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00:00Nous parlons des trois premiers otages libérés.
00:0211h-13h sur Europe 1.
00:05Pascal Praud.
00:06Et je salue Gilles-William Golnadel que vous connaissez sur Europe 1, sur CNews.
00:11Bonjour cher Gilles-William.
00:13Bonjour Pascal.
00:14On parlera évidemment de l'actualité, mais aussi de votre livre, Journal d'un prisonnier,
00:18puisque étrange défaite finalement, l'islamo-wokisme a vaincu sans combattre, écrivez-vous.
00:24À ce stade inaugural de mon récit, j'ai d'ores et déjà fait une confidence qui ne me coûte pas cher.
00:30Je me moque à présent de tout, je m'entame, je m'en cogne.
00:33La transe insoumise a pris le pouvoir.
00:36Ce nouveau journal n'a pas été rédigé par un diariste insouciant,
00:39mais par un captif angoissé, etc.
00:42Mais l'actualité, ce sont les trois...
00:45Qu'est-ce qui se passe Olivier Guedec qui me fait des grands signes ?
00:48Non, non, pardonnez-moi.
00:49Vous me faites des grands signes en régie, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:51Ah non, je m'adressais à Laurent, excusez-moi.
00:53Les trois premiers otages libérés par le Hamas de retour en Israël
00:58en échange de 90 détenus palestiniens ont donc été relâchés.
01:01Accord dans le cadre du cessez-le-feu entre l'armée israélienne et les terroristes du Hamas,
01:06la trêve est entrée en vigueur hier.
01:08Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Baroud a déclaré que Paris n'avait aucune nouvelle
01:12des deux otages français à Gaza,
01:14au faire Calderon et au had Yahalomi.
01:18Gilles William, d'abord,
01:20comment dire,
01:22tout le monde sait que vous avez la nationalité israélienne,
01:27est-ce que, vous êtes franco-israélien, vous avez la double nationalité,
01:33ce dilemme entre faire revenir des otages
01:38juifs, israéliens ou français,
01:42est relâché dans la nature des criminels palestiniens ?
01:47Quelle est votre position ?
01:49Vous savez, moi j'avais déjà critiqué Benjamin Netanyahou,
01:53il y a quelques années, lorsqu'il avait accepté la libération du soldat Chalit contre mille terroristes.
01:59Le Hamas, qui n'est pas plus bête qu'un autre, avait compris
02:03le prix qu'attachaient les israéliens à la vie humaine.
02:07C'était une incitation tout de même.
02:09Vous savez, cette affaire-là me procure du soulagement,
02:13bien entendu, pour les trois jeunes filles,
02:16mais beaucoup d'amertume, une immense amertume.
02:19Pas seulement le fait de libérer un otage innocent
02:26contre 32 terroristes,
02:28alors même qu'on nous explique,
02:30les adversaires d'Israël nous expliquent qu'une vie vaut une vie.
02:36Il n'y a pas que ça.
02:38Mon amertume immense, c'est le fait que pendant plus d'un an,
02:42le monde médiatique s'est totalement foutu du sort des otages.
02:47Vous savez, le sort d'otages occidentaux,
02:50dans notre presse médiatique particulière,
02:53le sort d'un enfant roux d'un an,
02:57ils s'en foutent.
02:59S'il y avait eu davantage de pression morale médiatique,
03:02peut-être qu'on n'en serait pas arrivé là.
03:05Donc c'est vrai que je suis une véritable boule d'amertume,
03:09ce sadisme revendiqué,
03:11ce goutte à goutte,
03:13ce goutte à goutte auquel on va assister,
03:17sans même qu'on sache s'ils sont morts ou vivants.
03:21Donc comment voulez-vous que je sois dans un autre état d'esprit
03:26que la rumination ?
03:28Mais qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ?
03:29Selon vous, qu'est-ce que Benjamin Netanyahou doit faire ?
03:32Quelle est la meilleure politique ?
03:34Vous savez, déjà, moi, ma position de principe,
03:40quand j'arrivais en Israël,
03:42dès que vous débarquez dans l'aéroport,
03:44vous avez la photo des otages,
03:46et lorsque vous êtes dans la rue, vous avez les photos des otages.
03:48Je ne les regardais pas pour ne pas devenir otage moi-même.
03:51Je considère que quel que soit le gouvernement en place,
03:55il est en place, c'est son affaire.
03:58Il ne me plaisait pas beaucoup
04:00les pressions qui étaient faites
04:02pour, justement, les négociations
04:05qui appartenaient, à mon avis,
04:07au pouvoir politique et militaire.
04:09À partir de là, au bout d'un an et quelques,
04:11et aussi les pressions terminales de Trump
04:15qui voulait, lors de son investiture,
04:17pouvoir se vanter de ses résultats.
04:20Vous ne me dites pas ce qu'il faut faire.
04:22Quelle est, selon vous, après le 7 octobre,
04:25est-ce qu'il faut aller jusqu'au bout, selon vous,
04:28de la destruction totale ?
04:30Où est-ce qu'il faut entrer dans une négociation ?
04:33Malheureusement, le principe de la négociation
04:38ne me choque plus depuis longtemps.
04:41Ils détiennent des otages,
04:43ils n'ont pas de pression sur eux,
04:47je n'en suis plus là.
04:49Mais la rue israélienne, elle demande la libération des otages ?
04:52Non, la rue israélienne est partagée,
04:57et sur ce point, il y a une partie de la population israélienne
05:00qui disait qu'on s'en fout pas mal du sort militaire,
05:04les otages avant tout,
05:06et il y a une autre partie de la population israélienne...
05:08Mais c'est 50-50 ?
05:09Non, l'autre partie dont je vous parlais,
05:11beaucoup plus nombreuse,
05:12ne croyez pas un seul instant
05:14qu'ils soient indifférents au sort de Kfir et des autres,
05:18loin s'en faut,
05:20mais ils considèrent, ils n'ont pas envie
05:23qu'Israël soit placé dans une position de faiblesse
05:26qui fasse qu'après un matin à 9h,
05:29on nous prenne encore 1000 otages supplémentaires.
05:32C'est très difficile.
05:34Je ne suis pas donneur de leçons,
05:38je vous exprime en bloc mes états d'âme.
05:41Évidemment, vous parliez de compte-gouttes,
05:46puisque les hostilités doivent cesser,
05:4933 otages israéliens doivent être libérés
05:51dans une première phase de 6 semaines.
05:53En échange, les autorités israéliennes ont dit
05:55qu'elles libéraient dans ce délai presque 1900 palestiniens.
05:58Alors, ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas de solution politique.
06:01C'est-à-dire que qui va aujourd'hui être l'interlocuteur de Gaza ?
06:05Qu'est-ce qui va se passer demain ?
06:07Monsieur Prot, le drame de la question israélo-palestinienne,
06:13c'est que depuis 1948,
06:15contrairement à ce qu'on raconte,
06:17les Israéliens n'ont pas d'interlocuteur.
06:21Il n'existe pas en face un pouvoir politique sérieux
06:27qui accepte encore un partage territorial.
06:31C'est un vrai problème.
06:32Donc, nous en sommes toujours dans une politique de raffort de force,
06:36où on essaye de tenir quoi qu'il arrive,
06:39et de faire comprendre à l'autre qu'il n'arrivera pas à nous supplanter.
06:44Mais ne me demandez pas la recette de négociations avec des gens...
06:50Mais qu'est-ce qui va se passer ?
06:52Ça va être quoi ? Une organisation internationale ?
06:54Qui va reconstruire Gaza ?
06:56En gros trait,
06:58Israël a gagné la guerre militaire qu'elle ne devait pas perdre,
07:04et a perdu la guerre médiatique qu'elle ne pouvait pas gagner.
07:07À partir de là, on va se trouver sans doute avec un Gaza...
07:12Vous avez vu dans quelle situation épouvantable se trouve Gaza,
07:17par la faute du Hamas,
07:20et personne d'autre qui a obligé Israël à faire cette guerre terrible.
07:25Et puis, on peut imaginer que l'autorité palestinienne,
07:30un tout petit peu, mais on peut imaginer,
07:34pourra peut-être intervenir, mais Israël...
07:37Mais avec son leader qui est quand même à la fois très vieux...
07:40Très vieux, corrompu, sans grande valeur morale non plus...
07:46Malheureusement, le rapport de force militaire autour de Gaza devra continuer.
07:52Demain ne risque pas d'être beaucoup plus beau qu'aujourd'hui.
07:55Il est 11h12, merci Gilles William pour ce premier chapitre de l'actualité.
08:00Le deuxième, on va l'ouvrir dans un instant.
08:02Journal d'un prisonnier après le best-seller Journal de guerre.
08:05Restez bien avec nous la suite de Pascal Proé.
08:07Pascal Proé, c'est dans un instant.
08:08Et si vous voulez interroger notre invité Gilles William Golnadel,
08:11vous pouvez composer le 01 80 20 39 21.
08:15C'est le numéro du standard d'Europe 1, tout de suite.
08:18Europe 1.
08:19Pascal Proé, vous.
08:20De 11h à 13h sur Europe 1.
08:21Et Myriam nous a appelé, Pascal.
08:23Exactement. Myriam et nous sommes avec Gilles William Golnadel.
08:26Dans une seconde, il va parler de son livre, de son récit,
08:29Journal d'un prisonnier.
08:31Mais Myriam, vous êtes de confession juive,
08:34veuillez peut-être nous donner votre sentiment
08:37et pourquoi pas interroger Gilles William.
08:39Oui, bonjour.
08:41Je voulais intervenir par rapport à la joie de la libération des trois otages.
08:47Je sais qu'il en reste énormément derrière,
08:50surtout les deux petits bébés.
08:52Il ne faut pas oublier que c'est les seuls otages bébés au monde.
08:56Il n'y en a pas d'autres.
08:58Donc ça, déjà, c'est très, très choquant.
09:01Et je voulais aussi parler des tweets de M. Macron
09:07quand il a parlé des Gazaouis.
09:10Et qu'il a appelé hier ou ce matin
09:13le représentant de l'autorité palestinienne
09:15pour présenter ses condoléances pour les Gazaouis civils tués.
09:20Oui, franchement, c'est très bien.
09:23Alors qu'il n'est pas du tout intervenu
09:25par rapport à la libération des otages,
09:28qui n'a pas eu la libération des deux petits bébés,
09:30qui n'a pas eu la libération des deux franco-israéliens.
09:34J'ai l'impression que ça n'a pas d'importance.
09:38Il a complètement tourné sa veste,
09:40alors qu'au lendemain du 7 octobre,
09:42il avait été très ferme.
09:44Là, il a complètement tourné sa veste.
09:46Et ça, moi, en tant que Française,
09:48ça me choque énormément.
09:51Et puis, pareil,
09:53personne ne condamne comment les otages ont été libérés
09:56avec ces cris, ces armes,
09:58ces personnes avec des bandeaux verts,
10:01on sait ce que ça veut dire,
10:03cagoulés.
10:04Vraiment, c'était une mise en scène
10:07qui ne devrait pas être acceptée.
10:10Et puis, pourquoi si longtemps pour libérer les otages,
10:14qu'ils espèrent qu'il n'y ait plus de cessez-de-feu
10:17pour arrêter de libérer les otages ?
10:21Pourquoi ne pas donner une liste claire et nette ?
10:24Moi, ce que je pense, c'est que, malheureusement,
10:26il y a beaucoup d'otages.
10:28Personne ne sait où ils sont.
10:30Et ce n'est sûrement pas...
10:32Gilles William vous répond ou en tout cas...
10:35Non, mais j'abonde dans le sens de
10:38la personne qui vient d'intervenir.
10:41Myriam.
10:42De Myriam, pardon, j'ai plus...
10:44Je ne peux pas dire que je me réjouis.
10:47Les trois personnes qui viennent d'être libérées,
10:52c'est un soulagement.
10:53Mais notre amertume est encore plus grande.
10:55Mettez-vous à la place des familles,
10:58des familles qui restent et qui ne savent pas
11:01si leurs enfants sont encore vivants.
11:04C'est une torture morale invraisemblable.
11:07Pour le reste, ça fait longtemps, vous savez,
11:10que je n'interroge plus, je ne me questionne plus
11:13sur les positions variables de M. Macron,
11:17qui est une personne qui n'a pas beaucoup d'affect,
11:20c'est-à-dire le vrai.