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00:00Europe 1, matin, week-end. 6h-9h, Lénaïque Mognier.
00:06Europe 1, 8h14, l'heure d'accueillir l'invité d'Europe 1, matin, week-end.
00:10Et alors que la crise agricole couvre toujours, Lénaïque Mognier, vous recevez le porte-parole de la Coordination Rurale, Patrick Legras.
00:16Oui, parce que les agriculteurs sont reçus demain par François Bayrou à la veille de son discours de politique générale.
00:22Bonjour Patrick Legras.
00:23Bonjour.
00:24Merci d'accepter l'invitation d'Europe 1.
00:26Vous aviez regretté que cette rencontre se fasse si tard.
00:30Qu'est-ce que vous allez lui demander demain à François Bayrou, lui qui est le quatrième Premier ministre que vous rencontrez en un an ?
00:36On va essayer de lui faire accepter d'appliquer toutes les demandes que nous avons faites depuis maintenant un an.
00:44Donc, respect des clauses miroirs, suppression de la surtransposition des lois françaises sur les lois européennes.
00:54Et comme a pu dire votre prédécesseur, essayer d'arriver à avoir plus de contrôle des importations qui sont absolument non réglementaires
01:06et qui arrivent dans les assiettes de nos compatriotes français.
01:11Et au même prix, nous devons produire, je dirais, toutes les productions qui sont nécessaires en France.
01:22On ne peut plus produire à un cours mondial avec des surnormes et être comparé à ce qui vient de tous ces pays qui ont encore des produits qui sont strictement interdits en France et en Europe.
01:32Est-ce qu'il y a une certaine lassitude peut-être, Patrick Legras, à l'idée de répéter constamment la même chose et d'être confronté au même mur systématiquement ?
01:41Ou est-ce que vous êtes toujours combatif ?
01:43Non, on reste combatif. Mais c'est surtout que c'est une volonté des différents gouvernements de nous écouter, mais de ne pas prendre de décision.
01:53C'est ça qui est dérangeant. Alors on pense que ça vient de plus haut. On pense que c'est quand même le président de la République qui bloque les évolutions possibles.
02:00Parce qu'on a des interlocuteurs qui sont très réceptifs, mais qui ne prennent aucune décision.
02:05Donc, ça vient de plus haut. Ce n'est pas possible.
02:08Alors, est-ce que ça vient de Van der Leyen qui met une pression sur M. Macron ?
02:11Est-ce que c'est M. Macron qui souhaite cette mondialisation qu'il a développée à force de lois, à force de décrets ?
02:25Parce qu'il faut être clair, depuis des années, on a cette pression qui aujourd'hui, je dirais, pose un problème sur l'ensemble des filières agricoles.
02:35C'est-à-dire que ça serait sur une seule, mais là, c'est sur l'ensemble.
02:38C'est global.
02:39Voilà, c'est global. Donc, on a tous les agriculteurs derrière nous, bon, de différentes manières, mais on a tous les agriculteurs.
02:44On l'a encore vu lors de diverses manifestations. On a tous les consommateurs.
02:49Et ce qui est dramatique, c'est qu'on peut se vanter d'avoir tous les partis politiques.
02:54Parce que l'ensemble des partis politiques trouvent qu'il faut trouver une solution pour les agriculteurs français.
03:00C'est pour ça qu'on avait décidé ensemble, depuis des mois, de mettre la pression avant les problèmes qui peuvent arriver à l'Assemblée nationale ou au Sénat.
03:09Parce qu'on sait que ça pouvait être une décision globale avant les problèmes de budget et d'autres problèmes politico-politiques français.
03:20C'est pour ça qu'on voulait avoir des solutions et des décisions prises avant qu'il y ait conflit entre les différents groupes parlementaires.
03:27Et alors justement, est-ce que l'arrivée de François Bayrou à Matignon, qui vient du milieu rural lui aussi, François Bayrou,
03:34est-ce que vous diriez qu'il a une vision de l'agriculture plus instinctive qu'un Gabriel Attal, par exemple, et que c'est un interlocuteur qui peut vous entendre cette fois-ci ?
03:43Si je veux être cru, il va falloir qu'il fasse ses potes. Parce que pour l'instant, les seuls échanges qu'on a eus, c'est avec des blindés et des centaures en région parisienne.
03:54Parce que vous avez essayé de relancer la mobilisation à Paris en tout début de semaine, je le rappelle.
04:00Oui, jusqu'à mettre des amendes sur des agriculteurs qui se promenaient en Paris 135 euros pour un bonnet jaune.
04:08Il y en a même plusieurs qui ont eu trois amendes. Vous voyez, on est vraiment des gros délinquants.
04:13Donc vous nous permettrez de répondre à cette question lorsque l'entrevue aura lieu, parce qu'on est quand même relativement sceptiques.
04:20Vous êtes deux syndicats à être reçus demain, il y a vous et la FNSEA. On a vu le mouvement agricole se mobiliser ensemble il y a un an à peu près.
04:30Là, on a senti un schisme peut-être au moment du mercosur entre la FNSEA et vous à la coordination rurale, alors qu'il y a des élections professionnelles qui se préparent.
04:39Où est-ce que vous en êtes là ? Vous pensez que vous pouvez devenir le premier syndicat agricole de France ?
04:44Alors le premier, il y a énormément de chance, puisqu'aujourd'hui nous étions à 23% et la FNSEA et la FNSEA étaient autour de 27%.
04:53Mais après, il faut séparer l'intérêt de la base des agriculteurs et la base des syndicats.
05:00On a tous les mêmes revendications et je dirais le haut du panier.
05:04Il faut savoir que le responsable de l'agriculture est très proche de M. Macron.
05:09Ils se sont reçus. M. Macron a été banquier du groupe Avril il y a quelques années, donc ils se connaissent très bien.
05:16Donc, évidemment, il y a les élections de chambre et c'est pour ça aussi qu'on voulait intervenir avant les élections de chambre.
05:21Parce que là, oui, dans les 15 jours qui viennent au mois de janvier, c'est un peu compliqué.
05:26C'est ce que nous répètent les journalistes qui sont plus proches du pouvoir que des agriculteurs.
05:33Mais oui, mais c'est un faux problème parce que depuis un an, on a les mêmes revendications sur les bases.
05:39On a les mêmes soucis financiers sur les bases.
05:44Donc, ce que l'on demande est parfois formulé de différentes manières, mais c'est bien la coordination qui est la plus incisive.
05:52Parce que nous, comme on dit, la coordination est un syndicat d'agriculteurs.
05:57Il n'y a pas d'industriel, il n'y a pas de groupe financier.
06:01Pour nous, la démarche, elle est claire.
06:04Soit on trouve une solution, soit on crève.
06:07Donc, on n'est pas dans des gros groupes qui sont mondialistes, qui sont dans plusieurs pays,
06:16parfois même qui payent des impôts ou n'en payent pas dans d'autres pays.
06:19On n'est pas dans le business plan de M. Macron.
06:22C'est pour ça que parfois on nous sort beaucoup plus de répression qu'à la FNSEA
06:27où, en général, les mobilisations ou les manifestations sont en accord avec le gouvernement, donc très peu répressives.
06:34Et c'est pour ça qu'on vous a vu sur le terrain à de nombreuses reprises à la coordination rurale.
06:39Merci en tout cas, Patrick Legra, d'avoir été, de porter la parole de la coordination rurale ce matin sur Europe 1,
06:45à la veille de cette réunion avec François Bayrou.