Category
🗞
NewsTranscription
00:00Avec qui j'ai très envie de parler de ce conclave, acte 1 de ce conclave, une réunion pour discuter de la méthode.
00:08François Bayrou a lancé aujourd'hui donc cette concertation promise sur la fameuse réforme des retraites avec les partenaires sociaux.
00:16Et au micro d'Europe 1, on va écouter l'économiste Alain Minc qui juge qu'il faut travailler un peu plus longtemps pour financer le système de retraite.
00:25En réalité, nous savons que l'espérance de vie augmente, tant mieux, et que la démographie se dégrade malheureusement.
00:33A partir de ce moment-là, la question des retraites, elle se résout de trois manières.
00:38Première manière, on baisse les pensions, exclues.
00:41Deuxième manière, on augmente les impôts sur les particuliers, difficiles, ou on retarde l'âge de départ en retraite, voilà.
00:52Voilà, Alain Minc, le bon sens près de chez soi.
00:55J'ai envie de dire, Raphaël Stainville, on fait comment ?
00:57Parce que voilà, on a ce chiffre qui finalement arrive au même moment.
01:02On a appris selon le dernier rapport de l'INSEE qu'on est à peu près à 1,69 enfants par femme.
01:10Aujourd'hui, c'est moins 20% ces 14 dernières années, c'est colossal.
01:17Et on est quasiment à un cotisant pour un retraité.
01:21En fait, ce qui est fascinant, notamment lorsqu'on écoute Alain Minc,
01:24c'est que bien sûr que la question de la démographie, elle est centrale lorsqu'on parle de notre système des retraites.
01:31Mais on évacue immédiatement la question de la natalité,
01:35comme s'il faudrait toujours finalement, et on se condamne finalement à toujours repousser toujours plus loin l'âge de départ à la retraite,
01:41si par ailleurs, on ne prend pas la mesure de ce qu'il faudrait faire pour pouvoir relancer la démographie de notre pays.
01:51Et c'est là où c'est terrible, parce que lors des derniers débats sur la réforme des retraites,
01:59dès lors que la question de la natalité était évoquée d'aide pour les femmes, pour les aînés...
02:05Il y avait le réarmement démographique voulu pour Emmanuel Macron.
02:09On nous oppose immédiatement, soit un discours maltusien, soit un discours féministe, mais souvent les deux vont de pair.
02:15C'est Sandrine Rousseau qui expliquait dans l'hémicycle « lâchez nos utérus »
02:21alors que la droite essayait de faire passer un amendement favorable aux femmes.
02:27Cette question pourtant, elle est centrale, et on l'évacue systématiquement.
02:32J'ai Louis-Diame-Gonadel. On fait comment ?
02:34D'abord, le conclave. Rien que la notion de conclave, uniquement pour gagner du temps...
02:45Trois mois, officiellement.
02:46Voilà, c'est un peu dérisoire, mais bon, M. Béroud n'y est pour rien.
02:51François Béroud dit il y a quelques minutes « je fais confiance au dialogue social »,
02:55alors qu'au même moment, Sophie Binet, patronne de la CGT, dit qu'elle a pu constater l'ampleur des désaccords.
03:01Ils se mettent autour de la table, mais il y a beaucoup de désaccords.
03:03Pardon, nous avons une attitude un peu suicidaire, et d'ailleurs la question de la natalité est en rapport avec ça,
03:10d'une certaine manière, ou dépressif, dans tous les sens du terme, y compris économique.
03:16Mais ce que je veux dire, le conclave, il est fait pour gagner du temps.
03:20Et sur le fond, alors même qu'on a eu du mal à faire en sorte qu'on ait une retraite à 64 ans,
03:28et qu'on est en retard par rapport à tous les pays d'Européens,
03:31je ne sache pas que les Espagnols ou les Italiens soient plus robustes que les Français,
03:38c'est déjà une attitude quasi-suicidaire que d'envisager de baisser l'âge de la retraite.
03:45Alors moi, je ne suis pas un économiste aussi distingué que M. Meink,
03:49mais j'ai un peu de bon sens, et donc vouloir toucher déjà à cela alors qu'on est dans la ruine,
03:56ça me paraît fou.
03:58Quant au problème de la natalité, une fois de plus, je reçois Raphaël,
04:07il y a effectivement une sorte de dictate des féministes de gauche,
04:13où il n'est pas question de vouloir proposer quelque chose aux femmes,
04:20ce serait d'une certaine manière, alors qu'en principe ça se fait à deux les enfants.
04:25Oui, c'est ça.
04:26Bon, mais en même temps, je dois à la vérité de dire
04:32que les temps actuels, qui ne portent pas au-delà du désir patriotique de faire des enfants,
04:40les temps actuels, je comprends parfaitement malgré tout
04:45que des parents n'aient pas envie non plus de...
04:48Oui, mais voilà, c'était...
04:50J'essaye d'être honnête.
04:51Oui, c'est vrai, mais on était à 4 quotisants pour un retraité dans l'après-guerre,
04:56on est à un peu plus d'un, quand on sera en dessous d'un, qu'est-ce qui va se passer ?
05:00Céline, les vérités m'obligent à vous dire que celui qui vous parle,
05:04et l'histoire n'est pas récente, se posait déjà la question de savoir si c'était bien.
05:10Je ne tire aucune vérité particulière.
05:11Ok, il y a une incertitude économique, mais vous parlez de patriotisme.
05:14Non, pas plus qu'incertitude.
05:15Mais vous parlez de patriotisme, Olivier Babaud, dans son livre L'art de la flemme,
05:18qui sort d'ailleurs actuellement, on parlera de votre livre d'ailleurs dans quelques minutes,
05:22avec vous Gilles William, disait que justement, c'était aussi ça la tendance du moment,
05:27c'est-à-dire qu'on fait moins d'enfants aussi, parce que finalement, faire des enfants,
05:30il faut les assumer, c'est du travail, il faut avoir du courage, de l'énergie.
05:34J'étais sous un angle plus existentiel, moi.
05:38Les temps actuels ne portent pas, au moins c'est une explication,
05:44ce n'est pas une exorde, c'est une explication,
05:46ne portent pas un optimisme qui fasse que j'arrive à comprendre
05:51que certains parents se posent la question,
05:53puisque moi, elle m'a été posée il y a une trentaine d'années.
05:56Et alors François Bayrou, qui réagit actuellement,
05:58dit se fixer comme objectif de trouver un accord d'ici la fin du mois de mai,
06:03et il dit aussi, il est inimaginable que le problème des retraites
06:07se résolve uniquement par l'épreuve de force.
06:09Raphaël Stainville en creuset, voilà, on va étouffer le 49-3,
06:14et on va réussir François Bayrou.
06:16Est-ce qu'il ne va pas essayer finalement d'étouffer ce 49-3,
06:19et de faire passer finalement cette réforme,
06:21sans l'épreuve de force, diplomatiquement ?
06:24Alors moi, je vous mets mon billet que c'est impossible.
06:27Toutes les réformes des retraites se sont terminées dans la rue,
06:31et ont toujours été contestées,
06:33les uns considérant que c'est absolument insupportable
06:35que d'imaginer travailler plus.
06:38Donc je ne vois pas, si ce n'est pour,
06:40et ça a été dit par Gilles William, si ce n'est pour gagner du temps,
06:44et faire en sorte que ce gouvernement ait quelques semaines,
06:50quelques mois d'existence en plus,
06:52que ce conclave permettra d'aboutir,
06:55si ce n'est une virgule qui aura été bougée dans le texte initial,
06:58mais rien de significatif en tout cas.
07:03Vous êtes aussi pessimiste que Raphaël Stainville,
07:05concernant l'issue de ce conclave, de ces concertations ?
07:09Je suis totalement convaincu.
07:11Mais encore une fois...
07:13Parce que s'il ne trouve pas de piste d'amélioration d'ici le printemps,
07:16le Parlement reprendra la main.
07:17Mais c'est une ruse de M. Bayrou pour gagner du temps.
07:21Tout le reste c'est de la littérature.
07:23Mais est-ce qu'il ne peut pas arriver au même résultat finalement,
07:25sans tordre le bras de l'Assemblée et sans forcer ?
07:28Mais il fallait donner une excuse à M. le Socialiste Fort,
07:35pour qu'il explique qu'il n'allait pas voter la censure.
07:40Tout le reste c'est du bruit.
07:41Encore une fois, je pense que la question qui est centrale,
07:44c'est la question de la légitimité.
07:47François Bayrou, de même que Michel Barnier il y a quelques semaines,
07:51n'a pas de légitimité pour porter un programme de rupture, d'avancée, de réforme.
07:58Et donc, ça se résoudra avec une nouvelle présidentielle
08:02et un message qui aura été discuté par les Français.
08:05Vous parlez de rupture.
08:06La question qu'on peut se poser aussi, c'est
08:08est-ce que le PS a réussi à se désarimer de la fusée Soyouz LFI ?
08:13Un peu d'humour.
08:14Parce que le PS a décidé de ne pas censurer le Premier ministre François Bayrou hier,
08:18et donc reste dans l'opposition mais est ouvert au compromis.
08:21C'est ce qu'a affirmé son premier secrétaire Olivier Faure.
08:23L'occasion pour Éric Coquerel, député LFI-NFP,
08:26d'évoquer la rupture avec les socialistes.
08:28Écoutez les deux.
08:29Nous sommes dans l'opposition mais nous avons aussi signifié notre ouverture au compromis.
08:33Mais si vous pensez que ce que je dis là n'a aucun intérêt pour les Français
08:38qui ne sont pas heureux de voir une gauche qui propose,
08:41une gauche qui avance, une gauche qui fait céder le gouvernement,
08:44alors dites-le !
08:45Je savais que certains étaient venus au NFP par pure opportunisme.
08:49Je pense à François Hollande, je pense à certains autres qui leur ont permis d'être élus,
08:53mais qu'ils n'étaient pas convaincus par le programme.
08:55Mais je pensais au moins qu'Olivier Faure et la majorité du parti socialiste, eux, l'étaient.
09:00Donc vous, vous ne considérez plus ce matin qu'ils sont vos partenaires ?
09:03À ce stade-là, au moment où on se parle, non, ça c'est clair.
09:06J'ai Louis-William Gonadal.
09:07Est-ce que le PS a réussi à se désarimer de la fusée Soyouz ?
09:10Alors Coquerel n'a pas totalement tort.
09:13À savoir que Faure a toujours été tellement d'extrême-gauche,
09:17qu'il aurait presque mérité d'être insoumis lui-même.
09:21Et donc, son étonnement, j'arrive à le comprendre.
09:26Ceci posé, M. Faure essaye de se donner un petit peu le beau rôle de l'indépendant,
09:32pendant quelques mois.
09:34Pour vous, c'est une posture ? Vous n'y croyez pas sur le long terme ?
09:36De toute manière, pardon, d'adopter une position morale, d'abord.
09:42Quelqu'un qui a accepté, ne serait-ce qu'un instant,
09:46de mêler ses voix avec le parti antisémite,
09:50est pour moi tout jamais disqualifié.
09:52Pour vous, vous avez de la mémoire, vous n'oubliez pas.
09:54Je n'oublie pas, je pense que le peuple français n'oubliera pas non plus.
09:58Mais là, il se donne un petit peu le bon rôle.
10:00Les insoumis roulent des mécaniques par rapport aux socialistes.
10:05Jean-Luc Mélenchon était très très colère hier soir.
10:09Les insoumis eux-mêmes, ils auront besoin des voix socialistes.
10:12C'est un mariage forcé, ces gens-là.
10:15Voilà, le divorce est consommé quand même.
10:18J'attire votre attention électorale sur le fait que ces gens-là ne caracalent pas
10:22dans une popularité immense.
10:24L'un a besoin de l'autre, mais l'autre a besoin de l'un.
10:28Donc, de toute manière, c'est un mariage obligatoire.
10:30Divorce consommé, le pire désarrivé.
10:32Je ne sais pas si le divorce est consommé,
10:34mais je pense que la colère de Jean-Luc Mélenchon
10:37et celle des responsables insoumis est très largement feinte.
10:41Parce que la vérité, c'est qu'il rêvait
10:43que le Parti Socialiste, les responsables du Parti Socialiste
10:47tentent de s'affranchir de la tutelle de LFI.
10:50Parce qu'ils savent qu'il y a des élections municipales
10:53et que soit il y aura de nouveau une alliance,
10:56soit ils mettront des candidats insoumis face aux socialistes
11:00et la probabilité qu'ils n'emportent pas socialiste
11:03est beaucoup plus importante que l'inverse.
11:05Et donc, je pense que c'est le premier faux pas
11:07dont rêvait Jean-Luc Mélenchon
11:09pour faire la nique au Parti Socialiste.
11:11Et Jean-Luc Mélenchon qui compte dans ses rangs un député,
11:14Sébastien Delegu, qui a encore parlé de lui hier
11:17avec une sorte surréaliste sur les frontières.
11:20Vous l'entendrez dans quelques instants, tout de suite.