Avec Nathalie Loiseau, députée européenne et secrétaire nationale d'Horizons
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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-27##
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NewsTranscription
00:00Soudradio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h35, merci d'être avec nous sur Soudradio, notre invité politique ce matin, Nathalie Loiseau,
00:12qui est députée européenne et secrétaire nationale pour l'international du parti Horizon.
00:18Bonjour Nathalie Loiseau.
00:20Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:21Nous allons parler d'Horizon tout à l'heure, puisqu'Edouard Philippe était en congrès,
00:26le premier grand congrès pour lancer sa candidature à l'élection présidentielle,
00:31parce que c'est clair, il sera candidat en 2027.
00:34Mais je voudrais que nous commencions avec l'actualité internationale,
00:38qui est extrêmement riche avec Donald Trump et Elon Musk,
00:42qui est le duo.
00:43Elon Musk, Elon Musk, qui tout à coup a fait une apparition au congrès de l'AFD,
00:48venu soutenir l'AFD, l'extrême droite allemande.
00:52« Il faut voter pour l'AFD », a-t-il dit.
00:55Et qu'a-t-il dit précisément ?
00:58« Regardons l'avenir, ne nous focalisons pas sur le passé ».
01:03Il a dit cela la veille des 80 ans de la libération du camp de Auschwitz.
01:08On va arrêter de dire qu'on ne sait pas ce que pense Elon Musk.
01:12On le sait, il nous le dit.
01:13On dirait même qu'il passe son temps à nous le dire.
01:17Ce n'est pas la première fois qu'il soutient le parti d'extrême droite allemand,
01:21dont je rappelle qu'il rassemble notamment des néo-nazis assumés.
01:26Des gens qui disent « oui, oui, je trouve qu'Adolf Hitler, c'était formidable,
01:30il y a eu cette polémique un peu absurde, a-t-il fait ou non un salut nazi ? ».
01:34Hier, une affiche de l'AFD est publiée avec un homme, une femme, des enfants blonds,
01:43qui font soi-disant un trou au-dessus de la tête de leurs enfants,
01:47deux saluts nazis.
01:48Alors qu'est-ce qu'il faut ?
01:49Qu'est-ce qu'il faut pour qu'on accepte de voir que certains en Europe et Elon Musk
01:55veulent aller banaliser, dédiaboliser les nazis aujourd'hui ?
02:01Est-ce qu'Elon Musk est un révisionniste, un négationniste ?
02:05C'est un ultra-réactionnaire.
02:07Dans tout ce qu'il dit, dans tout ce qu'il fait, on a voulu croire,
02:11parce qu'en Europe on est très dans le « wishful thinking » comme on dit en bon français,
02:16c'est-à-dire qu'on pense que tout va bien et que ce n'est pas la peine de s'inquiéter,
02:19puisque comme ça, ce n'est pas très fatigant.
02:20On a voulu croire que c'était un libertarien,
02:23quelqu'un qui aimait bien se passer des règles,
02:25que c'était sympa, c'était le monde d'Internet,
02:27vous savez, tous ces inventeurs un peu géniaux.
02:30Bon, ils n'étaient pas très pour les règles, le droit, la loi.
02:35En réalité, aujourd'hui, nos vies sont gouvernées par des gens qui n'ont pas été élus,
02:41par les patrons de la tech.
02:43Ils gouvernent nos vies, ils savent tout, ils ont toutes nos données personnelles.
02:46Il n'y a pas un jour où vous n'ayez pas recours à une grande plateforme d'Internet.
02:52Et aujourd'hui, ils ne se cachent plus,
02:55ils veulent gouverner, ils veulent nous dire quoi lire, quoi entendre, quoi penser,
03:01et eux, ils n'ont jamais été élus par qui que ce soit,
03:03et ils ne rendent de compte à personne.
03:06– Elon Musk a publié une carte sur laquelle la manche est appelée
03:10« George Washington Channel ».
03:13Le Détroit, en quelque sorte, George Washington, quoi.
03:17C'est-à-dire qu'on s'achète, quoi, on prend, au mépris de tout.
03:23– Au mépris de tout, c'est-à-dire qu'il y en a un qui doit ne pas cesser de sabler le champagne,
03:28c'est Vladimir Poutine.
03:30Ça fait bientôt trois ans, hélas trois ans,
03:33que nous disons Vladimir Poutine viole le droit international
03:38en envahissant un pays indépendant, souverain, l'Ukraine.
03:43Et tout à coup, à Washington, vous avez Donald Trump
03:47qui non seulement dit, bien finalement le Groenland ça me plairait bien,
03:52– C'est une proie !
03:53– Je le prendrais bien, mais qui appelle la première ministre danoise
03:56pour lui confirmer qu'elle est incapable de s'occuper du Groenland
04:01et que donc les États-Unis devraient mettre la main dessus.
04:04On a la même chose sur le canal de Panama.
04:06Et vous avez encore en Europe des indolents, des somnambules
04:13qui vous disent, non, non, mais c'est des propos de campagne,
04:16c'est de la provocation, il ne va pas vraiment le faire.
04:18Mais qu'est-ce qu'ils ont ça ?
04:19– Mais qui sont ces indolents ?
04:21– Écoutez, on va commencer, parce que je suis très en colère,
04:24par la présidente de la Commission européenne, Madame von der Leyen.
04:27Elle a été malade, je lui souhaitais prompt rétablissement.
04:30Mais depuis qu'elle est rétablie, je ne l'entends pas vraiment
04:33dire ce qu'on attend d'elle.
04:35C'est-à-dire dire, écoutez, le Groenland est un territoire
04:38qui appartient au Danemark, donc pas touche, pas touche, tout simplement.
04:43Dire quand Elon Musk considère que finalement la loi européenne,
04:49le droit européen en matière de grandes plateformes,
04:52ce serait mieux de s'asseoir dessus, de lui dire, désolé,
04:55chez nous ce sont nos règles qui l'emportent.
04:58Et nous on peut se passer de X, mais X ne peut pas se passer de l'Europe.
05:02– Oui, mais Nathalie Loiseau, très bien, mais que doit faire l'Europe
05:07à propos du Groenland ? Il ne faut pas engager une guerre commerciale
05:11avec les Etats-Unis, parce que Donald Trump est clair,
05:14il a dit au Danemark, si je ne récupère pas le Groenland
05:18pour protéger le monde occidental de la Chine et de la Russie,
05:23ce sont ses arguments, si je ne récupère pas le Groenland,
05:27j'imposerai des sanctions commerciales au Danemark.
05:30Alors on fait quoi ? Et puis s'il envahit militairement le Groenland,
05:34on fait quoi ?
05:35– Vous pensez qu'il faut dire oui, il n'y a pas de problème.
05:37Il est membre d'une alliance qui s'appelle l'OTAN,
05:39dans laquelle il doit être solidaire des autres membres.
05:41Mais le Danemark n'est pas le dernier des membres de l'OTAN.
05:44Nous, nous sommes membres de l'Union Européenne.
05:46Et hier, j'ai relevé pour le coup, pour l'en féliciter,
05:50que le général qui préside le comité militaire de l'Union Européenne,
05:54qui est un général pourtant autrichien, donc d'un pays neutre,
05:58plutôt pacifiste, a dit, moi c'est très simple,
06:01il faut envoyer des troupes européennes au Groenland,
06:03pour lui dire, la sécurité du Groenland, ça tombe bien, on s'en occupe.
06:07– Vous êtes favorable à ça ?
06:08– Bien sûr.
06:09– À ce qu'on envoie des troupes européennes au Groenland ?
06:11– Bien sûr, pour dire ça tombe bien, on s'en occupe.
06:13Mind your own business, occupez-vous de vos affaires.
06:16– Occupez-vous de vos affaires.
06:18Le Groenland est un territoire, même si les Groenlandais
06:21ont une autonomie très large.
06:23– Oui, mais ils veulent rentrer beaucoup plus profondément dans l'Union Européenne.
06:26Et cette semaine, il y a une mission de députés européens au Groenland,
06:30pour leur dire, écoutez, si vous voulez vous rapprocher
06:32encore plus de l'Union Européenne, bienvenue.
06:35– Bienvenue.
06:36– Bien sûr.
06:37– Bienvenue, Trump, Musk.
06:39Finalement, l'Europe est une proie pour Donald Trump, selon vous ?
06:44– Alors, c'est assez spectaculaire de voir que depuis son entrée en fonction,
06:50à chaque fois que Donald Trump s'exprime vis-à-vis des Européens,
06:53il menace.
06:55Et à chaque fois qu'il s'exprime vis-à-vis de la Chine, il recule.
07:00C'est Joe Biden qui avait obtenu la suspension de TikTok aux Etats-Unis.
07:06Quelle est la première décision que prend Donald Trump
07:09dans les 24 heures de son investiture ?
07:11Ce n'est pas d'imposer la paix en Ukraine comme il l'avait promis,
07:16c'est de repousser la suspension de TikTok.
07:20Non, non, on va s'arranger.
07:22La semaine dernière, au moment où il menace les Européens
07:26de tarifs douaniers, etc., etc., il dit,
07:29avec la Chine, je suis sûr qu'on va passer un deal.
07:33Alors c'est quoi ?
07:34Ça veut dire qu'il respecte les gens qui se font respecter,
07:38les gens qui font usage de leur puissance,
07:41et que tous ceux qui arrivent, tête baissée,
07:43en essayant d'être le plus gentil possible, le plus poli possible
07:46pour ne pas avoir d'ennuis, c'est eux qui prennent des claques.
07:49Alors moi je le dis très clairement,
07:51et Edouard Philippe l'a dit très clairement hier au congrès à Bordeaux,
07:54il faut redresser la tête, pas pour être agressif,
07:57les États-Unis ne sont pas un ennemi,
07:59mais il faut apprendre à se faire respecter.
08:00– Oui, à condition que l'Europe parle d'une voix unie, si je puis dire.
08:04– Oui, on n'a jamais eu autant besoin d'Europe.
08:06On n'a jamais eu autant besoin d'Europe.
08:08– Oui, mais vous êtes gouvernée par quelqu'un de faible,
08:10elle est faible, Ursula von der Leyen.
08:12– Elle n'est pas convaincue de l'utilité de taper du poing sur la table.
08:18– Parce qu'elle est atlantiste.
08:19– Mais je vais vous dire un truc Jean-Jacques Bourdin,
08:21moi aussi je suis atlantiste.
08:22Je suis capable de comprendre que quand vous êtes polonais,
08:25quand vous êtes lituanien, que vous avez les Russes à votre frontière,
08:28ou la Biélorussie, vous avez besoin des États-Unis.
08:31Mais ça ne veut pas dire qu'on doit se coucher,
08:34qu'on est autre chose que des alliés et des partenaires
08:37qui doivent être respectés.
08:39On n'est pas des vassaux, on n'est pas des clients des États-Unis.
08:42Et ça on peut le dire sans agressivité, mais il faut le dire fermement.
08:46Alors la semaine prochaine, tous les chefs d'État et de gouvernement
08:48se réunissent dans ce qu'on a appelé une retraite,
08:52on va appeler ça comme ça, pour parler défense européenne.
08:54Il faut évidemment beaucoup parler de la réaction que l'Europe doit avoir
08:58face à Donald Trump.
09:00La question n'est pas de mettre de l'huile sur le feu.
09:03– Que doit dire l'Europe pour terminer, pour boucler ?
09:06Que doit dire l'Europe là ?
09:08Il y a la réunion aujourd'hui des ministres des Affaires étrangères.
09:10– C'est très simple, dire aux États-Unis,
09:12vous avez énormément besoin de nous.
09:15Donc n'insultez pas vos alliés, ne menacez pas vos alliés,
09:19ne vous trompez pas, on est dans un monde dangereux,
09:22où il y a des pays révisionnistes, autoritaires, impérialistes,
09:26sans prendre à ses alliés, c'est une erreur funeste,
09:30vous rendez service à Vladimir Poutine,
09:32et vous allez être du côté des losers.
09:34– Bien, 80 ans de la libération d'Auschwitz,
09:37sélection allemande dans trois semaines,
09:39l'AFD est aux portes du pouvoir, selon vous,
09:42selon les dernières informations que vous avez en provenance d'Allemagne.
09:45– Non, l'AFD n'est pas aux portes du pouvoir,
09:48mais voir une extrême droite aussi nauséabonde,
09:52aussi ambiguë, pour dire le moins, sur la période du nazisme,
09:57faire des scores pareils en Allemagne,
10:00ça doit être un réveil pour nous tous en Europe.
10:03Pendant longtemps, l'Allemagne était immune de ce genre de choses.
10:08Ça veut dire que la mémoire de la Shoah,
10:11au moment où les grands témoins de la Shoah
10:15sont en train de disparaître les uns après les autres,
10:18c'est ma génération qui doit la reprendre.
10:20Quand je suis allée à Auschwitz et à Birkenau,
10:22c'est ce que j'ai ressenti.
10:24D'abord, je suis tombée dans les peuples,
10:26je suis évanouie à Birkenau, tellement c'était,
10:29j'allais dire, les murs hurlaient.
10:31Cette expérience, je voudrais que le plus de gens possible la fassent
10:34pour comprendre, voir ce qu'Anna Arendt a appelé
10:37la banalité du mal, l'industrialisation de la barbarie.
10:41C'est arrivé, et c'est pas arrivé à des milliers de kilomètres,
10:44c'est arrivé en Europe.
10:46On a des générations de jeunes aujourd'hui
10:48dont un pourcentage absolument effroyable
10:50dit qu'ils ne savent pas ce que c'est que la Shoah.
10:53Alors on dit c'est aux profs d'eux,
10:55oui, c'est aux profs d'enseignés,
10:57mais c'est à nous tous, c'est à nous tous
10:59d'ouvrir les yeux des générations qui montent
11:02sur le fait que la barbarie existe,
11:05elle couvre et qu'il faut lutter contre en permanence.
11:08L'antisémitisme, en ce moment, n'a pas disparu,
11:11mais flambe en Europe, flambe en France.
11:14Et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre,
11:16vont dans ce sens de nourrir les haines,
11:20d'exacerber les tensions,
11:23ont une responsabilité historique désastreuse
11:26et je les combattrai sans relâche.
11:29– Bien, sans faire de parallèle,
11:32évidemment parce que certains se sont servis
11:35de la cause palestinienne pour exprimer
11:38une forme d'antisémitisme.
11:40– Bien sûr.
11:41– Mais, Nathalie Loiseau,
11:43Trump veut déplacer les palestiniens de Gaza
11:45et les envoyer en Égypte et en Jordanie.
11:49– C'est effroyable, moi ce qui me frappe beaucoup
11:52dans ce qu'on entend dans la bouche de Trump,
11:54mais malheureusement il n'est pas le seul,
11:56c'est le produit d'une époque, il a été élu,
11:58il n'a pas à revenir sur l'élection.
12:00C'est l'absence totale de considération
12:03pour la personne humaine.
12:05C'est-à-dire, il dit face caméra, face micro,
12:09bon ben après tout, c'est jamais qu'un million et demi
12:11de personnes, mais c'est un million et demi
12:13d'êtres humains, donc il fait aussi peu de cas
12:16que de se dire, il n'y a qu'à les mettre ailleurs
12:18et comme ça on sera tranquilles.
12:20C'est épouvantable, c'est abominable.
12:23Les palestiniens, du fait du Hamas,
12:26du fait de l'horreur du 7 octobre,
12:29le Hamas a semé le chaos en savant,
12:31en sachant ce qu'il faisait.
12:33C'est-à-dire que non seulement il a pris en otage,
12:35il a tué, il a torturé, il a violé,
12:38mais il savait qu'il y aurait une réponse israélienne
12:40totalement disproportionnée,
12:42extraordinairement brutale.
12:44Donc le Hamas a exposé la population palestinienne
12:47qui a souffert d'une manière atroce.
12:50Vous avez un président américain qui répond,
12:52bon ben il n'y a qu'à les mettre ailleurs.
12:54Oui, le président américain est en toute liberté
12:57parce que l'Europe est en toute inexistance.
13:00C'est pas vrai.
13:01Nathalie Loiseau !
13:03Comment c'est pas vrai ?
13:04Vous venez de Syrie.
13:05Je reviens de Syrie.
13:06Bon, qu'est-ce que vous êtes allée dire et faire en Syrie ?
13:09Je suis allée comprendre.
13:10Vous savez, moi, les gens qui vous expliquent
13:12qu'ils ont tout compris du monde aujourd'hui
13:14en lisant trois articles de presse
13:16et en regardant un reportage, c'est pas moi.
13:19Moi je ne comprends pas si je ne suis pas quelque part.
13:21Donc je suis allée simplement m'immerger une semaine
13:24dans ce pays qui vient de vivre 54 ans d'une dictature atroce,
13:2814 ans d'une guerre abominable,
13:31ce pays qui est très largement détruit.
13:33Quand vous roulez entre Homs et Alep,
13:35pendant deux heures, ça n'est que ruine.
13:38Des bombardements russes.
13:40Je suis allée écouter les Syriens.
13:42Ils ont du mal à prendre la parole
13:44parce que pendant 54 ans, prendre la parole,
13:46c'était prendre un risque.
13:47Et puis quand ils commencent à vous parler, ils ne s'arrêtent plus.
13:50C'est un robinet sans fin d'histoires atroces.
13:53Mais aussi de gens qui veulent croire que la liberté est arrivée,
13:56qui n'ont pas forcément envie de se faire dicter
13:59leur façon de vivre par trois barbus.
14:02Et ça, c'est des femmes musulmanes qui me l'ont dit.
14:04Qui m'ont dit que ça fait 14 ans qu'avec la guerre,
14:06on porte tout.
14:08On porte nos familles, nos enfants, nos parents.
14:10Nos hommes sont morts,
14:12ou ont été blessés, ou se sont exilés.
14:15On a appris à se déplacer plusieurs fois,
14:17à gagner notre vie.
14:18Ce n'est pas trois barbus qui vont nous dire comment il faut vivre.
14:20C'est des femmes musulmanes traditionnelles qui m'ont dit ça.
14:22Donc c'est un pays qui compte.
14:24C'est un pays dont les réfugiés sont largement en Europe.
14:27C'est un pays aussi où Daesh est toujours présent.
14:30Donc c'est un pays sur lequel il faut être très attentif,
14:34s'engager.
14:36Je ne vais pas vous dire qu'Armen Alshara,
14:38c'est l'homme pour qui je voterai.
14:40Bien sûr que non.
14:41– Mais il faut le soutenir.
14:42– Mais est-ce qu'on veut attendre que ce soit pire ?
14:44– Il faut le soutenir.
14:45– Il faut être présent.
14:46Il faut lui dire ce qu'on est capable de faire
14:48pour aider le peuple syrien,
14:50et ce qu'on attend de lui en retour.
14:51Si on n'est pas là, c'est d'autres qui le seront.
14:53– Bien, Boalem Sansal vote jeudi dernier.
14:56Ça a fait beaucoup de bruit au Parlement européen.
14:58Certains, à LFI, ont voté, se sont abstenus,
15:01et d'autres ont voté contre.
15:02– C'est les votes de la honte.
15:04Vous vous rendez compte ?
15:05– Mais Rima Hassan, j'avance les arguments, vous me direz.
15:09Parce que je les ai lus.
15:10Sansal n'a pas été arrêté parce qu'il est écrivain,
15:13mais pour atteinte à l'intégrité territoriale du pays.
15:15Suite à ses propos sur la colonisation de l'Algérie par la France.
15:20Il défend des thèmes et des thèses identitaires.
15:23Il est d'extrême droite.
15:24Le texte a été mis à l'agenda
15:26par une coalition de droite et d'extrême droite.
15:29Et il inclut notamment la remise en cause
15:31des accords entre l'Union européenne et l'Algérie.
15:34Voilà ce qu'elle dit.
15:35C'est la raison pour laquelle je n'ai pas voté.
15:37– Tout est faux et tout est à vomir.
15:39Tout est faux et tout est à vomir dans ce que dit Mme Hassan.
15:41Je vous rappelle que le même jour,
15:43elle explique que Boulême Sansal ne l'a pas volé d'être arrêté,
15:46d'être en prison.
15:47Un homme âgé, fragile,
15:49dont le seul tort c'est de ne pas avoir la même opinion
15:52que l'agent au pouvoir à Alger.
15:54Et elle explique aussi qu'une otage israélienne
15:57qui vient d'être libérée ne l'avait pas volé non plus
15:59parce qu'elle avait été dans la police israélienne
16:01en faisant son service militaire obligatoire.
16:04C'est le syndrome de
16:05« elle a été violée mais sa jupe était trop courte,
16:07elle l'a fait exprès ».
16:08C'est dégueulasse.
16:10Et pour dire que ce qui a été voté,
16:13il a été par l'extrême droite.
16:14Je crois qu'il y a à peu près 500 députés européens sur 600,
16:17de toutes les nationalités, de tous les bords politiques,
16:20des gens de mon groupe, des centristes,
16:23des gens de la droite modérée,
16:26des écologistes, des socialistes français,
16:30ont voté ce texte.
16:32Mme Hassan, qui évidemment il y a quelques mois
16:34nous disait que l'Algérie c'était la Mecque des libertés,
16:38souvenez-vous, n'a qu'une cause,
16:43les palestiniens, et encore pas les civils palestiniens,
16:47les terroristes palestiniens.
16:49Une chose qui l'anime c'est la haine d'Israël et des israéliens.
16:53Qu'un écrivain aujourd'hui soit en prison
16:56pour ce qu'il écrit, ne la choque pas,
16:59et bien c'est dégueulasse.
17:01– Bien, je voudrais terminer avec Édouard Philippe,
17:03en meeting à Bordeaux hier,
17:05il apporte un soutien sans illusion au gouvernement.
17:09Je l'ai entendu, ça veut dire quoi,
17:11un soutien sans illusion, Nathalie Loiseau ?
17:14– Un soutien d'abord, parce que les français
17:17en ont assez du bazar, de l'instabilité,
17:20et qu'il faut essayer de faire en sorte
17:23que le pays connaisse une forme de stabilité,
17:26sans illusion, parce qu'avec l'Assemblée
17:29telle qu'elle est aujourd'hui, morcelée,
17:31incapable de s'entendre,
17:33certains n'ayant que le mot censure à la bouche.
17:36Il n'y a aucune réforme, il n'y a aucune action de fonds
17:39qui pourra être menée avant l'élection présidentielle,
17:42c'est une évidence.
17:44L'action du gouvernement aujourd'hui consiste
17:47à limiter les dégâts.
17:49Regardez la préparation du budget,
17:51je ne vais pas vous dire que je suis heureuse
17:53de voir un budget où on continue à trop dépenser
17:56et où trop souvent la réponse c'est de vouloir
17:59augmenter les impôts.
18:01Est-ce que la politique, par exemple,
18:03conduite par Bruno Retailleau vous convient ?
18:06Certaines choses oui, d'autres non.
18:09Qu'est-ce qui ne vous convient pas ?
18:12Il s'est fait un peu piéger en expliquant
18:14que des jeunes femmes de la droite identitaire,
18:17c'est-à-dire de la droite la plus extrême,
18:19partageaient leurs combats.
18:21Alors moi franchement pas.
18:23C'est pas du tout mon genre, mais pas du tout.
18:26Et quand il fait une circulaire sur la lutte
18:28contre l'immigration irrégulière,
18:30alors les bonnes âmes ont dit mais quelle horreur !
18:32Bien sûr qu'il faut lutter contre l'immigration irrégulière.
18:35De ce point de vue, il a raison.
18:37Mais il manque quelque chose dans ce qu'il dit.
18:39Il dit qu'il faut faire attention quand on régularise.
18:41Il a raison, il faut faire attention.
18:42Bien sûr qu'il faut faire attention.
18:44Mais il faut aussi reconnaître
18:46qu'on a des métiers, qu'on a des secteurs
18:48qui ont besoin de main-d'œuvre étrangère.
18:50Moi je ne souhaite pas que cette main-d'œuvre
18:52vienne de manière irrégulière,
18:54soit soumise à des trafics d'êtres humains
18:56et à toute l'économie grise.
18:58Mais dans ces cas-là, il faut accepter,
19:00assumer de mettre en place une immigration
19:02légale, encadrée, choisie,
19:05quand il y a des besoins de main-d'œuvre.
19:07Et ça, je ne l'entends pas dans la bouche de Bruno Retailleau.
19:09Je trouve que ça manque.
19:11– Alors, Edouard Philippe est candidat à l'élection présidentielle de 2027.
19:14Comment incarner la rupture avec Emmanuel Macron ?
19:17Comment incarner la puissance et l'autorité à la Trump ?
19:21C'est la question qui va être posée, Edouard Philippe.
19:24– Alors à la Trump, je ne sais pas,
19:25parce que la France n'est pas les États-Unis.
19:27Trump est arrivé après Biden,
19:30parce que Biden était un président qui a fait beaucoup de choses bien,
19:33mais qui était quand même très âgé,
19:35et qui donnait l'impression d'un homme fatigué.
19:37Les Américains avaient besoin d'énergie.
19:40– Oui, Emmanuel Macron est un homme impopulaire,
19:42très impopulaire aujourd'hui.
19:44Edouard ne peut plus agir.
19:46– Edouard Philippe est l'homme le plus populaire de France,
19:49mais comme il le dit lui-même, le moins impopulaire.
19:51Vous savez, la popularité, ça va, ça vient, c'est volatile.
19:56La réalité, c'est que l'Assemblée telle qu'elle est aujourd'hui,
20:00avec des partis qui sont dans la cuisine politicienne,
20:03pour beaucoup trop d'entre eux,
20:05est incapable de répondre aux attentes des Français.
20:08C'est tragique, mais c'est comme ça.
20:10Moi, je vis le contraire au Parlement européen,
20:13on arrive à s'entendre avec des partis qui ne sont pas les nôtres,
20:16parce qu'on pense à l'intérêt général.
20:18Aujourd'hui, vous avez beaucoup trop de gens au Palais Bourbon
20:20qui pensent à la cuisine.
20:21– Qui pensent à la cuisine.
20:22– Donc il y aura un moment de vérité,
20:24c'est l'élection présidentielle,
20:26c'est à ça qu'Edouard Philippe se prépare.
20:28Ceux qui ont écouté son discours hier…
20:30– Il va falloir qu'il incarne la rupture avec Emmanuel Macron,
20:32à un moment donné ou à un autre.
20:34– Il ne se présentera pas contre Emmanuel Macron,
20:36Emmanuel Macron peut plus se présenter.
20:38Il faut qu'il incarne, ce qu'il fait très bien,
20:40la fermeté, la clarté dans les convictions,
20:43l'envie de faire bouger les choses.
20:45Tout ce qu'il dit aujourd'hui, il le disait déjà hier,
20:48il ne change pas avec le sens du vent,
20:50il est crédible, il est sincère,
20:52il a parlé d'autorité,
20:54il a parlé des basculements du monde,
20:56il a parlé d'Europe,
20:58il tient un discours de fermeté,
21:00un discours de puissance
21:02et un discours de respect des Français.
21:04Je crois que c'est ça qu'ils attendent.
21:05– Et que dites-vous à Marion Maréchal,
21:07qui est plutôt favorable à un accord,
21:09de discuter avec Edouard Philippe ?
21:11– Écoutez, Marion Maréchal,
21:13elle est toute seule dans son groupe politique
21:16au Parlement européen,
21:17donc je comprends qu'elle fait tout pour exister
21:19en disant beaucoup de choses.
21:20Hier elle se précipitait au Kremlin,
21:22maintenant elle se précipite à Washington
21:25pour essayer d'entre-apercevoir Donald Trump.
21:27Marion Maréchal essaie d'exister,
21:29je peux le comprendre,
21:31de là à dire que…
21:33– Union des droites ?
21:34– Mais union de qui avec qui ?
21:36Qui est Marion Maréchal ?
21:37Où sont ses troupes et qu'est-ce qu'elle prône ?
21:39Personne ne le sait.
21:40Pour le moment, c'est une patriote
21:42avec la patrie des autres.
21:43– Merci Nathalie Loiseau d'être venue nous voir ce matin
21:46sur l'antenne de Sud Radio.
21:488h57.