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00:00François Bayrou, qui doit en parallèle gérer la crise agricole, il va s'entretenir
00:04demain avec les principaux syndicats, une semaine après les manifestations près de Paris. La coordination rurale et la FNSE seront donc reçues.
00:13Mission délicate, depuis près d'un an maintenant, le monde agricole traverse une crise extrêmement profonde.
00:20Bonjour Véronique Lefloch.
00:22Bonjour.
00:22Présidente nationale justement de la coordination rurale.
00:25Alors c'est votre 80e premier ministre en un an, c'est une énième réunion qui intervient, vous l'aviez dit, bien tardivement.
00:33Qu'allez-vous demander à François Bayrou demain ?
00:36Eh bien écoutez, comme Gérard Larcher, je pense que nous allons mettre la pression, nous serons obligés d'être fermes et exigeants
00:43pour qu'il s'engage,
00:46pour qu'il y ait des engagements et ces engagements pour qu'ils s'inscrivent dans un calendrier assez restreint.
00:53En tout cas, des engagements qui ne coûtent rien, ce qu'on a pu mettre en avant
00:58il y a une semaine, alors que nous demandions à être reçus par lui.
01:02Donc un des engagements les plus attendus, c'est l'année blanche,
01:07l'année blanche en termes de remboursement de prêts ou de paiement des charges sociales,
01:12qui aujourd'hui est possible pour tous,
01:14mais qui ne l'est pas pour ceux qui sont en procédure judiciaire, donc ça c'est quelque chose qu'il peut appeler.
01:19Il faut aussi tout ce qui est alignement de la réglementation,
01:23donc
01:24quand la réglementation française est alignée sur la réglementation européenne,
01:29et puis des contrôles qui, au lieu d'être dans nos fermes, soient redirigés vers tout ce qui est
01:35produit d'importation. Donc il nous faut des objectifs chiffrés avec des délais pour qu'on puisse nous contrôler
01:42et voir si ces engagements sont tenus
01:45d'ici un mois
01:47alors que démarrera le Salon d'agriculture.
01:49Absolument, qui est une date clé bien entendu Véronique Lefloch. Alors quand vous parlez de coups de pression,
01:55qu'est-ce que vous entendez par la retournée
01:57sur Paris, comme vous avez essayé de le faire d'ailleurs, comme vous l'avez fait la semaine dernière ?
02:01Eh bien écoutez, nous si on va à ce rendez-vous, ce n'est pas pour redire tout ce que
02:07le Premier ministre sait déjà. Déjà il a ses origines agricoles, il connaît très bien le milieu, il connaît les difficultés du milieu,
02:17je pense que les délais qui ont été laissés à tous nos politiques sont largement suffisants.
02:23Personne ne peut comprendre aujourd'hui que nous soyons encore dans la rue, personne ne peut comprendre que nous soyons traités de la sorte,
02:31alors que pour beaucoup
02:33les problèmes étaient réglés, nous étions portés d'intérêts généraux majeurs,
02:38nous avions eu des annonces pour des fonds d'urgence, des fonds d'urgence, oui,
02:44270 millions d'euros entre 30.000 exploitations,
02:4830.000 exploitations sur 400.000, donc bien entendu quand vous recevez 9.000 euros en moyenne
02:55pour seulement,
02:56même pas une ferme sur dix, mais
02:59une ferme sur
03:0115,
03:03le compte n'y est pas, on a subi la crise en Ukraine qui fait qu'on a eu une inflation terrible dans nos fermes,
03:10on a eu les aléas climatiques,
03:12les aléas sanitaires,
03:14donc beaucoup parmi nous n'ont pas de récolte, ont perdu beaucoup d'animaux et donc on ne peut pas se retourner vers les industriels à
03:21qui on vend d'habitude. Alors vous, en tant que syndicat, on imagine évidemment que vous arrivez à rester
03:27mobilisé, mais après un an comme ça de crise et de difficultés pour les agriculteurs sur le terrain, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
03:35Eh bien écoutez, pour beaucoup là, ce rendez-vous c'est une nouvelle perte de temps,
03:40beaucoup n'y croivent plus, beaucoup trouvent que nous sommes beaucoup trop gentils et justement
03:46ce qu'on a pu maintenir
03:48jusqu'à présent, le calme,
03:51le calme, et nous n'avons pas répondu à la provocation
03:55de monsieur Retailleau le week-end dernier, parce que c'était ce à quoi il voulait
04:01qu'on s'oriente vers
04:04cet affrontement avec les forces de l'ordre.
04:06Donc le gouvernement voudrait vraiment nous faire taire. Je pense que c'est une nouvelle provocation de leur part
04:14qui démontre que finalement ils cautionnent l'agricide,
04:18la disparition des fermes les unes après les autres.
04:21Ils valident, au lieu de que ce soit la population qui le valide, eux valident un modèle d'agriculture
04:28industrialisée, financiarisée, gérée par la grosse industrie et donc
04:33finalement qu'ils laissent la place à toutes ces importations.
04:36Donc ils ont choisi un modèle et je pense qu'il faut qu'on puisse compter sur toute la population pour dire non,
04:43ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons des agriculteurs sur le territoire, nous voulons
04:48des emplois qui sont induits grâce à cette production dans nos fermes et nous voulons manger sainement pour ne pas avoir
04:55des coûts qui seraient reportés
04:57sur la santé ou sur l'environnement.
04:59Je vous remercie Véronique Lefloch d'être intervenue à midi sur l'antenne d'Europe 1. Vous verrez donc François Bayrou demain en tant que président
05:07national de la coordination rurale. Merci à vous.

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