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00:0018h39, on se retrouve en direct sur CNews et sur Europe 1. Louis de Ragnel, Gauthier
00:10Lebret et Hélène, nous sommes avec notre ami Eric Revelle, on va évidemment continuer
00:14à évoquer cette investiture de Donald Trump, le 47e président élu des Etats-Unis d'Amérique
00:20et on a en plateau avec nous, il vient d'arriver, David Lysnard, bonsoir David Lysnard, mettez-vous
00:25au milieu je vous en prie, maire de Cannes, patron de l'AMF, l'association des maires
00:29de France, ravi de vous accueillir, c'est très intéressant de vous avoir pour décrypter
00:33avec vous ce qui s'est passé aux Etats-Unis. On va juste écouter un petit extrait de
00:36ce qu'a dit Donald Trump lors de son investiture sur les droits de douane, sur ce protectionnisme
00:41à l'américaine qui existait, attention déjà sous Biden, on ne va pas non plus faire
00:45comme si tout était formidable du côté démocrate, là je pense qu'on va franchir un cap, écoutons
00:50Donald Trump. Nous songeons à 25% pour le Mexique et le
00:56Canada parce qu'ils autorisent l'entrée d'un grand nombre de personnes, le Canada
01:00abuse avec nous, donc un grand nombre de personnes peuvent entrer et le fentanyl peut entrer.
01:04Quand pensez-vous que vous allez promulguer la loi ? Je pense que c'est le 1er février,
01:11je pense que nous le ferons le 1er février. 25% sur les deux, monsieur ? Sur chacun.
01:16Voilà pour les droits de douane, 1er février pour certains pays, ça ne va pas nous épargner
01:21en Europe, David Lyssenaar, évidemment. Non, on l'avait vu d'ailleurs à l'époque sur les vins
01:26et les spiritueux, ça avait eu des conséquences graves. Juste avant de revenir sur le fond de la
01:31mesure, parce que moi je suis opposé à toutes ces formes de protectionnisme, mais ce que traduit
01:36quand même depuis hier, je regarde entre deux réunions en bossant, c'est quand même un retour
01:42du politique et de la démocratie quelque part. Alors il y a des dangers pour la démocratie,
01:46certains les évoquent certainement, mais tout ce que l'on entend toute la journée,
01:50c'est-à-dire l'incapacité à « on ne peut pas », etc., quand on voit nous, comme en France,
01:54on est bouffé par la technostructure, dans un pays aussi grand que les États-Unis,
01:59qui doit être aussi compliqué à gérer qu'un État fédéral de surcroît, eh bien il n'empêche
02:04qu'hier, plus de 200 textes sont pris avec des effets immédiats, bons ou pas bons, on va en
02:11débattre, mais je crois que ce moment est très très important parce qu'en effet miroir, il nous
02:18renvoie ce que moi je dénonce depuis très longtemps, de moins en moins dans le désert,
02:20heureusement, c'est l'impuissance publique qui est la première cause de la crise de la démocratie,
02:25l'impuissance de l'action. Si les représentants du peuple ne peuvent plus agir au nom du peuple,
02:30ceux qui ont le pouvoir sont des gens qui n'ont pas été élus, et c'est comme ça qu'on a une
02:34mesure aussi débile que les ZF qui font que des gens qui n'ont pas un rond...
02:37Les gueux, comme dit Alexandre Darmanin.
02:40Mais une raison, ils ne peuvent pas aller chez le médecin, c'est aussi dingue que ça.
02:45Ce qui vous a frappé aussi David Lissard, c'est que hier lors de cette investiture de Trump,
02:48il y avait eu quelques chefs d'État étrangers, il y avait surtout beaucoup beaucoup de milliardaires,
02:53de gens de la Silicon Valley, la famille Bernard Arnault aussi, entrepreneur français,
02:59grand industriel français, ça dit quoi pour vous ? J'imagine qu'on va avoir quelques images.
03:04Alors ça dit que les puissants vont à la puissance, c'est pas très nouveau dans l'histoire
03:11de l'humanité, c'est aussi simple que ça. Ça dit aussi que les États-Unis, qu'ont pensé sur
03:17le déclin ou pas, et puis bon, après on verra ce que ça donne dans le temps. Déjà, ça m'avait
03:21frappé au moment de l'élection américaine présidentielle, il y avait presque plus de
03:25couverture par les médias français, vous avez tous fait des spéciales, etc. que pour l'élection
03:29française présidentielle. Donc il y a toujours cette fascination américaine. Ensuite, il faut
03:37faire attention aussi parce qu'il y a aussi une continuité dans la politique américaine. L'État
03:42profond, il existe aussi aux États-Unis, c'est le complexe militaro-industriel, nous c'est les
03:45technos de Bercy, chacun son état profond. Nous on a les petits hommes gris. Oui, je les appelle
03:50ainsi, c'est-à-dire que l'IRA, qui était l'Inflation Reduction Act de Biden, était une
03:56déclaration de guerre économique déjà, à la Chine et à l'Europe, et c'était un défi inouï. Et quand
04:02on voit de temps en temps la France ou l'Europe font des déclarations, je me souviens du congrès de
04:09Lisbonne où l'Europe, à juste titre, avait dit il y a 25 ans d'où nous devons investir sur l'économie
04:14de la connaissance, et depuis qu'est-ce qu'on a fait ? On fait qu'on régule ce qu'on ne produit
04:18pas. C'est comme si on, enfin je ne sais pas, c'est complètement virtuel. Et au sein de l'Europe,
04:25nous en plus, on est faible tant qu'on n'a pas d'ambition sur l'énergie, tout par l'énergie,
04:30sur la capitalisation, c'est-à-dire sur l'investissement, on continuera de commenter les
04:33États-Unis. Moi, ce que je voudrais, c'est qu'on agisse pour la France. Nous sommes des nains,
04:36malheureusement. Je reviens simplement sur l'investiture de Donald Trump et les premières
04:40décisions qui ont été prises. Vous, demain, si vous étiez élu président de la République,
04:44qu'est-ce que vous garderiez ? De quoi il faut s'inspirer par rapport à ce qu'a fait Donald
04:48Trump ? Qu'est-ce qu'on peut franciser ? Alors, moi, je ne suis pas sûr de raisonner comme ça,
04:52il faut regarder toujours ce qui se passe ailleurs. Je regarde beaucoup ce qui s'est
04:55fait en Nouvelle-Zélande il y a 20 ans, en Suède il y a 30 ans, en Allemagne sous Schroder,
04:58en Angleterre sous Thatcher, puis sous Major, sous Reagan aux États-Unis. Et maintenant,
05:02voyez ce que je veux dire, c'est qu'il faut faire attention à la fascination du moment.
05:07Oui, mais souvent, on dit que ce qui se passe aux États-Unis n'a rien à voir. Et en réalité,
05:10quand on voit les décrets publiés, décidés par Trump...
05:12Non, mais le ministère de l'Efficacité gouvernementale, il y a même beaucoup de choses,
05:15vous en avez rêvé, il pourrait être intéressant.
05:16Ça fait des années que je travaille sur un plan d'action. Et je puis vous dire que si demain,
05:21cette perspective heureuse que vous venez d'énoncer, qui pouvait survenir pour la France,
05:26je plaisante, c'est du second degré aussi, mais je pense, je pourrais dire que d'emblée,
05:30je crois savoir ce qu'il faut faire de l'expérience que j'ai pu faire dans les ministères, etc. On a
05:36aujourd'hui une urgence absolue, c'est de recréer de la performance publique,
05:40de l'efficacité publique. Donc pour cela, il faut libérer la création entrepreneuriale.
05:46Ça, c'est des principes. Après, on regarde dans le comment. Parce que plus vous augmentez
05:49le capot, le moteur de la capacité de création économique, de création de richesse entrepreneuriale,
05:56moins vous aurez. Et pour ça, il faut diminuer la sphère publique. C'est au moins 6 points de PIB,
06:02c'est-à-dire 200 milliards d'euros en moins. Et vous retrouverez des recettes pour l'État.
06:07C'est-à-dire que ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la production précède la distribution
06:13et le revenu. Or, aujourd'hui, nous, on raisonne à l'envers. Ça fait 40 ans qu'on est des
06:17socio-étatistes, que par une alliance de la facilité politicienne et du conformisme
06:21technocratique, dès qu'il y a une crise, on distribue de l'argent de nos gamins et de nos
06:25petits-enfants. Je suis heureux de voir que certaines des idées que je proposais sont
06:33reprises aujourd'hui. Mais la retraite par capitalisation obligatoire, la suppression
06:37du principe de précaution de la Constitution, la fin de la sectorisation scolaire, on est en train
06:41de coquuffier des générations entières de gens modestes dans un système éducatif égalitariste
06:47qui plombe tout le monde. On doit recentrer l'État sur la sécurité, mais aussi pour tout ce qui
06:52catalyse l'innovation et l'investissement. Et on le traduit par des plans d'action. On sait les
07:00faire en entreprise, on sait les faire dans les bonnes collectivités, celles qui sont bien gérées,
07:03on doit le faire au sommet de l'État. David Lislin, quand on voit les États-Unis, ça veut dire que
07:07c'est possible, on peut le faire. C'est-à-dire qu'on peut le faire, il suffit d'avoir la volonté
07:11de le faire. Oui, c'est pas si simple. En France, il faut passer, je l'avais proposé bien avant
07:16l'élection de Trump, de passer par des référendums parce qu'il va falloir qu'on torde le bras des
07:22hauteurs de justice. Et on va préserver l'État de droit. L'État de droit, ce n'est pas le droit
07:29de l'impuissance. L'État de droit, c'est de préserver des droits fondamentaux, des droits
07:34naturels qui s'imposent aux circonstanciels. Et c'est des principes, l'égalité des chances devant
07:39la justice, etc. Mais aujourd'hui, et c'est pour ça que je crains le pire, quand j'entends le
07:44président de la République qui dit qu'il va faire des référendums, je crains qu'après avoir flingué
07:48le Parlement, après avoir dévalorisé... Avant qu'il les fasse. Mais qu'il le fasse sur des
07:52questions où on va s'écherper, mais qui ne servent à rien pour relancer le pays. Aujourd'hui, il faut
07:56redevenir un pays de production. Et nous en avons tout le talent. Je parcours le pays, je vois du
08:02bon sens partout, sauf dans le débat politique. Voilà, c'est ça qu'on doit proposer.
08:08Eric Grevel.
08:09D'ailleurs, hier, Trump, David Distin, il a employé le mot de révolution du bon sens, vous l'avez noté.
08:13Oui, oui.
08:13Alors, je voulais vous poser une question. Sur le périmètre de l'État, vous avez été un des premiers à mettre
08:17cette question sur la table. Il y a la Nouvelle-Zélande, mais il y a un autre pays qui devrait nous inspirer,
08:22c'est le Canada. Vous savez que le Canada, ils ont privatisé des secteurs entiers de la fonction
08:25publique qui n'étaient pas du domaine régalien, par exemple le contrôle aérien. Est-ce que dans votre
08:29logiciel, cette question de la privatisation de certains secteurs qui échappent au régalien,
08:35l'armée, la justice, etc., ce serait un moteur ?
08:39De façon très claire, il faut des objectifs. 10 ans, 5 ans, 2 ans, 6 mois. Moi, je les ai. Comment dans 10 ans,
08:45on est dans les 5 premiers pays au classement PISA, PINS, donc on devient une superpuissance éducative ?
08:50Combien dans 2 ans, on est un des pays les plus sûrs d'Europe, alors qu'aujourd'hui, on a un coup de gorge, etc. ?
08:54Donc, on met les objectifs datés avec des évaluations intermédiaires. Ensuite, il faut être très réaliste.
08:59Moi, je me revendique du responsabilisme, si vous voulez, j'aime pas l'humorisme, et du réalisme.
09:04C'est-à-dire que quand il y a une dépense publique, première question qu'on se pose, est-ce que c'est
09:08à la puissance publique de la faire ou pas ? Il faut vous dire que c'est plein de fois, on se dit mais pourquoi on fait ça ?
09:13On a répété ça, c'était circonstanciel. Deuxième question, si la puissance publique doit faire,
09:17on s'est attaché à la puissance publique, si elle doit le faire, est-ce qu'elle doit le faire par le privé ou pas ?
09:22Par le privé, s'il y a une vraie concurrence, oui. S'il y a des monopoles, ça sert à rien.
09:27Donc, la sève de la performance, c'est la concurrence. Troisièmement, si c'est pas par le privé,
09:33si on doit le faire, sûrement, on va le faire en interne. Comment on fait des gains de productivité ?
09:37Comment... Voilà, ce qu'on appelle un CAPEX en entreprise, etc. Et ça, ça fonctionne.
09:41Donc, évidemment, il faut d'abord réduire le périmètre de l'intervention publique.
09:46C'est ce qui va nous permettre non seulement de recréer de la richesse, de redevenir un pays tourné vers l'avenir,
09:52avec une espérance pour nos jeunes. Moi, j'en ai marre de voir des gamins qui veulent aller à l'étranger.
09:55Je suis entièrement d'accord avec vous. Éric, après, il faut qu'on avance.
09:58Le suicide avec Paul-Martin Militant et Jean Chrétien a dégagé un excellent budgétaire.
10:01Mais tous ceux qui ont réussi, c'est ce qu'est en train de faire l'Argentine.
10:04Alors, je dis pas qu'il faut faire l'Am... Alors, là, il y a l'Amour de l'Argentine.
10:06Vous voulez la tronçonneuse, David Lissner ?
10:08Mais non, mais ça... Vous savez, tous ceux qui brandissent, celui qui a la plus grosse tronçonneuse,
10:12c'est souvent ceux qui restent au garage une fois qu'ils sont au pouvoir.
10:15Moi, ce qui m'intéresse, c'est d'être réaliste et pragmatique.
10:17Alors, une question politique, peut-être, avec Gautier Lebret.
10:19Sur la tronçonneuse, il y a Éric Ciotti, qui est au JD News et qui s'inspire de Ravier Millet.
10:23Je suis très heureux qu'Éric Ciotti, je le connais bien et pour qui je l'estime,
10:27reprenne 90 % des propositions de Nouvelle Énergie.
10:30Je l'incite à prendre sa carte. J'accepte la double appartenance.
10:33Il conclut pour ceux qui viennent plus de gauche. En plus, c'est déductible des impôts. Vive Nouvelle Énergie.
10:37Voilà pour la politique française. Pour la politique internationale, c'est vrai que...
10:39C'est vrai qu'il y a quelque chose de l'ordre du fantasme.
10:42Avoir Trump être élu sur un programme et l'appliquer tout de suite.
10:47On n'est pas habitué, en France, sur l'immigration.
10:49Les premières mesures s'appliquent immédiatement.
10:52Mais donc, il y a la volonté, vous avez commencé à l'évoquer.
10:54Et puis, Trump, il n'a pas la Cour européenne des droits de l'homme.
10:57Donc, est-ce qu'il faut rompre aussi avec toutes ces entités qui nous empêchent d'agir ?
11:01Trump, il a aussi d'autres contraintes, etc.
11:04Mais oui, pardonnez-moi, je le disais avec François Fillon à l'époque.
11:08J'étais un des rares à être resté jusqu'au bout
11:11parce que je pensais qu'on pouvait, avec sa personnalité,
11:14faire la rupture dont on avait besoin pour le pays.
11:16Mais effectivement, l'article 8 de la déclaration préalable
11:19de la Cour européenne des droits de l'homme,
11:21aujourd'hui, a eu une interprétation jurisprudentielle maximaliste
11:25qui fait qu'on ne peut plus maîtriser notre peuplement.
11:28C'est impensable. Il n'y a pas une démocratie,
11:31il y a fortiori des pays illibéraux ou dictatoriaux,
11:34qui ne maîtrisent pas leur peuplement.
11:35Donc, il faut, par référendum,
11:39affirmer sur des éléments de souveraineté et d'intérêt national
11:43le fait que c'est au peuple français de décider.
11:46Ce n'est pas du tout incompatible avec une ambition européenne
11:49qu'il faut porter aussi, mais voilà, sur des vrais projets.
11:52Et effectivement, accepter de faire un bras de fer
11:55avec la Cour européenne des droits de l'homme.
11:57On peut, on l'avait proposé à l'époque,
11:59non seulement de faire un référendum,
12:00mais aussi de se suspendre provisoirement pour discuter.
12:03Mais d'autres pays vont nous suivre.
12:05Le Danemark est d'accord avec nous.
12:06L'Italie est d'accord avec nous.
12:07Les Pays-Bas sont d'accord avec nous.
12:09On n'est pas seuls là-dessus.
12:10Pourquoi on ne fait pas la Cour européenne des droits de l'homme ?
12:13On n'a pas la volonté.
12:14Notre pays est tenu par des politiciens opportunistes
12:18ou par des technocrates conformistes,
12:19pardonnez-moi pour les plus audaces.
12:21Et donc, jusqu'à ce que des personnes mettent les pieds dans le plat,
12:25on s'habitue à l'idée et puis on y va.
12:27Mais aujourd'hui, quand je parlais de retraite par capitalisation obligatoire,
12:30comme ça a été fait au Québec aussi, au sein du Canada,
12:32avec un vrai fonds d'investissement,
12:34puisqu'il faut recapitaliser l'économie française,
12:36quand je parlais de ça il y a trois ans, on me disait
12:38« Mais c'est infaisable en France, c'est ultra libéral ! »
12:40Alors qu'en fait, les salariés les plus modestes
12:42ont intérêt à la retraite par capitalisation.
12:44Et les mêmes qui m'attaquaient,
12:45c'est les mêmes qui disent que des milliardaires gagnent de l'argent
12:47en faisant rien avec des actions,
12:48mais qui veulent empêcher le peuple d'être actionnaire.
12:50Moi, je veux un capitalisme populaire.
12:52Et les retraités les plus aisés vont visiblement se faire ponctionner
12:54comme l'a annoncé le gouvernement aujourd'hui.
12:56Oui, mais ils vivront à l'étranger.
12:58Une ministre, oui.
13:00Vite recadré.
13:01On a vu qu'elle était vite seule.