Eric Revel : "François Bayrou pourrait accroître la crise budgétaire !"

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Transcript

00:00— Éric Revel, ça nous concerne. — Bonjour, Jacques. J'espère. Oui, oui, oui, parce que là, c'est chaud.

00:04— L'addition budgétaire que François Bayrou va concéder pour éviter la censure de la gauche républicaine.

00:09Alors attendez. On n'a pas encore le discours de politique générale. — Non. Non. C'est demain.

00:13— On va voir ce qu'il va proposer. — Oui. On va voir. Exactement.

00:16— Ça va être très attendu. — Bon. Mais parmi les pistes, là, évoquées, qui sont sur la table...

00:21— Oui. — ...on verra effectivement et on écoutera le Premier ministre à l'Assemblée nationale demain.

00:24Parmi les pistes évoquées, il y a par exemple, du côté du PS, davantage de moyens dans l'hôpital public.

00:29Bon, très bien. Mais davantage de moyens, il faut les trouver. Il y a aussi l'abandon des suppressions de postes

00:35prévues – vous vous souvenez – dans l'éducation nationale. Ça, c'était le budget barnier.

00:38Bon, ça, ça fait des économies en moins. Il y a le durcissement de la taxe sur les rachats d'actions.

00:43Il y a la contribution sur les revenus. Bon, la remise en cause de la réforme des retraites est également sur la table.

00:49Vous en avez parlé tout à l'heure avec votre invité. Donc tout cela, tout cela, au final, va coûter sans doute de l'argent.

00:55Je vous rappelle qu'Éric Lombard, le ministre des Finances, veut trouver 50 milliards d'euros.

01:00Mais l'accord politique avec la gauche, s'il a lieu, il va coûter sans doute plus cher.

01:05Sans parler... Il faut le mettre, il faut le dire. Sans parler de la suspension de la réforme des retraites.

01:09Donc au total, attention, parce que ça peut déraper. La suspension de la réforme des retraites,

01:15c'est nid rouge aussi pour les Républicains. Vous avez entendu Jean-Marc Darnay.

01:18Et Jean-Rémi Philippe Juvin, comme invité tout à l'heure, il était dans le bureau des ministres à Bercy jeudi dernier, et il est député LR.

01:27Donc pour les LR, c'est nid rouge. La suspension de la réforme des retraites, l'archer est président du Sénat quand même.

01:34Ce n'est pas le moins des personnages. Il est évoqué.

01:36La défiance des marchés financiers à l'égard de la France, ça croit aussi.

01:40Mais oui. Mais oui. Attention à cela.

01:43Alors il y a ça. Il y a trois facteurs qui s'additionnent en ce moment, qui ne sont pas bons pour nous, Jean-Jacques.

01:48Il y a d'abord le fait, on le répète, mais il faut le répéter, que depuis les années 70, aucun budget n'a été voté en équilibre en France.

01:55Depuis les années 70, depuis Giscard, la France dépense plus qu'elle ne gagne.

02:01Donc notre dette s'est envolée. Notre dette s'est envolée. 50 ans.

02:04Exactement. 50 ans d'irresponsabilité. Il y a une hausse des taux aussi.

02:10Absolument. Il y a aussi un contexte international qui s'additionne à nos difficultés.

02:15Pourquoi ? Parce que le programme protectionniste de Trump, il est jugé inflationniste.

02:20Puis la troisième chose, c'est qu'il y a une crise politique en France. On le sait.

02:23Depuis la dissolution du 9 juin 2024, tout est bloqué. Pas de budget, pas de plan d'économie et un déficit hors de contrôle.

02:30Et il faut trouver un budget. Il faut trouver un budget. Sinon, il y a des risques.

02:35Il y a des risques. Il y a beaucoup de risques. La France est jugée en ce moment, écoutez bien,

02:41moins fiable sur les marchés financiers que l'Espagne, le Portugal, parfois la Grèce.

02:47Donc en fait, on est devant une spirale incroyable.

02:49C'est que pour assurer la stabilité politique, pour ne pas être censuré,

02:53Beyrou, il veut peut-être faire des dépenses et donc accroître la crise budgétaire.

02:58Mais s'il n'y a pas de stabilité politique, s'il est censuré, il n'y a pas de budget et il y a une crise budgétaire aussi.

03:05Donc vous voyez, on est quand même dans une spirale de dingue,

03:08avec l'idée que là, les chiffres qui sont sur la table, c'est plus de 300 milliards qu'on emprunterait l'année prochaine.

03:14C'est 350. C'est ce que disent les spécialistes.

03:17Donc vous voyez, la spirale, elle est infernale. Stabilité politique ou stabilité financière,

03:22Beyrou est devant un choix incroyable.

03:24– Il est 7h30. Merci beaucoup Eric. Merci de nous aider à y voir clair dans tout ça.

03:29Il est 7h30, vous êtes sur Sud Radio.

03:31– Sous-titrage Société Radio-Canada

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