je jouais pendant longtemps, qui sont devenus des potes.
08:28Je n'ai pas cité non plus Nicolas Carabati du Sélection Indo, donc j'ai joué quand même avec plus de la moitié de cette équipe.
08:33Je suis très proche de Didier à cette époque-là, on a tout vécu ensemble en équipe de France.
08:36Même la période quand il était adjoint, on discutait beaucoup ensemble de tactique, de décision, donc il y avait une vraie proximité entre nous deux.
08:47Même si je n'étais pas capitaine, il s'appuyait beaucoup sur moi.
08:50Tu sais très bien que si tu viens me parler en aparté, je vais très bien prendre les choses parce qu'on se parle et on discute entre hommes.
08:58Ce n'est pas une relation de chef et chef ouvrier, non, c'est une relation de personnes intelligentes qui veulent fonctionner et qui ont un but commun.
09:05Quand j'ai changé avec eux, en groupe ou de manière individuelle, j'arrivais à trouver un équilibre pour que l'équipe avance et que moi je trouve ma place dans le groupe et que je puisse toujours apporter ce qu'il faut à l'équipe.
09:20Donc moi j'ai franchement apprécié le moment où Didier et Guillaume étaient coachs.
09:25Comme ils ont été coéquipiers pendant très longtemps, comment ça se passe pratiquement quand ils te donnent des conseils ?
09:31Des conseils, des consignes aussi.
09:35Ce que j'aimais bien c'est peut-être d'échanger pendant la semaine avant un match, avant de faire les réunions pour voir comment moi je voyais les choses, en tout cas comment on pouvait jouer.
09:47Tout le monde est un peu sur la même longueur d'onde donc c'est très facile après à coacher.
09:51C'est vrai que moi je les regardais plus comme l'œil à l'époque du gamin qu'ils avaient regardé gagner dès 2001 et je me retrouvais là en me disant écoute ce qu'on me dit.
10:22Mercredi à Paris lors du match d'ouverture place au Japon, l'adversaire réputé le plus faible du groupe A.
10:33Là on a le souffle coupé et on retient notre respiration parce que ce serait un terrible coup pour l'équipe de France.
10:41On savait que c'était un peu spécial, son pied avait été tordu d'une manière un peu particulière donc ça ne présageait pas grand chose de bon.
10:49Valentin Porte en mise en position, ça c'est propre, c'est propre.
10:53Il y a droite à droite avec Lucas Ballot, il a pris tout son temps face à Kimura, pas de furiture mais un tir très efficace.
11:01Succès large, 31 à 19.
11:07Ça reste une vraie satisfaction cette sortie au delà de la blessure de Lucas Karabatic.
11:12L'équipe de France, il y a plusieurs solutions qui ont été étudiées et on ne fonctionne pas que sur un seul système.
11:19Il y a déjà des solutions pour combler les manques et c'est de combler la brèche qui sera laissée par le départ de Lucas.
11:27Aujourd'hui on décide de faire confiance à Dikamem qui lui aussi a vécu la préparation dans son ensemble et qui avait monté son équipe.
11:38J'ai 19 ans, je suis normalement dans les catégories d'espoir mais au final je me retrouve quand même ici aujourd'hui.
11:45C'est clair que je ne m'imaginais pas faire tout ça.
11:48Jamais je n'aurais pu imaginer que j'allais jouer avec quelqu'un comme Thierry Romer par exemple.
11:53On a au moins 20 ans de décalage, lui et moi.
11:56Après il y a tous les joueurs dans l'équipe, ils ont tous un palmarès énorme.
12:01Je suis content de pouvoir voir tous ces mecs-là.
12:31Deux autres jeunes joueurs disputent un championnat du monde pour la première fois.
12:35A seulement 21 ans, Ludovic Fabrias et Nedim Remili incarnent la nouvelle génération.
12:41J'avais énormément envie de faire une grosse compétition.
12:45Nicolas Kervatić croisé pour Nedim Remili.
12:54Envie de faire partie à part entière de cette équipe.
12:58Plus être juste un jeune joueur qui vient reposer un cadre ou autre.
13:03Envie de faire partie d'une aventure, envie de faire partie de cette histoire.
13:15Des récupérations de balles pour creuser l'écart.
13:18C'est le plus gros depuis le début de cette rencontre.
13:21Dès le début, j'ai senti beaucoup de confiance aussi.
13:24Suite à la blessure de Luca, le staff avait décidé de ne pas rappeler un pivot supplémentaire et de me faire confiance.
13:30Je me suis servi de ça pour essayer de jouer à mon meilleur niveau.
13:35Je ne pouvais pas faire une aussi bonne compétition pour mes vrais débuts internationaux.
13:40Il y a un respect des jeunes qui, même s'ils sont très performants,
13:45écoutent la parole des plus âgés et prennent de leur expérience.
13:51Ce que tu fais, l'exemple que tu es pour tes jeunes coéquipiers,
13:56ce que tu fais à l'entraînement tous les jours,
13:59comment tu te comportes envers tes coéquipiers,
14:03que ce soit envers les plus jeunes, les plus vieux, envers le coach, envers tout ce qu'il y a autour.
14:06L'exigence que tu t'imposes à toi-même, la discipline que tu t'imposes à toi-même.
14:11Tout ça, c'est déjà une grande forme de transmission.
14:14Quand tu arrives dans une équipe et que tu as le leader ou le joueur qui a déjà tout vécu, tout gagné,
14:21qui est plus motivé que toi, plus heureux que toi,
14:24qui te montre le chemin à suivre juste par le comportement,
14:28déjà ça c'est une transmission qui est beaucoup plus forte que tous les mots que tu peux dire,
14:33que toutes les paroles que tu peux avoir.
14:34Nico, Daniel, Titi m'ont tiré les oreilles.
14:39Ils m'ont beaucoup tiré les oreilles, mais ça m'a tellement apporté.
14:43Moi je me souviens d'un match avec Daniel pendant ce Mondial,
14:46où c'était en pool, je ne sais plus quel match,
14:50et il y a un bras levé ou quelque chose, et je prends la balle et je vais faire un duel.
14:54On arrive sur le banc, à la fin du match, il m'attrape,
14:57et Daniel était très sévère avec moi parfois, à juste titre sur le banc j'imagine,
15:00il m'attrape et me dit « Depuis quand ? »
15:03Quand il y a bras levés, c'est toi qui vas faire le duel.
15:06C'est mon boulot, il m'explique comme ça.
15:08C'est vrai, tout le monde connait les qualités de Daniel.
15:11Donc juste donne-moi la balle, et toi attends, et après tu vas tirer.
15:17Après c'est juste des exemples en fait, naturels.
15:20La manière dont il travaille, la manière dont il joue, la manière dont il se comporte,
15:23que ce soit sur un terrain ou en dehors, c'est des gens que tu as envie de suivre, c'est des modèles.
15:31Je suis avec toi parce que t'es nul.
15:36Cette manière d'être, cette aura qu'ils ont, cette envie qu'ils ont de toujours performer,
15:42de toujours être les meilleurs.
15:44Nedim est très à l'écoute et même avant qu'on joue ensemble encore,
15:48il était venu me voir quand on était à Créteil pour discuter avec moi
15:52sur un rassemblement avec les Bleus à Paris, s'il pouvait venir me poser quelques questions.
15:56Donc j'ai toujours eu une relation très spéciale avec Nedim,
16:00où j'ai toujours essayé, un peu comme avec toute une génération après qui a grandi,
16:05d'avoir un peu un rôle de grand frère.
16:07En tout cas c'est la première fois pour moi qu'il y avait des joueurs
16:10qui venaient me demander des conseils, hors rang de balle, hors terrain,
16:14et j'avais été un peu surpris, même si j'avais un statut,
16:18c'était pour moi différent de donner des conseils
16:22sur comment on peut jouer, quels choix prendre dans une carrière.
16:28Donc ça m'a sorti un peu de ce que je faisais d'habitude
16:31et de voir cette démarche de Nedim, ça nous a rapprochés,
16:35donc on a eu une relation très spéciale.
16:37C'est là où cette équipe de France est incroyable,
16:42c'est pour ça que ça perdure depuis si longtemps,
16:44parce que les joueurs qui y sont,
16:46ils ne vont pas venir nous attraper dans un bureau et nous faire la leçon.
16:49L'équipe de France c'est comme ça.
16:50Mais naturellement, de par leur manière d'honorer ce blason,
16:56la seule chose qu'on a à faire c'est suivre le mouvement,
16:58on va essayer de faire mieux.
17:00L'équipe de France prend la direction de Lille
17:02pour disputer son huitième de finale contre l'Islande.
17:05Elle va vivre un moment d'histoire en disputant ce match
17:08dans un stade de football devant 28 000 spectateurs.
17:11Une grande première, un record,
17:14et surtout une expérience inédite pour les joueurs.
17:17Je me souviens, quand on arrive dans cette salle,
17:20quand on la découvre en fait,
17:22tu n'es limite pas content, en toute honnêteté.
17:25Parce que quand tu arrives dans cette salle, elle est sombre.
17:28Il n'y a personne, quand on s'entraîne la veille, il fait froid.
17:31Tu vois les leds chauffantes au-dessus, mais elles ne chauffent rien du tout.
17:35Tu te dis, mais qu'est-ce qu'on fait là ?
17:37Et puis tu arrives le lendemain, tu t'échauffes,
17:39la salle commence à se remplir.
17:41Un match contre l'Islande, 28 000 personnes,
17:45une ambiance incroyable.
17:48J'ai des souvenirs, j'ai encore des frissons.
17:50Le match contre l'Islande, en fait, je m'échauffe,
17:53et je me dis, waouh, c'est incroyable.
17:56Je me souviens de quand j'ai commencé le hand dans les petits gymnases,
18:01je me dis, là, t'es là.
18:03Si on te donne une seconde la chance de rentrer sur ce parquet,
18:06il n'y a pas d'ego, il n'y a pas d'attitude.
18:08Il n'y a pas d'ego, il n'y a rien du tout.
18:11Donne tout ce que tu as et profite,
18:13parce que tu as la chance de vivre un truc que très peu de handballeurs ont la chance de vivre.
18:17Pour moi, qui ai toujours été un passionné de handball,
18:20et un fervent défenseur de mon sport,
18:23de me dire, on joue les champions du monde à domicile,
18:25et il y a 28 000 personnes qui viennent voir un huitième de finale.
18:28On sait qu'il y a encore quelques années,
18:30on nous considérait comme un sport de préau,
18:33qu'on disait, le handball en France, ça ne marche pas,
18:36ou on ne vous diffuse pas, on attend juste que vous soyez en finale.
18:40De voir aussi la réussite de ces champions du monde,
18:44et l'engouement populaire autour de notre sport,
18:47et de sentir qu'on est enfin reconnus comme un grand sport en France,
18:51pour moi, ça nous obligeait encore plus à être bons,
18:54et ça m'obligeait à être bon, mais c'était aussi un bonheur.
18:57Quand on est sur le terrain, on ne se rend pas vraiment compte
19:00qu'il y a ces 28 000 personnes,
19:03mais on les entend,
19:04parce que ça monte tellement haut,
19:06et puis on les focus sur le terrain, mais ça pousse tellement.
19:09Le moment le plus marquant, c'est vraiment que les vestiaires
19:13étaient en haut des tribunes,
19:15et tu dois traverser les tribunes pour arriver au terrain.
19:18Mesdames et Messieurs,
19:20veuillez accueillir l'équipe de France !
19:32On descend au milieu de la foule,
19:35comme un peu si on est rentré dans une arène,
19:37et ça, c'est un moment très fort.
19:39L'entrée est incroyable, au milieu des spectateurs,
19:42je me souviens la peur de tomber devant tout le monde,
19:44mais c'est vrai que l'entrée, c'était fou.
19:47Je pense que juste l'entrée des joueurs à Pierre Bourrois
19:51c'est presque plus fort que tout le reste.
19:54Quand tu fais ce moment-là,
19:56avec 28 000 personnes,
19:58qui ont des drapeaux, qui ont des maillots bleus,
20:00et qui crient,
20:02et qui ont crié leur ferveur pour le pays,
20:05là tu te dis bon,
20:07finalement c'est pas si mal,
20:09c'est pas si mal Lille.
20:11Quand tu rentres sur le terrain,
20:12tu fais partie des cadres,
20:14donc t'es censé avoir de l'expérience,
20:16un certain vécu.
20:18Là, il faut montrer aussi à tous les joueurs
20:21que t'es leader,
20:23et que tu avances dans cette salle
20:25de manière sereine,
20:27calme,
20:29posée,
20:31pour vivre un moment extraordinaire.
20:33Sauf que là, c'était difficile.
20:37La pression, le stress,
20:39la grandeur de...
20:40Moi aussi, j'étais impressionné.
20:42Encore une fois, il ne fallait pas le montrer,
20:44mais à l'intérieur de moi,
20:46je me disais,
20:48je ne le sens pas,
20:50tellement c'était grand,
20:52c'est gigantesque.
21:11La séquence de croisée,
21:13derrière, derrière, derrière,
21:14c'est pas fait.
21:15Edi Moemili
21:17est en train de briller.
21:23Oh, c'est lui qui s'est replié.
21:25Dans un premier temps, il était battu.
21:27Valentin Porte,
21:28offrant le contre-attaque au français.
21:31Ils sont lâchés.
21:33La Meute,
21:35les Bleus,
21:36est lancée
21:37contre une froide des yeux.
21:38Mais qui se fait dévorer.
21:44Et voilà comment ça vole.
21:46Les Bleus,
21:47emportés par cette foule
21:49du Stade Pierremont,
21:51qui les a entraînés,
21:52qui les a entraînés,
21:53écrasés les uns contre les autres
21:55pour ne former qu'un seul corps.
21:57Un flot sans effort
21:58qui les a poussés,
21:59enchaînés les uns vers les autres
22:01et qui les a laissés
22:02épanouis,
22:03enivrés et heureux.
22:05Pour moi, c'est mon meilleur souvenir.
22:06Je m'étais mis
22:07dans un point de cornière
22:08à un moment donné,
22:09après le match,
22:10quelques temps après.
22:12Et en fait,
22:13je regardais tout en haut
22:14et je me disais,
22:15c'est incroyable.
22:16Là, je comprenais mieux
22:17pourquoi les footballeurs
22:18célèbrent autant leurs buts.
22:20Aujourd'hui,
22:21on voit les joueurs investis
22:22qui partagent
22:23un projet cohérent
22:24et qui sont vraiment,
22:26qui avancent ensemble.
22:27Et c'est vraiment
22:28un esprit de famille.
22:32Qualifiés pour les quarts de finale,
22:33la France avance sereinement
22:34dans son tournoi.
22:36Une confiance qui s'explique
22:37aussi par le bon fonctionnement
22:38du binôme Didier Dinard-Guillaume Gilles.
22:44Je suis vraiment épanoui
22:45dans ce rôle, on va dire.
22:46Parce que c'est peut-être
22:47aussi l'arrivée de Guillaume,
22:48un technicien,
22:49quelqu'un avec qui échanger.
22:51On passe du temps
22:52en parlant de balle,
22:53on boit des cafés.
22:55Ce qui veut dire
22:56qu'automatiquement,
22:57il y a une distance
22:58qui s'est créée avec les joueurs
22:59parce que j'ai trouvé
23:00quelqu'un avec qui partager du temps.
23:04Tous les deux,
23:05on sait ce qu'on veut
23:06sur le terrain.
23:08Tous les deux,
23:09on a animé de l'envie
23:10de performer.
23:12Et on a,
23:14avec nous,
23:15cette expérience riche
23:16de quasiment
23:18d'une vingtaine d'années
23:20qui facilite grandement
23:22la communication
23:23et les échanges
23:24dans des postes
23:25où elle est essentielle.
23:27L'organisation,
23:28elle est classique.
23:30J'anime les séances,
23:32j'anime la vidéo.
23:33Les stratégies,
23:34la manière générale,
23:35c'est moi qui les anime.
23:36Après,
23:37c'est une complémentarité.
23:38Forcément,
23:39quand tu as quelqu'un
23:40avec qui préparer
23:41une stratégie en amont
23:42d'un match
23:43et que tu as une information
23:44qui vient du banc,
23:45tu l'as forcément acceptée
23:46puisqu'il y a eu
23:47un échange qui a été fait
23:49et qui n'est pas forcément
23:50mal perçu.
23:52Moi, je suis là en soutien.
23:53Je suis là
23:55pour apporter
23:56une expertise différente,
23:57un œil différent
23:58sur les situations.
23:59Après,
24:00dans le staff,
24:01je suis en train de
24:02progressivement
24:03trouver
24:04la place
24:05de préparateur physique
24:06au relais d'Alain Quintalet.
24:08Donc,
24:09toute cette partie-là,
24:11j'en suis
24:12complètement responsable.
24:14Après,
24:15concernant tout ce qui
24:16concerne le jeu,
24:17beaucoup de décisions
24:18se prennent
24:19en collaboration.
24:22Il fait part
24:23de ses idées,
24:24forcément.
24:25Après,
24:26s'il faut trancher,
24:27on ne peut pas trancher à deux.
24:28À partir du moment
24:29où il y a une décision
24:30forte à prendre,
24:31j'assume la responsabilité.
24:32Non plus,
24:33mais il ne faut pas
24:34non plus être obtus
24:35parce que ça peut être aussi
24:36un élément
24:37en défaveur
24:38de l'équipe de France,
24:39sachant que ce qui prime,
24:40c'est vraiment
24:41l'objectif majeur,
24:42gagner ces compétitions.
24:45Détamination,
24:46concentration,
24:47dès l'échauffement.
24:48Dès l'échauffement,
24:49il faut qu'on y soit.
24:50Ça va être un grand combat.
24:51On y va tous ensemble,
24:52les gars.
24:53Une heure, OK ?
24:54Allez, Tchoufi !
24:55France !
24:57Une finale avant l'heure,
24:58France-Suède,
24:59choc au sommet,
25:00en quart de finale du mondial.
25:02Passe par le chaudron
25:03de Pierre Moreau.
25:05Les histoires
25:06de quarts de finale
25:07de l'équipe de France,
25:08c'est assez incroyable
25:09d'une manière générale.
25:10Là, on en a encore un
25:11chez nous,
25:12contre une équipe
25:13où elle fait partie
25:14des meilleures aujourd'hui.
25:17L'enfer.
25:18L'enfer.
25:21Avec l'agression
25:22de Ludovic Fabregas,
25:23on a trouvé
25:24Jesper Nielsen
25:25qui réussit
25:26à tromper au premier poteau
25:27Thierry Omeyer.
25:28On insiste
25:29dans le secteur central
25:30parce qu'il est châtié,
25:31Valentin.
25:38Et avec la jambe gauche
25:39une nouvelle fois,
25:40attention
25:41à ne pas le mettre en chaleur.
25:48Les types,
25:49tu prends ta responsabilité,
25:50on y va.
25:51On profite.
25:53Thierry Omeyer
25:54qui tire les autres
25:55pliés.
25:56De suite, de suite.
25:58Et pour la première fois
25:59dans cette rencontre,
26:00la Suède est en tête.
26:01On a certainement vécu
26:02le match le plus compliqué
26:03du mondial
26:05contre une équipe suède
26:06qui revenait
26:07au plus haut niveau.
26:09C'était le match
26:12peut-être le plus important
26:13de la compétition
26:14pour nous.
26:15Donc,
26:16un moment compliqué.
26:18Allez, le passage de bras
26:19pour Sergi Sorando.
26:21C'est le poteau
26:22qui sauve la Suède.
26:23Attention.
26:24Oui.
26:25Daniel Larsson
26:26Daniel Larsson
26:27qui a sauvé la patrie.
26:31Avec Nettim Remili.
26:32Il s'est contré.
26:33Il s'est contré.
26:34En première, attention.
26:35Attention.
26:36Attention.
26:37Il a relancé à Saint-Gérard.
26:38Ça a été,
26:39de fait,
26:40notre match,
26:41je pense,
26:42le plus difficile
26:43de la compétition
26:44parce que la Suède
26:45était taillée
26:46pour gagner,
26:47pour potentiellement
26:48avoir une médaille.
26:49Allez, Quentin.
26:50Quentin la sauve.
26:51C'est Nicolas
26:52qui va devoir
26:53les faire la différence.
26:55Evidemment.
26:56L'animal sauvage.
27:04Paire de balles.
27:05Ballon pardu.
27:06Paire de balles.
27:07Non, c'est récupéré.
27:08Il réussit, encore une fois.
27:09Yerry Tolbry.
27:10Simon Hiebsen.
27:13Le jeu vers l'extérieur, maintenant.
27:14Il est passé.
27:15Il avait la sensation.
27:16Bien sûr.
27:17Jusqu'au dernier quart d'heure,
27:18on n'est pas sûr.
27:19Personne n'est sûr de rien.
27:20Mais encore une fois,
27:21tu vois,
27:22c'est vraiment ce côté
27:23où on a eu un public
27:24qui n'a rien lâché.
27:25On a une équipe
27:26qui a été forte mentalement.
27:27On a eu des rotations
27:29qui ont été bien apportées aussi.
27:31Vraiment,
27:32tout le monde a apporté
27:33sa pierre à l'édifice.
27:36Je pense que
27:37quand on commence
27:38à revenir
27:39puis prendre l'avantage,
27:40il y a l'impression
27:41qu'il ne peut rien se passer.
27:45Je sais qu'il y a
27:46une période du match
27:47où je me dis
27:49il faut me donner le ballon.
27:50Là, il faut me donner le ballon
27:51parce que
27:52je n'arrêtais pas de dire
27:53il faut qu'on défende,
27:54on défend.
27:55Il faut qu'on soit fort en défense.
27:56Il faut que nos gardiens soient bons.
27:57Et en attaque,
27:58ça va bien se passer.
28:09Il fallait,
28:10à ce moment-là,
28:12créer un électrochoc
28:13pour changer un peu
28:14la donne qu'on sent cette équipe-là
28:16et leur dire qu'il n'y a rien
28:17pour eux aujourd'hui.
28:18Il fallait le prendre.
28:21J'ai pris le ballon.
28:23C'est vrai qu'on aura
28:24tremblé jusqu'au bout
28:25et avec le soutien du public,
28:27on aura réussi
28:28à décrocher la victoire.
28:50Parfois irrespirable,
28:51parfois intolable.
28:53Cette partie
28:54a été rendue
28:55encore plus belle
28:56par le dépassement,
28:58par l'application
29:00de chaque instant
29:01de l'ensemble
29:02des joueurs français.
29:03Voilà, voilà.
29:04Merci, au revoir.
29:05Les Bleus
29:06vont retrouver Paris.
29:14Tu deviens également
29:15capitaine en chef
29:16du Clapping.
29:18Oui, après,
29:19j'étais capitaine.
29:21Je pense qu'on a
29:23vraiment voulu profiter
29:24de ces moments-là aussi.
29:38On voyait que le public
29:40ne voulait pas partir,
29:42parce que quand le match
29:43se termine,
29:45le public reste.
29:47On fait là-haut-là,
29:48on fait Clapping.
29:49Enfin,
29:50on aurait pu rester,
29:51je pense, deux heures
29:52avec eux.
29:53Le public était
29:54vraiment génial.
29:56Et oui,
29:57je me suis improvisé
29:58chef du Clapping.
30:00Je m'étais dit,
30:01si des mecs comme
30:02Abbalo,
30:03Narcis,
30:04Karabatic,
30:05ils restent comme ça
30:06longtemps,
30:07ils profitent,
30:08ça donne encore plus
30:09de valeur au truc.
30:10C'est vraiment
30:11un truc exceptionnel
30:12parce que c'est des mecs
30:13qui ont joué à Kiel,
30:14qui ont joué dans
30:15les plus grands clubs,
30:16dans les plus grandes ambiances
30:18et vraiment,
30:19on vit un truc unique.
30:47Franchement,
30:48je vous ai trouvés
30:49paisibles,
30:51même dans la tempête.
30:52Oui.
30:55Je vais même dire
30:56à la télévision.
31:03Mesdames, Messieurs,
31:04bonjour.
31:05Monsieur Arnaud,
31:06votre chef de banque
31:07vous souhaite la bienvenue
31:08pour Monsieur TGV 7040
31:09à destination de Paris,
31:10Gare du Nord.
31:13Il n'y a pas le 8 ?
31:14Il n'y a pas le 8, non.
31:15Il n'y a pas le 8, non.
31:21Tu es obligé toujours
31:22de monter.
31:23Il y a tout dedans.
31:24Si tu ne peux pas monter
31:25en coupant,
31:26tu peux pisser,
31:27tu peux mettre
31:28n'importe quoi d'autre.
31:29D'accord.
31:32Vous retournez à Paris
31:33pour la demi-finale.
31:34Un dernier carré,
31:35on passe à autre chose
31:36dans une compétition.
31:37Un dernier carré,
31:38c'est pour aller chercher
31:39au moins la médaille.
31:40Vous êtes à la maison,
31:41c'est contre la Slovénie.
31:42Là, c'est une autre dimension.
31:43Bercy en demi-finale,
31:44c'est autre chose.
31:46Bercy,
31:47c'est la première porte
31:49en arrivant de Créteil.
31:50Donc, cette salle,
31:52je suis passé des millions
31:53et des millions de fois devant.
31:54J'ai toujours été côté passager,
31:56étant jeune,
31:57finalement,
31:58je ne conduisais pas encore.
31:59Et tu tournes ta tête à droite
32:00et elle est là.
32:01Et tu le vois.
32:02Bercy.
32:03Tu vois Bercy, Bercy.
32:05Et là,
32:06des années après,
32:07c'est toi qui es dedans.
32:12Tu es en passe
32:13pour faire quelque chose de grand.
32:21C'est magnifique.
32:22C'est magnifique.
32:23Franchement, là,
32:24tu m'as ramené
32:25de gros souvenirs.
32:26La nuit est tombée
32:27sur Paris
32:28et sur la Core Hotel Arena.
32:30Mais c'est de la lumière
32:32que va venir la vérité.
32:34Ce soir,
32:35bienvenue à toutes celles et à tous
32:36ceux qui nous rejoignent
32:37pour vivre un nouveau moment
32:38de grâce.
32:39La dernière marche
32:40vers la grande finale.
32:41La Slovénie
32:42que les Français connaissent par cœur.
33:05Je pense que j'ai commencé
33:06qu'un match dans cette compétition
33:07de la nuit finale.
33:08En fait,
33:09on joue contre la Slovénie.
33:10C'est des mecs qui jouent en club.
33:11Et je me dis,
33:12je ne peux pas penser
33:13qu'on peut perdre.
33:17L'apparence et Thierry
33:18étaient très forts là-dedans.
33:19Je m'en suis beaucoup inspiré aussi
33:20quand j'étais jeune
33:21de jamais essayer de montrer,
33:23même quand au fond de moi,
33:24je savais que c'était très compliqué,
33:25de jamais montrer à l'adversaire
33:27qu'il avait pris le dessus sur moi.
33:32Attention,
33:33ça nous a posé problème
33:34ce genre de situation.
33:36Vincent Gérard,
33:37PK face à Dolenex.
33:38Quelle facilité
33:39de la part de Vincent Gérard.
33:42Il avait parfaitement lu
33:44en se couchant rapidement,
33:46Vincent Gérard.
33:47Que dire de la performance de Vincent
33:49qui est à plus de 40%
33:50avec ce treizième arrêt.
33:54C'est le principe du jeu
33:55du poste de gardien.
33:57Même si au fond de toi,
33:58tu as la trouille,
33:59l'adversaire,
34:00il a l'impression
34:01que tu es sûr de toi
34:02et que de toute façon,
34:03même s'il a mis un but,
34:04c'est parce qu'il a eu de la chance.
34:06Du Cavallo,
34:07qui vient dépasser tout le monde.
34:11C'est l'exploit
34:12de Daniel Narcisse.
34:13De Daniel Narcisse.
34:18Attention Vincent,
34:19Vincent, Vincent.
34:20Le magasin est fermé.
34:23Ça n'est pas nocturne
34:24pour Vincent Gérard
34:25qui a fermé la boutique
34:26depuis longtemps
34:28et qui va être très proche
34:30du meilleur joueur
34:31de cette rencontre.
34:33Les Bleus sont en finale
34:35de l'Or mondial.
34:36La sixième étoile
34:37est au bout du chemin.
34:39Fantastique,
34:40fantastique soirée
34:41une nouvelle fois.
34:45Est-ce que la concurrence
34:46avec lui,
34:47dans ce championnat du monde
34:48en particulier,
34:49est-ce qu'elle aura été différente
34:50de tout ce que tu avais vécu
34:51avant dans les championnats
34:52du monde ?
34:54Non, je ne pense pas.
34:55J'ai toujours estimé
34:56qu'en gros,
34:57c'est le coach qui décide
34:58et que malgré le statut
35:01que je pouvais avoir,
35:03je ne vais pas dire
35:04que je ne suis pas d'accord.
35:06Une compétition,
35:07ce n'est pas le lieu
35:08pour changer les statuts.
35:09Si le numéro 1
35:10a toujours l'impression
35:11que le numéro 2
35:12va vouloir faire un croche-pied
35:13dans l'escalier
35:14ou dès qu'il prend
35:15deux buts d'affilé
35:17sur le banc,
35:18il va faire comme ça,
35:19comme ça,
35:20ça ne peut pas bien se passer.
35:21Donc non,
35:22j'étais dans mon rôle
35:23de numéro 2,
35:24travailler mes matchs,
35:25faire de la vidéo
35:26et être le maximum
35:27en soutien de Thierry.
35:30France,
35:31l'aventure plus heureuse
35:32du monde.
35:33Face à Gérard,
35:34bien sûr,
35:35pour l'ensemble
35:36de son oeuvre.
35:38J'étais capitaine,
35:40j'avais un rôle important,
35:42mais c'était aussi important
35:44de mettre
35:45ces états d'âme de côté
35:46parce qu'à la fin,
35:48le plus important,
35:49c'était que l'équipe
35:50de France, elle gagne.
35:51Quand le handball a commencé
35:52un peu à passer à la télé
35:53et même au championnat
35:54du monde 2001,
35:55moi j'étais tout jeune,
35:56j'avais deux idoles,
35:57c'était Thierry et Nick Fritz.
35:58C'est très simple
35:59d'être en binôme
36:00avec Thierry.
36:02C'est le meilleur gardien
36:03du monde,
36:04c'est lui qui va jouer.
36:05S'il ne joue pas,
36:06c'est que c'est dur.
36:07Donc si c'est dur,
36:08vas-y, fais ce que tu peux faire.
36:10Entre guillemets,
36:11c'est simple d'être numéro 2.
36:12Surtout,
36:13on a la même façon
36:14de voir le poste
36:15de gardien de but.
36:16Ça a toujours été simple
36:17d'échanger
36:18handballistiquement
36:19avec lui.
36:20On a le même langage,
36:21on a la même façon
36:22d'analyser comment
36:23on va faire un arrêt.
36:24Thierry levait
36:25beaucoup plus vite
36:26ses jambes,
36:27beaucoup plus.
36:28Je pense qu'on avait
36:29un binôme
36:30qui fonctionnait bien
36:31parce qu'on était
36:32capables de s'apporter
36:33mutuellement
36:34dans la vision
36:35du gardien de but.
36:51On est à une heure
36:52d'accrocher
36:53une sixième étoile.
36:54Donc ça,
36:55après,
36:56l'équipementier décidera
36:57est-ce qu'on la met en dessous,
36:58est-ce qu'on la met à côté,
36:59est-ce qu'on fait
37:00une grande ligne,
37:01est-ce qu'on commence
37:02une nouvelle ligne.
37:03Voilà,
37:04ça c'est les petits trucs drôles.
37:05Ça serait beau encore
37:06de battre ce record,
37:07d'être...
37:08On était déjà
37:09la première équipe
37:10à gagner 5 titres
37:11de champion du monde.
37:12On pourrait rentrer
37:13dans la liste
37:14des titres
37:15de champion du monde
37:16et on pourrait
37:17être la première équipe
37:18à gagner 5 titres
37:19et on pourrait encore
37:20battre ce record
37:21de gagner un sixième titre.
37:22Ça serait magnifique
37:23ici en plus en France.
37:24Tout est fait
37:25pour que ça soit
37:26une belle histoire
37:27qui continue à s'écrire.
37:34Le sixième titre mondial
37:35est à portée de main
37:36de l'équipe de France.
37:37Une finale
37:38face à la Norvège
37:39à Paris.
37:43Un joli clin d'œil du destin
37:44pour Thierry Omeyer
37:45et Daniel Narcis,
37:46déjà titrés ensemble
37:47ici,
37:4816 ans plus tôt.
37:50Forcément,
37:512001-2017,
37:52vous êtes...
37:53Bon voilà,
37:54il y a 16 ans d'écart.
37:55Il y a un petit peu
37:56plus de métier.
37:57Vous ne l'apprendez
37:58pas du tout
37:59de la même manière.
38:01Moi, personnellement,
38:02non, pas du tout.
38:03Franchement,
38:04entre 2001
38:05où tu découvres
38:06un peu tout,
38:07tu ne sais pas
38:08si tu vas jouer,
38:09tu ne sais pas
38:10comment ça se passait
38:11sur le terrain,
38:12le monde...
38:13Bon, tu essaies
38:14de garder,
38:15de maîtriser
38:16tes émotions
38:17mais en 2017,
38:18on a eu
38:19beaucoup plus de maîtrise
38:20quand même.
38:21Tu sais
38:22ce qui t'attend
38:23sur le terrain
38:24avec tes adversaires
38:25mais aussi
38:26l'ambiance.
38:27Donc,
38:28franchement,
38:32toutes ces années
38:33t'ont poussé
38:34quand même
38:35à maîtriser
38:36toutes tes émotions
38:37et ton jeu
38:38pour essayer
38:39de gagner le match.
38:41On y est,
38:42le jour de la finale.
38:43Vous êtes là,
38:44ensemble,
38:45l'un côté de l'autre.
38:47Franchement,
38:48je ne sais plus
38:49à côté de qui
38:50j'étais.
38:51Moi,
38:52j'étais à côté du mur.
38:53J'étais là,
38:54c'est possible
38:55que j'étais là.
38:56D'un côté,
38:57j'avais le mur,
38:58c'est sûr.
38:59En 2001,
39:00on arrive,
39:01on n'avait même
39:02peut-être pas
39:03place pour s'asseoir
39:04dans les vestiaires.
39:05Tu n'as pas
39:06la même responsabilité
39:07que tu as
39:08en 2017
39:09où on compte sur toi.
39:10Il y a beaucoup de choses
39:11qui te reposent
39:12sur tes épaules.
39:13On parlait de 2001,
39:14de 2017,
39:15à chaque fois,
39:16on a été porté
39:17par le public,
39:18par l'engouement
39:19qu'il y avait autour.
39:20Je pense que ça,
39:21ça a été quelque chose
39:22de très fort.
39:23Est-ce qu'à ce moment-là,
39:24quand tu te poses
39:25avant le match,
39:26tu te dis
39:27que c'est peut-être
39:28la dernière fois ?
39:29La dernière fois
39:30qu'on joue ici ?
39:31Oui, la dernière fois
39:32ici,
39:33la dernière fois
39:34avec l'équipe de France,
39:35le dernier titre.
39:36Franchement,
39:37non.
39:38Moi, je pense que
39:39dans ma tête,
39:40j'avais peut-être fait
39:41un peu le...
39:42Je me suis dit
39:43que c'était peut-être
39:44la dernière mission.
39:45C'est clair.
39:46Tout ce que je voulais,
39:47c'était qu'on soit
39:48champion du monde.
39:49C'était l'objectif,
39:50mon objectif,
39:51l'objectif
39:52de toute l'équipe.
39:53On avait à cœur
39:54de l'atteindre.
40:03Le moment de vérité,
40:04le moment d'une vie,
40:05un moment pour l'éternité,
40:06finale du championnat
40:07du monde de handball.
40:08La France défile à Norvège.
40:09Des retrouvailles au sommet,
40:10deux semaines après
40:11la victoire difficile
40:12et angoissante
40:13des Bleus
40:14face aux Scandinaves
40:15en face de Boulle.
40:16La route vers la gloire
40:17s'achève à Paris.
40:18Les experts en quête
40:19d'une sixième étoile
40:20vont devoir mettre fin
40:21au miracle permanent norvégien.
40:22Invité de dernière minute,
40:23Sagosen et Consort
40:24ont l'occasion d'entrer
40:25dans l'histoire.
40:26Les Français,
40:27eux,
40:28peuvent écrire une nouvelle ligne
40:29exceptionnelle
40:30à leur légende,
40:3116 ans après leur sacre magistral.
40:32Merci.
40:38L'avantage de plus
40:39de premier break
40:40dans cette partie,
40:41dans cette finale
40:42en faveur de la Norvège.
40:43Quand j'ai vu les Norvégiens
40:44rentrer comme des boulets
40:45de canon dans cette finale,
40:46jouer sans avoir peur
40:47et qu'on a été menés
40:48au score là
40:49en première mi-temps,
40:50là je me suis dit
40:51oula,
40:52on va quand même pas
40:53perdre la finale
40:54des championnats
40:55du monde
40:56chez nous
40:57face à la Norvège
40:58qui sont très bons
40:59mais qui n'ont pas
41:00encore gagné de titres.
41:01Non,
41:02c'est pas le scénario,
41:03c'est pas ça,
41:04c'est pas ça,
41:05c'est pas ça.
41:06C'est pas le scénario,
41:07c'est pas possible.
41:37Nicolas Karamatic,
41:38capable de forcer
41:39les verrous,
41:40capable de fracasser
41:41les murs.
41:44Encore une solution,
41:45allez Lucio,
41:46allez,
41:47oui,
41:48à l'envers,
41:49aaaah !
41:50Juste avant la pente !
41:53La pente est devant,
41:55le meilleur
41:56des scénarios possibles
41:57après Transilu.
41:59Tout est encore
42:00à jouer
42:01mais la pente
42:02reste ferme.
42:04J'ai mis,
42:05j'ai mis peut-être 30 minutes
42:06avant de rentrer dans mon match,
42:07vraiment,
42:08j'étais en premier mi-temps
42:09et je me souviens,
42:10j'avais la tête baissée
42:11et j'étais en train
42:12de me dire
42:13mais qu'est-ce que tu fais ?
42:14Qu'est-ce que tu es en train de faire ?
42:15Et là,
42:16j'étais pas loin
42:17de Nico Etchouf
42:18qui devait passer
42:19et t'as les deux
42:20qui tapent
42:21sur mon épaule
42:22genre
42:23tranquille petit,
42:24c'est juste des mots
42:25comme ça,
42:26c'est juste des petites
42:27tapes comme ça
42:28sur l'épaule,
42:29allez,
42:30fais ton truc.
42:31Le leadership,
42:32en étant bon,
42:33en disant,
42:34en prenant en charge
42:35le leadership dans le jeu,
42:36le scoring,
42:37tout un tas de choses,
42:38c'est aussi
42:39quand je suis en dehors
42:40dans les moments
42:41de mi-temps,
42:42de pouvoir
42:43trouver le mot,
42:44soit le mot juste
42:45soit même pas
42:46de pas forcément
42:47de parler
42:48mais de donner
42:49une accolade
42:50à un coéquipier,
42:51de lui transmettre
42:52avec un check
42:53une énergie,
42:54de lui montrer
42:55qu'on est là,
42:56que ça passe
42:57et que ça va le faire
42:58en deuxième mi-temps
42:59et qu'on va
43:01et que ça va le faire
43:02en deuxième mi-temps.
43:03Mais moi,
43:04c'est la première fois
43:05que je poussais une porte
43:06de champion du monde.
43:07Pas comme Nico,
43:08pas comme Daniel,
43:09pas comme Titi,
43:10pas comme d'autres,
43:11pas comme Ucho,
43:12Mika,
43:13ils en ont tous gagné
43:14mais moi,
43:15je ne sais pas
43:16ce que c'est de gagner.
43:17La véritable victoire,
43:18c'est-à-dire que j'en ai gagné
43:19des matchs dans ma vie
43:20mais la victoire finale,
43:21c'est de gagner un titre
43:22qui va marquer
43:23le reste de ta carrière
43:24et peut-être même
43:25de ta vie
43:26en plus et à la maison
43:27donc encore plus important.
43:28On a qu'à me souffrir
43:29parce que cette équipe
43:30de Norvège,
43:31franchement,
43:32ils avaient une équipe
43:33talentueuse.
43:34Ils jouent parfaitement,
43:35c'est un peu tendu
43:36mais c'est toujours pareil,
43:37il y a une confiance
43:38au collectif,
43:39une confiance
43:40dans les rotations,
43:41on est à la maison
43:42et puis,
43:43on avait tellement gagné
43:44chez les autres
43:45qu'on ne pouvait pas
43:46se permettre
43:47de laisser quelqu'un d'autre
43:48nous gagner chez nous.
43:49Et quand je vois
43:50qu'en étant en difficulté,
43:51qu'on est à la maison
43:52et qu'on n'a pas
43:53les moyens
43:54d'y aller,
43:55qu'on n'a pas
43:56les moyens
43:57d'y aller
43:58et qu'en étant en difficulté,
43:59qu'on est à plus 1
44:00à la mi-temps,
44:01je me dis
44:02c'est terminé,
44:03c'est impossible
44:04qu'ils gagnent
44:05contre nous aujourd'hui.
44:06On continue,
44:07comme on a terminé
44:08à la mi-temps,
44:09on repart fort les gars
44:10et on donne tout
44:11jusqu'à la dernière minute.
44:12Allez les gars,
44:13allez Tchoupi !
44:14Allez les gars !
44:18Les 30 dernières minutes
44:22pour l'éternité.
44:24Sagocène
44:25et l'arrêt
44:26de Massa Gerard.
44:27La démolition.
44:28Il va
44:29peut-être
44:30faire la différence
44:31ce soir
44:32et permettre
44:33à ses partenaires,
44:34à ses coéquipiers
44:35de prendre le large.
44:374 minutes de jouée
44:38plus 4
44:39pour les Bleus.
44:44Oh !
44:45Le couloir !
44:46Le couloir !
44:47Le couloir !
44:48Le couloir !
44:49Le couloir !
44:50Le couloir !
44:51L'écureuil en contre-attaque,
44:52ça va très vite
44:53pour Massa Gerard.
44:54L'animal sauvage !
44:55La bête
44:56est sorti de sa grotte.
45:01Allez !
45:02Plus d'eau
45:03que Fabregas !
45:27Le patron !
45:28On le disait !
45:30Il avait sorti
45:31dans chacune de ses mains
45:33des truelles
45:34pour construire avec le portier
45:36un mur infranchissable.
45:38Massa Gerard
45:39est en train de réaliser
45:41la partie de sa vie.
45:43Magnifique défense !
45:44Il est allé lui donner
45:45son corps à la patrie.
45:49Ça n'est pas une bête,
45:50c'est un animal sauvage !
45:51C'est un animal sauvage !
45:52C'est un animal sauvage !
45:53C'est un animal sauvage !
45:54C'est un animal sauvage !
45:55Ça n'est pas une cerise.
46:00C'est un lingot d'or
46:01sur un gâteau merveilleux.
46:03La France
46:04conserve son titre mondial.
46:07Quelle partie
46:08sensationnelle !
46:10On est passé
46:11par toutes les émotions.
46:12On est passé
46:13par toutes les émotions.
46:14Et c'est un bonheur intense
46:16qui nous habite à présent.
46:19Mesdames, Messieurs,
46:20concernez-vous,
46:21peuple de France,
46:22la plus grande équipe
46:24de tous les temps,
46:25triomphe après un match
46:26d'une intensité incroyable.
46:28Un duel de titans,
46:30une domination,
46:31au-delà de la raison.
46:33Un dimanche
46:34pour l'éternité.
46:50À la fin du match,
46:52avec Didier,
46:53on était au milieu du terrain.
46:54Au milieu du terrain,
46:55au milieu des joueurs.
46:56Chose qui est assez rare.
47:00Mais sans que ça soit contrôlé.
47:02Comme si la transition
47:05entre les joueurs qu'on était
47:08et les entraîneurs
47:09qu'on était en train de devenir
47:11n'était pas complètement faite.
47:12C'est notre destin
47:14d'aller chercher un dernier titre
47:16pour Thierry Romer,
47:17Daniel Narcis,
47:18qui le méritait tellement.
47:24Quand tu termines
47:25sur des émotions aussi fortes,
47:27à partager avec tes enfants
47:29qui te regardent
47:30avec beaucoup de fierté,
47:31c'est quelque chose de fort.
47:36Et quand tu t'assoies
47:37et que tu te retournes
47:38et que tu regardes un peu
47:39tout ce que tu as pu accomplir
47:40avec ton équipe,
47:42tu ressens beaucoup de fierté.
47:45C'est un moment
47:46où tu te dis
47:47que tu as réussi.
47:48Et c'est un moment
47:49où tu te dis
47:50que tu as réussi.
47:51Oui, beaucoup de fierté notamment.
47:53C'était un bon moment.
47:54Il y a ta famille,
47:55il y a tes amis.
47:56Moi, j'étais un peu en difficulté
47:57sur ce tournoi
47:58parce que j'avais eu une commotion,
47:59j'ai eu du mal à m'en remettre.
48:00Mais finalement,
48:01je fais une belle finale.
48:04Tout était réuni
48:05pour que ça reste
48:06un super souvenir.
48:07C'est le quatrième titre mondial
48:08pour toi en huit ans.
48:10Oui.
48:11Oui, c'est pas mal.
48:12Ça a bien enchaîné.
48:13C'est le premier titre
48:16que je gagne
48:17avec Géraldine et Alec
48:19dans les tribunes.
48:20Il est né en 2016.
48:21Même s'il est tout petit,
48:22pour moi,
48:23tout change
48:24avec l'arrivée
48:25de mes enfants.
48:27Tu es le joueur,
48:28encore une fois,
48:29je le répète,
48:30qui a joué le plus
48:31pour l'équipe de France
48:32dans cette compétition.
48:33C'est allé très vite.
48:34C'est quoi ton sentiment
48:35à l'issue de la finale ?
48:37Sur le moment,
48:38je pense que je ne réalise pas trop.
48:41Parce que,
48:42comme tu dis,
48:43tout s'est enchaîné
48:44très vite au final.
48:45Et de se dire que
48:46ça y est,
48:47on est les champions du monde
48:48en France
48:49à Paris,
48:50devant nos proches,
48:52nos amis.
48:53Et surtout,
48:54de partager ça
48:55avec des joueurs
48:56emblématiques
48:57de l'équipe de France,
48:58c'était quelque chose
48:59de très fort.
49:03Je ne sais pas quoi dire.
49:04Je ne sais pas comment célébrer.
49:05Je ne sais pas ce qu'on fait.
49:06Qu'est-ce qu'on fait
49:07quand on est champion ?
49:08C'est quoi la finalité après ?
49:09Je ne savais pas quoi faire.
49:10Je courais partout.
49:11Qu'est-ce qu'on fait ?
49:12On fait quoi ?
49:13On doit aller où ?
49:14Putain, c'est bon ça !
49:15Je ne sais pas quoi faire
49:16tellement je suis excité.
49:19On est les champions du monde
49:20à l'équipe de France !
49:50Le dimanche 29 janvier 2017
49:52restera marqué du saut des experts.
49:54Une sixième étoile
49:55brille désormais
49:56au-dessus du ciel bleu.
49:58Un amour impuni
49:59brûle pour cette équipe de France.
50:01Érigée des statues,
50:02dressée des monuments partout
50:04en France,
50:05devant vos maisons.
50:06Prosternez-vous
50:07et souvenez-vous
50:08à jamais
50:09de ce moment de gloire
50:10phénoménal.
50:13Forcément, c'est fort.
50:14Là, vous regardez justement
50:16si on avait encore
50:17des photos.
50:18La première photo que je tombe,
50:20c'est une photo avec Daniel,
50:22tous les deux avec le trophée.
50:24On a voulu aussi marquer
50:26ces moments-là
50:27et les garder gravés.
50:29C'est parce qu'on a vécu
50:31toutes ces années ensemble.
50:33On a eu la chance aussi
50:34de jouer ensemble en club,
50:36dans différents clubs,
50:37de vivre des moments forts.
50:39Je pense que ça nous rapproche.
50:41Même autour de nos familles,
50:43il y a aussi une histoire
50:45qui s'est écrite.
50:46Forcément, tout ça,
50:47ça renforce un lien fort
50:49que déjà le terrain nous donne.
50:51C'était magnifique.
50:52Ça fait que,
50:53à ces championnats du monde,
50:54à domicile,
50:55quand tu réponds présent
50:56et que tu gagnes,
50:57t'en gardes des souvenirs à vie.
50:59Ça te fait les plus belles émotions
51:01du monde,
51:02encore plus belles
51:03que celles qui sont
51:04les plus belles au monde
51:05quelques années plus tard.
51:07C'est vraiment magnifique.
51:09Plus que celles qui sont
51:10les plus belles au monde
51:11quelques années avant,
51:12où tu étais déjà
51:13champion d'Europe,
51:14champion olympique.
51:15Là, t'es encore plus haut.
51:16Ce titre-là,
51:17il était la récompense
51:19de toute une jeunesse.
51:23Tout ce que mes parents
51:24ont sacrifié pour nous.
51:27Je sais que mon père,
51:28il a fait des centaines
51:29de milliers de kilomètres
51:30pour toujours nous accompagner,
51:32toujours être présent
51:33avec mon frère et moi
51:34quand on allait faire du sport.
51:35C'était très important pour lui
51:36de nous accompagner
51:37dans notre sport,
51:38en tant que sportif
51:40et en tant qu'adolescent,
51:42pré-adolescent,
51:43adolescent
51:44et jeune adulte.
51:46Ce titre-là,
51:47il a vraiment été
51:48clairement pour eux.
51:50Voir ma mère pleurer
51:51dans mes bras
51:52avec la chance
51:53de porter cette médaille
51:54et cette coupe,
51:55c'était juste exceptionnel.
51:57Après le coup,
51:58avec tout ce que j'ai vécu,
52:02je ne peux pas ne pas croire
52:03à la destinée.
52:05En même temps,
52:06me dire que
52:08la destinée était là,
52:10que ça ne s'est pas fait tout seul.
52:11J'ai eu beaucoup d'aide
52:12de tous les côtés,
52:14de mon papa,
52:15de ma famille,
52:16de mes coéquipiers,
52:17de toutes les rencontres
52:18que j'ai faites,
52:19mes coachs,
52:20et qu'en même temps,
52:21la destinée,
52:22il faut savoir la saisir
52:25et que le génie
52:26dans tout ça,
52:28c'est d'avoir tout ça
52:29à tes côtés,
52:30de savoir t'en servir,
52:31d'oser,
52:32d'oser prendre les risques,
52:34d'oser rêver
52:35à l'impossible.
52:37Sur ce mondial,
52:38puisqu'on parle du mondial,
52:39t'es meilleur
52:40que le meilleur gardien
52:41de tous les temps.
52:42Oui,
52:43t'es le meilleur gardien
52:44du tournoi.
52:45On fait un sport collectif,
52:46il ne faut pas l'oublier,
52:47peut-être qu'on l'oublie
52:48un petit peu,
52:49mais le but du jeu,
52:50ce n'est pas de finir
52:51meilleur gardien,
52:52c'est de finir
52:53avec la médaille
52:54autour du cou.
52:55Je suis content
52:56d'avoir vécu tout ça,
52:57c'est beaucoup,
52:58c'est presque trop des fois.
52:59On a gagné
53:00toutes les rencontres,
53:01ce qui arrive très rarement
53:02dans une compétition.
53:03Il n'y a pas eu d'engueulades,
53:05c'était vraiment
53:06la compétition
53:07à domicile de rêve.
53:08C'est une réussite aussi
53:09incroyable
53:10et qu'on doit à Claude.
53:11Tu te rends compte
53:12le paradoxe quand même ?
53:13T'es le sélectionneur
53:14tout sport confondu
53:15à avoir amené
53:16le plus de titres
53:17à la France.
53:18T'as pris l'équipe de France
53:19après un mondial
53:20remporté en France
53:21et tu l'as quitté
53:22juste avant un mondial
53:23en France
53:24remporté par la France.
53:25Oui,
53:26mais après,
53:27il y en a plein
53:28qui m'ont dit
53:29mais t'aurais pu finir
53:30à Napothéose.
53:31Ma femme,
53:32par exemple,
53:33m'avait beaucoup
53:34de ne pas être allé
53:35sur le podium.
53:36Mais je pense
53:37que j'avais accepté
53:38l'idée que j'étais là
53:39pour servir
53:40et que c'était
53:41aux autres
53:42à profiter.
53:43Je ne voulais pas
53:44avoir l'air
53:45d'avoir laissé travailler
53:46et puis à un moment
53:47de la médaille,
53:48poussez-vous,
53:49je vais prendre
53:50la photo.
53:51Il faut être fier
53:52de notre parcours,
53:53il faut être fier
53:54des générations
53:55qui ont,
53:56les unes à la suite
53:57des autres,
53:58inscrit le handball
53:59toujours de manière
54:00plus ancrée,
54:01plus déterminée
54:02et plus ancrée
54:03et plus forte
54:04dans le sport français.
54:05Et je trouve
54:06que l'équipe de France,
54:07elle est restée,
54:08malgré son évolution,
54:09malgré le fait
54:10qu'elle puisse arriver
54:11à dominer
54:12le monde du handball,
54:13je trouve
54:14qu'elle est restée,
54:15elle a continué
54:16à ressembler
54:17au sport
54:18qui était le nôtre,
54:19porté par des éducateurs,
54:20porté...
54:21Je trouve
54:22qu'elle a toujours
54:23eu une image
54:24dont les handballeurs
54:25sont fiers.
54:26Moi, je me souviens
54:27quand j'étais petit,
54:28je me souviens
54:29quand j'étais petit,
54:30je me souviens
54:31quand j'étais petit,
54:32je me souviens
54:33que j'étais fier.
54:34Je me souviens
54:35quand je suis rentré
54:36en équipe de France,
54:37que je regardais,
54:38je ne parlais pas,
54:39je regardais juste
54:40comment ils faisaient,
54:41comment fonctionnaient
54:42Jackson,
54:43tous les anciens
54:44et j'apprenais comme ça
54:45et j'ai appris
54:46sans qu'il y ait
54:47forcément de transmission
54:48verbale.
54:49Et après,
54:50il y a l'autre côté
54:51qui est
54:52quand il y a
54:53les jeunes joueurs
54:54qui viennent intégrer
54:55un groupe,
54:56la transmission
54:57du savoir,
54:58de la tactique,
54:59transmission
55:00de comment on doit
55:01s'adapter
55:02dans un groupe,
55:03qu'est-ce qu'il faut faire,
55:04donner confiance
55:05à l'autre.
55:06Il y a toute cette
55:07deuxième phase
55:08de la transmission
55:09qui entre en compte
55:10mais le plus important
55:11c'est déjà
55:12soi-même
55:13comment on fait,
55:14ce qu'on fait
55:15sur le terrain,
55:16ce qu'on fait
55:17dans la vie d'un groupe
55:18et comment les autres
55:19s'en inspirent.
55:20Quand tu rentres
55:21en équipe de France,
55:22tu as un devoir
55:23de résultat,
55:24tu as un devoir
55:25aussi d'image,
55:26tu dois montrer
55:27à tes coéquipiers,
55:28à la fédération,
55:29aux jeunes joueurs,
55:30aux supporters
55:31que tu es prêt
55:32à donner
55:33le maximum de toi
55:34justement
55:35sur chaque rencontre.
55:36Quand tu portes
55:37le maillot
55:38d'équipe de France,
55:39pour moi tu as
55:40ce devoir-là.
55:41On a grandi,
55:42on est tous des hommes,
55:43on est tous des joueurs
55:44aguerris,
55:45expérimentés,
55:46on veut gagner,
55:47on veut revenir
55:48à ce que la France
55:49a toujours été
55:50dans notre jeunesse.
55:51Et je pense que
55:52cette transmission-là
55:53c'est celle que nous
55:54on a eue
55:55et qu'on va devoir
55:56faire perdurer aussi
55:57dans le temps
55:58justement
55:59en tête d'affiche
56:00et si ce n'est pas
56:01la première place,
56:02la deuxième
56:03et non pas la troisième
56:04par exemple.
56:05Elle est pour quand
56:06la prochaine étoile ?
56:07Il faut qu'elle arrive
56:08bientôt parce que
56:092017
56:10ça fait quand même
56:11déjà loin
56:12et c'est pas normal
56:13et il faut
56:14la septième médaille.
56:15La septième étoile.
56:16Oui,
56:17des médailles
56:18il y en a eu
56:19un peu plus.
56:21Gamin,
56:22t'as rêvé d'être
56:23champion du monde ?
56:24Non.
56:25Merci beaucoup Claude.
56:26Ça sert la main
56:27ou ça c'est la bise ?
56:28Ça tourne,
56:29tu bouges pas.
56:30Comme tu veux.
56:31C'est une bonne question.
56:32Celle-là,
56:33je me la suis jamais posée
56:34mais c'est que
56:35j'ai fait un peu caca
56:36comme on dit.
56:37Désolé.
56:38Ça,
56:39tu mets pas ça.
56:40Non.
56:41J'étais admiratif
56:42du joueur que t'étais
56:43mais c'est vrai.
56:44C'est pas de moi
56:45que je me réjouis
56:46de te dire
56:47que t'es le meilleur
56:48du monde.
56:50T'étais un beau joueur
56:51de handball.
56:52En 2019,
56:53il y avait bien ça ça.
56:55En 2017,
56:56ils choisissent.
56:57Pour toi.
56:59Après,
57:00je te laisse tranquille
57:01avec Thierry Romé.
57:02On m'a jamais posé
57:03de questions sur lui.
57:04C'était ton premier match.
57:05On est pas loin
57:06d'avoir trouvé la recette
57:07et
57:08j'espère qu'à la fin,
57:09on pourra vous faire goûter
57:10la mayonnaise.
57:11Avec plaisir.
57:12Je suis dans des belles
57:13métaphores aujourd'hui.
57:14C'est magnifique.
57:15On va passer sur Top Chef.
57:17J'ai pensé à toi,
57:18mais t'es un peu maudit.
57:19Un peu insulté.
57:20Vas-y, ne m'enregistre pas.
57:22On a dépassé trop.
57:23J'ai encore plein de choses,
57:24mais Steven Spielberg
57:25me demande de couper.