"Scènes de ménages me demande beaucoup d'exigence" - Fanny Cottençon - Destins de femmes

  • l’année dernière
Judith Beller reçoit l'actrice Fanny Cottençon.

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

Merci au Groupe Connect Travail Temporaire !

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##DESTINS_DE_FEMMES-2023-12-09##
Transcript
00:00 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
00:04 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
00:08 en France.
00:09 Le groupe Connect présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:14 Bonjour, bonjour les copines et les copains.
00:16 Je suis très heureuse de vous retrouver pour Destin de Femmes, tous les samedis à 13h30
00:20 sur Sud Radio pour que le combat pour le droit des femmes devienne une cause commune.
00:25 Inspirée du livre au même titre de Valérie Perez-Enouchi.
00:27 Elle s'est tracée une trajectoire cinématographique marquée par son talent polyvalent.
00:32 Du cinéma aux planches de nos théâtres à nos télévisions, nos petits écrans,
00:36 Fanny Cotanson est une actrice primée que vous pouvez retrouver tous les jours sur M6
00:40 dans Scène de Ménage et une actrice qui s'engage car après sa performance réussie
00:44 dans les monologues du vagin d'Eve Anceler, elle est une des premières à avoir soutenu
00:48 Destin de Femmes et à avoir endossé un des témoignages poignants du livre sur la scène
00:52 du rond-point à Paris il n'y a pas très longtemps.
00:55 D'ailleurs c'était le 16 octobre.
00:56 Bienvenue sur Sud Radio.
00:57 Merci.
00:58 Je vous en prie.
00:59 Bonsoir Fanny Cotanson.
01:00 Bonjour.
01:01 Alors Fanny Cotanson, c'est parti.
01:03 Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
01:07 Je vais donc vous poser les quatre questions auxquelles doit répondre toutes les invitées
01:11 de Destin de Femmes.
01:12 Est-ce que vous êtes prête ? Non.
01:13 On fait comment ? Vous allez y arriver, je vous promets.
01:18 Alors déjà on commence par la première.
01:20 Quel destin de quelle femme vous inspire le plus, Fanny Cotanson ?
01:24 Ouais, c'est vraiment pas facile.
01:26 Comme ça, spontanément je dirais Simone de Beauvoir mais pourrait s'adjoindre Gisèle
01:34 Halimi, pourrait s'adjoindre toutes ces femmes qui nous ont montré le chemin.
01:39 Le chemin vers la liberté.
01:40 Vers la liberté.
01:41 Moi j'ai toujours, depuis que je suis jeune fille, disons, j'ai beaucoup d'affection
01:49 et de reconnaissance à toutes ces femmes qui nous ont permis déjà de boire un café,
01:54 à la terrasse d'un café, fumer sa clope tranquille.
01:57 Mais le chemin est long et d'autres se sont adjointes.
02:02 Et les féministes d'aujourd'hui, je suis aussi très reconnaissante d'elles.
02:08 Oui.
02:09 Vous trouvez qu'elles sont les dignes héritières de ces dames justement ?
02:12 Complètement.
02:13 Et puis elles sont différentes, elles sont modernes, elles vont plus loin, elles vont
02:16 différent, je pense à Mona Cholet, enfin plein de femmes comme ça.
02:23 Et c'est bien, c'est bien, c'est nécessaire.
02:28 Quel a été votre plus grand succès Fanny Cottenson ? Votre plus grande réussite si
02:34 vous préférez ?
02:35 Peut-être c'est les monologues que j'ai créés en 2000 d'abord en Belgique au Théâtre
02:46 de Poche, que je les embrasse d'ailleurs très fort parce que c'était vraiment des
02:50 gens merveilleux, extraordinaires.
02:51 Parce qu'à Paris on n'arrivait pas à le monter.
02:54 La France est beaucoup plus frileuse.
02:57 Ah oui, beaucoup plus.
02:59 Il fallait faire d'abord ailleurs pour que ça puisse fonctionner ici ensuite.
03:02 Oui, c'est incroyable.
03:03 C'est souvent le cas.
03:04 Et la Belgique est quand même un pays beaucoup moins frileux que la France.
03:09 Et surtout ce théâtre qui était vraiment un théâtre de création.
03:13 Et donc ça a lancé en fait les monologues du mois de juin.
03:16 On l'a créé là-bas avec mon ami Tilly qui m'a mise en scène.
03:20 Donc c'était à seule en scène au départ.
03:22 Vraiment c'était une oeuvre théâtrale.
03:24 C'était un objet théâtral.
03:25 Je dirais pas une oeuvre, un objet théâtral.
03:27 Puisque j'étais seule à apporter tous ces visages.
03:31 Et puis un objet à part aussi.
03:32 Et puis un objet à part qui était un ovni.
03:34 Et c'était magnifique.
03:37 Franchement c'était vraiment très très fort, très beau.
03:41 Et c'était en 2000.
03:43 Et ça a duré longtemps ensuite.
03:45 Après je me suis dit il y aura autant de vagins qu'il y aura de femmes qui vont le perpétrer.
03:50 Autant de monologues que de femmes.
03:52 Et puis après, cela a demandé ce qu'est trois femmes et non plus une.
03:57 Et puis après il y en a eu beaucoup beaucoup.
04:00 Mais c'est vous la première.
04:01 Oui.
04:02 J'en suis fière parce que c'était pas si évident en vagin.
04:06 Non c'était un mot qui n'était pas dit usuellement à l'époque.
04:08 Bah mon dieu.
04:10 C'est comme si on disait un gros mot en vagin.
04:13 Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui heureusement.
04:15 Non, j'ai même eu du mal à dire à mon père que j'allais faire les monologues du vagin.
04:20 Et alors comment il a réagi ?
04:22 Il n'a rien dit.
04:23 Et puis il est venu garder mon fils à Bruxelles.
04:26 Puis il est venu voir le spectacle.
04:29 Et...
04:30 Ça lui a plu ?
04:31 Je ne sais pas.
04:32 Mais il a dit juste à la fin, il y a un copain qui voyait qu'il était un peu dérangé.
04:38 Et il a dit "ça va, c'était bien".
04:41 Il lui a dit "Fanny elle est formidable".
04:44 Bon c'est déjà ça.
04:46 Votre plus grande déception Fanny Cotanson ?
04:49 Oh... alors là ça...
04:54 Peut-être qu'il n'y en a pas ?
04:57 Oh si il y en a forcément mais peut-être pas d'ici, je ne sais pas.
05:00 J'ai pas eu de...
05:05 Non j'ai pas eu de...
05:07 Pas de grande déception ?
05:08 Non et puis comme je ne suis vraiment pas du genre à regretter,
05:12 et dans le regret...
05:14 Est-ce que c'est l'instant présent et la manière dont on s'inscrit dans la vie ?
05:17 Est-ce que c'est ce que la vie nous amène ?
05:20 Donc pas de déception ?
05:21 Je ne suis pas sage hein.
05:24 Vous en êtes pas loin là si vous n'avez pas de déception.
05:26 Non franchement...
05:28 Est-ce que vous avez des joies, votre plus grande joie alors ?
05:30 Les joies oui, la joie c'est important.
05:36 Le bonheur c'est plus compliqué mais la joie...
05:39 On peut avoir des joies tous les jours.
05:42 Ça peut être rien, une feuille...
05:47 C'est un instant de bonheur, un instant de milieu.
05:50 Oui, c'est des instants. Le bonheur de toute façon c'est des instants.
05:54 D'accord.
05:55 Alors Fanny Cotanson, je l'ai dit tout à l'heure,
05:57 vous êtes montée sur scène pour "Destin de femme".
05:58 Le spectacle a eu lieu le 16 octobre dernier dans une lecture
06:01 des textes de Valérie Pérez-Enouchy qui a été mise en scène par Jérémie Lippmann.
06:05 Vous êtes montée sur scène notamment aux côtés d'Emmanuel Béart,
06:07 Audrey Dana ou encore Mikaël Cohen
06:09 avec une marraine prestigieuse aussi qui est Elisabeth Moreno.
06:14 Qu'est-ce que vous avez retenu de cette soirée justement ?
06:16 Parce que comme vous avez lancé les monologues du vagin,
06:18 vous avez un peu lancé "Destin de femme" aussi.
06:19 Donc qu'est-ce que ça a...
06:21 Les premiers mots qui vous viennent ?
06:23 Valérie, l'auteur, avait vu les monologues quand je l'avais créée toute seule
06:27 et c'est pour ça qu'elle m'avait appelée.
06:28 Je crois que j'étais une des premières à qu'elle l'a appelée.
06:31 C'est un peu le même...
06:32 C'est-à-dire qu'on est avec des femmes qui ont osé parler.
06:40 Donc il faut déjà du courage pour se raconter.
06:44 Que ce soit sur sa vie ou d'une manière crue quelquefois.
06:51 Très intime aussi.
06:52 Très intime.
06:53 Et non cornée dans une parole extrêmement intime
06:56 qui peut être extrêmement violente aussi.
06:58 Donc j'ai trouvé ça vraiment très très beau.
07:01 C'est aussi pour ça que vous avez eu envie de soutenir cette nouvelle idée
07:06 depuis sa genèse.
07:07 Ah oui bien sûr.
07:09 Dès que j'ai lu les textes...
07:12 J'aimais beaucoup celle que j'ai...
07:14 Oui c'était...
07:16 La Malienne.
07:18 Qui est une sportive.
07:19 Non, son fils.
07:20 C'est son fils, oui c'est ça.
07:22 Son fils qui a un problème avec son coach.
07:25 Et en fait le droit des femmes sur une scène de théâtre finalement,
07:30 le spectacle vivant, il a bien un rôle à jouer quand même
07:33 dans cette émancipation des femmes dont on parle, Fanny Cottensong.
07:36 Qu'est-ce que vous en pensez ?
07:38 Ah oui je pense, oui.
07:40 Et la culture en général ?
07:41 La culture c'est fondamental.
07:43 Elle est porteuse de messages quoi.
07:44 C'est fondamental la culture.
07:46 Est-ce que vous pensez qu'un spectacle comme ça,
07:48 ça peut vraiment éveiller les consciences ?
07:51 Parce que comme vous avez justement lancé les monologues du vagin
07:54 qui ont fait le tour du monde,
07:55 est-ce que ça a vraiment bougé depuis ? On n'est pas sûr.
07:57 Si, ça a contribué.
07:59 C'est les petites pierres.
08:00 C'est les petites pierres qui contribuent à...
08:02 Qui font qu'il y a un mouvement de fond quoi.
08:03 Bien sûr, bien sûr.
08:05 C'est pas un spectacle tout d'un coup qui va transformer le monde.
08:08 Mais de toute façon, oui la culture c'est essentiel,
08:11 sinon on ne peut plus se parler.
08:13 Bien sûr.
08:15 Et alors, est-ce que vous considérez comme féministe vous-même ?
08:17 Bien sûr.
08:18 C'est quoi votre définition du féminisme, Fanny Cottensong ?
08:21 Ah je sais pas, je sais pas comment je pourrais la définir.
08:24 On entend justement ces féministes contemporaines
08:27 qui peuvent être parfois très radicales.
08:28 Le discours de Valérie Pazanouchi, c'est plutôt de relier,
08:31 de lier les genres plutôt que de les séparer.
08:34 Est-ce que ce serait pas ça un féminisme
08:36 qui peut grandir plus facilement justement ?
08:39 Non, le féminisme c'est un engagement pour
08:47 pour petit à petit effectivement
08:49 dépecer ce...
08:54 ce...
08:56 ce pouvoir
08:58 qui englobe à tous les niveaux des relations homme-femme,
09:05 que ce soit dans les sociétés intimes, etc.
09:08 Oui, c'est-à-dire que vous pensez qu'on donne encore trop de place aux hommes aujourd'hui ?
09:12 Oui, bien sûr.
09:15 Et qu'est-ce qu'il faut faire pour que ça change ? Alors la culture c'est bien ?
09:18 La culture, en parler, faire des lois,
09:21 enfin se faire des lois en tout cas, oui.
09:24 Bien sûr, encadrer, encadrer
09:27 le plus possible, bien sûr.
09:29 Et si vous aviez une jeune fille en face de vous qui vous disait
09:32 "j'ai envie d'être actrice comme vous",
09:34 qu'est-ce que vous lui diriez ?
09:35 Ce serait quoi votre conseil, Félico Tançon ?
09:39 Si elle en a envie, personne ne pourrait l'en empêcher.
09:43 C'est ça, je dirais.
09:44 Comment naviguer justement dans un univers où parfois
09:47 c'est pas simple d'être une femme ?
09:50 Vous, ça vous a posé un problème à un moment donné ?
09:51 Non, non, enfin...
09:54 Non, non, j'ai eu la chance de passer à travers les gouttes.
09:59 Oui, parce que vous étiez passionnée aussi, non ?
10:01 Est-ce que vous ne pensez pas que la passion, ça aide à...
10:03 Le fait d'être accrochée à son objectif fait qu'on oublie peut-être ce qui se passe autour parfois ?
10:08 Oh...
10:10 Non, non, non, je pense pas, je pense pas que ce soit...
10:13 J'ai juste eu du bol, c'est tout.
10:15 Peut-être que je suis un petit peu...
10:18 J'ai pas vu, peut-être, mais...
10:20 Non, j'ai eu du bol de pas...
10:23 De pas m'être fait violer, de pas avoir subi de pression...
10:28 De gros producteurs ?
10:29 De gros producteurs et tout ça, non, non.
10:30 Vous avez pas du tout connu ça ?
10:31 J'ai eu du bol, voilà.
10:32 Et alors quand c'est sorti, à l'époque, "Me Too" justement,
10:35 et tout ce qu'on a entendu sur ces producteurs d'Hollywood notamment,
10:39 qu'est-ce que ça vous a inspiré ?
10:41 Vous avez été choquée, vous saviez que ça se passait déjà comme ça ?
10:44 Est-ce que c'était bien de briser cet omerta, justement ?
10:46 Bien sûr.
10:47 Mais moi, il y a une chose aussi, pourquoi je suis passée aussi à côté,
10:50 c'est que chaque fois que je ressentais de la violence
10:56 de la part de certains comédiens, certains hommes ou réalisateurs,
11:00 je passais mon chemin, je disais non.
11:02 Je l'ai fait, je dirais pas les noms, mais vraiment plusieurs fois,
11:07 en sachant que, refusant, je me fermais quelques portes aussi après,
11:11 mais je préférais ça à me retrouver face à la violence de ces hommes,
11:15 parce que ça, pour moi, c'est insupportable.
11:17 Une féministe dans "Destin de Femmes" sur Sud Radio avec Fanny Cotenson.
11:21 Vous êtes sur Sud Radio, évidemment, chers auditeurs, vous l'aurez compris.
11:24 Et puis, vous partez pas trop loin parce que nous, on reste là.
11:27 À tout de suite.
11:29 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
11:31 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect
11:34 pour des opportunités de carrière partout en France.
11:36 Le groupe Connect présente...
11:38 Sud Radio, "Destin de Femmes", Judith Beller.
11:42 Sud Radio, c'est "Destin de Femmes", l'émission consacrée aux femmes extraordinaires
11:45 qui font notre République française.
11:47 Aujourd'hui, vous êtes avec l'actrice Fanny Cotenson.
11:50 Bienvenue à vous qui nous rejoignez.
11:52 Alors, Fanny Cotenson, on a parlé de vous sur scène, évidemment,
11:55 même si très succinctement, puisque vous avez une grosse carrière.
11:59 On va passer à vous dans nos petits écrans, notamment dans "Scène de ménage" sur M6.
12:02 On écoute, c'est parti.
12:05 - Mais qu'est-ce que tu fabriques ?
12:06 Je t'ai cherché partout pour présenter à mes invités.
12:08 - Oui, mais il y en a un qui m'a pris pour un maître d'hôtel.
12:10 Il m'a donné sa veste.
12:11 Et puis, un autre a fait pareil.
12:12 Et du coup, voilà.
12:14 - Mais t'as dû leur dire qui t'étais.
12:16 - Bah...
12:17 - Bonsoir, Christine.
12:19 Comment ça va ?
12:20 - Très bien, merci.
12:21 - C'est la suivite.
12:22 C'est charmant chez toi.
12:24 C'est la première apparition de votre couple,
12:26 du couple que vous formez avec Didier Benhureau dans "Scène de ménage",
12:30 Vanico Tenson.
12:31 Alors, je rappelle pour les auditeurs que c'est diffusé aux environs,
12:34 attention, de 13h30 et de 20h30.
12:35 Et puis, c'est réalisé par Francis Ducay sur M6.
12:38 - Entre autres, il faut...
12:39 - Entre autres, il y a deux heures.
12:40 - Oui, c'est ça.
12:42 Alors, comment vous êtes arrivée là ?
12:43 On a envie de savoir.
12:45 - Bon, en fait, j'avais fait un guest il y a trois, quatre ans avec Valérie.
12:52 C'est les guests pour ceux qui passent à 20h30, 21h.
12:58 Et j'étais avec Thierry Lhermitte, je faisais couple avec Thierry Lhermitte
13:02 et j'avais trouvé ça très amusant.
13:03 Franchement, c'était un exercice pas facile, assez exigeant,
13:06 parce que c'est one shot, qu'on doit être pas trop de profil,
13:13 il n'y a pas de champ contre champ, donc il n'y a pas de filet.
13:16 Mais en même temps, quand c'était bien, c'était très efficace.
13:22 Et puis, on m'a proposé de passer les auditions,
13:25 parce qu'il faut qu'ils fabriquent un couple.
13:29 Donc, c'est un peu compliqué et ça peut mener loin.
13:34 Donc, j'ai accepté et puis voilà, on m'a prise.
13:38 - Et puis, c'est un peu un challenge aussi, vous êtes une femme de challenge,
13:40 vous aimez relever les défis qu'on vous lance ?
13:43 - Oui, j'ai trouvé ça amusant.
13:46 Et puis, en plus, c'est vrai que c'est...
13:52 ça aurait été...
13:53 Enfin, il y a beaucoup de choses que j'ai refusées, heureusement.
13:57 Mais ça, c'était...
14:00 Il y a beaucoup d'exigences,
14:02 c'est pour ça que je pense que ça dure depuis si longtemps.
14:04 - Et c'est ça qui rend la série si spéciale aussi pour vous, finalement,
14:07 c'est cette manière de travailler qui diffère de ce que vous avez connu jusque là,
14:11 "panic, attention". - Oui, tout à fait.
14:13 - C'est un autre rythme, en fait, évidemment.
14:15 Au cinéma ou sur scène.
14:17 - Oui, c'est très, très différent.
14:19 C'est...
14:21 Mais c'est joyeux.
14:22 - Et on vous arrête beaucoup dans la rue, maintenant, on imagine.
14:25 Les gens, ils adorent, même si ça...
14:26 - Ça dépend.
14:27 Les comédiennes, c'est pas comme les mecs, nous, on peut...
14:30 - Ah, encore un sujet.
14:32 - On peut se camoufler, on peut...
14:34 - Vous mettez des lunettes en bonnet, c'est ça ?
14:36 - Oui, des bonnets, des trucs un peu moches, pas maquillés.
14:40 - Vous avez pas envie qu'on vous reconnaisse ?
14:42 - Pfff...
14:42 Non, parce que les gens sont très gentils, franchement.
14:45 Quand les gens me reconnaissent, c'est vraiment adorable.
14:46 - Pas tous les jours, vous avez pas toujours envie, en fait.
14:47 - Oui, puis je m'en rends pas compte.
14:49 Certainement, on me reconnaît, mais je m'en rends pas compte.
14:52 - Alors, s'il y a un rôle particulier,
14:54 Fanny Cotanson, qui a eu un impact significatif sur votre carrière,
14:57 on imagine, enfin, c'est moi qui l'ai imaginé,
15:00 que c'est notamment, évidemment, "L'étoile du Nord",
15:03 de Pierre Gragné de Fer avec Simone Signoret et Philippe Noiret.
15:06 Vous avez gagné le César de la meilleure actrice
15:08 dans un second rôle pour ce film, c'était en 1983, je crois, c'est ça ?
15:11 - Oui.
15:12 - Ça, c'est une manière de débuter sa carrière où on ne peut plus...
15:17 Incroyable, quoi !
15:18 On a envie de savoir un peu comment c'était, ce tournage,
15:21 et ce que ça vous a fait comme effet, justement,
15:24 de jouer avec des monstres de cet acabit, quoi.
15:28 - Euh...
15:29 Ah oui, c'était...
15:31 C'était trop bien.
15:33 Quand vous travaillez avec des grands acteurs,
15:38 c'est comme au tennis, vous jouez avec des grands tennis-man,
15:41 s'ils vous renvoient la balle, vous jouez mieux.
15:43 Et là, c'est pareil.
15:45 Moi, j'avais fait surtout du théâtre, avant,
15:49 et donc on ne répète pas au cinéma en France.
15:53 Aux Etats-Unis, ils répètent, mais en France, on ne répète pas.
15:55 Donc...
15:57 Donc j'imaginais comment ils allaient me donner la réplique.
16:01 J'essayais d'entendre leur réplique pour...
16:06 Voilà. Et ben Simone, elle m'a cueillie tellement de fois.
16:11 - Elle était généreuse.
16:12 - Elle était unique.
16:14 - Unique.
16:16 Par exemple, qu'est-ce qui faisait son unicité ?
16:18 - Elle avait son imaginaire.
16:23 Et...
16:25 Alors...
16:27 Elle vous trimballait dans son imaginaire,
16:31 qui est beaucoup un imaginaire d'enfance, en plus.
16:34 Elle a beaucoup d'enfance dans son jeu.
16:38 C'est ça qui est extrêmement touchant.
16:40 - Oui, c'est ce qui fait qu'elle devient très touchante, comme ça.
16:42 - Oui.
16:43 - Et le fait d'être si jeune, entourée de ces deux grands,
16:47 ça a dû vous faire grandir très vite dans votre métier aussi, finalement.
16:49 Vous avez appris beaucoup de choses, quoi.
16:51 - Oui. Bien sûr.
16:53 - Ça vous a perfectionnée, parce que vous étiez déjà professionnelle.
16:57 Je dis ce que votre visage m'envoie comme réponse.
17:00 - Oui, oui, oui. Non, mais c'est vrai, j'avais pas mal travaillé.
17:03 J'avais travaillé deux fois au Théâtre de la Ville,
17:05 dans des grands textes, Boulgakov,
17:08 Gorky...
17:10 Et puis, j'avais fait aussi dans des petites salles, au Théâtre de Poche.
17:15 Je m'étais trimballée pas mal.
17:17 J'avais fait une grande série à la télé.
17:21 Mais je... Oui.
17:23 C'était...
17:26 En fait, ce qu'il y a surtout de formidable quand on fait ce genre de film,
17:31 c'est qu'on a des beaux rôles.
17:33 - Bien sûr.
17:34 - Donc, on peut pas les rater.
17:35 - C'est vif, quoi.
17:36 - Bah oui, voilà. On peut pas les rater, et on doit pas les rater.
17:39 Et puis, on a des grands réalisateurs,
17:41 comme Pierre Gagné de Fer, qui était vraiment un grand, grand réalisateur.
17:44 Donc, c'est facile.
17:47 - Bien sûr.
17:48 - Est-ce que vous pensez que votre travail d'actrice,
17:51 est-ce que vous vous rendez compte peut-être que être actrice aujourd'hui
17:55 et de prendre aussi des engagements, comme vous l'avez fait avec "Destin de Femme"
17:58 ou les monologues du Vagin à l'époque,
18:00 ça a un rôle aussi de représentation des femmes en général ?
18:04 Est-ce que c'est quelque chose que vous endossez en en ayant conscience ou pas du tout ?
18:08 Ou c'est un truc que vous faites sans y réfléchir, forcément ?
18:11 - Non, je le fais sans réfléchir.
18:16 Je me rappelle, une fois, on m'avait appelée, c'était le collectif La Barbe,
18:20 qui m'avait appelée pour co-signer avec elles un truc sur le Festival de Cannes
18:27 où il n'y avait pas un seul film de femmes à l'affiche sur les 12 films.
18:33 Et j'avais été interviewée, notamment par un journaliste que j'estimais bien
18:45 et qui m'a agressée, je ne vous dirai pas qui,
18:49 parce que je n'ai pas envie d'avoir peur de faire des salades, on n'est pas là pour ça.
18:52 Et qui m'a agressée en me disant "oui, mais peut-être que c'est parce que c'est une histoire de talent".
18:58 Alors j'ai dit "non, mais non, c'est pas ça, donnez-leur de l'argent,
19:04 il faut aller au nerf de la guerre, c'est-à-dire à partir des productions.
19:08 Donnez dans les productions autant d'argent et autant de pouvoir aux femmes qu'aux hommes,
19:14 autant, pas plus, pas moins, et vous verrez que la preuve, maintenant ça y est,
19:19 on a donné à trier.
19:22 - Mais du coup c'est vrai que ça a vachement bougé depuis un certain temps.
19:26 - Moi je trouve, oui.
19:27 - Depuis "Me Too" vous pensez ?
19:29 - Ah c'est un ensemble de choses, vous savez, c'est le collectif, c'est la barbe,
19:34 c'est toutes et tous certains qui se battent pour que ça bouge, et ça finit par bouger, la preuve.
19:41 - C'est quoi les progrès très concrets qu'il y a encore à faire en ce moment,
19:44 si vous en aviez un ou deux qui vous viennent tout de suite à l'esprit dans le monde du cinéma
19:47 pour justement plus valoriser les femmes tout simplement, quel que soit leur rôle d'ailleurs ?
19:53 - Il y a toujours un petit problème par rapport aux femmes plus âgées, ça c'est sûr,
20:02 ça persiste, un peu moins mais bon ça persiste, et s'il y en a c'est vraiment les arbres qui cachent la forêt.
20:08 Il y a ça...
20:10 - Oui parce que vous trouvez que les femmes, à partir d'un certain âge dans ce monde là,
20:13 sont souvent considérées, excusez-moi le terme, comme périmées ?
20:17 - Oui, tout à fait.
20:19 Moi un jour on m'a offert un rôle, c'était une chef de service dans un hôpital,
20:29 point, elle n'était ni la femme d'eux, ni la fille d'eux, ni la mère d'eux,
20:34 elle était juste chef de service, ce que les hommes ont depuis toujours dans les films de cinéma,
20:41 et nous non, on est toujours...
20:45 - Et ça, ça a dû vous plaire du coup ?
20:47 - J'ai trouvé ça formidable, en plus je sais qu'une chef de service dans un hôpital,
20:50 encore aujourd'hui, il faut drôlement qu'elle se batte, mais pour arriver à se focaliser.
20:58 - Et justement, si vous aviez un souhait aujourd'hui, là vous aviez un petit génie qui vous dit
21:04 "Tiens, vous avez un souhait Fanny, cotanson à réaliser, qu'est-ce que ça serait ?"
21:10 - En regard au dessin de femme ou bien par rapport à moi ?
21:14 - Bah, ce que vous voulez.
21:16 - Bah moi j'ai envie de retourner au théâtre là, parce que ça fait un moment que je n'y suis pas allée,
21:22 on passe un appel, d'une pièce qui me nourrisse suffisamment.
21:31 - Bon, bah voilà chers metteurs en scène qui nous écoutez,
21:35 si vous avez une pièce pour nourrir notre chère Fanny Cotanson, elle est toutoui.
21:39 C'est un appel sur Sud Radio ce soir, merci beaucoup d'être venue par ici.
21:43 - Avec plaisir.
21:44 - C'est un grand plaisir de vous avoir reçu.
21:46 Je rappelle pour tous, chers auditeurs, que Fanny Cotanson, elle est dans scène de ménage,
21:50 c'est la série qui est retrouvée tous les jours sur M6, alors aux environs, attention, de 13h30 et de 20h30.
21:56 Et puis on va vous retrouver, on l'espère, tout bientôt dans la résidence d'Estein de Femmes Le Spectacle.
22:01 Chers auditeurs, vous restez connectés, ça arrive incessamment sous peu.
22:05 Et puis merci à tous et toutes de votre fidélité, on a rendez-vous dimanche prochain, évidemment, 13h30,
22:10 pour un nouveau Destin de Femmes, demain dimanche 19h, c'est excellent sur Sud Radio.
22:14 Et je vous dirai bonsoir cette fois-ci.
22:16 Nos rendez-vous sont tous sur sudradio.fr, la chaîne YouTube de Sud Radio, sans oublier les réseaux sociaux, 10h en complet.
22:22 Merci à Maxime Senna qui réalise pour vous, et puis aux équipes de Sud Radio.
22:26 Bisous les copines, bisous les copains.
22:28 Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
22:32 Avec le groupe Connect, experts en recrutement intérimaire.
22:36 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout en France.
22:41 *Bruit de pet*

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