• il y a 2 mois
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Julien Fournié, grand couturier sort sa nouvelle collection "First Circus" le 28 janvier au théâtre Mogador / Déborah François, comédienne belge / Cédric Le Gallo, réalisateur du film "Les crevettes pailletées"

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##C_EST_EXCELLENT-2025-01-26##

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Transcription
00:00Bonsoir, bonsoir à toutes et à tous, c'est excellent le rendez-vous de l'excellence française
00:08dans toute sa diversité sur Sud Radio comme tous les dimanches à 19h.
00:12Aujourd'hui, c'est une émission exceptionnelle sous le signe de l'élégance et de la créativité.
00:16J'ai le plaisir d'accueillir trois invités qui chacun dans leur domaine excellent à
00:20repousser les frontières de leur art.
00:22Tout d'abord, Julien Fournier, alors l'un des grands noms de la haute couture française,
00:26reconnu pour son audace, son savoir-faire dans le monde très très fermé des grands
00:29couturiers.
00:30Bonsoir, Julien.
00:31Bonsoir, Judith.
00:32Bienvenue.
00:33Ensuite, la comédienne Déborah François que vous connaissez pour ses performances
00:36dans des films tels que L'Enfant ou Populaire.
00:38Bonsoir aussi, Déborah.
00:39Bonsoir, Judith.
00:40Merci de me recevoir.
00:41Avec plaisir.
00:42Et puis enfin, le réalisateur Cédric Le Gallo, reconnu pour notamment son film Les
00:47crevettes pailletées.
00:48Bonsoir, Cédric.
00:49Bonsoir, Judith.
00:50Alors, une réunion de talent autour de vous, Julien Fournier, à l'occasion de votre nouvelle
00:54collection, First Circus, qui va être présentée ce mardi 28 janvier au Théâtre Mogador.
01:00Une petite souris m'a dit que pour ce show, vous avez tout donné.
01:02On va en parler, bien sûr.
01:05Bienvenue à tous les trois sur ce radio.
01:06Alors, comme je le disais en introduction, Julien Fournier, votre nouvelle collection
01:13s'appelle First Circus et elle sera présentée mardi qui vient au Théâtre Mogador.
01:16C'est un véritable mélange entre la mode et le spectacle vivant.
01:21Déjà, pourquoi ce nom ?
01:22Parce que ma vie est un grand cirque.
01:24Quand tu décides de devenir grand couturier, tu te lances dans le grand cirque de la vie
01:28avec plein de rebondissements, comme dans un roller coaster.
01:32Oui, c'est vrai.
01:33C'est vrai qu'il y a ça et aussi parce que c'est aussi une manière de mettre peut-être
01:39du plaisir, encore plus de plaisir et d'amusement, de créer quelque chose de léger pour contraster
01:45avec la structure de l'haute couture.
01:48En fait, jusqu'à présent, haute couture rimait avec mode.
01:52Je pense que la mode n'est plus à la mode et je pense que les gens ont besoin d'entertainment
01:55et de s'amuser, surtout à l'heure actuelle, avec tous les problèmes et les affres qu'on
02:00peut connaître dans le monde.
02:01Je pense qu'un créateur de haute couture, un grand couturier en l'occurrence, doit
02:06arriver avec une proposition d'amusement, surtout pour séduire une nouvelle clientèle.
02:11Et surtout qu'il faut savoir que les clients de haute couture veulent une proximité et
02:16de l'amusement dès lors qu'elles achètent un vêtement.
02:18Donc d'où aussi l'idée de performance ?
02:20Ça va être une grosse performance, 31 passages de mode, des muses avec des comédiennes,
02:28des personnages, des personnalités.
02:29Et puis tu sais, je ne sais pas si j'aime faire de la mode.
02:32J'aime créer des personnages, un peu comme un réalisateur, un peu comme dans les dessins
02:36animés, un peu comme dans les mangas, raconter des histoires.
02:40Si vous deviez définir ce show en trois mots, ce serait quoi ?
02:43Outrageous, fucking show et amusement.
02:47Ok, c'est clair.
02:49Alors on l'a dit, à vos côtés, vous êtes avec la comédienne Débora François et le
02:54réalisateur Cédric Le Gallo.
02:55On va parler un peu de vos rencontres à tous les trois.
02:58Alors déjà pour Débora, si je ne m'abuse, c'est la styliste Gaëlle Pierre qui vous
03:03avez présenté, qui s'occupe de vous, notamment Débora.
03:07Et puis le reste, c'est de l'amour j'ai envie de dire.
03:10Je crois que c'est de l'affection.
03:11Oui, c'est la première fois qu'on s'est rencontrés.
03:13J'ai tout de suite vu que Julien, c'était une personnalité qui était à part, en fait.
03:17Et il m'a fait rire, en fait.
03:19Et j'avais envie de rire tout en essayant des choses.
03:22Et puis, il y avait quelque chose qui était tellement, qui me ramenait.
03:25Je lui dis toujours à chaque fois que je découvre un de ses défilés.
03:28J'ai cinq ans et demi, en fait, parce qu'il me fait rêver, parce qu'il fait des robes
03:31de princesse, parce que voilà, les coupes qu'il faisait.
03:36En plus, j'ai la chance que ce soit des coupes qui, à moi, me vont vraiment faire
03:40bien. Ou en tout cas, en tout cas, je me sens bien dedans.
03:44Donc, c'est ce qui compte.
03:45Et que voilà, les coupes et les vêtements qu'il faisait me rendaient puissante.
03:50Et il m'a parlé de ça tout de suite.
03:52Il m'a dit moi, j'ai envie de ça.
03:53J'ai envie que tu te sentes bien.
03:54J'ai envie que tu te sentes forte.
03:56J'ai envie que ce soit un plus, en fait, ce que tu mettes sur toi.
03:59Et ce n'est pas un discours qu'on entend tout le temps.
04:02Et c'est un discours que j'ai adoré.
04:05En plus, on était mort de rire à la fin du premier essayage.
04:08Donc, tout ça fait qu'il est rentré dans ma vie et que maintenant, c'est un de mes
04:12meilleurs amis. C'est vraiment, c'est vraiment quelqu'un que j'aime, quoi.
04:14C'est beau. Et juste pour continuer un petit peu sur ce que vous dites, l'idée,
04:18c'est que ça peut être en fait, on peut faire du beau, de l'esthétique,
04:21construit, structuré et confortable et confortable.
04:24Oui, bien sûr, c'était important pour moi en tant qu'comédienne de pouvoir
04:27bouger aussi dans mes vêtements.
04:30Et comme je le dis, si je suis devenue actrice, c'est aussi parce que j'ai envie
04:34d'avoir des costumes. J'ai envie de pouvoir me déguiser
04:38ou en tout cas, exprimer vraiment ma personnalité du jour
04:43à travers un vêtement. Et c'est aussi une partie de ce que Julien peut m'offrir.
04:48Ça, c'est certain. Alors, pour Cédric Le Gallo, on sort du cadre aussi.
04:52C'est une rencontre impromptue dans la rue.
04:54Alors, c'est même pas moi d'ailleurs. C'est mon compagnon qui a été repéré
04:59dans la rue par Julien et qui s'est dit lui, je le veux dans mon défilé.
05:02Donc, il l'a approché. Il s'appelle Pierre.
05:05Il ne fait pas du tout ce métier là. Il est commissaire priseur et il rentre
05:09à la maison, il dit tiens, va approcher, tu devineras jamais.
05:14Pour que je participe à un défilé, pour une fois, c'est un truc qui m'arrive
05:17à moi et pas à toi. Sauf qu'il en parle à Julien,
05:22qui découvre en fait que je suis le compagnon de Pierre.
05:26Julien a beaucoup aimé les crevettes pailletées.
05:28Un grand fan.
05:29Petit raccord paillettes, on va dire.
05:31Je tiens à dire aux auditrices, aux auditeurs qui nous écoutent ce soir
05:34que j'ai trois personnes absolument extrêmement bien habillées autour de la table en création.
05:39Julien Fournier, évidemment.
05:40Alors Cédric, vous portez une veste brodée violette absolument incroyable.
05:44Vous, Déborah, on est sur du Bordeaux en velours avec des très, très jolies fleurs
05:48brodées aussi vertes et des très, très belles épaulettes.
05:51Et alors vous, Julien, le noir, la star.
05:54Voilà, c'est tout qui est assorti.
05:56Le graphisme, bien sûr.
05:58Du coup, en fait, votre ami rentre chez vous.
06:01Il vous dit je suis prêt pour ce défilé.
06:03Et puis après, quelques jours plus tard, Julien m'appelle et me dit
06:06mais je te veux aussi dans le défilé.
06:08J'ai adoré les crevettes pailletées.
06:10Si ça t'amuse, est-ce que tu serais partant ?
06:13Et en fait, moi, j'ai toujours aimé la mode, même depuis toujours.
06:18Si je n'avais pas été réalisateur, peut-être que j'aurais été styliste.
06:21À ce détail près, que je ne suis pas très doué de mes mains.
06:24Mais quand j'étais enfant, je me souviens encore, ça peut être utile.
06:29Mais je regardais les défilés de mode
06:32au journal de 20 heures.
06:33Je les enregistrais sur des VHS et je me les repassais.
06:35Donc, c'est un rêve de participer.
06:38Donc là, vous avez défilé tous les deux, c'est ça ?
06:40On va défiler, absolument.
06:42Dans des personnages bien distincts.
06:45J'avais besoin d'avoir un final assez fort dans cette collection.
06:49Et Cédric, avec ses cheveux, son regard bleu électrique.
06:54Pour moi, c'était Zeus.
06:56Et donc, on aura un Zeus incroyable.
06:58Il y aura une Olympe pour les finales.
07:01Pour toute simplicité.
07:03C'est rare de voir de la haute couture comme dans un théâtre, Julien Fournier.
07:06Le théâtre Mogazord d'autant plus.
07:08Qu'est-ce que c'est pour ajouter au côté spectacle, chaud en fait, que vous choisissez ça ?
07:12C'est chaud.
07:12On va être aussi entouré de danseurs, six performeurs incroyables
07:17avec une chorégraphie de Wilfried, qui est un mec assez génial,
07:20qui a travaillé dans plusieurs compagnies.
07:24Les danseurs sont des jeunes gens, somme toute, avec une énergie incroyable
07:28qui vont incarner certains journalistes
07:32et qui vont se transformer sous les baguettes magiques des muses,
07:35qui vont être des espèces de sorcières noires,
07:37qui vont porter des robes iconiques de la maison Julien Fournier.
07:41Donc, il y aura Débora, il y aura peut-être Audrey Fleureau et aussi...
07:47Vous l'avez dit tout bas, là ?
07:48Oui, je l'ai dit tout bas, parce qu'il faut des surprises, on ne peut pas tout dire.
07:51Bon, vous l'avez dit quand même.
07:52Je l'ai dit quand même.
07:53Audrey Fleureau au chaud, quoi.
07:54Bon, zut, il faut le dire quand même.
07:57Non, je suis très heureux parce que quand j'ai appelé mes amis
08:00et quand j'ai proposé ce show aux gens qui m'accompagnent,
08:05ils ont tous dit OK, on y va.
08:08Je crois qu'ils aiment se parer de mes tenues,
08:10mais ils aiment aussi incarner des personnalités.
08:13Et on a façonné les personnages sur le podium avec chacun d'entre eux
08:18parce que c'est l'essence de la haute couture.
08:20Parce que finalement, moi, ce qui m'intéresse,
08:21c'est de souligner la plus belle chose que chacun a en soi
08:24et de les transformer en des personnages.
08:26Et en modèles uniques.
08:27C'est important de le souligner.
08:28La haute couture, ce n'est qu'un modèle unique.
08:30Nous ne vendons jamais le vêtement deux fois.
08:34C'est l'unicité d'un vêtement pour un instant unique,
08:36pour une femme ou un homme unique.
08:38C'est l'essence de la haute couture.
08:39Et c'est ce qui fait aussi le travail sur certaines robes, sur certains modèles.
08:43C'est des heures et des heures et des heures de travail.
08:45On est sur une gestation d'à peu près huit mois sur cette collection
08:51entre le dessin, le croquis, le développement des broderies,
08:54la recherche 3D.
08:56Puis après, le prototypage pour juste après finaliser les modèles.
08:59C'est beaucoup, beaucoup d'investissements, beaucoup.
09:04Et c'est pour ça aussi que j'ai un sentiment de perte et de deuil terrible
09:07à chaque fois que Julien vend une robe, parce que ça veut dire
09:09qu'elle n'est plus à l'atelier et que je ne la verrai plus jamais.
09:11Eh bien, c'est cela.
09:12Eh bien, c'est pour ça.
09:13Elle est partie pour toujours, jusqu'à ce que quelqu'un vous l'offre.
09:18Alors, qu'est-ce que cette expérience,
09:20elle vous apporte, Déborah et Cédric, l'un et l'autre en tant qu'artiste ?
09:23Déborah.
09:24En tant qu'artiste, déjà, alors moi, je réalise un petit
09:30un petit rêve, un petit pas de côté par rapport à mon travail de comédienne
09:34sur des plateaux de cinéma, parce que c'est vrai que je travaille
09:37uniquement sur des plateaux de cinéma ou de télévision, etc.
09:41et pas sur une scène de théâtre.
09:42Donc là, je me retrouve sur la scène du théâtre Mogador.
09:45Et en même temps, c'est assez confortable pour moi,
09:46puisque je ne suis pas le clou du show, en fait.
09:50Voilà, je passe, donc je passe sur cette scène.
09:52Donc déjà, ça va m'aider à faire ça.
09:54Et puis, j'adore ce thème des sorcières, en fait, de se dire voilà,
09:58nous sommes les filles de celles qu'ils n'ont pas réussi à brûler.
10:01Et c'est vrai.
10:02Oui, et on a envie de faire quelque chose comme ça quand on traverse la scène.
10:06C'est un acte féministe, en fait,
10:08ce défilé aussi, comme souvent dans les créations de Julien Fournier.
10:11Absolument. Et d'ailleurs, je pense que c'est pour ça aussi qu'il a des muscles
10:14qui sont très attachés et très fidèles à lui, parce que c'est une philosophie.
10:18Ouais, on va faire une petite pause.
10:20Et puis, Cédric, vous allez nous donner votre version à vous juste après.
10:24Vous êtes bien dans cette excellente.
10:25Chers auditrices, chers auditeurs, on est avec Julien Fournier,
10:27Déborah François, Cédric Le Gallo et on revient, donc vous restez là, évidemment.
10:32Sud Radio, c'est excellent.
10:34Judith Belair, c'est excellent sur Sud Radio et vous êtes chez vous
10:37avec le créateur de Haute Couture, Julien Fournier et la comédienne
10:39Déborah François et le réalisateur Cédric Le Gallo.
10:42Ils sont tous là parce qu'il y a un superbe défilé à venir faire Circus.
10:45Ça sera mardi qui arrive au Théâtre Mogador.
10:48Alors, Cédric, la question que je viens de poser à Déborah
10:50et à laquelle vous avez maintenant donné votre réponse, c'est à vous.
10:53Qu'est ce que ça vous apporte ?
10:54Qu'est ce que ça inspire chez vous en tant qu'artiste
10:57de participer à cette aventure avec Julien Fournier ?
11:00Quand on fait un film, le costume est très important.
11:03C'est une pièce centrale qui à la fois aide les acteurs à incarner leur personnage
11:07et puis visuellement, voilà, qui apporte à la direction artistique du film.
11:13Donc, il y a un vrai lien entre le costume et le cinéma.
11:18Et là, le fait de participer à ce défilé,
11:21je rentre vraiment en plus, voilà, en tant que mannequin cette fois-ci.
11:24Donc, je ne décide de rien, ce qui est d'ailleurs un peu difficile.
11:29Je n'ai pas trop l'habitude, donc j'ai une petite tendance un peu autoritaire.
11:32Donc, en même temps, vous êtes réalisateur, metteur en scène.
11:36Voilà, c'est ça.
11:36Heureusement, vous avez l'autorité naturelle.
11:38On ne fait pas notre vie à prendre mille décisions par jour.
11:40Donc là, c'est l'inverse.
11:42Donc, c'est assez agréable.
11:43Et puis, j'aimerais bien, d'ailleurs, qu'on travaille un jour avec Julien
11:48sur les costumes de votre prochain film.
11:50Parce que ça a toujours été le cas dans l'histoire du cinéma.
11:54Les grands couturiers se sont toujours associés au 7ème arche.
11:57Est-ce que je peux jouer Julien Fournier dans le film ?
12:00Évidemment, dans le biopic de Julien Fournier, tu joueras Julien Fournier.
12:04Il va falloir se faire pousser la barbe.
12:06Vous l'avez entendu l'an premier sur Cid Radio, attention.
12:07Il va falloir se faire pousser la barbe, Déborah François.
12:10Comment ça se passe ?
12:11Vous avez répété déjà ?
12:12Pas encore.
12:13Tout se fait en temps réel, le matin même.
12:17Ça va commencer très tôt le matin, parce qu'il va y avoir plusieurs répétitions.
12:21En plus, comme c'est un show, il va y avoir plusieurs déplacements différents.
12:24Il va y avoir cinq scènes bien spécifiques.
12:27Première scène, les nouveaux leaders.
12:28Parce que j'espère qu'un jour, il y aura des leaders à la hauteur de mes rêves
12:33qui pourront nous proposer des solutions pour notre monde.
12:36Et puis après, il y aura les spas.
12:37Ils ne feront pas de salut nazi, vous voulez dire ?
12:39Oui, ça va s'en dire.
12:40Excusez-moi, il fallait que je la sorte.
12:41Non, il la fallait.
12:42Merci.
12:43C'est obligé.
12:44Et puis après, on va avoir les Starship Troopers qui vont se battre contre les aliens.
12:47Par la suite, il va y avoir des glitchs intermédiaires avec des danseurs.
12:52Space Force.
12:53Et il va y avoir Alice au Pays des Merveilles et les Animaux Fantastiques, parce que j'adore.
13:00On adore, on adore tout ce conte, c'est un conte qui nous a tous du sang.
13:04Tu ne peux pas se polir, mais il y aura un lapin blanc qui va se...
13:08Parce que Julien, son petit gimmick, c'est « follow the white rabbit ».
13:13J'aime bien, parce que j'ai toujours peur d'être en retard.
13:17Chacun ses peurs.
13:20Et puis par la suite, comme j'ai très, très peur du cirque, il y aura une espèce de freaky show.
13:26Et on finira par...
13:28Vous avez peur du cirque ?
13:29J'ai toujours eu peur des clowns et des performeurs du cirque quand j'étais petit.
13:33C'est marrant de faire une collection, faire un circus quand on a peur du...
13:35Vous mettez les pieds dedans, la tête, les mains, tout ça quoi.
13:37Tu ne peux pas monter de ta maison d'haute couture si tu n'as pas peur,
13:40si tu n'as pas envie de te faire peur.
13:44Alors, vous voulez dire qu'en fait, pour réussir, il faut avoir peur ?
13:47Moi, j'aime les films de genre, j'aime les choses exceptionnelles.
13:51Et je pense qu'il faut sauter et un filin apparaîtra.
13:55C'est un peu comme dans un grand cirque.
13:57Finalement, mais ça, c'est la même chose pour vos trois métiers.
13:59Déborah et Cédric aussi, c'est des métiers sans filet.
14:02Oui, puis on a toujours l'impression d'être jamais assez prêts, en fait.
14:05Et un moment donné, il faut y aller.
14:07Et c'est d'ailleurs ça qui est excitant.
14:09Et puis, on trouve des solutions en faisant aussi.
14:12À la fois, c'est très important de préparer et en même temps, on ne peut pas tout contrôler.
14:16Donc, il pleut. Qu'est-ce qu'on fait ?
14:18Voilà, il faut s'adapter.
14:20Et parfois même, en improvisant, il y a des choses très bonnes qui sortent aussi,
14:24peut-être même meilleures que si on les avait pensées.
14:27Je suis assez d'accord, c'est la même chose à la radio.
14:28Je me rends compte que les artistes, on a ça en commun, en fait.
14:31C'est qu'on a peur d'énormément de choses.
14:34Il y a des gens qui ont beaucoup de peur, beaucoup d'angoisse.
14:38Moi particulièrement, j'en ai plein.
14:40Et on se rend compte un jour qu'en fait, si on écoute toutes ces angoisses,
14:43on ne fait rien du tout.
14:44Donc, il faut toujours faire les choses, même en ayant peur.
14:46Donc, j'ai l'impression qu'on fait...
14:47C'est un moteur, du coup.
14:48C'est un moteur.
14:49Ben oui, on est comme sur un fil tout le temps.
14:51Et puis, on se dit bon, de toute façon, je suis là.
14:53Donc, autant avancer.
14:54Autant aller jusqu'au bout du fil, finalement.
14:56Je crois que ça contribue aussi au fait de ne plus avoir peur du tout de rien, au final.
14:59Puis la peur n'évite pas le danger, de toute façon.
15:01Si tu fais les choses, même en ayant peur, finalement, la peur devient accessoire.
15:05C'est quelque chose de derrière.
15:06Et comme tu dis, il faut sauter.
15:07Ça s'apprivoise, ça se maîtrise tout ça.
15:09En fait, finalement, ça se travaille.
15:11C'est avec l'expérience.
15:12On essaie de borgnoler, on a des petits tips.
15:16Et puis, on saute dedans.
15:17On ne peut jamais faire sans le risque, effectivement.
15:20Julien Fournier, la haute couture, c'est souvent perçu comme un art très élitiste, quand même.
15:25C'est important pour vous de le rendre accessible, au contraire ?
15:28Je pense que c'est un art français.
15:30Les Français, je le dis à tous les auditeurs, doivent se l'octroyer.
15:33Messieurs, dames, re-regardez ce que c'est la haute couture française.
15:36C'est du vrai luxe.
15:37Ça vous appartient.
15:38C'est un savoir-faire que tout le monde entier nous envie.
15:41La Fédération de la haute couture se bat au jour le jour pour vraiment promouvoir
15:45les savoir-faire français dans le monde entier.
15:48Il y a beaucoup de marques qui se disent dues au luxe, qui ne le sont pas.
15:51La haute couture, ça l'est et je le martèle haut et fort.
15:55Et alors, justement, sur ce luxe dont on entend beaucoup parler en ce moment,
15:59on dit que le luxe est en crise.
16:01On l'entend dans pas mal de médias.
16:02Qu'est-ce que c'est votre point de vue sur cette évolution, justement ?
16:06Parce que finalement, ce n'est pas en crise pour tout le monde, j'ai l'impression.
16:09C'est peut-être l'ère de la transformation ?
16:12Je pense qu'il y a une transformation, certes.
16:14Mais je pense qu'aussi, les gens, ça y est, ont pris conscience
16:17qu'on s'était un peu moqués d'eux et que ce n'est pas parce qu'on logotype
16:21un vêtement qui a été fait spécialement dans une supply chain
16:24comme à la Zara ou Inditex, que finalement, c'est du luxe.
16:28Non, ce n'est pas du marketing, le vrai luxe.
16:31C'est une expérience.
16:33C'est savoir ce qu'est une très belle matière,
16:37une très belle fabrication, un circuit court.
16:41Et je pense que les Français, en l'occurrence, ont compris ça.
16:44Et c'est aussi pour ça que, quelque part, ils abandonnent un peu
16:47ces branding qui se disent très au vol et très au luxe.
16:50Non, il y a un game changer qui est en train de se passer.
16:52Et tant mieux, parce que la nouvelle génération qui a pris conscience
16:55de l'écoresponsabilité est en train de faire changer les choses.
16:58Et merci la jeunesse pour ça.
17:00Alors, Déborah François, vous, la mode, c'est évidemment un rôle particulier pour vous.
17:04On en a parlé depuis tout à l'heure.
17:05Vous l'avez dit aussi, dans la construction d'un personnage,
17:08le costume, il a quand même vraiment sa valeur.
17:11Et même, est-ce que...
17:12J'ai envie de savoir, par exemple, si vous travaillez un personnage,
17:13est-ce que vous allez vous habiller comme ce personnage avant de tourner
17:17pour rentrer dans sa peau ?
17:18Est-ce que le vêtement, il est à ce point là important ?
17:20En fait, oui, je pense qu'inconsciemment,
17:23je ne pourrais pas m'habiller exactement peut-être comme mon personnage,
17:25mais c'est sûr que je vais éviter d'avoir un style
17:28qui est complètement opposé à celui de mon personnage,
17:33disons, peut-être dans les quatre à six semaines avant le tournage,
17:37pour ne pas être folle quand même toute l'année non plus,
17:41pour pouvoir avoir mon propre style quand même, à des moments pendant l'année.
17:45Mais c'est vrai que moi, je pense que le seul métier que je pourrais faire
17:48sur un plateau de cinéma, si je n'étais pas comédienne,
17:52j'ai toujours dit, ce serait chef costumière.
17:54J'adorerais faire ça.
17:55Vous avez dévelé tes coulisses.
17:57Non, mais c'est vrai, je construis vraiment mes personnages
18:00en fonction de la garde-robe et des costumes.
18:02C'est toujours un moment où je cerne mon personnage de mieux en mieux.
18:07Quand on fait ces essayages là, c'est toujours un moment
18:09que j'attends avec beaucoup d'impatience.
18:11Et alors vous, Cédric Legalo, on le sait, vous avez fait les crevettes pailletées
18:14qui mêlent humour, émotion, etc.
18:16J'ai envie de dire un peu comme la haute couture de Julien,
18:18c'est tout ça est très en collérelation.
18:20Vous êtes dans un espèce de parallèle créatif tous.
18:22Oui, oui, c'est vrai.
18:23Et puis avec les paillettes en commun, quand même,
18:26avec les broderies du blouson des crevettes pailletées.
18:29Parce qu'il y a beaucoup de broderies sur les vêtements de Julien,
18:32comme cette veste, par exemple.
18:34Mais le spectacle qui nous attend mardi va le montrer.
18:38On a des costumes vraiment de super héros qui font penser beaucoup,
18:42d'ailleurs, à des personnages de cinéma.
18:44C'est ça qui est intéressant, c'est qu'on reconnaît, enfin on reconnaît,
18:48on imagine des méchants de James Bond,
18:51des super héroïnes, des super héros.
18:54C'est très cinématographique, les looks qu'il nous a montrés.
18:58Et Julien Fournier, c'est que des gens de puissance que vous nous présentez.
19:01Les femmes chez vous, elles sont toujours puissantes.
19:03Je rappelle que vous êtes un des premiers à avoir fait défiler une femme enceinte,
19:05mais ce n'est le premier, d'ailleurs.
19:07Les femmes noires également, etc.
19:09Donc vous vous engagez, vous, vraiment pour cette puissance, en fait.
19:13Le vêtement est un message non verbal.
19:15Si je peux aider un tant soit peu à chaque personne et personnalité
19:18à se redresser grâce au vêtement et lui donner la force
19:22d'aller combattre cette morosité actuelle et de se définir au sein de cette société,
19:27eh bien, j'ai gagné mon pari.
19:29Voilà, et c'est ça, mon métier, c'est d'aider les gens à devenir ce qu'ils veulent être.
19:32Et c'est mon plaisir.
19:37Et alors, est-ce que vous avez un rituel les uns, les autres ?
19:40On va rentrer un peu dans le cœur de vos secrets de préparation.
19:42Par exemple, quand vous montez, juste avant le défilé, qu'est-ce que vous faites, Julien Fournier ?
19:47Euh, j'essaye de bien dormir.
19:49J'essaie de ne pas vomir.
19:50Il s'est dit je vais vomir.
19:51Non, non, non, je ne vomis pas.
19:53Mais non, mais non, ça, c'est pas couture.
19:56Non, c'est pas couture.
19:59J'étais obligée de la jeter.
20:00Non, mais non, non, je ne suis jamais malade.
20:03C'est plutôt un moteur, la peur.
20:05J'ai plutôt tendance à être super
20:08control freaks, à fédérer mes équipes.
20:11J'ai la chance d'avoir Nicolas Degenne pour les make-up,
20:15qui sait faire un travail d'exception pour rendre les gens encore plus beaux.
20:18Et les Neville, qui font des cheveux incroyables, qui viennent exprès de Londres
20:21pour moi, qui donne un côté super rock à toute cette collection.
20:26Et puis, j'ai la chance d'avoir à mes côtés le grand manitou de l'organisation,
20:29qui est Jean-Paul Covin, mon directeur général et qui vient du cinéma aussi.
20:34On lui passe le bonsoir.
20:35Et qui sait exactement comment organiser les choses.
20:38Mais c'est smooth, tout est organisé.
20:40On n'est pas dans une espèce de stress.
20:43La collection est terminée déjà.
20:45Nous avons terminé.
20:46Donc, on a des choses à voir.
20:48On est en train de finaliser les castings.
20:50On est en train de briefer les mannequins hommes et femmes.
20:53Ça va être super.
20:55On a hâte de voir tout ça.
20:57Déborah François, Cédric Le Gallo, vous allez nous raconter vos petits rituels.
21:00Dans un petit instant.
21:02Puisque vous le savez, chers auditeurs, chers auditeurs, c'est excellent.
21:04Sur ce radio, on revient avec le grand couturier Julien Fournier
21:07et la comédienne Déborah François et le réalisateur Cédric Le Gallo.
21:10Vous restez avec nous.
21:13Sud Radio, c'est excellent.
21:15Judith Beller.
21:16C'est excellent.
21:16C'est l'émission qui crée le lien, même s'il existe déjà clairement
21:19entre mes trois invités, le créateur de haute couture Julien Fournier,
21:22la comédienne Déborah François et le réalisateur Cédric Le Gallo
21:25pour le défilé de mardi prochain First Circus qui aura lieu au Théâtre Mogador.
21:29Alors, on s'en est dit des choses hors antenne pendant la pause,
21:32chers auditeurs et chers auditeurs.
21:33Vous allez continuer à les dire à l'antenne.
21:35Maintenant, mes chers amis, on commence par vous, Déborah.
21:37Quel est votre rituel avant de monter sur scène ?
21:41Avant de monter sur scène, je pense que je vais penser à la personne
21:46qui a inspiré une partie de la robe que je vais porter,
21:50c'est à dire les films d'Hitchcock.
21:53Ça, ce sera mon avant.
21:54Mais là, je vais être embêtée parce que normalement, j'ai un rituel pour le après.
21:58Mon rituel pour le après, c'est que je garde toujours
22:00normalement une pièce de vêtement, une partie de costume.
22:03Ah, ça va être compliqué.
22:05De mes rôles et là, ça va être très, très compliqué.
22:08Déborah, tu sais très bien que toute la maison que je viens fournir
22:11est ton vestiaire, mon trésor.
22:13Je garderai une plume.
22:15Ah, c'est bien une plume, on aime bien.
22:17Et vous, Cédric ?
22:17Je me suis rendu compte que sans même le verbaliser,
22:20que j'avais exactement le même rituel d'après sur tous mes projets.
22:24Sinon, ça va ou pas ?
22:25Parce que disons qu'en antenne, on m'a dit que j'étais bizarre
22:27et puis Cédric me dit, ah non, finalement, c'est pas si bizarre, moi aussi.
22:31Je stocke beaucoup de costumes de mes projets.
22:33Oui, je pense à l'après, je pense à la rétrospective.
22:38Non, ouais, comme c'est un côté un peu immatériel quand même dans l'art qu'on fait,
22:44même si les films restent quand même.
22:46Oui, mais ils te glissent d'entre les doigts.
22:48C'est pas des objets qu'on peut gâcher, ça nous échappe quelque part.
22:51C'est sans doute une manière de les retenir un peu avec nous,
22:54de se dire, non, ça a vraiment existé, c'est l'art de garde.
22:56Je l'ai vraiment fait, j'ai vraiment vu le comédien marcher dans ce truc-là.
23:00Parce qu'on fait pas un art comme une sculpture ou une peinture qu'on peut garder.
23:04C'est une manière de garder un peu quelque part de la matière.
23:08D'accord.
23:10Julien Fournier, ce serait quoi vos inspirations ?
23:12Alors, hors mode, si vous aviez un artiste, par exemple,
23:15on va dire un artiste, un film, un livre, vous en avez ?
23:18Tim Burton, Dracula de Françoise Ford Coppola
23:22et les crevettes pailletées, évidemment.
23:26Et un livre...
23:31Edgar Allan Poe, ouais.
23:33Ah, on est vraiment dans un niveau...
23:35J'aime bien tout ce qui est un peu darkness, un peu weird, gothique.
23:40Oui, parce que c'est vrai que c'est aussi des looks qui, en général,
23:43sont encore plus libres, presque, en fait.
23:46C'est des films de genre, donc en fait, c'était pas un art très accepté.
23:50Il y a 25 ans, on comprenait pas trop les films de genre.
23:52Qu'est-ce que t'en penses, Cédric ?
23:54C'était très niche, oui.
23:55C'était très niche.
23:56Et j'ai l'impression qu'en fait, maintenant, c'est du blockbuster.
23:58Tout le monde a envie de ça.
23:59Quand on voit le Nosferatu qui vient de sortir et qui cartonne, effectivement.
24:02Oui, et beaucoup de nouvelles réalisatrices aussi font du genre.
24:05Les titanes, etc.
24:08C'est tout.
24:08Les yeux de substance.
24:10D'ailleurs, les looks sont très bien, les yeux de substance.
24:12Très beau.
24:13Il y a le grand kimono avec le dragon, le manteau jaune.
24:16Ils sont très réussis, ouais.
24:17Assez iconique.
24:18Alors, vous, Déborah François, un livre, un artiste et je sais plus ce que j'ai dit.
24:24Un film.
24:25Un livre, un artiste et un film ?
24:27Un livre...
24:29Un livre d'une.
24:31D'une, pour moi, c'est vraiment...
24:33Pareil, vous êtes liée dans la science-fiction, le dystopique.
24:35Moi, je ne lis que ça, que de la science-fiction, que des choses.
24:39J'ai vraiment envie qu'on m'emmène complètement ailleurs,
24:43dans d'autres univers.
24:46Le cinéma des années 60.
24:48Qui, alors ?
24:50Audrey Hepburn, pour moi, c'est vraiment...
24:52C'est la grande classe, quoi.
24:53C'est ma plus grande référence.
24:55Et c'est aussi l'actrice que j'ai prise en référence pour...
24:58Très modestement, mais je veux dire,
25:00on adore cette actrice avec le réalisateur Régis Coinsard de Populaire.
25:04Et donc, c'est une actrice dont j'ai vu des milliers d'heures, en fait,
25:08de tout ce qu'elle a fait, de ses danses, de ses chants, de tout.
25:12Et elle me fascine.
25:13Et il y a un côté Petit Oiseau chez elle, donc pareil.
25:16Qui vous va bien aussi, d'ailleurs ?
25:18Je ne sais pas, parce que moi, je suis très blonde aussi.
25:21Je n'ai pas du tout cette grâce.
25:22Enfin, c'est une danseuse classique.
25:24En fait, blonde et gracieuse, je vous remercie.
25:26Je veux dire, ce n'est pas parce que...
25:29C'est deux éléments séparés.
25:30Non seulement, je suis blonde, mais en plus, je n'ai pas du tout cette grâce,
25:34évidemment, de danseuse classique et de cygne, en fait.
25:38Oui, de cygne.
25:39Et vous, alors Cédric, un livre, un artiste, un film ?
25:44Moi, j'étais très marqué par le film Short Bus de John Cameron Mitchell.
25:49J'adore ce film.
25:50Ah ouais, il est incroyable.
25:51Et quand je l'ai vu, j'avais une vingtaine d'années.
25:54Et c'est vrai que j'étais assez fasciné parce que je me suis dit,
25:59à la fois d'un point de vue artistique,
26:00ah, mais on a le droit de faire des films comme ça ?
26:02On peut faire ça ?
26:04Et d'un point de vue personnel, moi qui découvrais ma sexualité, etc.,
26:07je me suis dit, ah, mais on peut avoir cette liberté ?
26:10Puisque le Short Bus, c'est un endroit à New York
26:14imaginé par le réalisateur où tout est possible,
26:17où il y a une grande liberté, où voilà.
26:19Et le milieu de la fête.
26:22Et d'ailleurs, il y a toujours des scènes de fête dans mes films
26:27ou mes projets de séries.
26:28Et c'est vrai que c'est très important pour moi.
26:32Ça a été une révélation aussi bien pour l'artiste que j'allais devenir
26:36que pour le jeune adulte que j'étais en train de devenir à ce moment-là
26:42et de me chercher un peu à travers ce film-là, de commencer à me trouver.
26:47À vous comprendre, en tout cas.
26:48Ouais.
26:48OK, un bouquin ?
26:50Un bouquin ?
26:51Alors moi, je ne me souviens jamais des choses que j'ai lises.
26:54Je me souviens des choses récentes.
26:57Je suis en train de lire la bio de Schiaparelli.
27:01Ah, Schiaparelli !
27:02Une grande créatrice de mode.
27:04Surréaliste.
27:05Surréaliste.
27:06Et c'est vrai qu'il n'y a aucun point de comparaison.
27:08Et c'est ça qui est intéressant.
27:10Enfin, ce que j'aime en tout cas dans son travail,
27:12c'est tout le travail qu'elle a fait avec Dali, avec les surréalistes,
27:16où on ne sait plus trop si on regarde une robe, une sculpture, une peinture.
27:21Et je crois qu'elle est un peu unique.
27:22Je parle sous ton contrôle, Julien.
27:24Je pense que c'est une femme majeure d'émancipation.
27:27Elle a été très, très, très malmenée par Mademoiselle Gabrielle Chanel,
27:31qui lui a d'ailleurs brûlé une robe en pleine soirée.
27:34C'est pas vrai.
27:34Sur elle ?
27:35Ouais, sur elle.
27:35Elle n'était pas très sympa, quoi.
27:37Ah non, ce n'était pas une femme très sympathique.
27:39C'était une femme avec des coronels.
27:42À l'époque, j'imagine qu'il fallait en ajouter un peu plus qu'aujourd'hui, quand même.
27:45Ben, je pense.
27:46Et c'est pour ça, quelque part...
27:47Il y a plein de grandes dames dont on dit qu'elles n'étaient pas très sympas, souvent.
27:49Respect.
27:50Oui, on ne sait pas d'ailleurs qui lance ce genre de rumeurs qu'elles ne sont pas très sympas, généralement.
27:55Bon, après, il y a des interviews de Coco Chanel où elle est un peu...
27:57Elle est un peu garce.
27:58Tout le monde ne peut pas être sympathique.
28:00On voit l'état d'esprit.
28:01OK, et alors, il faut en parler, quand même, d'un truc, Julien Fourney,
28:05c'est qu'une collection comme ça, c'est le fruit d'un travail d'équipe, aussi.
28:08Là, vous êtes avec Déborah et vous êtes avec Cédric,
28:10mais vous avez derrière vous ces petites mains, ces erreurs de broderie.
28:14Grandes mains, j'ai envie de dire.
28:15On est grandes mains, là, parce que c'est des gens assez exceptionnels.
28:19Cette année, j'avais 17 personnes autour de moi.
28:23Ça allait de 17 à 77 ans.
28:25Je pense à Madame Jacqueline, ma première d'atelier, que j'aime.
28:27Qui est toujours là.
28:28Qui est toujours là, ma bonne fée, protectrice,
28:31qui est choupichat, qu'on n'en peut plus,
28:34avec qui je converse sur les animaux parce qu'elle adore ça
28:38et qui me rassure et qui dit toujours oui à tout et qui dit oui, c'est possible.
28:43C'est quoi le truc le plus fou que vous lui avez demandé, par exemple ?
28:45Là, cette saison, c'est une redingote en marquetterie de prince de Galles,
28:50de pieds de poule et de pieds de coq, asymétrique,
28:53avec une application de broderie, avec un cœur en 3D,
28:59monté sur toute l'illusion.
29:01C'est une tuerie.
29:04C'est très compliqué à faire parce que tout doit être au cordeau.
29:06Tout doit être raccordé.
29:07Qu'est-ce que c'est au cordeau ?
29:09Parce que là, vous dites, vous parlez chinois pour moi, pour les auditeurs ?
29:11C'est-à-dire qu'en fait, il a fallu raccorder,
29:13parce qu'en fait, comme c'est une marquetterie,
29:15il a fallu raccorder tous les motifs de prince de Galles au millimètre près
29:19pour qu'on ne voit pas les découpes du vêtement.
29:22Et ça devient un vêtement anamorphique.
29:24On n'en sait pas du tout.
29:25On a l'impression qu'elle est cousue sur elle, sur le vêtement.
29:29Et en plus, j'ai décidé de travailler sur des épaules très carentes, réhaussées.
29:33Et il a fallu rentrer des têtes de manche très complexes.
29:36Non, c'est un vrai travail de savoir-faire, d'expertise, rare.
29:43Et je suis très, très heureux de voir que la nouvelle génération
29:46qui vient s'inscrire dans la Maison Julien Fournier
29:51soit complètement en admiration devant son travail.
29:53Et pour vous dire, les jeunes générations qui sont chez moi en ce moment
29:56ont monté un espèce de réseau sur WhatsApp
29:59où ils filment en permanence les mains de Jacqueline ou mes mains en train de travailler.
30:04Parce que du coup, ils communient et ils réfléchissent entre eux
30:08à comment refaire les choses.
30:10C'est comme des espèces de tutos.
30:12Et ça montre que la nouvelle génération, elle aime travailler de ça.
30:14C'est rassurant parce qu'on entend beaucoup que cette nouvelle génération, elle est dilettante.
30:18Non, c'est faux.
30:19D'accord.
30:19Des fois, il faut la pousser un peu au cul.
30:21Parlons vrai sur ce draieux.
30:23Mais honnêtement, c'est des gens qui ont besoin de rêver.
30:27Et si tu leur donnes ce potentiel, ils t'accompagnent.
30:32Et j'ai beaucoup de chance.
30:33Vous avez conscience l'un et l'autre, Cédric Le Gallo et Déborah François,
30:36que quand on participe à une aventure telle que celle que vous êtes en train de créer ensemble,
30:41vous êtes là aussi pour poser votre pied sur cette défense du savoir-faire français
30:45et des techniques ancestrales qui font qu'aujourd'hui, on a ce savoir-faire d'exception
30:50qui fait quand même que la France reste un pays à part.
30:52Vous en avez conscience de ça, Déborah ?
30:54Moi, on m'en parle très souvent quand je suis à l'extérieur de France, à l'international.
30:59C'est souvent là qu'on se rend compte à quel point le savoir-faire français,
31:03en matière de mode notamment, représente vraiment quelque chose.
31:06Et moi, je pense qu'effectivement, c'est quelque chose d'important.
31:09On peut faire énormément de constats sur ce qui ne va pas en ce moment un peu partout.
31:15Ça, c'est des choses qui vont bien, c'est des choses sur lesquelles il faut qu'on construise,
31:18c'est des choses sur lesquelles il faut qu'on soit fier.
31:21Et il faut effectivement qu'on transmette ce savoir-faire.
31:25Le fait que Mme Jacqueline puisse transmettre ce savoir-faire à des jeunes aujourd'hui
31:28qui ont 18 ans, 20 ans, 25 ans, c'est vraiment essentiel
31:31parce qu'on ne se rend pas compte à quel point c'est...
31:34On m'en parle partout, vraiment, dans le monde.
31:36On parle de deux choses.
31:38Les actrices françaises sont nues dans les films en France
31:41et les actrices françaises sont toujours d'une élégance folle
31:44parce que vous avez la chance d'avoir des grandes tournées en France.
31:48Donc, soit on est très bien habillés, soit on est nus.
31:50C'est ça qu'on retient de nous à l'étranger.
31:52Donc, soyons très bien habillés.
31:54Oui, c'est vrai, c'est des fois.
31:55Oui, voilà, on l'ose.
31:57Les étayages, d'ailleurs, on le voit, c'est des broderies très précises.
32:02D'ailleurs, on a particulièrement de la chance, nous,
32:06les modèles masculins du défilé de Julien Fournier,
32:08c'est qu'on n'est jamais habillés en haute couture, nous, les hommes.
32:11C'est interdit pour les hommes, l'haute couture.
32:13Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs.
32:14Non, venez, venez.
32:16Pour les femmes, mais exceptionnellement, il y a quelques modèles.
32:20Quelques modèles hommes.
32:21C'est des modèles unisex parce que je pense que votre veste, elle mirait très bien.
32:24Ah, je peux me laqueter.
32:26Il est incroyable, vous vous demandiez, d'ailleurs, qu'est-ce que c'est la haute couture ?
32:29La haute couture, c'est le fait d'avoir des broderies,
32:32même sur le revers intérieur, qu'on ne voit pas toujours.
32:37Mais c'est de la haute couture.
32:38Allez, on continue tout de suite, chers amis.
32:40Vous restez avec nous, Julien Fournier, Déborah François et Cédric Le Gallo.
32:43Il nous reste encore un bon petit quart d'heure ensemble.
32:46Et puis, on vous revient dans un instant, chers auditeurs et chères auditeurs.
32:48À tout de suite.
32:50Sud Radio, c'est excellent, Judith Belaire.
32:53Bienvenue dans C'est excellent sur Sud Radio, si vous nous rejoignez.
32:56Ce soir, vous pouvez entendre le créateur de Haute Couture, Julien Fournier,
32:58et la comédienne Déborah François.
33:00Le réalisateur, Cédric Le Gallo, ensemble pour le défilé du lien qui arrive mardi prochain.
33:05First Circus, et ça sera au Théâtre Mogador à 15h30.
33:09C'est à Paris.
33:10Alors justement, Julien, on se disait à Orantane,
33:13et puis je vais laisser Cédric vous reposer la question qu'il vous posait ensuite
33:17pour que tout le monde entende,
33:18que c'est quand même votre premier défilé.
33:21Vous êtes le premier à faire défier des hommes en haute couture.
33:24Et alors, ce qui est intéressant, c'est que ce ne sont pas des mannequins,
33:26c'est des hommes, des gens normaux.
33:29Oui, alors, entre guillemets, j'ai quand même pris des grandes dames,
33:33des belles personnes qui représentent bien le porté,
33:37qui ont beaucoup d'élégance, certes.
33:39Mais alors, ce n'est pas la première fois qu'on voit des silhouettes d'hommes en haute couture.
33:42Mais pour la maison Julien Fournier, c'est complètement la première fois.
33:46Et la fédération de la haute couture est complètement pour,
33:49puisque de toute façon, la haute couture pour la fédération et pour les maisons de haute couture,
33:53c'est l'unicité d'un vêtement pour une personne unique.
33:55Et on n'est plus dans ce genre du tout.
33:57So boring !
33:58So, je ne comprends pas pourquoi je ne pourrais pas m'amuser
34:01à habiller des silhouettes d'hommes en haute couture.
34:04Allez-y Cédric.
34:05Mais tu aurais le droit, par exemple, de faire un défilé 100% hommes haute couture,
34:08où ça, c'est un peu interdit quand même.
34:10Alors, le pionnier qui a fait ça pour la première fois, c'est Jean-Paul Gaultier.
34:13On est dans les années 90-2000.
34:16Il avait fait toute une collection qu'il appelait Corset pour Hommes.
34:20Et il avait switché les choses.
34:22Bon, je ne pense pas qu'il y ait un marché réel.
34:27J'ai les grands tailleurs, c'est ça en fait.
34:29Moi, je vais apporter un game changer, ça va être des vestes complètement brodées.
34:34S'amuser avec des nouveaux leggings rigolos qui sont entre du jumpsuit
34:39et en même temps du hip-hop, mais tout brodé.
34:41Je viens chercher du cartooning et des bombers pour les Starship Troopers
34:46avec des broches aliens complètement déjantées.
34:49Jamais n'autre chose.
34:51Donc, on va voir ce que ça va donner sur le podium.
34:52On a hâte.
34:54Alors, on va parler un peu de vous tous les trois maintenant
34:55puisque c'est la dernière partie de cette émission.
34:57Julien, déjà, comment est-ce que vous êtes tombé dans l'haute couture,
34:59dans cette potion magique qu'il y a ?
35:02La couture, en fait, on va dire, tout simplement.
35:03Après avoir nagé dans la médecine, il y a un moment, comme un atavisme.
35:09Oui, c'est ça qui est fou, je le précise quand même.
35:11C'est que vous avez fait des études de médecine incroyables.
35:14C'est incroyable.
35:15Comme quoi, la structure anatomique du corps, vous la connaissez bien, quoi.
35:19Ça va, je ne m'en sors pas trop mal.
35:20Autant dire qu'après, c'est bien de l'habiller, quoi,
35:22parce que du coup, vous connaissez tous les points d'attache.
35:25Des parents très élégants, des parents qui ont un lifestyle incroyable,
35:29des parents qui m'ont inculqué la beauté, l'élégance, la musique
35:33et l'envie de donner.
35:37Je pense qu'en fait, pour faire de la haute couture,
35:39il faut avoir envie de transmettre et de donner.
35:41Et voilà, j'aime ça.
35:42C'est bien, c'est de bonnes raisons.
35:46Alors vous, Déborah, comment vous êtes devenue comédienne ?
35:48Qu'est-ce qui s'est passé ? C'était une évidence ? C'est par hasard ?
35:51C'était... Non, c'était un rêve, un fantasme.
35:55Je pensais que c'était un fantasme.
35:57C'était un rêve qui n'arriverait jamais parce que, voilà,
35:59j'ai grandi à Liège dans un foyer modeste.
36:04Et à 16 ans, j'ai passé une audition pour les Frères d'Ardennes
36:06parce que malgré tout, c'était quand même mon rêve d'être comédienne.
36:10Et j'ai été prise de façon incroyable pour ce film.
36:13Et ce film, de façon incroyable, a reçu la Palme d'Or.
36:17Et puis voilà, le reste, c'est l'histoire.
36:20Le reste, c'est après le parcours, voilà, de rencontrer d'autres gens,
36:23d'autres réalisateurs, d'autres réalisatrices.
36:26Mais je suis tombée dedans...
36:27Vous avez le cul bordé de nouilles, pardonnez-moi de vous le dire comme ça.
36:29Vous avez mis à part le talent, vous avez quand même le cul bordé de nouilles.
36:33On ne peut le dire, parlons vrai sur ce radio.
36:35Oui et non, parce que à la fois,
36:38j'ai pensé ça pendant très longtemps, que c'était vraiment que de la chance.
36:41Je n'ai pas dit ça, j'ai dit mis à part le talent.
36:42Non, mais moi, c'est vraiment quelque chose que j'ai intériorisé
36:44pendant presque dix ans.
36:46Et un jour, je me suis dit, mais en fait, c'est vrai qu'il n'y a pas que ça.
36:50Parce que même pour mon premier casting, on était 150.
36:53C'est que je n'ai pas fait un travail si terrible que ça.
36:58Et alors vous, Cédric, comment ça s'est passé le chemin vers la réalisation?
37:01On a dit que vous vouliez être plus ou moins styliste, ça aurait été l'un ou l'autre.
37:04C'était un fantasme d'adolescent.
37:08Mais non, j'étais journaliste avant, qui était mon premier rêve.
37:12En presse écrite?
37:13Non, en télévision, donc je fais beaucoup de reportages, de documentaires.
37:18J'ai longtemps travaillé, pas très loin pour TF1.
37:23Et grâce à ce métier, je suis allé beaucoup sur des plateaux de cinéma,
37:25interviewer des acteurs, faire un peu des making of de films.
37:31Donc, à force d'y aller, je me suis dit, mais en fait, ça n'a pas l'air si compliqué.
37:36J'aurais bien de faire, parce que pour moi, être réalisateur de cinéma,
37:39c'est un rêve complètement inatteignable.
37:40Journaliste, c'est un rêve qui me paraissait atteignable, pas très compliqué.
37:45Mais réalisateur, je me suis dit, non, mais là, ça, pour le coup, c'est impossible
37:48si on ne vient pas de ces familles là, si on ne...
37:52Et puis, voilà, j'ai pris goût, voilà, vraiment en allant sur ces tournages
37:57et je me suis lancé.
38:01OK, alors, tous les trois, si vous n'aviez pas suivi cette voie,
38:06c'est une question qui se donne sa réponse toute seule.
38:08Qu'est-ce que vous auriez fait d'autre ? Vous auriez été médecin ?
38:10Non, non, j'aurais été réalisateur.
38:12Ah ben voilà !
38:14Mais je pense que j'aurais adoré ça.
38:16Je pense que la mise en scène, parce que c'est ce que vous faites aussi quelque part.
38:20J'aime ça, j'aime faire rêver les gens.
38:22Je pense qu'on veut faire un espèce de léguer ici,
38:24de donner envie aux autres de venir voir ce qu'on pense.
38:28Je pense que toi, Cédric, quand tu racontes des histoires,
38:30tu racontes des histoires hyper profondes, sociétales,
38:33qui vont toucher les gens dans leur cœur.
38:36Et je pense que c'est ça, un réalisateur.
38:39Mais quelque part, avec mon métier, je le fais un petit peu, mais...
38:42Voilà, sur une autre échelle.
38:46Débora, vous auriez été ?
38:47La seule chose qui me faisait rêver plus que comédienne, c'est écrivain.
38:50OK, donc j'aurais peut-être été écrivaine, j'aurais peut-être terminé...
38:54Pouvais encore le faire, ça.
38:55Ouais, ou écrivaine, c'est plus...
38:58Ah mais parce que je ne pensais pas, pareil que comédienne,
39:01je ne pensais pas pouvoir arriver jusque-là.
39:03Mais là, j'écris des scénarios, donc c'est peut-être une voie vers ça.
39:07Bah voilà, donc c'est encore possible.
39:09Bon, et vous, on le sait ?
39:10Oui, j'aurais bien aimé être architecte aussi, je crois.
39:12Mais je crois que c'est des métiers très similaires, en fait,
39:15parce qu'on coordonne plusieurs sous-corps de métiers, en fait.
39:20Et le cinéma, c'est complètement ça, c'est-à-dire qu'on travaille.
39:22Et ça que j'adore, c'est qu'on travaille avec des costumiers,
39:25mais aussi avec des décorateurs, avec les acteurs, bien sûr.
39:28Chef d'orchestre.
39:29L'avantage d'un mur, c'est qu'une fois que tu l'as monté, il ne bougera plus.
39:31C'est ça, ça dépend desquels.
39:34Mais oui, quand on est architecte, on coordonne comme ça
39:38plein de métiers différents pour raconter une histoire à travers
39:41une oeuvre aussi.
39:43Et c'est pareil, d'ailleurs, chez les couturiers.
39:46Donc c'est très similaire, en fait, tous ces métiers.
39:49Est-ce que vous auriez un conseil pour des jeunes qui veulent suivre,
39:52qui veulent suivre vos voies respectives, les uns et les autres ?
39:55Julien ?
39:56Abnégation, travail,
39:59donner à manger à sa poubelle en permanence,
40:01c'est-à-dire dessiner, dessiner, dessiner, dessiner, dessiner.
40:03Ne surtout pas se contenter de ce qu'on fait.
40:06Passer tout au lance-flamme, ne pas écouter ses perles
40:08et presser comme des citrons.
40:10Et surtout,
40:13bosser.
40:14Il n'y a pas de chance dans ce métier.
40:17Il n'y a que du travail.
40:19Déborah ?
40:21Ne rester ni sur ses succès, ni sur ses échecs.
40:24Parce que je pense que dans la carrière de comédien,
40:27c'est comme dans une carrière de sportif.
40:28Il faut énormément de défaites pour avoir une victoire.
40:31Mais c'est les victoires qu'on retient.
40:33Ça, c'est vrai dans la vie aussi, en général, d'ailleurs.
40:35Absolument.
40:36Puis les défaites, c'est peut-être des expériences pour arriver à la victoire.
40:39Oui, moi, j'ai comme principe, soit je perds, soit j'apprends.
40:42Donc voilà, ça, c'est une bonne phrase.
40:45Cédric Le Gallo ?
40:47Ne pas avoir peur de sa singularité.
40:49C'est-à-dire que quand on est adolescent,
40:53forcément, mal dans sa peau.
40:55Et quand on est différent, on se dit non, mais je veux être pareil.
40:58Je vais dans la norme.
40:59Et en fait, je crois que la norme, c'est ça qui tue la création.
41:02Et quand on réalise qu'en fait, que toutes nos petites hontes,
41:05que tout ce qui fait ce qu'on est,
41:07en fait, c'est ça qu'il faut raconter quand on est scénariste, réalisateur.
41:11C'est la vulnérabilité.
41:12C'est là, en fait, déjà, on va se rendre compte qu'il y a plein de gens
41:14qui vont se retrouver dans le travail.
41:16Et c'est ça qui va faire qu'on va réaliser un film
41:18que personne n'a vu avant.
41:20Parce qu'on est peut-être le premier ou un des premiers à avoir
41:24osé dire qui on était, en fait.
41:26Et je pense que ça, c'est très important.
41:28Et comme on est tous différents, eh bien, il n'y a pas le risque de copier.
41:33Et finalement, c'est aussi quand on est soi-même qu'on touche au cœur.
41:37Oui, je pense.
41:38Oui, oui, parce qu'on se rend compte qu'en fait, on a plus de points
41:41communs avec les uns les autres que ce qu'on croyait.
41:44Et donc ça, je pense, c'est très important de cultiver sa singularité.
41:48D'une fois à poil, finalement, complètement tout nu, en fait.
41:52Vous n'allez pas faire ça dans le studio tout de suite.
41:53Oh ben non !
41:54Alors, que dirait l'adulte à l'enfant que vous étiez ?
41:57C'est la dernière question de l'émission, Julien.
41:58Eh bien, en fait, à 11 ans,
42:02je m'amusais tout seul dans le château de mes parents,
42:04entre guillemets, dans ma chambre avec tous mes petits personnages.
42:07Et à 50 ans, pour mes 50 ans, First Circus et tous ces personnages
42:13qui m'ont entouré, qui vont être sur le podium.
42:15Donc je lui dis, t'étais mignon et t'étais gentil garçon.
42:19Tu savais ce que tu faisais, quoi.
42:20T'étais plutôt mignon et gentil garçon.
42:23Déborah, qu'est-ce que vous lui dites à cette petite fille ?
42:26Embrace your weird.
42:28Faut le dire en français parce que...
42:29C'est pour ça, sois bizarre et aime ton côté bizarre.
42:34C'est pas grave.
42:35Et effectivement, comme le dit Cédric, c'est pour ça que tu vas réussir
42:38à faire des choses un jour qui sont différentes, en fait.
42:41Bien sûr.
42:42Embrasse ta différence.
42:44Cédric ?
42:45Ouais, moi, je me souviens que j'étais...
42:48Quand j'étais gamin, je faisais des spectacles de marionnettes.
42:51Toutes les semaines, je peignais les décors,
42:54j'écrivais l'histoire, j'habillais mes marionnettes et je faisais...
42:59À la fin, mes parents regardaient mon spectacle et je les faisais payer, d'ailleurs.
43:05Car j'estime que l'art doit être rémunéré depuis l'enfance.
43:10De travailler jamais gratuitement.
43:12Et non, mais j'ai envie de lui dire, continue comme ça.
43:15À part quand c'est pour une bonne cause.
43:16À un moment donné, ton public va s'élargir.
43:18Il n'y aura pas que tes parents qui te regarderont.
43:20D'autres gens vont venir payer pour regarder.
43:22Et ça a marché comme quoi ?
43:24Il ne faut jamais perdre ses rêves de vue.
43:26Non, voilà.
43:27Vous avez le mot de la fin, Julien Fournier ?
43:29Merci, Judith Beller, de nous accueillir aujourd'hui.
43:32C'est une grande chance pour les auditeurs de Sud Radio
43:35d'avoir quelqu'un qui anime comme ça une émission excellente.
43:39Et je vous aime très fort et vous êtes mon ami.
43:41Moi aussi, je vous aime très fort, Julien Fournier.
43:43Oh, ça fait des déclarations d'amour à l'antenne.
43:45Merci à tous les trois.
43:46Cédric Le Gallo, Déborah François, Julien Fournier.
43:49Chères auditrices, chers auditeurs, l'incroyable show
43:51haute couture de Julien Fournier avec Déborah François, Cédric Le Gallo,
43:54qui s'appelle First Circus.
43:55Et c'est mardi qu'il vient au Théâtre Mogador à 15h30.
43:58Pour ceux-là que ça intéresse,
43:59ils peuvent vous retrouver tous les trois sur les réseaux sociaux.
44:01Et évidemment, sur notre site dès le lendemain avec le show.
44:04Alors allez-y, donnez l'adresse du site.
44:06julienfournier.com et sur adjulienfournier.
44:08Et sur Instagram enco.
44:10Eh bien, merci à tous les trois.
44:11On vous embrasse et moi, je vous retrouve samedi prochain
44:13pour Destin de Femmes à 13h30. Bye.

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